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Re: Stalicla ... Un futur traitement (suisse)

Posté : dimanche 4 novembre 2018 à 22:31
par olivierfh
Alceste a écrit : dimanche 4 novembre 2018 à 21:25Je n'ai pu télécharger que cette photo d'un article trouvé sur le net.
C'est ici p.6.
Sur leur site c'est un peu mieux expliqué:
Une demande d’autorisation d’essais cliniques va être déposée en 2019 auprès de la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité fédérale de régulation des produits pharmaceutiques des Etats-Unis.
Donc tant que l'essai n'est pas fait et que les résultats ne sont pas publiés, on ne peut pas dire grand-chose de leurs idées de traitement.

Re: Stalicla ... Un futur traitement (suisse)

Posté : mercredi 7 novembre 2018 à 20:19
par martine_75
Alceste a écrit : dimanche 4 novembre 2018 à 21:25 Bonjour.
Je n'ai pu télécharger que cette photo d'un article trouvé sur le net.
Quelqu'un a-t-il entendu parler de cette méthode (que je n'ai pas bien comprise) ?

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Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (message unique).
Sur le même sujet : https://www.letemps.ch/sciences/algorit ... e-lautisme
Où on en apprend pas beaucoup plus.
Mais lever 20M€ sur des recherches liées à l'autisme est prometteur. Quels que soient les débouchés immédiats.

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mercredi 7 novembre 2018 à 20:24
par Jean
Sur les essais en cours (vasopressine, inhibiteur vasopressine, bumétanide):
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... lautisme-3

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mardi 13 novembre 2018 à 7:59
par olivierfh
sudouest.fr/2018/11/12/direct-suivez-le-proces-de-la-mere-de-serena-bebe-cache-dans-le-coffre-d-une-voiture-5559525-6264.php
[Le pédiatre] décrit des troubles du spectre autistique (on ne parle pas pour Séréna d’autisme, handicap présent dès la naissance). Elle présente notamment un déficit d’interactions sociales.
Même si c'est étrange qu'il distingue entre autisme et TSA, le cas est semblable à celui discuté plus haut:
Manichéenne a écrit : mardi 12 juillet 2016 à 20:48Sa mère n'allait la voir qu'un peu tôt le matin pour la nourrir, et un peu le soir.
Les conséquences ressemblent à de l'autisme

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mardi 13 novembre 2018 à 16:48
par Fift
Bonjour à tous,

Je poste ma petite réflexion ici, car je n'ai pas trouvé à quel autre fil de discussion existant le rattacher.

Bref.
J'ai eu l'idée ci-dessous en lisant un article, qui indiquait qu'une des différences neurologiques entre autiste et non-autiste résidait dans le fait d'avoir plus ou moins de liaisons neuronales dans une certaine zone du cerveau - ces liaisons étant censées être détruites lors de l'enfance pour les personnes non-autistes.

Et si une définition de l'autisme était la saturation d'informations du cerveau ? Cela pourrait expliquer :
- l'hypersensibilité sensorielle - les informations provenant des terminaisons nerveuses n'étant plus filtrées pour ne garder que celles réellement utiles.
- la difficulté à se concentrer sur plusieurs sujets différents
- la mémorisation exceptionnelle dont peuvent faire preuve certains autistes, puisque les informations sont reliées les unes aux autres et donc plus faciles à retenir.
- la difficulté à saisir les émotions chez autrui, les "signes" extérieurs étant mis au même niveau que plein d'autres infos
- etc.

Je ne suis pas sûr d'être très clair, mais j'aimerais bien avoir votre avis.

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mardi 13 novembre 2018 à 17:33
par Benoit
Les différentes formes d'autisme se manifestent par des configurations neurologiques différentes.

A ma connaissance, il n'y a pas strictement de "destruction" de liaison chez les autistes sans déficience, mais des créations de liaisons suivant un "plan" totalement différent.
C'est ce schéma de fonctionnement qui peut être visualisé en IRMf.

Techniquement, il peut y avoir "saturation" sensorielle (en prenant "sens" dans une signification très large) en combinaison de liaison neuronales différentes, certains spécialistes (dont le prof L. actuellement de Limoges) considèrent qu'une personne autiste ne peut "traiter" qu'une information sensorielle à la fois.

