Aromantique / aromantisme

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lulamae
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Re: Aromantique / aromantisme

#31 Message par lulamae » lundi 15 juin 2020 à 18:44

RedMacbeth a écrit : Dans une société où le sentiment amoureux est encensé et les films d'amours nombreux, ça fait toujours un choc de se découvrir Aromantique, mais ça ne fait pas de soi quelqu'un d'affreux, ni même d'égoïste, ou d'incapable d'aimer.

Je ne peux pas en parler plus, parce que je ne suis pas Aromantique... En revanche, je suis sur le spectre asexuel, et ma découverte a aussi été un choc. "Oh bon sang, je suis encore différent-e, mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi je n'ai pas de désir sexuel ?"
Parce que je n'en ai pas. Point. Il n'y a rien de mauvais avec moi, je n'ai pas été traumatisée par de violentes expériences, et ça ne me dégoûte pas, simplement, le désir est absent. Ca ne me manque pas, je suis en paix avec moi même sur ce point (grâce à la communauté queer qui m'a entouré-e à la fac), c'est comme ça.
Pourtant, dans une société où, pareil, le sexe est omniprésent est sensé être la jouissance ultime, beaucoup de personnes pensent que je n'ai "simplement pas rencontré le bon homme", que je devrais "en parler avec mon psy", ou tout autre chose qu'on trouve facilement dans les Bingo Ace (j'adore ce genre de Bingo^^).
Je trouve judicieux ce que tu dis sur les attentes de la société par rapport à l'amour et au sexe, je pense que cela peut amener de nombreuses personnes à être mal dans leur peau alors que, bien entourées, elles pourraient bien le vivre, et ne pas s'imaginer qu'elles ne sont pas normales si cela ne leur manque pas.

Message édité = strictement aucun intérêt - non mais, pour qui je me prends des fois, à croire que partager mon expérience, y compris mes mauvaises, pourrait aider les autres à ne pas en faire ? :oops:
J'ai honte d'avoir abordé un sujet trop personnel, et comme je n'aime pas éditer non plus, on ne m'y reprendra pas !
Babù a écrit : (lavieenqueer) -Requiesromantique : expérimente peu ou pas d’attirance romantique dû à un épuisement mental. Lié à la théorie des cuillères. (Pour les personnes handicapées ou neuroatypiques ou ayant des troubles psychiques.)

Si c'est dû à un épuisement mental, ça ne peut pas être une condition permanente ? Ca voudrait dire que quand on n'est pas épuisé(e) on peut être romantique ? Il faudrait la même catégorie pour "requiessexuel(le)" alors. Sinon, je m'y retrouverais assez, mais je ne pense pas que cette catégorie vaille vraiment.

-Arovague : expérimente peu ou pas d’attirance romantique dû à son neurotype.

Donc "arovague" c'est aromantique en clair ? Pourquoi "vague" ?

-Nebularomantique : a des difficultés à dire si ce qu’iels ressent est de l’attirance romantique ou n’est pas sûr•e de ce qu’est l’attirance romantique et par conséquent ne sait pas s’iel la ressent, dû au fait d’être neuroatypique.

Comme ce qui a été dit plus haut, j'attribuerais ce fait de ne pas être sûr(e) à l'alexithymie, et peut-être aussi à un manque de connaissance de ce que le sentiment amoureux est sensé être.
Je mets mes remarques et questions en violet dans la citation : ce n'est pas en particulier pour toi, Babù : ce sont mes réflexions à lire ça.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Re: Aromantique / aromantisme

