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Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 12:05
par Fift
Merci martine_75.
Une question me vient quant à l'impact d'un potentiel traitement (on en est loin, hein, mais ça me turlupine) : quid de l'effet psychologique ? Un autiste "traité" pour ne plus souffrir des problèmes d'interaction sociale verrait aussi, logiquement, son fonctionnement cognitif modifié, et notamment la mémoire et la capacité à faire des liens entre des données apparemment disparates. Cela risque d'être fortement perturbant non ? A la limite, pour un très jeune enfant qui n'a pas eu le temps de s'habituer à son fonctionnement, pourquoi pas. Mais pour un adulte, ça pourrait être compliqué à gérer.
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 12:34
par hazufel
Fift a écrit : ↑jeudi 15 novembre 2018 à 12:05
Merci martine_75.
Une question me vient quant à l'impact d'un potentiel traitement (on en est loin, hein, mais ça me turlupine) : quid de l'effet psychologique ? Un autiste "traité" pour ne plus souffrir des problèmes d'interaction sociale verrait aussi, logiquement, son fonctionnement cognitif modifié, et notamment la mémoire et la capacité à faire des liens entre des données apparemment disparates. Cela risque d'être fortement perturbant non ? A la limite, pour un très jeune enfant qui n'a pas eu le temps de s'habituer à son fonctionnement, pourquoi pas. Mais pour un adulte, ça pourrait être compliqué à gérer.
Merci Martine_75 pour l'article, même si malheureusement je ne peux pas le lire en entier, c'est toujours intéressant.
Fift, je me pose les mêmes questions que toi, chaque fois que je lis un article parlant de traitement, manipulation neuronale, activation cérébrale, etc
Je n'imagine pas seulement les causes psychologiques, mais aussi et surtout les structurelles et cognitives.
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 12:50
par olivierfh
Fift a écrit : ↑jeudi 15 novembre 2018 à 12:05Une question me vient quant à l'impact d'un potentiel traitement (on en est loin, hein, mais ça me turlupine) : quid de l'effet psychologique ?
Un roman sur ce thème:
"[Livre] La vitesse de l'obscurité (Elizabeth Moon)".
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 13:06
par martine_75
hazufel a écrit : ↑jeudi 15 novembre 2018 à 12:34
Merci Martine_75 pour l'article, même si malheureusement je ne peux pas le lire en entier, c'est toujours intéressant.
Il me semble pourtant en accès libre.
De ce fait je me permets d'en copier-coller le contenu ci-dessous. Très scrupuleuse sur le droit de la presse, merci aux modérateurs de me dire si je dois le retirer.
"Un micro-ARN, molécule voisine de l'ADN, impliqué dans l'autisme
Une équipe de l'université d'Emory et de l'Académie Chinoise de Sciences a exploré le rôle d'un micro-ARN dans le développement des troubles du spectre autistique. Et imaginé un traitement, efficace sur les souris.
Les causes génétique s de l' autisme sont de mieux en mieux connues. Une étude met en cause un mauvais fonctionnement d'un micro-ARN baptisé MIR-137 dans le développement de la maladie. Qu'est-ce qu'un micro-ARN ? C'est une petite molécule voisine de l'ADN, mais dont la fonction n'est pas de coder les protéines que fabrique la cellule. Les micro-ARN, (également appelés miARN), ont pour fonction de réguler les processus biologiques comme le développement, la différenciation, la croissance et le métabolisme des cellules. En dégradant l'ARN messager (qui lui a une fonction « codante » pour les protéines) ou en stoppant la synthèse de protéines, ils inhibent l'expression de différents gènes. D'après plusieurs études publiées ces dernières années (notamment un article de Ebrahim Mahmoudi et Murray Cairns, paru dans Nature Molecular Psychiatry en 2017), MIR-137 joue un rôle critique dans le fonctionnement du cerveau. Il régule en effet plusieurs centaines de gènes. Lorsqu'il est défaillant, l'activité de ces gènes est altérée, ce qui cause des dysfonctionnements cellulaires qui peuvent se traduire dans des troubles neuropsychiatriques, notamment l'autisme. Mais la mécanique exacte de ce phénomène est mal connue. C'est le manque qu'est venu combler une étude publiée par une équipe de chercheurs de l'université d'Emory et de l'Académie Chinoise de Sciences dans Nature Neuroscience. Un micro-ARN qui agit sur le comportement Cette équipe a élevé des souris transgéniques pour