Comment le syndrome me définit ?

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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hazufel
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Re: Comment le syndrome me définit ?

#16 Message par hazufel » mercredi 27 septembre 2017 à 15:46

Quand on lit la présentation d'Alceste et ses autres posts, on comprend qu'il est non diagnostiqué, et que d'ailleurs il s'interroge sur l’intérêt de mener la démarche diagnostique.

Alceste, les questions que tu te poses, tous se les posent ici, et je ne peux que plussoyer les points avancés par Manichéenne quant à l'annonce d'une telle différence. Les réactions sont souvent à l'inverse de ce que l'on imaginait, et sont, irréversibles.
Ça, c'est pour les autres.
Pour soi, ça change tout, comme l'a dit Benoit. On peut avoir enfin une explication objective de nos difficultés, connaitre réellement leur origine, savoir ce qu'on peut faire pour en palier certaines, et se protéger d'autres.
Penser qu'on ne pense pas comme les autres qui ne comprennent rien, ce n'est pas la même chose que de lire : difficultés notoires dans les interactions et la communication. Dans le cas 1, ça peut être un trait de caractère. Dans le cas 2, on n'y peut pas grand chose, on ne comprendra jamais, ou mal, ou en tout cas, pas sans s'être épuisé à essayer de le faire.
Pour les autres différences, quand il s'agit par exemple d'hypersensibilités sensorielles, il est important de savoir qu'on n'est pas juste "une princesse au petit pois", une "chochotte", quelqu'un qui ne supporte jamais rien, on a confirmation qu'on ressent les stimuli sonores, visuels, tactils, olfactifs, de façon disproportionnée, et que ça nous pourrit la vie, à peu près tous les jours.
Quand il s'agit de gestion des émotions, il est important de comprendre que la façon chaotique de les vivre n'est pas du fait d'une quelconque sensiblerie, hystérie, névrose, ou je ne sais quoi encore. Il n'y a qu'à voir le nombre de personnes ici, et ailleurs qui ont erré des années, souffert de faux diagnostics, pour enfin, obtenir le droit d'être eux-même.
Et tout ça, on ne peut pas le faire seul. Il faut l'expertise d'un professionnel aguerri du spectre autistique.
TSA & SAMA
2 fils TSA (et dysgraphiques / praxiques / exécutifs)

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Alceste
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Re: Comment le syndrome me définit ?

#17 Message par Alceste » jeudi 28 septembre 2017 à 15:58

Alors pour ce qui est du boulot, c'est bien là - pour moi - le problème essentiel :
Depuis 25 ans je suis incapable de rester plus de 2 ans dans la même boîte.
Ce n'est pas que je ne veux pas, mais je me comporte de telle sorte qu'il devient inévitable de me mettre dehors. Pourtant au début tout va bien, on me félicite ... Et puis on ne me cerne plus bien ... Et puis des désaccords apparaissent ... Et puis on en arrive à la rupture.
Je pense être trop désintéressé, trop honnête, trop perfectionniste : en prenant les choses au 1er degré (tout pour satisfaire le client + la qualité avant tout + il faut faire l'objectif) on en devient ingérable pour son patron et insupportable pour ses collègues.
J'ai 48 ans, avant je m'en fichais, maintenant je m'accroche. Je n'ai réalisé que récemment ce dysfonctionnement systématique.
Je sentais bien depuis aussi loin que j'ai des souvenirs d'école que j'éprouvais des difficultés.
Mais j'ai compensé, et je me suis convaincu que j'étais solitaire.
Aujourd'hui ça m'éclate à la figure.
Je veux rester ... et j'en arrive à me mettre tout le monde à dos !
Comment faire autrement : je ne comprends pas comment les"autres "pensent" et ce qu'ils ressentent ... J'ai l'impression de faire tout comme il faut !!!
J'en viens à me dire que - quoique je sois, aspie, zèbre, martien - il faut que je sois recruté POUR ça, et non pas malgré.
Puisque de toute manière, je vais être très vite perçu comme différent, et mon patron aura l'impression d'avoir fait un mauvais choix s'il ne l'a pas choisi.
... Bon, dit comme ça, c'est la m***de !
Y en a-t-il parmi vous qui ai réussi à faire un atout de cette différence ?
Il faut se résigner à être heureux de ce que la vie nous offre, sans paresse ni complaisance.

