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Nantes. Autisme : bientôt un groupe d’entraide
Bastien Confais, une personne autiste, titulaire d’un doctorat d’informatique, veut créer au sein de l’association « Adultes Autistes Autonomes », un groupe d’entraide pour sortir de l’isolement et nouer des liens.
Bastien Confais a en projet de mettre en place un Groupe d’entraide mutuelle qui sera géré par l’association Adultes Autistes Autonomes et sera parrainé par l’ordre de Malte. | OUEST-FRANCE
Ouest-France Philippe GAMBERT. Publié le 03/12/2019 à 07h01
L’association Adultes Autistes Autonomes qui vise à devenir une fondation, œuvre pour l’inclusion des personnes autistes adultes dans la société. Dans trois domaines : « le logement, le travail et les loisirs. Ces personnes sont en capacité de s’insérer au prix de quelques adaptations », souligne Patrice Vermeulen, secrétaire général.
Créée en 2017 à l’échelle de la Loire-Atlantique, l’association a tissé des liens avec des entreprises. Mais, dans un premier temps, elle entend lancer un GEM, Groupe d’entraide mutuelle. C’est Bastien Confais qui en est chargé. « Ce type de groupe existe beaucoup en Irlande, un pays où je rêve de vivre et où la société est très sensibilisée à l’autisme. L’objectif est d’organiser des activités », dit-il.
Les personnes autistes font face à de nombreuses barrières. Que ce soit pour trouver un travail, pour prendre les transports en commun, rencontrer des amis, assister à des activités culturelles ou tout simplement pour sortir de chez elles. « Ces difficultés ne sont pas des caractéristiques du handicap mais sont la conséquence de la façon dont la société accueille ces personnes », insiste l’association.
Docteur en informatique
Bastien Confais est un jeune homme d’apparence très timide au regard brillant et un peu perdu. Titulaire d’un doctorat en informatique, il a travaillé pendant un an pour le CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Mais il aspire à souffler. « Le CNRS exigeait des horaires, note sa mère. Ce qui ne correspond pas à sa façon de fonctionner. » L’inclusion n’a donc pu se faire.
Depuis son enfance, sa différence, ne l’a pas empêché de suivre une longue scolarité. « Il était très bon partout. » Son parcours n’a pas été pour autant une promenade. Son comportement parfois surprenant a suscité des interrogations. En particulier à l’école. « Puis, le pédopsychiatre nous a ouvert la porte du collège Théophane-Venard, à Nantes. Il a eu de la chance de bénéficier de la bienveillance de professeurs et de quelques élèves », souligne sa mère.Du collège jusqu’à Polytech, où il a décroché le diplôme d’ingénieur, avant la thèse, en passant par le lycée puis l’IUT.
Pour créer le groupe d’entraide mutuelle, qui sera donc géré par l’association Adultes Autistes Autonomes et parrainé par l’Ordre de Malte, il lance un sondage sur internet (autisme.github.io/gem), « afin de mieux évaluer les besoins ».