mieux comprendre le rôle de ce micro-ARN dans certains troubles, et pour tester d'éventuels traitements. Les souris manipulées génétiquement par l'équipe du professeur Jin étaient pourvues d'une version altérée du gène associé à ce micro-ARN. Celles qui possédaient deux allèles du gène défectueux mourraient peu de temps après la naissance, ce qui souligne le rôle clé de MIR-137 dans le développement. Chez celles qui n'en possédaient qu'un, MIR-137 était présent, mais bien en-dessous de la norme. Les souris concernées avaient beaucoup de comportements répétitifs, comme le toilettage ou le marble-burying (fait d'enterrer des objets dans leur litière), n'interagissaient pas socialement avec les autres souris, paraissaient incapables de distinguer les congénères connues des étrangères. Des comportements qui évoquent certains symptômes caractéristiques de l'autisme (répétitivité de certains gestes, altération de l'interaction sociale…) Elles avaient également des difficultés à se repérer dans l'espace, et une capacité de mémorisation et d'apprentissage diminuée. L'étude des cellules nerveuses du cerveau de ces souris a montré la façon dont le déficit de MIR-137 influençait le développement cérébral. Les cerveaux de souris mutantes présentaient une densité anormale de dendrites (le prolongement filamenteux des neurones par lequel ils communiquent entre eux et font circuler les messages nerveux). Chez l'humain, lorsque le cerveau se développe normalement, beaucoup de ces dendrites sont naturellement supprimés au cours de l'enfance et de la puberté. C'est ce qu'on appelle l'élagage synaptique, qui permet d'éliminer les structures neuronales devenues obsolètes ou déficientes. Ce processus est indispensable au bon développement neurocognitif. Or, on a observé que cette sélection synaptique était perturbée chez les humains autistes. Cette densité inhabituelle de dendrites s'explique parce que MIR-137 cible des gènes associés à la maturation des synapses, notamment SHANK3 et NRXN1. Fin publicité dans s Play Video Play Mute Current Time 0 : 00 / Duration Time 0 : 00 Loaded : 0% Progress : 0% Stream Type LIVE Remaining Time -0 : 00 Playback Rate 1 Chapters Chapters Subtitles subtitles off Captions captions off Fullscreen Foreground --- White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan --- Opaque Semi-Opaque Background --- White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan --- Opaque Semi-Transparent Transparent Window --- White Black Red Green Blue Yellow Magenta Cyan --- Opaque Semi-Transparent Transparent Font Size 50% 75% 100% 125% 150% 175% 200% 300% 400% Text Edge Style None Raised Depressed Uniform Dropshadow Font Family Default Monospace Serif Proportional Serif Monospace Sans-Serif Proportional Sans-Serif Casual Script Small Caps Defaults Done L'enzyme comme piste de traitement Les chercheurs ont de plus constaté que chez les souris mutantes, le déficit de MIR-137, qui fait que certains ARN messagers ne sont pas dégradés, a aussi pour résultat une production importante de l'enzyme Pde10a (phosphodiesterase 10a) dans le cerveau. Cette enzyme dégrade deux molécules qui jouent le rôle de messagers secondaires pour déclencher des changements physiologiques dans les cellules, et sa trop grande présence empêche la transmission du signal. L'équipe a alors envisagé d'utiliser un inhibiteur de cette enzyme pour voir si cela avait un effet sur le comportement des souris. Les chercheurs ont utilisé dans ce but la papaverine, un vasodilatateur. Les souris traitées, sans égaler l'habileté des souris contrôle, ont amélioré leurs performances dans le test du labyrinthe. Elles passaient aussi significativement plus de temps à interagir avec les autres souris. Enfin, l'administration de ce médicament sur des neurones in vitro réduisait la densité et la complexité de leurs dendrites. La surabondance de Pde10a, qui est la conséquence du déficit du micro-ARN MIR-137, semble donc bien impliquée dans le développement des troubles de type autistique chez les souris. L'étude a ainsi permis de confirmer le rôle de MIR-137 dans le développement des neurones, et de mieux comprendre le lien existant entre ce micro-ARN et les troubles du spectre autistique. Le médicament utilisé, la papaverine, pourrait devenir une piste de traitement à investiguer pour les humains concernés par une perte partielle de MIR-137, et qui présentent des troubles associés.