#32 Message par Babù » jeudi 18 juin 2020 à 23:15

RedMacbeth a écrit: Attention, il ne s'agit pas d'être naturellement non sensible à l'Amour. Il s'agit de ne pas éprouver d'attirance romantique, ou d'amour romantique, c'est à dire de ne pas tomber amoureux, ou alors sous certaines conditions très précises (l'aromantisme, comme beaucoup de choses, est un spectre).
Une personne Aromantique va bien sûr éprouver de l'Amour : envers ses frères et soeurs, envers ses amis, envers sa famille, envers Dieu pour une personne croyante... Si elle a des enfants, envers eux également. Aromantique, ce n'est pas quand tu ne peux pas aimer. C'est quand tu n'as pas d'intérêt ou de ressenti d'amour romantique.La notion est complexe, et il faut définir ce qu'est l'amour romantique. Qu'est-ce que le sentiment amoureux ? Qu'éprouve, ou n'éprouve pas, une personne aromantique ?
Pour moi, l'amour romantique désigne le sentiment d'Amour de l'Amour Lui-Même, caractérisé par l'autre ((on aime l'autre d'Amour de l'Amour= je l'aime amoureusement), pas d'Amour de la famille (Amour familial/fraternel), pas d'Amour de l'amitié (Amour amical=je l'aime amicalement) etc.).

Ce qui me pousse à la question suivante: les personnes aromantiques méritent-elles d'être aimés amoureusement?

J'insiste bien sur "amoureusement" au sens de l'Amour Lui-Même, et pas au sens "Amical/Familial"
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Re: Aromantique / aromantisme

#33 Message par RedMacbeth » vendredi 19 juin 2020 à 0:03

Lulumae : J'ai pu lire ton message avant que tu ne le supprime, et je ne l'avais pas trouvé inintéressant. Je m'excuse de ne pas avoir répondu, je sais que ça t'a mise mal à l'aise. En tout cas, ne sois pas embarrassée.
lulamae a écrit : lundi 15 juin 2020 à 18:44 Je trouve judicieux ce que tu dis sur les attentes de la société par rapport à l'amour et au sexe, je pense que cela peut amener de nombreuses personnes à être mal dans leur peau alors que, bien entourées, elles pourraient bien le vivre, et ne pas s'imaginer qu'elles ne sont pas normales si cela ne leur manque pas.
Je trouve qu'on ne parle pas assez... ou pas de la bonne manière. C'est également une question de représentation bien sûr, les oeuvres manquent de personnages Aro/Ace qui n'aient pas uniquement cette caractéristique, mais qui fasse partie d'un tout, et qui soient tout à fait à l'aise avec ça (ou qui le deviennent). Surtout dans une société où tout est rapporté au sexe et à la sensualité, jusqu'aux pubs de parfums.
Babù a écrit : jeudi 18 juin 2020 à 23:15 Pour moi, l'amour romantique désigne le sentiment d'Amour de l'Amour Lui-Même, caractérisé par l'autre ((on aime l'autre d'Amour de l'Amour= je l'aime amoureusement), pas d'Amour de la famille (Amour familial/fraternel), pas d'Amour de l'amitié (Amour amical=je l'aime amicalement) etc.).
Hmm, j'ai l'impression que tu places l'amour romantique au dessus de tout le reste. Pour les raisons développées dans mes messages, ça me pose problème. Tous les types d'amour sont importants à mes yeux, et se valent, d'autant plus qu'ils sont très diversifiés. J'aime rarement deux personnes de la même manière, même mes ami-e-s, bien que le sentiment reste plus ou moins le même.
Babù a écrit : jeudi 18 juin 2020 à 23:15 Ce qui me pousse à la question suivante: les personnes aromantiques méritent-elles d'être aimés amoureusement?
Euh, ben... Euh... J'admets être assez déstabilisée par cette question. Je trouve ça violent de penser que quelqu'un ne mérite pas d'être aimé amoureusement. En général, j'ai quelques exceptions en tête bien sûr.

Mais ce n'est pas la bonne approche. Les personnes aromantiques ont-elles envie d'être aimées amoureusement ? L'absence de ressenti d'amour romantique fait que tu n'as pas forcément envie d'une relation amoureuse, c'est le principe même de l'aromantisme. Et avoir quelqu'un d'amoureux de toi alors que tu ne peux pas lui rendre n'est pas forcément quelque chose d'enviable, ça me peinerait personnellement plus qu'autre chose.

