Apprendre à être

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
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budakesi
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Re: Apprendre à être

#31 Message par budakesi » mercredi 18 décembre 2019 à 10:48

lulamae a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 22:42 Je ne me représente pas les émotions des autres, sauf si elles me sont familières (je me représente bien l'inquiétude, l'angoisse, notamment)
Fais-tu une différence entre les émotions individuelles (joie, tristesse, colère, dégoût, peur..), vécues, et les émotions sociales (avidité, jalousie, rivalité..), inconnues ?
Il y a un certain temps, j'ai écrit un texte intitulé: "Qu'est-ce que c'est, être moi ?" J'y écris notamment:
"C’est connaître la peur, la joie, la tristesse, la colère, la surprise, le dégoût.
C’est ne pas connaître l’avidité, la jalousie, la rivalité.
C’est avoir besoin de vivre un événement pour éprouver un ressenti, c’est ne
pas savoir envisager ce ressenti.
C’est avoir accès aux émotions vécues, c’est ne pas avoir accès aux émotions
sociales."
Cela ressemble à ce que tu décris, il me semble.
lulamae a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 22:42 Dit comme ça, j'ai l'air, et je suis sans doute, à côté de la plaque, si ce n'était que j'ai une faculté presque animale à sentir l'état d'une personne. Ca ne passe pas du tout par les mots, c'est primaire, je ne peux même pas me le formuler.
Mettre des mots sur des sensations internes, c'est extrêmement difficile. L'être humain, quand il est fortement socialisé, cherche toujours à vérifier auprès des autres qu'il n'est pas seul à ressentir ce qu'il ressent, ce qui revient à dire qu'il n'est pas seul tout court. Et pour la plupart des gens, cela passe par le langage, comme moyen de faire du commun. Et ils se trompent souvent ! Cela t'est-il déjà arrivé que quelqu'un veuille te convaincre qu'il sait mieux que toi ce que tu ressens ? Combien de fois ai-je entendu: "tu es déprimée", alors que j'étais tout "simplement" triste, triste de mes conditions d'existence, ce qui n'a rien à voir avec une dépression sans motif...
Mais certaines personnes n'ont pas besoin du langage pour "savoir" ce qu'il en est de ce qu'elles ressentent et de ce que ressentent les autres.
Comme tu l'exprimes très bien -et pour moi tu n'es pas du tout à côté de la plaque - c'est une question de perception -extra sensorielle ?-, et pas une question de traitement d'information (comme le langage).
lulamae a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 22:42 Si on me dit "mélancolie", je le vois écrit, puis je pense aux vers d'Apollinaire "l'anémone et l'ancolie/ Ont poussé dans le jardin /Où dort la mélancolie / Entre l'amour et le dédain."
Je vais aussi penser à l'étymologie, donc à la couleur noire. L'ensemble de tout cela, et d'autres pensées et associations, va me donner une sorte de représentation mentale, et va m'amener à penser que j'ai compris quelque chose.
Oui, certains mots ont été forgés pour tenter de décrire des états d'âme un peu vagues, qui inspirent la poésie !
Ce sont des jeux de mots, qui font parler...
Cela m'évoque une émission sur France Inter: "Remède à la mélancolie"; personne ne prend la peine de définir l'état en question, et personnellement je peine à me le représenter dans ces conditions, puisque en tant que mot, je ne l'éprouve pas. Mais si quelqu'un fait l'effort de s'interroger pour savoir ce qu'il vit quand il se dit mélancolique, et dans quelles circonstances il s'éprouve ainsi, alors j'apprends réellement quelque chose sur l'âme humaine.
lulamae a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 22:42 je me dis que plus qu'une image de soi, ce qui n'est pas très instructif ni intéressant, avec la voix, l'autre personne nous renvoie la possibilité de rebondir entre ses mots et les nôtres, et de créer quelque chose à partir de ça. Le son revient, mais nourri, enrichi, non pas comme un écho.
Oui, c'est bien ainsi que je le vois aussi,, plus qu'un écho, c'est créatif et donc révélateur d'une sensation de plénitude vitale.
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pimpoline
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Re: Apprendre à être