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mardi 13 novembre 2018 à 17:43
par Fift
Benoit a écrit : mardi 13 novembre 2018 à 17:33
A ma connaissance, il n'y a pas strictement de "destruction" de liaison chez les autistes sans déficience, mais des créations de liaisons suivant un "plan" totalement différent.
A priori, justement, c'est l'absence de destruction de certaines liaisons qui serait commune aux autistes. Ce serait lié à l'absence d'une hormone (je n'ai plus le nom en tête, c'était dans un des articles cités par Jean je crois), responsable de la destruction des liaisons au cours de l'enfance.
Chez les autistes, un déficit de cette hormone empêcherait la destruction des liaisons, saturant ainsi le cerveau d'informations "inutile" ou du moins non hiérarchisées.

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mardi 13 novembre 2018 à 17:48
par Benoit
Là ça dépasse mes compétences.

Mais pour la question "de la déficience", il y a bien des problèmes de connexions (liés aux neurotransmetteurs si j'ai bien suivi) qui sont en pratique "coupées" ou "intermittentes". (parfois à large échelle dans le cerveau).

Comme il y a également des autistes avec déficience, ça me semble compliqué à mettre ensemble.

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mardi 13 novembre 2018 à 18:05
par Fift
Pas forcément : il peut y avoir des "coupures" à certains endroits, et une sur-saturation à d'autres. Enfin, je suppose.

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mardi 13 novembre 2018 à 21:01
par Tugdual
Fift a écrit : mardi 13 novembre 2018 à 17:43 A priori, justement, c'est l'absence de destruction de certaines liaisons qui serait commune aux autistes.
Il s'agit probablement du déficit (chez les autistes) de l'élagage synaptique, lequel aboutirait à une sur-connectivité neuronale dans certaines zones cérébrales, qui expliquerait les hyper-sensibilités, les pics de compétences verbales, auditives, visio-spatiales, etc, selon les zones cérébrales concernées...

De mémoire, Laurent Motron en parle dans une de ses conférences, mais ça fait un moment que j'e n'ai rien lu de neuf sur le sujet...

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mardi 13 novembre 2018 à 21:36
par Ixy
S. Baron-Cohen refait des siennes


Independent - The ‘extreme male brain’ theory of autism has just been confirmed – but that doesn’t mean what you think it means


Article scientifique :
Significance
In the largest study to date of autistic traits, we test 10 predictions from the Empathizing–Systemizing (E-S) theory of sex differences and the Extreme Male Brain (EMB) theory of autism. We confirmed that typical females on average are more empathic, typical males on average are more systems-oriented, and autistic people on average show a “masculinized” profile. The strengths of the study are the inclusion of a replication sample and the use of big data. These two theories can be considered to have strong support. We demonstrate that D-scores (difference between E and S) account for 19 times the variance in autistic traits than do other demographic variables, including sex, underscoring the importance of brain types in autism.


Abstract
The Empathizing–Systemizing (E-S) theory of typical sex differences suggests that individuals may be classified based on empathy and systemizing. An extension of the E-S theory, the Extreme Male Brain (EMB) theory suggests that autistic people on average have a shift towards a more masculinized brain along the E-S dimensions. Both theories have been investigated in small sample sizes, limiting their generalizability. Here we leverage two large datasets (discovery n = 671,606, including 36,648 autistic individuals primarily; and validation n = 14,354, including 226 autistic individuals) to investigate 10 predictions of the E-S and the EMB theories. In the discovery dataset, typical females on average showed higher scores on short forms of the Empathy Quotient (EQ) and Sensory Perception Quotient (SPQ), and typical males on average showed higher scores on short forms of the Autism Spectrum Quotient (AQ) and Systemizing Quotient (SQ). Typical sex differences in these measures were attenuated in autistic individuals. Analysis of “brain types” revealed that typical females on average were more likely to be Type E (EQ > SQ) or Extreme Type E and that typical males on average were more likely to be Type S (SQ > EQ) or Extreme Type S. In both datasets, autistic individuals, regardless of their reported sex, on average were “masculinized.” Finally, we demonstrate that D-scores (difference between EQ and SQ) account for 19 times more of the variance in autistic traits (43%) than do other demographic variables including sex. Our results provide robust evidence in support of both the E-S and EMB theories.
Testing the Empathizing–Systemizing theory of sex differences and the Extreme Male Brain theory of autism in half a million people

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mercredi 14 novembre 2018 à 8:03
par hazufel
Fift a écrit : mardi 13 novembre 2018 à 16:48 J'ai eu l'idée ci-dessous en lisant un article, qui indiquait qu'une des différences neurologiques entre autiste et non-autiste résidait dans le fait d'avoir plus ou moins de liaisons neuronales dans une certaine zone du cerveau - ces liaisons étant censées être détruites lors de l'enfance pour les personnes non-autistes.