Je vais de nouveau faire un parallèle avec l'asexualité : les personnes asexuelles méritent-elles d'avoir des relations sexuelles ?
Ben, je ne sais pas, mais puisque je n'ai pas envie d'en avoir, je m'en fiche un peu, tu comprends ? Ca m'ennuie juste que quelqu'un puisse décider que je ne "mérite pas" quelque chose sous prétexte que je suis différente.
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Re: Aromantique / aromantisme

#34 Message par Glaciell » vendredi 19 juin 2020 à 1:09

RedMacbeth a écrit : lundi 15 juin 2020 à 18:15Pourtant, dans une société où, pareil, le sexe est omniprésent est sensé être la jouissance ultime, beaucoup de personnes pensent que je n'ai "simplement pas rencontré le bon homme", que je devrais "en parler avec mon psy", ou tout autre chose qu'on trouve facilement dans les Bingo Ace (j'adore ce genre de Bingo^^).
C'est quelque chose qui me surprend toujours énormément, cette injonction à vivre en couple ou à avoir une vie sexuelle. Je me suis justement retrouvée confrontée très récemment à cette situation qui me met toujours très mal à l'aise : rendez-vous chez le médecin, qui soulève la question du stress et des soucis dans ma vie. Vient ce moment où elle pointe le fait que "je n'ai pas de compagnon", comme si c'était un élément forcément négatif pour moi. D'un coup, bam, me voilà balancée dans tout plein de cases (besoin d'une relation, hétéro, pour "reconstruire"). À partir de là, toute la consultation me paraît biaisée, vu que mon long célibat est pris en compte comme un élément négatif pour mon moral. Pourtant, déjà ado je me sentais complètement à l'ouest quand des camarades s'extasiaient face à un corps sur une affiche. Et c'est très difficile d'expliquer que ça ne me manque pas, que je n'ai absolument pas envie de vivre en couple et que je ne ressens aucun manque : si je dis ça, on considère que ma situation est beaucoup plus grave qu'il n'y paraît, que j'ai besoin d'une psychothérapie en urgence. :lol: Alors que ça, c'est vraiment un truc avec lequel je suis hyper zen parce que je l'ai accepté : j'ai tenté le couple (principalement parce que je pensais vraiment que c'était la chose à faire pour être "normale", même si déjà à l'époque je répétais que je me sentais parfaitement bien toute seule) et ça m'a bien confirmé que c'était pas pour moi (pourtant j'ai bien fait tous les efforts, je me suis mariée et tout, par contre il vivait dans un autre pays et travaillait 10 mois par an autour des pôles :mrgreen: ). Je n'ai aucune envie de refaire cet effort. C'était vraiment un effort. Je donne l'exemple de mon médecin, mais un ostéo aussi m'avait fait la remarque (en gros je devais me détendre et croire très fort que j'allais bientôt rencontrer quelqu'un, mais moi quand on me dit ça, ça ne me détend pas du tout ! :lol: ). Et le "nan mais je suis très bien toute seule", je me rends compte que quoi que je fasse, il passe rarement bien. Soit il inquiète, soit il casse l'ambiance. Ça n'a l'air de rien mais c'est quand même un gros problème cette idée qu'on serait tous plus heureux à deux. :innocent: En fait, c'est une des raisons qui fait que je redoute de consulter un psy, j'ai peur que l'absence de libido me classe d'office dans une mauvaise case et occulte tout le reste. :roll: Après, je ne sais pas si je suis concernée par l'aromantisme. En fait, je me suis toujours dit que je ne prétendais absolument pas "jamais je serai en couple", parce que j'en sais rien, je ne me mets pas de pression par rapport à ça, on peut toujours imaginer qu'un jour je pourrais rencontrer quelqu'un avec qui j'aurais envie d'être en couple, j'ai du mal à l'imaginer mais pourquoi pas (une autre personne sans libido, avec qui le courant passerait, que j'aurais envie d'avoir dans mon cercle proche, et qui ne serait pas trop envahissante, et me permettrait de garder une certaine liberté et de partir me ressourcer seule régulièrement... pourquoi pas hein :lol: ).
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Re: Aromantique / aromantisme

#35 Message par Babù » vendredi 19 juin 2020 à 11:11

RedMacbeth a écrit: Hmm, j'ai l'impression que tu places l'amour romantique au dessus de tout le reste
Cette impression est dû à ce que la Société, la famille, les romans, films, dessins animées ont toujours dit aux gosses: l'amour romantique, c'est différent de l'amour familial et amical et c'est "supérieur" à eux quelque part.