#32 Message par pimpoline » mercredi 18 décembre 2019 à 20:33

budakesi a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 17:11 J'ai beaucoup de mal à visualiser ce que tu décris, Pimpoline.
Comment fais-tu pour t'"entraîner à être" ?
Qu'est-ce pour toi qu'une existence "entière, riche de sens", si tant est que tu y parviennes ?
Je médite.
Une existence entière, riche de sens... ça serait si long à expliquer et je risquerais de me perdre en subjectivité, ce qui n'est pas forcément intéressant ici.
Chacun a sa propre définition d'une existence qui a du sens, sûrement autant de définitions que d'individus.
budakesi a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 17:11 Le truc c'est que justement une résonance ne se cherche pas, ce n'est pas quelque chose d'intentionnel, qui dépendrait de ma propre volonté.
Je suis totalement d'accord. Disons que je présuppose que ce mouvement vers l'extérieur est mû par un préalable déclenchement. Lequel arrive à un moment donné, dans des circonstances donnés, pour milles raisons ou mille hasards ou...
budakesi a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 17:11
On sort quand on est attiré par une autre force ?
Ou le fait de sortir est simplement une condition de possibilité de rencontrer une autre force ?
Je crois que tout est possible dans l'ordre des étapes et simplement qu'on se raconte l'histoire que l'on veut a posteriori pour lui donner du sens, ou par anticipation pour se rassurer. On ne peut jamais savoir ce qui est responsable de tel ou tel mouvement (j"imagine), en tout cas pas encore à notre échelle de réflexion - contrairement à l'attraction gravitationnelle où on peut clairement identifier le champ magnétique comme créateur d'une force attractive dépendant de la masse des objets en interaction, de leur distance.

Et par contre, on sait bien qu'un système chimique en déficit ou excédent d'électrons, porteur de charge négative ou positive, va chercher à se stabiliser en interagissant avec d'autres ensembles. L'attraction précède le mouvement, elle est obligatoire pour l'évolution du système en question. Pardon pour les scientifiques passant par là, je grossis et déforme, mais pourtant je pense, connaissant les détails tout de même, que l'idée est respectée.
budakesi a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 17:11
C'est intéressant que tu parles aussi de force qui obéit aux lois de la physique quand tu évoques l'attirance ...
C'est à dire que la tête est très forte pour rationnaliser mais la dimension physique nous dépasse toujours.

lulamae a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 22:42 Ce qui me frappe pour l'instant, c'est que je relie ce mot de résonance avec l'idée d'un miroir, mais je me dis que plus qu'une image de soi, ce qui n'est pas très instructif ni intéressant, avec la voix, l'autre personne nous renvoie la possibilité de rebondir entre ses mots et les nôtres, et de créer quelque chose à partir de ça. Le son revient, mais nourri, enrichi, non pas comme un écho.
La résonance et le miroir, ça serait l'écho parfait. Or une résonance, ce peut être simplement des fréquences qui parce qu'elles sont strictement proportionnelles, se répondent harmonieusement.
Pour la voix, il y a toujours un jeu d'ajustement entre les vibrations émises par l'un puis l'autre des interlocuteurs. Le langage dans sa signification mais aussi sa dimension purement acoustique, prosodique entre autres, permet en effet de créer une troisième voix qui serait un mélange des deux voix en présence. Fréquences enrichies donc, au diapason l'une de l'autre, et puis on a moyen comme tu dis de rebondir et aussi partir dans une autre direction, pour influencer l'autre, ou se laisser influencer par lui. C'est précisément le fait que le son soit enrichi qui prouve bien qu'on ne peut pas parler comme des robots, en restant dans sa bulle. La voix est trop sensible à ce qui émane d'autrui pour ne pas se laisser impressionner d'une façon ou d'une autre.
TSA HPI

budakesi
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Re: Apprendre à être