Les causes génétiques de l’autisme sont de mieux en mieux connues. Une étude met en cause un mauvais fonctionnement d'un micro-ARN baptisé MIR-137 dans le développement de la maladie. Qu'est-ce qu'un micro-ARN ? C'est une petite molécule voisine de l'ADN, mais dont la fonction n'est pas de coder les protéines que fabrique la cellule. Les micro-ARN, (également appelés miARN), ont pour fonction de réguler les processus biologiques comme le développement, la différenciation, la croissance et le métabolisme des cellules. En dégradant l’ARN messager (qui lui a une fonction « codante » pour les protéines) ou en stoppant la synthèse de protéines, ils inhibent l’expression de différents gènes.
D’après plusieurs études publiées ces dernières années (notamment un article de Ebrahim Mahmoudi et Murray Cairns, paru dans Nature Molecular Psychiatry en 2017), MIR-137 joue un rôle critique dans le fonctionnement du cerveau. Il régule en effet plusieurs centaines de gènes. Lorsqu’il est défaillant, l’activité de ces gènes est altérée, ce qui cause des dysfonctionnements cellulaires qui peuvent se traduire dans des troubles neuropsychiatriques, notamment l’autisme. Mais la mécanique exacte de ce phénomène est mal connue. C’est le manque qu’est venu combler une étude publiée par une équipe de chercheurs de l’université d’Emory et de l’Académie Chinoise de Sciences dans Nature Neuroscience.
Un micro-ARN qui agit sur le comportement
Cette équipe a élevé des souris transgéniques pour mieux comprendre le rôle de ce micro-ARN dans certains troubles, et pour tester d’éventuels traitements."
Lien :
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/c ... sme_129208
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 13:11
par Fift
hazufel a écrit : ↑jeudi 15 novembre 2018 à 12:34
[
M, même si malheureusement je ne peux pas le lire en entier, c'est toujours intéressant.
Il faut choisir "regarder une pub video", et ensuite on a tout l'article.
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 13:20
par olivierfh
olivierfh a écrit : ↑mardi 13 novembre 2018 à 7:59[Le pédiatre] décrit des troubles du spectre autistique (on ne parle pas pour Séréna d’autisme, handicap présent dès la naissance). Elle présente notamment un déficit d’interactions sociales.
Apparemment ce genre de conséquences de la négligence extrême (orphelinats roumains à la fin des années 1980, etc.) est le
"trouble réactionnel de l'attachement" dans le DSM et la CIM, où il est indiqué par rapport à l'Asperger en "exclusion" (diagnostic incompatible).
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 13:27
par hazufel
Super
C'est commandé
Martine_75, grand merci pour l'article.
Fift, de mon pc j'ai une fenêtre qui bloque la fin et qui me demande de me connecter. Pas de demande de vidéo.
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 14:04
par misty
C'est normal: il s'agit de la même petite fille.
Apparemment ce genre de conséquences de la négligence extrême (orphelinats roumains à la fin des années 1980, etc.) est le "trouble réactionnel de l'attachement" dans le DSM et la CIM, où il est indiqué par rapport à l'Asperger en "exclusion" (diagnostic incompatible).
C'est incompatible en théorie, mais dans les faits le spectre TSA est bien composé de gens qui ne sont pas autistes mais rentrent strictement dans les critères actuels des troubles du spectre autistique (comme la petite fille dont il est question).
C'est je pense une des explications au phénomène de "faux-autisme", et d'une certaine manière je rapproche ça de la distinction que fait Mottron entre
autisme syndromique et
autisme prototypique (sauf qu'il n'est pas question ici d'anomalie génétique mais de traumatisme néonatal/infantile majeur).
Le trouble réactionnel ne me semble pas assez "fort" pour ce type de profil, et il ne comprend pas certains critères cliniques observés de façon flagrante. C'est un souci de terminologie important: comme dans le cas de Victor de l'Aveyron, qui semble clairement avoir été un bébé "hautement gênant" laissé dans les bois à attendre de servir de repas aux animaux du coin (pratique ultra courante à l'époque) mais qui a survécu dans l'état que l'histoire a documenté, c'est un "autisme conceptuel/fabriqué" lié uniquement à l'environnement.