On le voit aussi dans les relations: quand on a envie d'être en couple, ce n'est pas en tant qu'ami, mais en tant qu'amoureux donc là-aussi on voit une supériorité de l'amour romantique (donc de l'amour de l'Amour Lui-Même) sur l'amour amical qui semble moins important. D'ailleurs le concept de Friendzone illustre aussi cette hiérarchie de ces deux types d'amour.
RedMacbeth a écrit: Euh, ben... Euh... J'admets être assez déstabilisée par cette question. Je trouve ça violent de penser que quelqu'un ne mérite pas d'être aimé amoureusement. En général, j'ai quelques exceptions en tête bien sûr.
Dans le cas ou la personne aromantique n'aimera pas la personne romantique dans le sens généralement admis (donc c'est un amour à sens unique dans ce cadre-là), est-ce que la personne romantique peut aimer une personne qui ne l'aimeras pas en retour du fait qu'elle soit aromantique et donc est-ce que celle-ci peut recevoir malgré tout ce type d'amour.
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Re: Aromantique / aromantisme

#36 Message par PetitNuage » vendredi 19 juin 2020 à 20:51

Glaciell a écrit : vendredi 19 juin 2020 à 1:09 Et c'est très difficile d'expliquer que ça ne me manque pas, que je n'ai absolument pas envie de vivre en couple et que je ne ressens aucun manque : si je dis ça, on considère que ma situation est beaucoup plus grave qu'il n'y paraît, que j'ai besoin d'une psychothérapie en urgence. :lol: Alors que ça, c'est vraiment un truc avec lequel je suis hyper zen parce que je l'ai accepté

(...) Et le "nan mais je suis très bien toute seule", je me rends compte que quoi que je fasse, il passe rarement bien. Soit il inquiète, soit il casse l'ambiance. Ça n'a l'air de rien mais c'est quand même un gros problème cette idée qu'on serait tous plus heureux à deux.
Je me retrouve tout à fait des tes propos.

Quand on me pose la question de ma situation maritale / amoureuse, je réponds que je suis une "célibataire très très endurcie" sur un ton léger.

Mais même si au fond de moi je n'ai aucune envie d'être en couple, j'ai encore du mal à l'assumer aux yeux des autres.
(car c'est la partie visible de ma différence, celle que je ne peux masquer malgré tous mes efforts...)

"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"

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Re: Aromantique / aromantisme

#37 Message par Babù » samedi 20 juin 2020 à 12:21

PetitNuage a écrit:Même si au fond de moi je n'ai aucune envie d'être en couple, j'ai encore du mal à l'assumer aux yeux des autres..
Au moins tu sais ce que tu veux. Ayant déjà été en couple (cela n'a pas trop marché et je préfère en parler en MP), je me pose carrément la question de si je suis fait pour être en couple ou pas, avant même d'en avoir envie.
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Re: Aromantique / aromantisme