#33 Message par budakesi » jeudi 19 décembre 2019 à 10:10

pimpoline a écrit : mercredi 18 décembre 2019 à 20:33 Chacun a sa propre définition d'une existence qui a du sens, sûrement autant de définitions que d'individus.
Justement, non.
Je n'ai pas de définition. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Pour moi la vie n'a aucun "sens", dans tous les sens du terme. L'expression même "sens de la vie", je ne lui donne aucune signification. Je la vois comme l'objet d'une quête: "trouver un sens à sa vie" , et donc quelque chose d'intentionnel. Et comme toute quête, cela peut occuper, mais cela vise une fin, sans en suggérer les moyens; ce n'est pas une fin en soi. Bref... C'est un concept qui aide les gens à vivre je suppose, comme d'autres.
Mais je comprends que tu ne souhaites pas développer.
"I am, plus my circumstances." José Ortega y Gasset
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Re: Apprendre à être

#34 Message par Autiste ou surdoué ? » jeudi 19 décembre 2019 à 10:50

La plupart des gens errent et trouvent un but en prolongeant leur errance à travers leurs enfants, qui, à leur tour...
(je voulais faire de l'humour, mais je me demande si c'en est vraiment :sick:)
Diagnostiqué par le CRA en 2020 non autiste mais de gros problèmes dans le ressenti des émotions (alexithymie) et dans la communication sociale.

HQI aussi, ce qui peut aller de pair.

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Re: Apprendre à être

#35 Message par user6375 » jeudi 19 décembre 2019 à 10:59

budakesi a écrit : jeudi 19 décembre 2019 à 10:10
pimpoline a écrit : mercredi 18 décembre 2019 à 20:33 Chacun a sa propre définition d'une existence qui a du sens, sûrement autant de définitions que d'individus.
Justement, non.
Je n'ai pas de définition. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Pour moi la vie n'a aucun "sens", dans tous les sens du terme. L'expression même "sens de la vie", je ne lui donne aucune signification. Je la vois comme l'objet d'une quête: "trouver un sens à sa vie" , et donc quelque chose d'intentionnel. Et comme toute quête, cela peut occuper, mais cela vise une fin, sans en suggérer les moyens; ce n'est pas une fin en soi. Bref... C'est un concept qui aide les gens à vivre je suppose, comme d'autres.
Mais je comprends que tu ne souhaites pas développer.
je suis tout a fait d'accord. Quant on me parle du "sens", "sens de la vie" ou "le bon sens", je me demande toujours si c'est devant, derrière, a gauche, a droite, en haut, en bas, la tête à l'envers, etc... Bref, je vous rejoint sur le fait que parler de "sens de la vie" ça n'a pas beaucoup de signification ni de valeur pour moi non plus.

Après intellectuellement j'ai fini par comprendre que le terme de "sens" pouvait finalement prendre la signification que je désirais. C'est l'avantage avec les termes dont la signification n'est pas défini.
IA helvétique téléchargée en 1982
HQI (que je préfère appeler HP), Diagnostiqué Asperger
viewtopic.php?f=5&t=13627

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freeshost
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Re: Apprendre à être

#36 Message par freeshost » jeudi 19 décembre 2019 à 13:44

Ma parodie de citation était surtout pour le jeu de mots.

Pour ma part, je suis surtout en mode exploratoire : j'explore les comportements, j'essaie de les comprendre, pas de les juger, j'explore les langues et les jeux de mots. Ce n'est pas un délit que les langues se délient, scieuses.

Mon humanisme me dit qu'il n'y a pas qu'une manière d'être.

