Re: Délinquance et autisme
Posté : dimanche 16 juin 2019 à 9:49
Il a déjà été question de ce site dans cette discussion : [SiteWeb] Discrimination envers les Aspies.
Forum de l'association Asperansa
https://forum.asperansa.org/
Si, il y a beaucoup de différence parce que quelqu'un qui est capable d'adapter son comportement selon un contexte donné (ex: invités ou pas) est déjà relativement fonctionnel en société et ne devrait peut-être pas recevoir un diagnostic d'autisme. C'est le souci principal, à mon avis, avec un élargissement trop grand du spectre.Zebra3 a écrit :Entre l’autisme et le narcissisme il n’y a parfois vraiment pas beaucoup de différence, notamment dans le comportement de quelqu’un qui présente bien devant les invités mais qui pète les plombs régulièrement chez lui où il se sent comme dans son sanctuaire.
Le site est effectivement rempli de fausses information et de généralisation abusive d'une expérience personnelle. C'est à replacer dans le contexte de la communication sur l'autisme outre-atlantique, et de la puissante offensive de la neurodiversité. Bref, un site infect, mais c'est pas inutile de savoir que ça existe. Évidemment, un fait, une info, qu'on ne retrouverait que dans ce site est à considérer comme faux, vu l'absence de démarche scientifique et l'évidente volonté de vengeance servant de motivation.Zebra3 a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 1:53 J’espère ne pas créer une polémique sur le forum en postant ce lien (virez tout si ça part en vrille^^) mais il est clair que ce site n’est pas tendre avec les aspies. Il est clairement rédigé du point de vue des proches (le plus souvent le conjoint) qui vivent avec une personne sans empathie cognitive et tous les désagréments que ça implique (ce qui peut inclure violence morale et physique).
Quelle expérience de l'autisme as-tu pour dire ça ?Zebra3 a écrit : ↑dimanche 16 juin 2019 à 1:53 Entre l’autisme et le narcissisme il n’y a parfois vraiment pas beaucoup de différence, notamment dans le comportement de quelqu’un qui présente bien devant les invités mais qui pète les plombs régulièrement chez lui où il se sent comme dans son sanctuaire.
Ah oui, une grosse expérience.
Spoiler :
J'adore ! Mais c'est bon à savoir, quand même.Winston Wolfe a écrit : Quant à devenir narcissique manipulateur avec les outils de communication disponibles pour un autiste, on oublie, hein...
Alors ça, c'est typiquement le type de réflexion qui me fascine parce que j'ai l'impression que c'est profondément vrai, et en même temps ça heurte ma logique, et je n'y comprends rien, mais j'ai l'impression que je ne devrais pas être d'accord.misty a écrit : Si, il y a beaucoup de différence parce que quelqu'un qui est capable d'adapter son comportement selon un contexte donné (ex: invités ou pas) est déjà relativement fonctionnel en société et ne devrait peut-être pas recevoir un diagnostic d'autisme. C'est le souci principal, à mon avis, avec un élargissement trop grand du spectre.
Si des personnes pourvues d'une intelligence sociale qui devrait les exclure du tableau clinique reçoivent des diagnostics d'autisme, ça va forcément nourrir cette confusion qui stricto sensu n'a pas lieu d'être. Je connais des personnes autistes ou potentiellement autistes qui sont capables de se retenir d'exploser en public, pour autant on ne peut pas dire qu'elles "présentent bien".
Spoiler :
J'étais jeune, il est clair que je n'emploie plus cette terminologie aujourd'hui.Soit-disant désignation "pervers narcissique" = psykk = caca.
Je n'irais pas jusqu'à dire ça: sans adhérer aux explications psychanalytiques sur l'origine du phénomène - et moins encore à la mode qui fait voir des pervers narcissiques partout - il faut bien reconnaître que le "tableau clinique" correspond à quelque chose de réel.
Merci pour ce feedback Asriel.
Les 2, et aussi de la pure logique.lulamae a écrit :je ne sais pas d'où ça te vient, de tes connaissances générales ou de l'expérience,
Les autistes n'ont pas le monopole de la galère, et on peut très bien avoir des difficultés sociales extrêmement importantes sans être autiste. Cf ci-dessus: je ne nie aucune souffrance.Clovis a écrit :Sinon je dois avouer que c'est dur de ne pas se sentir très mal en lisant tes propos misty, quand on est quelqu'un qui galère mais espère ne pas s'en sortir si mal que ça..
Oui: à des tendances narcissiques omniprésentes dans la population car la société en crée/entretient à tour de bras, et aussi au Trouble de la Personnalité Narcissique.Carapa a écrit :Je n'irais pas jusqu'à dire ça: sans adhérer aux explications psychanalytiques sur l'origine du phénomène - et moins encore à la mode qui fait voir des pervers narcissiques partout - il faut bien reconnaître que le "tableau clinique" correspond à quelque chose de réel.
Je pense que le point n°3 a un fort potentiel pour ce qui est d'amener ce type de profil (qu'il tienne de la pathologie ou soit moins intense) à rechercher un diagnostic d'autisme.http://www.psychomedia.qc.ca/personnalite/qu-est-ce-que-le-trouble-de-personnalite-narcissique a écrit : Le trouble de personnalité narcissique est à distinguer d'un niveau non pathologique de narcissisme. Voici les symptômes qui constituent, selon le DSM-5 (1), les critères diagnostiques pour ce trouble.