#38 Message par Glaciell » samedi 20 juin 2020 à 13:05

Babù a écrit : samedi 20 juin 2020 à 12:21
PetitNuage a écrit:Même si au fond de moi je n'ai aucune envie d'être en couple, j'ai encore du mal à l'assumer aux yeux des autres..
Au moins tu sais ce que tu veux. Ayant déjà été en couple (cela n'a pas trop marché et je préfère en parler en MP), je me pose carrément la question de si je suis fait pour être en couple ou pas, avant même d'en avoir envie.
À une époque, je m'interrogeais aussi là-dessus... et je me suis rendu compte que "j'aurais eu envie d'avoir envie" d'être en couple : clairement, la vie de couple ne me correspondait pas du tout, mais je courais après la normalité, une part de moi avait envie non pas d'être en couple mais d'être socialement représentée en couple... j'avais l'impression que si j'y arrivais, je pouvais arrêter de lutter, genre "ouf, je suis arrivée au bout du chemin, plus difficilement que les autres mais j'y suis, on ne peut plus rien me reprocher". Et autre chose me dérangeait à l'idée d'admettre que je n'étais pas faite pour le couple : si je suis capable d'être en couple mais que je n'en ai pas envie, c'est une chose. Mais si je ne suis pas faite pour vivre en couple, alors c'est un coup dur pour ma quête de "normalité" et pour donner tort à tous ceux qui m'ont trouvée bizarre pendant toute mon enfance. J'ai longtemps été persuadée que si je parvenais à cocher toutes les cases de la "normalité", on me permettrait enfin d'être moi avec mes particularités, mais que tant que je ne les cochais pas, j'étais un gros bébé casse-pied qui devait faire des efforts. En fait, c'est comme si je ne pouvais me permettre une "originalité" que si j'avais d'abord rassuré le monde entier sur le fait que c'était bien un choix et pas une déficience. Sinon, je me sentais en tort. Aujourd'hui je regrette d'avoir vu les choses de cette façon, mais à l'époque je ne m'en rendais pas compte, je surnageais déjà et j'avais l'impression de me débattre continuellement entre des envies et des injonctions contradictoires.

J'ajoute que pour moi, admettre que le couple ne me correspondait pas, c'était aussi une prise de conscience : sur les images et dans les films, ça avait l'air chouette le couple. Se rendre à l'évidence que ça ne représenterait jamais ça pour moi, que ce n'était pas ça que je vivais moi, que ce que je trouve infernal/insupportable ne pose pas de problème à d'autres, bah ça a quand même été une étape. Petite je voyais mon futur dans une sage photo de couple. J'avais associé cette image de couple futur à quelque chose de super positif et à quelque chose que je désirais. Or, la réalité, l'expérience me montraient quelque chose de complètement différent, quelque chose qui ne m'apportait pas de positif et que je ne désirais pas. J'ai beaucoup lutté pour faire coïncider ces 2 facettes, et le soulagement n'est venu que lorsque j'ai accepté que je n'avais aucune envie de couple.
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Re: Aromantique / aromantisme

#39 Message par Babù » samedi 20 juin 2020 à 13:35

ton témoignage est très intéressant.

Être Asperger n'est pas chose facile. Si en plus de cela, on se découvre Aromantique, ça peut-être dur à accepter.

Personnellement, j'ai vraiment du mal à avec cette notion. Ce serait un coup dur pour moi de découvrir que je le suis, si c'est vraiment le cas. Je crois qu'une partie de moi s'effondrerait :hotcry:
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Re: Aromantique / aromantisme

#40 Message par Lilette » samedi 20 juin 2020 à 15:59

Babù a écrit : samedi 20 juin 2020 à 13:35 ton témoignage est très intéressant.

Être Asperger n'est pas chose facile. Si en plus de cela, on se découvre Aromantique, ça peut-être dur à accepter.

Personnellement, j'ai vraiment du mal à avec cette notion. Ce serait un coup dur pour moi de découvrir que je le suis, si c'est vraiment le cas. Je crois qu'une partie de moi s'effondrerait :hotcry:
Euh, mais pourquoi !?
Ce n'est pas un choix, c'est quelque chose qui fait partie de toi, de ton fonctionnement, ce n'est pas quelque chose que l'on regrette ou pas, on est ainsi et voilà.
Enfin je ne comprends pas ton cheminement, on est asexuel aromantique comme on est homo ou hétéro ou trans, ou jaune ou vert, ce n'est pas quelque chose que l'on regrette, c'est nous et c'est tout.
Il faut arrêter avec cette norme de devoir être amoureux, sexuel etc, et que si on ne l'est pas c'est forcément qqch de grave, qui nous plonge dans le malheur.
Perso je suis ace (asexuel) & je le vis très bien merci, je n'ai pas à regretter,c'est mon fonctionnement, ma manière d'être, point.
Entre ça & "les personnes aro méritent-elles d'être aimées ?" Je pense que tu ne sais pas vraiment de quoi tu parles, évite donc les jugements de valeur, merci.
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Re: Aromantique / aromantisme