Et si une définition de l'autisme était la saturation d'informations du cerveau ? Cela pourrait expliquer :
- l'hypersensibilité sensorielle - les informations provenant des terminaisons nerveuses n'étant plus filtrées pour ne garder que celles réellement utiles.
- la difficulté à se concentrer sur plusieurs sujets différents
- la mémorisation exceptionnelle dont peuvent faire preuve certains autistes, puisque les informations sont reliées les unes aux autres et donc plus faciles à retenir.
- la difficulté à saisir les émotions chez autrui, les "signes" extérieurs étant mis au même niveau que plein d'autres infos
- etc.
Le non élagage synaptique est un des marqueurs de l’autisme expliqué dans les ouvrages de neuropsychologie en effet. Les sciences cognitives font actuellement beaucoup de recherches pour connaître son étendue et ce qu’il implique exactement car il n’y a pas qu’un seul modèle, et il n’y a pas non plus de modèle si une déficience intellectuelle est présente.

D’autres recherches tendent vers cet autre constat également chez les adultes pour le moment :

connexions à courte distance nouvelle théorie VS connexions longues distances jusqu’à présent dans la théorie

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mercredi 14 novembre 2018 à 10:21
par Tugdual
Intéressant...

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mercredi 14 novembre 2018 à 10:22
par Fift
Merci Hazufel, c'est super intéressant.
J'en profite au passage : est-ce que vous connaîtriez un bon ouvrage de vulgarisation sur les neurosciences ? Je commence à m'intéresser au sujet et j'aimerais bien approfondir.

Re: Articles divers sur les TSA

Posté : mercredi 14 novembre 2018 à 11:37
par hazufel
Fift a écrit : mercredi 14 novembre 2018 à 10:22 Merci Hazufel, c'est super intéressant.
J'en profite au passage : est-ce que vous connaîtriez un bon ouvrage de vulgarisation sur les neurosciences ? Je commence à m'intéresser au sujet et j'aimerais bien approfondir.
En spoiler pour pas polluer le fil.
Spoiler : 
Les éditions De Boeck, Dunod et Odile Jacob sont des références pour leur sérieux.
Les cours de Stanislas Dehaene au Collège de France sont aussi passionnants :
Cours Dehaene CDF
Son dernier livre : Apprendre !

Mon livre sur les neurosciences préféré chez De Boeck :
Neurosciences

Sinon quelques références :

Comprendre, Apprendre, Mémoriser

Les Neurosciences au service de la pédagogie, Joseph Stordeur, Edition De Boeck, 240 p

Spécialisé dans l’application des neurosciences dans l’enseignement, essentiellement chez les enfants du premier degré, Joseph Stordeur rappelle les notions indispensables à connaître sur les mémoires et plus généralement le fonctionnement du cerveau en rapport avec les trois activités scolaires clés : comprendre, apprendre, mémoriser.

Le propos est clair, précis, pertinemment limité. Il s’appliquer surtout aux élèves jeunes : lire, dénombrer. Les bases sont posées et le passage à la pédagogie envisageable. Toutefois les enseignants du second degré peineront à trouver des pistes concrète de mise en œuvre.

Mémoire et réussite scolaire, Alain Lieury, Edition Dunod, 150p

Alain Lieury, anciennement professeur de psychologie à l’université de Rennes 2, fut incontestablement le spécialiste universitaire ayant le plus œuvré en faveur du lien entre sciences cognitives et apprentissage pour les publics de collégiens et lycéens. Auteur de nombreux livres accessibles à tout public intéressé par l’évolution des pratiques pédagogiques.

Il s’attache dans cet ouvrage simple d’accès à démonter des idées toutes faites et à poser quelques règles simples sur le fonctionnement du cerveau de l’élève : mémoire, rôle des images dans la mémoire, rappel et oubli, organisation possible face au nombre excessif des informations reçues à l’école.

Les 100 mots de la psychologie, Olivier Houdé, Que sais-je ? 126 p

L’auteur, déjà cité précédemment est sans doute le spécialiste le plus proche des préoccupations actuelles du monde scolaire. Ses publications, tant dans l’édition que dans les médias sont nombreuses, et son credo fort : les enseignants ne peuvent plus méconnaître les bases du fonctionnement du cerveau et ils ont pour mission de lui apprendre à réfléchir.

