[Index Humeur] Qu'est ce qui vous a rendu malheureux(se) aujourd'hui ?

[EnHans]

"On a passé une bonne soirée, rien à dire, mais je pense que je l’ai payé aujourd’hui en termes de fatigue et capacité de concentration."

En effet, j'ai remarqué ça. Si mon fils est capable d'aller à des fêtes, dans les jours qui suivent, il est victime d'un manque de concentration et de l'irritabilité... Il peut se dire "oui je suis capable de participer à des fêtes !" mais s'il y a un prix à payer ensuite, je me demande si ça vaut bien la peine...
J'ajouterai que j'y étais moins attentif lorsqu'il était petit ou du moins, je ne faisais pas la corrélation. Plus il grandit, plus ça se voit.

[Tril]

Mikkel, je tenais à te répondre en te parlant de ma propre expérience (par rapport à ce que tu dis pour ton fils : "je me demande si ça vaut bien la peine...")

Alors, oui, je trouve que les lendemains de fête sont difficiles. Aujourd'hui, je les limite de plus en plus car c'est de plus en plus dur pour moi à gérer. Si, pendant environ deux ans dans mes études, j'allais à des fêtes (de temps en temps, pas toutes les semaines, c'était trop fatigant), c'était surtout parce que j'avais découvert que l'alcool aidait beaucoup à s'intégrer socialement, je ne me sentais plus "bizarre" dans ces moments là, j'arrivais plus facilement à communiquer, et j'aimais bien la sensation d'être "normale". Je ne regrette pas ces soirées, ça m'a permis de comprendre un certain nombre de "codes" qui m'étaient inconnus jusqu'alors, même si elles étaient éprouvantes.

C'est sûr, les lendemains de fête, c'est l'horreur. En plus, souvent, je ne tiens pas la soirée entière (ça dépend des conditions mais ça finit souvent en mutisme/bug ou en fuite + pleurs au milieu de la rue).
Hier, je n'ai bu que 2 bières avec un pote de mon copain, chez moi (donc environnement sécurisant avec des gens que je connais, peu de gens). On s'est couchés à minuit (c'est pas trop tard pour une soirée). Aujourd'hui j'en paie les conséquences : ce matin j'ai pleuré dans le métro parce que j'avais oublié ma carte de métro et que j'ai dû faire l'aller/retour chez moi pour la récupérer (je déteste avoir plus d'une minute de retard sur mon planning), je suis restée prostrée devant mon ordinateur à répondre du bout des lèvres à mes collègues avec la tête qui tourne, j'ai cru crier de rage et d'angoisse au moment où j'ai reçu un appel non prévu mais auquel je devais quand même répondre (conscience pro oblige...). Et je pense ne rien faire ce soir sinon dormir.

Bref... Je pense qu'en vieillissant, on se rend mieux compte de ce qu'on supporte et de ce qu'on supporte moins. Du coup on adapte la fréquence et la nature des soirées en conséquence. Faut juste se faire sa propre expérience, sinon le risque c'est qu'on regrette plus tard de n'être pas allé à telle ou telle soirée, de ne pas avoir tenté l'aventure... Non ?

[EnHans]

Merci Tril pour ta réponse, jusqu'à maintenant, je n'avais pas vraiment compris que des événement pouvaient autant l'impacter car c'est à retardement.
Je te souhaite une bonne soirée... et repose toi bien !

[Enogit]

Bonjour,
Alors je me sens un peu idiote d'être malheureuse pour des trucs que je fais en temps normal sans trop de difficultés, je ne sais pas si ça vous arrive. J'en peux plus de faire des crises d'angoisse pour rien. Là j'étais à la cantine, il y avait du bruit (comme toujours), beaucoup de monde (comme toujours) et des gens qui me bousculait (comme toujours aussi). Sauf que cette fois, je ne sais pas trop pour quoi, ça m'a fait faire une crise, j'étais peut-être plu fatiguée que d'habitude mais bon.
Et l'autre truc, c'est que j'ai essayé suite à ça d'en parler à une des personnes avec qui je m'entends le mieux et qu'elle m'a dit qu'au fond, tout ça s'était dans ma tête, que j'étais naturellement sociable et que mon stress était une forme de justification. Et je sais que c'est pas le cas mais je me sens incapable de faire comprendre aux autres que vraiment je me sens mal à cause de ça et que même si j'ai l'air de m'en sortir "bien" ça me demande des efforts énormes (et que, non, c'est pas normal je pense de se retrouver en pleurs au milieu de la cantine...)
Enfin, voilà ça me rends triste.
(Après j'ai quand même eu la chance d'avoir des gens de ma classe qui sur le moment on eu le réflexe de m'éloigner, de m'emmener dans une cage d'escalier où il n'y avait personne le temps que je me calme)