Il s'agit d'un mode général de fantaisies ou de comportements grandioses, de besoin d'être admiré et de manque d'empathie qui sont déjà présents au début de l'âge adulte et sont présents dans divers contextes, comme en témoignent au moins 5 des manifestations suivantes :
1 la personne a un sens grandiose de sa propre importance (p. ex., surestime ses réalisations et ses capacités, s'attend à être reconnue comme supérieure sans avoir accompli quelque chose en rapport) ;
2 est absorbée par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir, de splendeur, de beauté ou d'amour idéal ;
3 pense être « spéciale » et unique et ne pouvoir être admise ou comprise que par des institutions ou des gens spéciaux et de haut niveau ;
4 a eu besoin excessif d'être admirée ;
5 pense que tout lui est dû : s'attend sans raison à bénéficier d'un traitement particulièrement favorable et à ce que ses désirs soient automatiquement satisfaits ;
6 exploite l'autre dans les relations interpersonnelles : utilise autrui pour parvenir à ses propres fins ;
7 manque d'empathie : n'est pas disposée à reconnaître ou à partager les sentiments et les besoins d'autrui ;
8 envie souvent les autres, et croit que les autres l'envient
9 fait preuve d'attitudes et de comportements arrogants et hautains.
Je cite le début de la réponse, ayant en tête le développement qui suit. Merci pour cette explication. Je vois en quoi les deux sont effectivement différents ; toutefois il y a un truc dans le narcissisme que je n'arrive pas à saisir.Misty a écrit : Les 2, et aussi de la pure logique.
Quand tu étudies les aspects cliniques de l'autisme, la notion prépondérante c'est le manque de réciprocité sociale et la manière unilatérale de se relier à l'autre (et donc d'avoir des difficultés à le faire).
Quand tu essaies de comprendre ce qu'est le narcissisme, ce qui revient le plus c'est le besoin d'attention, de valorisation, et la souffrance ressentie quand l'autre ne semble pas ressentir (ou manifester) d'admiration ou même d'attention. C'est un mode relationnel extrêmement bilatéral, qui suppose une réciprocité intense dans le lien à l'autre.
Si, mais ça ne va pas se manifester de la même manière parce que la blessure sera différente et son impact aussi. Je pense que le narcissisme chez les autistes c'est une vue de l'esprit (biaisée) de la part des non-autistes. Ca doit être pour ça que T.Attwood parle de l'arrogance et de la colère qui sont vécues comme du narcissisme, alors que c'est très différent.lulamae a écrit :Si on a vécu des situations sociales qui font souffrir et qu'on s'est pris des baffes sans cesse, qu'on ne supporte juste pas l'injustice, et donc souvent les critiques, qui font exploser, est-ce que ça n'aurait vraiment rien à voir avec l'hypersensibilité, qui peut donc être présente aussi chez des personnes autistes ?
C'est la même chose. D'où pourrait venir une incapacité à tolérer un retour négatif sans besoin de valorisation? Je n'ai pas vraiment de souci pour apprécier des personnes qui ne sont pas d'accord avec moi, voire qui elles ne m'apprécient pas. Je ne vois pas où est le problème, en fait.Est-ce que l'hypersensibilité ne peut pas entraîner des réactions, des effets, qui évoquent des réactions narcissiques, mais qui ne seraient pas dûes à une demande de "retour" valorisant, juste à une incapacité à "prendre" un retour négatif ou ressenti négatif ?
Idem. A quoi pourrait être dû le fait de ne plus supporter aucune remarque en l'absence de besoin de plaire ? Les seules remarques que j'ai du mal à supporter sont celles qui ne sont pas vraies (à ce que je sais c'est très courant dans l'autisme). D'ailleurs j'ai commencé un travail en ce sens car j'apprends actuellement la différence entre un reproche qui est vrai et un reproche qui est justifié. Si tu n'as pas un besoin viscéral de retour positif de la part de l'autre, il n'y a pas vraiment de raison de souffrir intensément en cas de remarque blessante. Tu te dis juste que c'est ce qu'il pense, et que donc il le dit.Comme si on ne demandait pas à plaire, mais qu'on ne voulait (et surtout pouvait !) plus supporter une seule remarque de plus, engendrant de la souffrance ?
Eh bien oui, mais c'est ça justement : trouver que le "reproche" ou la critique n'est pas vrai - il est rare que les gens qui te font des reproches argumentent, d'ailleurs. On peut aussi souffrir non du retour de l'autre, mais de l'incapacité à se faire comprendre, et donc à s'exprimer, qui peut aussi déclencher une forme de colère, voire de détresse (mettons que ce soit de l'alexithymie, je ne l'affirme pas pour moi, mais pour ma fille, les psys l'ont dit).Misty a écrit : Idem. A quoi pourrait être dû le fait de ne plus supporter aucune remarque en l'absence de besoin de plaire ? Les seules remarques que j'ai du mal à supporter sont celles qui ne sont pas vraies (à ce que je sais c'est très courant dans l'autisme). D'ailleurs j'ai commencé un travail en ce sens car j'apprends actuellement la différence entre un reproche qui est vrai et un reproche qui est justifié. Si tu n'as pas un besoin viscéral de retour positif de la part de l'autre, il n'y a pas vraiment de raison de souffrir intensément en cas de remarque blessante. Tu te dis juste que c'est ce qu'il pense, et que donc il le dit.