Ce petit ouvrage permet de s’approprier le langage de base d’introduction des problématiques posées par les sciences cognitives.

Apprendre à lire, Des sciences cognitives à la salle de classe, Stanislas Dehaene, Editions Odile Jacob, 155 p

Plus personne n’ignore le nom de Stanislas Dehaene, professeur au Collège de France, membre de l’Académie des sciences, référence en matière de psychologie cognitive expérimentale, responsable du centre NeuroSpin d’Orsay.

Dans cet ouvrage collectif et de façon très pédagogique, nous entrons dans le monde de la recherche qui a effectué de grands pas sur la façon dont le cerveau de l’enfant apprend à lire. Il s’agit pour les enseignants de mettre en pratique des connaissances désormais admises par la communauté scientifique. Mais au-delà, de mieux comprendre les mécanismes en œuvre dans son cerveau, dans l’objectif de l’aider à progresser pour qu’il devienne un lecteur autonome, qui lit autant pour apprendre que pour son plaisir.

Tout sur la mémoire, Bernard Croisile, Editions Odile Jacob, 500 p

Bernard Croisile exerce en tant que spécialiste de la mémoire, à l’Hôpital neurologique de Lyon. Cet ouvrage apporte un solide fondement sur le fonctionnement des mémoires, belle référence pour qui veut entrer de façon un peu approfondie dans ce monde passionnant : comment se construit la mémoire de nos enfants ? Comment fonctionne notre mémoire à l’âge adulte ? Pourquoi notre mémoire nous trahit-elle parfois ? Comment le vieillissement affecte-t-il notre mémoire ?

Assorti de nombreux conseils, illustré par des histoires et anecdotes, cet ouvrage clair et complet répond aux principales questions que nous nous posons sur notre mémoire.

Psychologie cognitive, Manuel visuel de licence, Alain Lieury, Edition Dunod, 430 p

Il s’agit certes d’un ouvrage destiné aux étudiants, mais présenté de façon si claire et attractive, qu’il devient une base d’approche des sciences cognitives de l’apprentissage. Très nombreux schémas et photos.

Principaux thèmes abordés : la variété des sens, la perception visuelle, l’apprentissage, la mémoire, l’attention et la conscience, le langage et l’image, l’intelligence, la motivation, les émotions, la personnalité.

A recommander pour une formation personnelle.

L’auteur, qui l’est également de nombreux autres ouvrages pour grand public, a été présenté au-dessus.

Psychologie de la mémoire, Histoire, théories, expériences. Alain Lieury, Edition Dunod, 300p

Toujours du même auteur, ce livre plus technique apporte à tous ceux – enseignants, ingénieurs de formation, étudiants en sciences cognitives – qui portent un intérêt pour la mémoire, des références de connaissances et de recherches. Sont principalement abordés : l’histoire de la connaissance sur la mémoire, son aspect modulaire, son fonctionnement associatif et organisé, les processus de récupération qui expliquent l’oubli et le rappel.

On approche également des notions sur les souvenirs, le vieillissement de la mémoire, ce qui peut nous concerner directement.

Plutôt destiné aux étudiants, ce livre peut intéresser tous ceux qui sont désireux de connaître les bases du fonctionnement des mémoires et leurs diversités.

La bosse des maths, Stanislas Dehaene, Editions Odile Jacob, 370 p

L’auteur, présenté plus haut, doit une partie de sa notoriété aux ouvrages grand public de référence sur la lecture, la mise en place des concepts mathématiques, et la conscience.

Le présent livre expose en quoi nous venons tous au monde avec une intuition des nombres, comment on peut localiser dans le cerveau les zones participants à la construction des aptitudes mathématiques, en particulier grâce aux nouvelles techniques d’imagerie cérébrale, comment se développent les compétences en maths.

Ce livre, riche de précision scientifique et de références, est dense mais abordable aux non-spécialistes.

Mémoires, représentations et traitements
, Jean-Marc Meunier, Edition Dunod, 200 p

Les connaissances de base permettant de comprendre le fonctionnement cognitif d’un individu font appel à trois grands concepts : la mémoire, la représentation, le traitement.

Sont abordés : la mémoire dans toute sa pluralité avec les caractéristiques propres à chacun des registres qui la composent ; la représentation qui rend compte de nos contenus de pensée, nos connaissances et nos croyances ; le traitement qui correspond aux opérations et processus de transformation des représentations en mémoire.

L’auteur est Maître de Conférence en psychologie cognitive.