Problème étant, d'un côté ces cas sont tellement rares (heureusement) que ça ne vaut pas tellement le coup de créer une catégorie distincte; mais d'un autre côté ça met dans le même sac des nourrissons abandonnés dans les bois ou "tout juste maintenus en vie" dans un coffre de voiture et des enfants nés avec un trouble-neuro-développemental. C'est difficilement acceptable, et pas que pour les familles concernées par les "vrais" TED (la possibilité que ces enfants soient autistes "de naissance" étant existante mais très peu envisageable sérieusement en théorie).
Carapa a écrit :Personnellement, j'ai tendance à être très sceptique sur les résultats obtenus par auto-questionnaires, le gros problème de ceux-ci étant qu'ils engendrent souvent des "biais de remplissage". Cela signifie que tout le monde n'y répond pas de la même manière, à cause 1) de biais de perception de son propre comportement et/ou de celui des autres, 2) de différences dans la compréhension des questions, ou 3) du fait que certaines réponses sont mieux admises dans un groupe que dans un autre; ce qui fait qu'il est en fin de compte très difficile de comparer les résultats.
Plus ça va, plus c'est difficile de recueillir des données fiables concernant l'autisme tellement c'est le carnaval des biais. J'ai même vu passer une étude anglaise où
"L'enquête a été menée auprès de 111 participants se considérant comme autistes" (sans commentaire et pas très envie de mettre un lien).
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 14:49
par Fift
misty a écrit : ↑jeudi 15 novembre 2018 à 14:04
Plus ça va, plus c'est difficile de recueillir des données fiables concernant l'autisme tellement c'est le carnaval des biais. J'ai même vu passer une étude anglaise où
"L'enquête a été menée auprès de 111 participants se considérant comme autistes" (sans commentaire et pas très envie de mettre un lien).
C'est la taille de l'échantillon qui te choque, ou le critère de sélection, ou les deux combinés ?
(juste pour bien comprendre, hein, aucun jugement dans ma question)
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : jeudi 15 novembre 2018 à 19:23
par misty
Je parlerais plutôt d'absence de critère de sélection, en l'occurrence...
C'est la première étude "sérieuse" en vue de trouver des solutions concernant une des problématiques majeures de l'autisme, et les chercheurs se basent uniquement sur des ressentis subjectifs (= du vent, il est même question d'"autistic community" dans l'article
).
Donc oui, ça me choque, parce que si c'est ça ou rien personnellement je vote pour
rien.
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : vendredi 16 novembre 2018 à 20:12
par martine_75
Dans La Croix ce vendredi 16 novembre :
L’atout geek des jeunes autistes :
https://www.la-croix.com/Economie/Econo ... 1200983479
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : dimanche 18 novembre 2018 à 12:21
par Benoit
Le sujet-dont-ça-cause sur les réseaux en ce moment.
https://www.huffingtonpost.fr/2018/11/1 ... _23592636/
Si ça c'est une agression, vivre avec un handicap ça doit être un génocide.
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : lundi 19 novembre 2018 à 14:38
par martine_75
L'article "Autistes « Asperger » : des talents aujourd'hui convoités", daté du 19/11 dans Les Echos :
https://business.lesechos.fr/directions ... 324993.php
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : lundi 19 novembre 2018 à 15:02
par Benoit
Dans les "efforts" que font les entreprises, il faudrait peut être envisager de dispenser les autistes de "l'exercice de la machine à café".
Il me semblait qu'un haut responsable de SAP était très sensible à cette inappétence naturelle de nos profils.
Re: Articles divers sur les TSA
Posté : lundi 19 novembre 2018 à 15:08
par Flower
De toute façon cet exercice-là ne m'a pas l'air universel, vu que je ne l'ai jamais rencontré. Ni même l'exercice de systématiquement déjeuner avec les collègues, même si à une époque je faisais ça souvent, mais c'était par choix et je prenais l'initiative de proposer des déjeuners, généralement à des collègues que je ne voyais pas tellement souvent.
Vu que l'information circule quand même, je pense que c'est vraiment pas quelque chose d'utile.