Autisme et Syndrome d'Asperger

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bernard
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Autisme et Syndrome d'Asperger

#1 Message par bernard » lundi 27 octobre 2008 à 21:44

Je voudrais vous faire réagir sir la proximité de ces 2 termes "Autisme" et "Syndrome d'Asperger".
J'ai relu les définitions de l'OMS qui classe dans son CIM-10 le SA au chapitre F84.5 intitulé pour la série F80-F89 en "Toubles du développement psychologique".
Le hic c'est que CIM c'est pour une liste de maladies alors que le syndrome d'Asperger n'en est pas une !
Alors que le classement franco-français est CFTMEA (TM pour Troubles Mentaux, on ne parle pas de comportement).
Le classement américain est le DSM-IV mais c'est plus fait pour en sortir des stats qu'en tirer des diagnostics.

Je me pose toujours la question pour savoir si le rapprochement du Syndrome d'Asperger avec les similitudes qu'on retrouve dans l'autisme classique est vraiment une réalité ou un raccourci bien commode.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)

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Jean
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classifications

#2 Message par Jean » lundi 27 octobre 2008 à 22:37

Je vais me baser, non sur ce que je sais, mais ce que j'ai entendu dire dans des exposés avec Eric Fombonne, Jacques Constant, André Lazartigues, Eric Lemonnier, Pascale Planche...

Les classifications sont la représentation d'un consensus majoritaire dans une profession à un moment donné. Actuellement, SA et autisme sont distincts, et inclus dans les TED (troubles envahissants du développement). Cela a été fait dans le doute (en attendant d'en savoir plus).

Suivant Eric Fombonne, il est vraisemblable que la prochaine classification DSM-V mettra le SA à l'intérieur du "spectre autistique".

La classification française (CFTMEA) n'est pas adaptée à l'autisme : les recommandations de la haute autorité de santé sont de ne pas l'utiliser pour cela.

On traduit souvent SA par "autisme léger". Les études scientifiques sur le sujet sont partagées. Pour certains, il y a des points faibles des SA par rapport aux AHN, par exemple la maladresse manuelle.

Ce qui m'a le plus frappé, c'est d'entendre le Dr J. Constant déclarer que les méthodes mises en oeuvre pour les autistes "profonds" (peu de communication) sont faites à partir de ce que disent les AHN et SA qui parlent de leur expérience, de leurs sensations. Et c'est çà qui permet d'avancer ...

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bernard
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#3 Message par bernard » lundi 27 octobre 2008 à 23:30

C'est une bonne explication.
Merci Jean.
Je comprends un peu mieux.
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bernard
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Re: classifications

#4 Message par bernard » dimanche 28 juin 2009 à 14:10

Jean a écrit :On traduit souvent SA par "autisme léger". Les études scientifiques sur le sujet sont partagées. Pour certains, il y a des points faibles des SA par rapport aux AHN, par exemple la maladresse manuelle.
Pour revenir sur le distinguo subtil entre Syndrome d'Asperger et Autisme de Haut-Niveau :
Je suis encore surpris chaque fois que je rencontre une famille accompagnée d'un enfant dont elle me dit qu'il est aspie. Puis quand on parle de son vécu, il est précisé que l'enfant a eu du retard de langage et d'autres troubles associés qui me font penser plus à la description de l'autisme de haut-niveau qu'au syndrome d'Asperger.
J'ai de plus en plus l'impression que vu des NT, l'un et l'autre sont mis dans le même sac, alors que pour moi, je ressens cette différence au sein de la dénomination.

Hier, j'étais à un pique-nique de fin d'année d'une association locale de familles avec un enfant touché par un handicap.
Nous étions environ 30 familles, dont 2 touchées par la trisomie, et les autres par des formes apparentées à l'autisme.
Une famille avait une fille dont un manque d'oxygène à la naissance avait conduit à une forme sévère d'autisme.
Une autre famille avait un garçon qui lorsqu'il était stressé, se mettait à mordre son environnement.
D'autres familles avaient des enfants avec des autismes classiques, et quelques-unes avec des AHN et Asperger.
J'ai mangé à midi avec une maman dont le fils de 11 ans avait été diagnostiqué aspie. Il présentait des différences visibles dans son comportement dès que l'anxiété le touchait. Mais en discutant plus en avant, le retard de langage et les descriptions (dont la voix) me faisaient plus pencher vers un AHN que vers le SA.
Une fille de 10 ans aussi avait stoppé l'équitation cette année car la maman avait du mal à suivre tous les rendez-vous de la semaine. Elle était assez peu réceptive même quand on lui a supprimé son activité. J'ai essayé en parlant avec la maman de voir si elle réagissait en parlant de chevaux, mais aucune réaction de sa part. Cela n'était pas un intérêt spécifique à mon avis. Juste une activité, comme sa maman l'a confirmé ensuite. Son petit frère était touché aussi mais avec un autisme de Kanner.
Heureusement que le lieu (le parc d'une mairie) était propice à l'isolement de tous ces bouts de choux : l'un courait derrière les arbres, un autre vers la fontaine, un autre à regarder les cailloux sur le chemin. Beaucoup de stéréotypies en un même lieu.
Nous avons terminé par le tirage de la tombola, où les enfants qui voulaient servaient de main innocente pour tirer les numéros depuis un sac. Même cette activité a généré beaucoup de stress aux enfants autistes qui attendaient.
Mon épouse était venue. J'avais peur qu'elle se sente un peu exclue dans ce monde où l'autisme était visible. Mais elle a beaucoup papoté avec la maman de l'enfant aspie à notre table.
On a passé un bon après-midi ensoleillé, sous les tilleuls.
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maho
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#5 Message par maho » dimanche 28 juin 2009 à 22:18

Il me semble que au Congrés en novembre, on nous a appris que Asperger n'existera plus, au moins aux EU, mais comme l'Europe suit comme un mouton....

J'ai un peu du mal avec AHN et SA, c'est a dire que j'arrive a comprendre dans ma tete, mais pas a l'expliquer. Il faut se mefier, et prendre chaque cas individuellement quand meme, car Loic avait un retard de langage, crée par ses malformations et surdité.

Tu a l'air d'avoir passé une bonne journée Bernard, j'en ai une de prevue samedi, que avec des Aspergers, je sens que ca va nous faire du bien.
Suzanne, la vieille qui blatere, maman de Loic 29 ans

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bernard
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#6 Message par bernard » dimanche 28 juin 2009 à 23:52

Une bonne journée oui, mais de la tristesse aussi.
C'est la première fois que j'étais au milieu d'une trentaine d'enfants avec autisme.
Mon cerveau a passé son temps à suivre du regard sans vraiment regarder tous ces cas en parallèle.
Tiens celui-là s'isole, car sa mère vient de prononcer une phrase anxiogène.
Tiens un autre, fais un geste bizarre (et je m'aperçois que je le fais aussi quand je suis à la maison, tiens-tiens, ma femme l'a vu aussi et m'a fait la remarque).

J'ai eu l'impression que les parents ne comprenaient pas vraiment à quel moment une situation de crise d'anxiété allait apparaitre.
J'essaierai d'expliquer à la rentrée ce qu'on ressent lors d'un exposé sur le SA que je dois faire.
Bernard (55 ans, aspie) papa de 3 enfants (dont 2 aspies)

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