Pas facile d'être, déjà que le verbe être est "anormal" (au sens statistique ; il ne fait pas souvent partie du mode, lequel ne reflète pas toujours la mode :mrgreen: ) dans diverses langues. :lol:

Le mot sens, comme beaucoup d'autres mots, est sujet à polysémie. Cela fait sens pour moi car je n'aime pas les monopoles et les dictatures (d'un être, d'un sens, d'un mot, d'un outil, etc.).
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

budakesi
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Re: Apprendre à être

#37 Message par budakesi » jeudi 19 décembre 2019 à 16:24

propane42 a écrit : jeudi 19 décembre 2019 à 10:59 Après intellectuellement j'ai fini par comprendre que le terme de "sens" pouvait finalement prendre la signification que je désirais. C'est l'avantage avec les termes dont la signification n'est pas défini.
Au delà de la signification de l'expression "sens de la vie", ce qui me gêne, c'est le postulat jamais interrogé que la vie doit avoir.....quelque chose de particulier pour que ...quoi au fait ?
Pour qu'on arrive à vivre ?
Pour qu'on ne reste pas les bras ballants avec ces questions existentielles fondamentales que sont pour moi la solitude, la liberté, la mort et.... l'absurdité ? Tiens l'absurdité justement ....
Il faudrait s'atteler à chercher un compagnon de vie pour oublier la solitude ?
Il faudrait s'atteler à chercher une servitude pour oublier la liberté ?
Il faudrait s'atteler à chercher à s'évader de la vie réelle pour oublier la mort ?
Et surtout, il faudrait s'atteler à trouver un sens à la vie pour oublier son absurdité ?
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Bubu
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Re: Apprendre à être

#38 Message par Bubu » jeudi 19 décembre 2019 à 17:09

Je vois qu'il y a encore beaucoup de confusion autour de la conjugaison du verbe être. :hotcry:
Laissez-moi vous instruire.
Je vais le conjuguer au plus qu'imparfait de la troisième déclinaison.
(Et là attention, c'est parole d'Evangile ! Amen !)

Je souichiasse,
Tu souichiars,
Il souchiatte,
Nous shouichiassions.
Vous shouichattez.
Ils souichiattent.
(Attention aux formes irrégulières ! :naugty: ).

J'espère que mon érudition ainsi révélée vous permettra d'élever le débat !
Parce que pour l'instant, cela ne vole pas haut ! :naugty:

Je veux un bonbon.
:lol:
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"

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Lilette
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Re: Apprendre à être

#39 Message par Lilette » jeudi 19 décembre 2019 à 17:31

Bubu a écrit : jeudi 19 décembre 2019 à 17:09 Je vois qu'il y a encore beaucoup de confusion autour de la conjugaison du verbe être. :hotcry:
Laissez-moi vous instruire.
Je vais le conjuguer au plus qu'imparfait de la troisième déclinaison.
(Et là attention, c'est parole d'Evangile ! Amen !)

Je souichiasse,
Tu souichiars,
Il souchiatte,
Nous shouichiassions.
Vous shouichattez.
Ils souichiattent.
(Attention aux formes irrégulières ! :naugty: ).

J'espère que mon érudition ainsi révélée vous permettra d'élever le débat !
Parce que pour l'instant, cela ne vole pas haut ! :naugty:

Je veux un bonbon.
:lol:
Bubu bordel, tes posts tombent tjs à pic, j'adore, merci :mryellow: :kiss:
TSA.

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lulamae
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Re: Apprendre à être