* Diagnostic Aspie 01/2018. Bilan réalisé par un psychiatre spécialiste * RQTH valide *

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Lilly
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Re: Comment le syndrome me définit ?

#18 Message par Lilly » jeudi 5 octobre 2017 à 18:50

Alceste a écrit :Bien sûr, je comprends la réticence à accueillir ceux qui sont en recherche de la même manière que ceux qui sont "officiellement" reconnus.
Il y a forcément parmi ceux là des affabulateurs, des désespérés, peut être aussi des manipulateurs (conscients ou non), qui n'ont rien à voir avec l'autisme.
Malgré cette réserve compréhensible je témoigne de l'accueil chaleureux que j'ai reçu, du grand respect que j'ai ressenti ... Que tous en soient remerciés : ça fait vraiment du bien, aspie ou pas.

Toutefois, je ressens aussi une grande frustration.
Pour autant que les mots puisse traduire la complexité et la finesse des sentiments, je suis convaincu de vivre la même confusion que tous ceux qui s'expriment ici.
Sans doute ai-je la chance d'avoir pu mener ma vie sans que cela se traduise par un handicap. "Juste" une limitation, une souffrance ; que j'arrive à surmonter.
Ainsi je n'éprouve pas l'absolue nécessité d'une reconnaissance médicale.
Je cherche à savoir qui je suis, pour continuer à faire mon chemin dans ce monde trop souvent moche et compliqué.
Me rajouter une contrainte inutile en payant un psy pour l'entendre me dire qu'il sait mieux que moi ce qui se passe dans ma tête, ou devoir attendre des mois voire des années pour au final ne rien faire de cette reconnaissance officielle, ce n'est pas enthousiasmant.

Je ne suis pas certain d'aller au bout de la démarche.
quote]

Je pense que le plus important est de savoir qui l'on est. D'apprendre à se connaître soi même. Comprendre qui l'on est vraiment. C'est pour cela, comme toi, je pense, que je veux passer un diagnostic.

Et surement que les résultats diagnostic peuvent donner une autre vision des choses (quelque soit le résultat)... Nous éclairer sur ce que nous sommes. Nous permettre de savoir avec quels difficultés et quels atouts nous partons dans la vie...
Alceste a écrit :Si je suis bien aspie ... Ça change quoi ?
Je ne crois pas que ça te change vraiment la vie. Mais le fait d'en être sûre, de pouvoir donner un nom à ses difficultés, je pense que c'est ça qui change.
Pré-diagnostic d'asperger posé en décembre 2017.

[color=#000080]"Un chemin de mille lieues commence toujours par un premier pas." Lao Tseu.[/color]


scorame
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Re: Comment le syndrome me définit ?

#19 Message par scorame » lundi 13 novembre 2017 à 15:00

manichéenne dis
Encore faut-il que le chef soit capable de gérer ça. Ca fait presque 6 mois que le mien sait, et que le reste de l'équipe ne comprend pas pourquoi je suis à l'écart.
Mais tout de même, ça me gène. L'idée qu'il puisse parler de ça alors qu'il n'y comprend rien.
tu bosses ou et dans quoi manichéenne ?? :wink: ,cet emploie te correspond ? .......

Alceste .......... je te dis bravo pour ta longévité dans tes emploies ! , 2 ans ok c'est fort bien ..... moi c'est un miracle disons le ce laps de temps , 2 ans pour moi ya deux ans aussi , mais en temps partiel et en présentiel sur le lieu dis aussi, donc cela m'aller bien ,sauf ou j'avais à côtoyer les autres crétins sur place ce que je supporter plus ,raison de mon départ , je suis partie en démissionnant ..
jnnjn

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