[Clement34]

Je suis vraiment préoccupé par l'état de santé de ma femme. Elle broie du noir constamment, son discours est assez désespéré. Comme si elle n'avait plus d'espoir en la vie. Je n'arrive pas à l'aider et ça me rend triste et m'inquiète beaucoup. Je me sens complètement démuni.

[olivierfh]

Je n'arrive pas à l'aider et ça me rend triste et m'inquiète beaucoup. Je me sens complètement démuni.

Parce que c'est le rôle d'un psychologue ou (en cas de dépression avérée) d'un psychiatre, le tien peut être de la convaincre d'en voir un.

[Clement34]

Elle est déjà suivie, et depuis des années. Elle a toujours eu des hauts et des bas mais là j'ai l'impression que même le psychiatre est sans solution.

[Gecko]

Elle est déjà suivie, et depuis des années. Elle a toujours eu des hauts et des bas mais là j'ai l'impression que même le psychiatre est sans solution.

Tu en as parlé directement avec le psychiatre ?

[Mfifi]

Aujourd'hui ça a fait 3ans que mon cousin s'est suicidé. C'était inattendu et violent. Je me suis toujours demandé pourquoi. Et j'ai réalisé seulement aujourd'hui que peut-être on etait assez similaire. J'ai de la peine pour ses parents, pour ses amis. Mais demain sera un meilleur jour.

[PetitNuage]

Un compte-rendu très partial de réunion.
La malhonnêteté intellectuelle de la collègue qui l'a rédigé m'est insupportable.

[Clement34]

Tu en as parlé directement avec le psychiatre ?

Je compte bien le faire en effet. A mon avis ça sera un coup d'épée dans l'eau mais bon. Ca me fait mal de voir ma femme dans cet état alors même qu'elle sort de deux mois en clinique pour essayer d'aller mieux...

[Gecko]

Je compte bien le faire en effet. A mon avis ça sera un coup d'épée dans l'eau mais bon. Ca me fait mal de voir ma femme dans cet état alors même qu'elle sort de deux mois en clinique pour essayer d'aller mieux...

Cela peut déjà t'eclairer sur ce qu'il se passe, ils ont peut être changé de traitement, et il faut du temps pour qu'il fonctionne. En tout cas, ma mère était bipolaire. Elle n'était jamais bien en sortant de clinique, elle se stabilisait petit à petit, dans les semaines et mois qui suivaient.

[Clement34]

Cela peut déjà t'eclairer sur ce qu'il se passe, ils ont peut être changé de traitement, et il faut du temps pour qu'il fonctionne. En tout cas, ma mère était bipolaire. Elle n'était jamais bien en sortant de clinique, elle se stabilisait petit à petit, dans les semaines et mois qui suivaient.