#40 Message par lulamae » jeudi 19 décembre 2019 à 19:23

budakesi a écrit : mercredi 18 décembre 2019 à 10:48
lulamae a écrit : mardi 17 décembre 2019 à 22:42 Je ne me représente pas les émotions des autres, sauf si elles me sont familières (je me représente bien l'inquiétude, l'angoisse, notamment)
Fais-tu une différence entre les émotions individuelles (joie, tristesse, colère, dégoût, peur..), vécues, et les émotions sociales (avidité, jalousie, rivalité..), inconnues ?
Il y a un certain temps, j'ai écrit un texte intitulé: "Qu'est-ce que c'est, être moi ?" J'y écris notamment:
"C’est connaître la peur, la joie, la tristesse, la colère, la surprise, le dégoût.
C’est ne pas connaître l’avidité, la jalousie, la rivalité.
C’est avoir besoin de vivre un événement pour éprouver un ressenti, c’est ne
pas savoir envisager ce ressenti.
C’est avoir accès aux émotions vécues, c’est ne pas avoir accès aux émotions
sociales."
Cela ressemble à ce que tu décris, il me semble.
Merci pour ce texte, tu m'as donné ainsi un angle d'approche auquel je ne pensais pas, en différenciant les émotions individuelles (que je perçois comme universelles) et les émotions sociales (ou culturelles). Je continuerai à y réfléchir.
budakesi a écrit : Mais certaines personnes n'ont pas besoin du langage pour "savoir" ce qu'il en est de ce qu'elles ressentent et de ce que ressentent les autres.
Comme tu l'exprimes très bien -et pour moi tu n'es pas du tout à côté de la plaque - c'est une question de perception -extra sensorielle ?-, et pas une question de traitement d'information (comme le langage).
Oui, il me semble que c'est une sorte de perception, mais je ne sais pas par quel canal elle passe. Peut-être d'infimes nuances des sensations physiques, qu'on perçoit dans l'immédiateté sans les décoder...

J'ai lu aussi tes messages ci-dessous, et vraiment, je suis contente de t'avoir lue à nouveau ces derniers temps. Ca faisait longtemps. :)
Spoiler : 
C'est mon avant-dernier message : ne me pose pas de question, parce qu'il ne m'en reste plus qu'un dernier à boucler, et ce n'est pas sur ce fil.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Iolite
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Re: Apprendre à être

#41 Message par Iolite » samedi 21 décembre 2019 à 19:17

Braisillon a écrit : vendredi 13 décembre 2019 à 19:31
Ellendë a écrit : vendredi 13 décembre 2019 à 17:58
Ton poste m’interpelle car j’ai eu ce même sentiment dans le sens inverse ( je crois)
Dans la mesure où j’ai passé ma vie à «  imiter les autres quand je leur parle », non intentionnellement mais par réflexe j’ai du mal à me retrouver. Quand je dis imiter, je veux dire récupérer un peu de leur gestes, tic, façon de parler, comportement etc. Ceci dit il y a des choses que je ne peux « imiter » J’ai également fait la démarche d’aller voir un psy dans cette optique ( être à bout) mais aussi parce que je me retrouvais dans certains articles/site parlant de l’autisme
J'ai le même type de comportement inconscient face à quelqu'un, je suis un véritable miroir. J'ai conscience d'imiter tout ce que je peux de façon instinctive et ça me dérange énormément.
Je me demande si les stratégies d'évitement et la recherche de solitude, de ne pas être en contact avec les autres ou alors de façon très limité dans le temps, ne vient pas aussi de cette gêne. Cette sensation ne pas être moi et cet effort de contrôle pour ne pas devenir une caricature de la personne que j'ai en face.
Je lis ce message et je vois tout à fait ce dont il est question. Un aspect caméléon que j'ai toujours eu moi aussi, depuis l'enfance. J'étais même capable de prendre l'accent de la personne à laquelle j'étais en train de parler… Sud-Ouest, Canada, Italie… Parfois j'avais peur que la personne s'en rende compte et pense que je me moquais d'elle. Mais c'était plus fort que moi. Je ne comprenais pas pourquoi je faisais ça, mais je le faisais quand même ! Maintenant que j'ai été diagnostiquée, j'ai des éléments pour comprendre : il y a ce besoin d'être comme les autres qui peut tourner à l'imitation pure et simple. J'ai l'impression que je le fais moins, et ça je dirais c'est la vertu du diagnostic : avant je me voyais faire des choses qui dépensaient de l'énergie ou me collaient la honte sans pouvoir m'en empêcher, car je ne voulais pas me reconnaître. C'est surtout ça qui m'intrigue : j'ai toujours eu conscience de fonctionner différemment, mais en même temps j'ai développé une espèce de volonté massive de ne pas l'admettre. D'autres ont vécu ça ? Savoir et ne pas vouloir savoir en même temps…
TSA diagnostiqué en décembre 2019 / Asperger

