Bonjour,
Je suis l'auteure de l'article "L'autodiagnostic de HPI, autisme, etc. : dérives et conséquences" et je me permets de répondre à quelques uns de vos commentaires
Manichéenne a écrit : ↑dimanche 17 février 2019 à 20:47
J'ai détesté l'article. D'abord le HPI n'est pas un diagnostic. Il y a tout le long un parallèle fait entre HPI et autisme comme s'il s'agissait de deux conditions proches.
Certaines affirmations sont gratuites : des gens se déclarent autistes et HPI, ce ne seraient de des wannabe... Mais qui, où, comment on sait s'ils ont un diagnostic ? Pour moi ça ressemble beaucoup à un jugement à l'emporte pièce, penser qu'il y a des dérives en nombre, mais sans jamais pouvoir en citer un exemple réel, prouvé et concret, ce qui ne permettrait de toute façon pas une telle généralisation.
Ensuite, certaines dérives qu'on retrouve dans le HPI sont prêtées à l'autisme. A moins que je ne fréquente pas assez les réseaux sociaux et que je me trompe...
On retrouve encore une fois le thème du faux autiste, qui à mon avis fait plus de tort qu'autre chose, et a déjà été traité sur divers blogs sans que celui-ci n'apporte de nouveauté.
En effet le HPI n'est pas un diagnostic, et j'explique dans un autre de mes articles qu'il s'agit d'un abus de langage. J'emploie tout de même ce mot faute de connaître un substitut efficace. (Et si quelqu'un en connait un, je veux bien qu'il me le partage.) Quand quelqu'un dit "J'ai découvert mon HPI" ou "J'ai été détecté HPI", par exemple, cela n'indique pas que cela a été vérifié par un professionnel dans le cadre d'une démarche adéquate, il pourrait tout aussi bien avoir entendu son pote dire "Je crois que t'es HPI" ou l'avoir conclu lui-même. Cette formulation peut provoquer une remise en question de l'interlocuteur et une nécessité de se justifier, qui s'avère épuisante à la longue. Alors qu'en parlant de diagnostic, cela implique qu'il y a eu passation d'un bilan avec un professionnel qualifié.
Ensuite, pour avoir fréquenté de nombreux groupes sur les réseaux sociaux (que j'ai tous quitté d'ailleurs), je n'invente rien : tous les comportements décris ont été observés à de nombreuses reprises, sinon rapportés à travers les échanges que j'ai chaque jour avec les lecteurs ou mes proches... Je ne me fatiguerais pas à écrire un article sur ce genre de sujet (un peu chaud, qui risque d'engendrer des réactions négatives compliquées à gérer pour moi), si je n'estimais pas qu'il y avait un enjeu important derrière. Je dis d'ailleurs que si c'était qu'une question d'être vexé par des gens qui s'amusent dans leur coin à jouer à être autistes/surdoués, ça ne vaudrait pas la peine de se rendre malade pour ça. Le problème, c'est que la multiplication de ces comportements change le regard qu'à la société sur nous, et le déni constant de nos condition contribue à notre mal-être, en plus de causer parfois des problèmes concrets (refus d'attribuer des aménagements au travail ou des aides sociales, par exemple). Après, si le problème ne concerne pas tout le monde et que certains neurotatypiques ne voient pas de quoi je parle, tant mieux pour eux. (Par ailleurs, je cite des exemples, dont un très détaillé... Je ne peux évidemment pas balancer des noms ou des captures d'écran par respect pour la vie privée des gens, et parce que mon but n'est pas d'humilier des individus en public mais de dénoncer un phénomène !)
Sinon, j'ai parlé d'autisme et de HPI car je présente ces deux conditions. Je n'insinue rien (je ne pense pas qu'il s'agisse de la même chose ou quoi, il y a juste des caractéristiques ressemblantes), j'utilise simplement mon cas pour produire des exemples concrets qui parleront à un maximum de lecteurs. Si j'avais un TDAH, j'aurais parlé de TDAH en détails...
Carapa a écrit : ↑dimanche 17 février 2019 à 19:23
Sérieux? Parce que, bon, le TAT et le Rorschach sont quand même des tests assez controversés, et dont la pertinence pour détecter un haut potentiel ne m'apparaît pas au premier abord...
Plusieurs personnes ont été dérangées par ces passages. J'ai cité ces tests pour exemple, mais ils varient d'un praticien à l'autre : j'ai lu qu'il était possible de passer le Rorschach et je l'ai cité parce qu'il est connu du grand public, mais moi je ne l'ai pas passé, ni aucun de mes proches diagnostiqués. (Et il ne semble pas très commun, si je me fie à ce que je lis sur les forums.) Enfin, il ne s'agit pas d'utiliser des tests issus de la psychanalyse pour détecter un surdoué : le bilan psychologique, à la base, n'est pas fait pour détecter le HPI. Il est fait pour dresser un portrait du patient, voir ses ressources, là où il a d'éventuelles difficultés, et proposer des conseils pour sa vie future. C'est ensuite qu'il a massivement été utilisé pour les probables HPI en questionnement. On n'a pas créé ce truc pour eux, il s'avère juste qu'on n'a rien de mieux à l'heure actuelle pour traiter leurs demandes. Un test de QI seul n'est pas suffisant pour les patients avec un QI hétérogène ou des troubles (DYS, TDAH, etc.) qui biaisent fortement la passation : les tests de QI actuels sont encore trop axés sur le QI global pour faire la part de choses. On pourra peut-être se passer des tests qualitatifs quand le test de QI sera moins axé autour du QI total (ce qui est en train d'arriver : à chaque nouvelle version, il est divisé en de plus en plus d'indices !). A part ça (ceci est une pure anecdote et n'a aucune valeur "scientifique", mais ça peut peut-être rassurer un peu), en ce qui me concerne, mon bilan écrit ne comportait pas la marque psykk... Les commentaires par rapport au TAT concernaient mon hypersensibilité, ma capacité à imaginer plein de possibilités à partir d'une seule image, mon besoin de précision... L'outil n'est pas la personne qui s'en sert, et en l’occurrence j'étais face à une psychologue compétente qui a juste cherché ce qu'elle avait besoin de chercher pour l'objectif défini avant la passation ! Je n'ai entendu aucune théorie psykk, et ce n'était absolument pas le sujet !
Avec tout le mépris que j'ai pour les dérives de la psychanalyse (vous savez tous les dégâts qu'elle fait dans le milieu de l'autisme, et je suis la première à les dénoncer...), une réaction épidermique de rejet ne me semble pas tellement pertinente quand on ne connaît pas les raisons de sa présence dans le bilan psycho, ni comment elle est utilisée exactement.
Bien à vous !