Effectivement le traitement a été modifié et je suis conscient qu'il faut du temps pour que ça agisse. Mais elle a tellement de fois changé de traitement depuis que je la connais que je commence à perdre espoir qu'un d'eux puisse fonctionner... Je sais que c'est pour elle le plus dur, mais pour moi, son compagnon de vie qui doit l'accompagner au mieux face à ses soucis, ce n'est vraiment pas simple. En plus elle a tendance à me parler de ce qui ne va pas pour elle dès qu'une pensée négative lui passe par la tête (ce qui arrive quotidiennement, et pas qu'une fois). Donc je sature depuis déjà pas mal de temps et je me suis même souvent énervé d'avoir à répéter les mêmes paroles rassurantes qu'elle semble ne jamais intégrer: non ma chérie tu n'es pas bête, non ma chérie tu n'es pas nulle, non ma chérie tu ne rates pas tout ce que tu entreprends, ETC. Elle me remercie parfois pour ma patience mais ça fait longtemps que je l'ai perdue ma patience et que je fais semblant d'en avoir toujours... Sauf que j'en ai marre de son état, même si je sais qu'elle n'est en rien responsable de ce qui lui arrive.
Le problème c'est que, au delà du fait que j'ai toujours de l'amour pour elle, le problème est que je ne sais pas ce qu'elle ferait si on se séparait. Elle a des tendances suicidaires et souvent je ne la vois pas survivre à une éventuelle séparation. Je n'ai pas complètement perdu l'envie de vivre avec elle mais parfois c'est trop difficile à gérer pour moi son état.
On n'aurait pas une petite fille de 3 ans ensemble que ni elle ni moi vu nos états de santé ne pourrions gérer seuls, je ne sais pas si j'aurais cherché à continuer avec elle.
Bref ce n'est pas une situation facile, de vivre avec ses états d'âme incessants. Encore une fois: je sais que ce n'est pas de sa faute, mais après avoir essayé à peu près tous les médicaments sur le marché je perds espoir pour elle, et pour nous du coup. Moi aussi j'ai mes problèmes à gérer et j'ai tendance à les mettre de côté parce qu'elle va moins bien que moi. Mais ça me pèse, et j'en ai marre.
Pour blanchir un peu le tableau, ma femme est une personne adorable avec qui je me sens très bien, mais sa maladie nous éloigne petit à petit. Et ça me fait chier.

[Mfifi]

Je pense que la question de rester beaucoup se la posent. J'ai quitté deux fois mon mari cette année et je suis revenue à chaque fois ? Pourquoi ? Je pense que tu as soulevé le problème. Je ne serai pas capable de gérer seule mes enfants et malgré le fait que l'amitié se soit depuis longtemps installé chez moi à son égard il m'a sauvé de nombreuses fois et m'apporte une stabilité. Ne pouvant pas mentir il connait toutes mes émotions et tout ce que je peux raconter ici et il accepte. Je suis un grand huit emotionnel. Courage Clément.

[Geogaddi]

J'ai dû sortir aujourd'hui pour aller voir mon directeur de recherches à 2h30 de chez moi, dans un environnement que je ne connais pas du tout, pour parler de mon travail en lequel j'ai peu confiance. Evidemment avec mon sens de l'orientation, même en partant 3h avant, je me suis perdue et suis arrivée en retard. A peine installés qu'il me dit que je n'ai pas envoyé les documents qu'il attendait de moi, je lui fais remarquer qu'il ne m'a pas dit clairement de les envoyer, c'était implicite... Je me suis sentie con. Et comme je n'ai pas encore de diagnostic officiel, juste des suspicions de médecins, j'ai pas de justificatif. Je suis ressortie de là soulagée car l'entretien s'est bien passé, même si j'étais encore en train de m'en vouloir pour la bourde... Et en retournant dans les transports faire mes 2h de route, en heure de pointe, j'ai buggé au moment de descendre du RER (j'ai un déficit visuo spatial avéré, donc descendre des marches est compliqué, j'ai toujours besoin de me concentrer pour pas tomber), tout le wagon m'a criée dessus, je me suis sentie très bête (et ça arrive souvent). J'étais tellement triste et honteuse que j'ai tremblé au bord des larmes pendant tout le trajet, ça fait une heure que je suis rentrée et j'arrive pas à me calmer. Y a des jours où j'en veux aux gens d'avoir si peu de compassion, faut pas avoir fait l'ENA pour se rendre compte que qqun d'hésitant doit avoir un soucis, et gueuler changera rien. De l'autre côté, ils sont certainement pressés/ sous pression, surtout à Paris, j'imagine que c'est pas de leur faute, mais à la fin c'est relou, c'est ce genre de petites journées anodines qui me rappellent que peu importe mes efforts, je serai toujours un peu à côté de la plaque.