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lepton
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Re: Apprendre à être

#42 Message par lepton » samedi 21 décembre 2019 à 20:13

Bienvenue sur le forum, Iolite.

Peux-tu mettre à jour ta signature, en précisant ton statut vis-à-vis du diagnostic (voir la charte, chapitre 1.2) ?
Spoiler : Pour modifier la signature : 
  • cliquer (en haut à droite) sur ton pseudo ;
  • dans le menu qui apparaît, cliquer sur "Panneau de l'utilisateur" ;
  • cliquer sur l'onglet "Profil" ;
  • cliquer (à gauche) sur "Modifier la signature" ;
  • préciser ton statut dans la zone d'édition
    (exemples : suspicion de TSA, TSA diagnostiqué, parent...) ;
  • cliquer (en bas) sur "Envoyer".
Tu peux aussi te présenter dans la section dédiée...
Diagnostiqué. CRA, 2016.

Dori
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Re: Apprendre à être

#43 Message par Dori » samedi 21 décembre 2019 à 21:11

Bonjour Alceste,

Je pratique une sorte de gymnastique qui vise la moindre consommation d'énergie en observant mon objectif. Cela donne une sorte de travestissement peut coûteux qui oscille entre être moi-même à tout prix et courir à poil dans la rue en espérant qu'on m'accepte telle quelle et être en train de jouer un rôle. C'est une métaphore mais qui s'applique dans le concret aussi: je vais choisir de sortir habillée mais avec les vêtements qui me ressemblent.

Plus précisément, je veux bien jouer le rôle professionnel qu'il faut pour gagner ma vie (l'objectif) dans un domaine qui me stimule mais en libéral, pas m'encombrer à correspondre aux attentes d'un supérieur, d'un patron, d'une entreprise et surtout pas de collègues!!! (Pas trop de travestissement). Néanmoins, il y aura toujours un coût minimum qui sont le contact avec les administrations et les clients en rapport avec mon activité. Mais ayant conscience de ma liberté, la balance (gain/contrainte) s'apaise dans ma tête.

J'essaie d'appliquer cette règle à tout. La juste mesure entre être soi et survivre en société, avec la conscience qu'on ne trouvera qu'une réponse partielle néanmoins la plus confortable possible et qu'il y aura toujours un coût.


@lolite: je fais ça aussi et je l'entends et ça s'entend quand j'échange avec des magrébins. Je n'avais jamais questionné ces agissements avant de lire ton témoignage. Ca me bouleverse toujours cette communauté de comportements. :wink:

Quant à savoir et ne pas l'admettre, je n'ai pas de réponse.
TSA

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Naye
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Re: Apprendre à être

#44 Message par Naye » dimanche 16 février 2020 à 18:52

Je me retrouve dans ces partages aussi.
J'ai passé 50 ans de ma vie à faire le caméléon et je ne sais pas qui je suis. J'ai besoin d'apprendre à être mais je ne sais pas comment faire.
Je vais tenter de me faire diagnostiquer déjà, mais ça risque de prendre pas mal de temps.
J'ai de plus en plus de mal à me motiver pour vivre chaque matin. Apprendre à être est devenu une urgence vitale.
Selon vous, apprendre à être, est-ce inventer sa vie indépendamment des autres ?
4 enfants hpi, parmi lesquels une jeune fille de 20 ans tsa non diagnostiquée, en phobie scolaire et sociale.
moi : diag thpi, en attente de diag TSA au Cra.

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