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Message
par Zia . » mardi 11 août 2020 à 0:11
En ce moment il y a une campagne de dépistage Covid par sérologie. Ce qui implique donc un prélèvement sanguin.
Je suis ultra sensible au niveau du toucher et suis terrorisée par tout ce qui pourrait traverser la barrière cutanée.
Donc les prises de sang, c'est très compliqué pour moi: il faut que je sois sédatée, anesthésiée localement (crème à la xylocaïne), en présence d'une personne de confiance, et pas la peine de compter sur moi pour bosser après puisque je vais passer le reste de la journée à récupérer de mon stress en dormant et en me tenant le bras.
Inutile de préciser que face au défi technique, et au risque de faire une crise de panique devant des collègues que je vais croiser après, j'avais refusé.
Aujourd'hui la cadre de mon service me sort, la bouche en coeur, que la responsable du dépistage se propose de se déplacer dans le service pour me prélever. Je croi à une blague. Je les remercie d'avoir fait l'effort de cet aménagement pour moi mais persiste dans mon refus. Elle semble ne pas l'entendre, argumente en disant que l'équipe sera là pour me soutenir (exactement ce que je souhaite éviter). Elle hésite à décommander. Je confirme qu'elle peux le faire, et pense que tout est réglé...
Et là, en plein milieu des transmissions, en présence de l'intégralité de l'équipe, qui débarque?
La responsable du dépistage: "Zia! Je vais venir te prélever! Laisse moi juste le temps de préparer le plateau et les étiquettes!".
BIM! Réactivation d'un vieux trauma: je m'attends à ce qu'on me saute dessus pour me contraindre (j'ai littéralement revu la scène), je m'accroche à la table et crie "non non non non" comme une bonne dingue qui se respecte.
Je croi que la responsable est parti (souvenirs brouillés) et j'ai quitté la pièce pour contenir la crise (clopes fumée d'une traite et contorsions).
J'y retourne assez vite (le boulot passe avant tout) mais je n'y suis plus vraiment : j'ai du mal à parler, à garder un visage expressif. Mais je fais mon max pour masquer.
Au moment de prendre ma pause, la crise reprends (je l'avais juste mise en pause en fait) et je passe ma pause à pleurer et à me tordre les doigts. Rien n'y fait ça ne passe pas.
Je retourne au boulot avec des yeux rouge et gonflés tel un lapin toxoplasmosé (la honte).
Et passe le reste de ma journée à faire comme si j'allais bien alors que mes yeux larmoient spontanément toutes les 10minutes, et que je suis au bord du malaise, et que je n'arrive plus à laisser qui que ce soit me toucher.
La cadre essaye de s'excuser en expliquant qu'elle n'imaginais pas que je sois phobique "à ce point".
J'ai passé une journée de merde, ma pire crainte s'est produite (faire une crise au boulot), je me suis tapé la honte, et la confiance est rompue avec la cadre du service (alors que je l'aimais beaucoup à la base).
Heureusement que mon compagnon a l'habitude de me ramasser à la petite cuillère...
Sur le long et périlleux chemin du diagnostic