#41 Message par Babù » lundi 22 juin 2020 à 16:28

Euh, mais pourquoi !?
Ce n'est pas un choix, c'est quelque chose qui fait partie de toi, de ton fonctionnement, ce n'est pas quelque chose que l'on regrette ou pas, on est ainsi et voilà.
Enfin je ne comprends pas ton cheminement, on est asexuel aromantique comme on est homo ou hétéro ou trans, ou jaune ou vert, ce n'est pas quelque chose que l'on regrette, c'est nous et c'est tout.
Il faut arrêter avec cette norme de devoir être amoureux, sexuel etc, et que si on ne l'est pas c'est forcément qqch de grave, qui nous plonge dans le malheur.
Si c'est si facile pour toi d'accepter, pour d'autres non. Chez certains c'est quasiment une remise en question de soi, intérieurement parlant! Je n'ai pas accepté immédiatement d'emblée toute de suite mon diagnostic, cela m'a pris du temps (certes court, mais il y en a eu) pour l'accepter. C'est la même chose au sujet de l'Aromantisme (pour lequel je ne peux certifier que je le suis vraiment même si je suis en plein cheminement et questionnement).
Entre ça & "les personnes aro méritent-elles d'être aimées ?" Je pense que tu ne sais pas vraiment de quoi tu parles, évite donc les jugements de valeur, merci.
Je sais de quoi je parles et je ne porte pas de jugements de valeur! Je te retourne même cette remarque que tu fais à mon encontre!!!
Modifié en dernier par Babù le lundi 22 juin 2020 à 17:45, modifié 1 fois.
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Re: Aromantique / aromantisme

#42 Message par Loner » lundi 22 juin 2020 à 16:58

Babù a écrit : lundi 22 juin 2020 à 16:28 C'est la même chose au sujet de l'Aromantisme (pour lequel je ne peux certifier que je le suis vraiment même si je suis en plein cheminement et questionnement).
Bonjour Babù.
En fait tu te poses la question en ce moment, de savoir si tu as déjà été amoureux ? Comme si ce que tu as toujours pensé être de l'amour ne l'était peut-être pas? Un peu comme une personne hétéro qui finalement se découvrirait homosexuelle au bout de 10 ans de mariage ?Et ça te bouscule. C'est ça ?

Je ne sais pas si ma question est adroite et si j'ai bien saisi le sujet. :)
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Re: Aromantique / aromantisme

#43 Message par Babù » lundi 22 juin 2020 à 17:42

Loner a écrit: Bonjour Babù.
Bonjour Loner :)
Loner a écrit: En fait tu te poses la question en ce moment, de savoir si tu as déjà été amoureux ? Comme si ce que tu as toujours pensé être de l'amour ne l'était peut-être pas? (...) Et ça te bouscule. C'est ça ?
Oui. J'ai déjà eu des chagrins d'amour, mais j'étais encore un enfant et c'était des années avant que je ne reçoive mon diagnostic. J'ai été en couple il y a trois ans (cela fera quatre ans cette année, à la veille de mon anniversaire), et je n'ai pas réussi à savoir si j'étais amoureux ou pas puisque je n'ai pas ressenti physiquement les sensations qui identifient le sentiment amoureux (même si les sensations semblent différentes selon les personnes, on en retrouve pas mal qui sont communes, peu importe la personne qui les ressentent).

N'ayant rien ressenti de tel et ce que je croyais savoir à l'époque, que le sentiment amoureux prenait du temps à venir chez moi, eh bien même si ma relation a durée au total 1 an et que j'ai vu ma partenaire pendant 5 mois, rien n'est apparu pendant cette durée, ni même après. J'ai découvert l'Aromantisme il y a peine quelques jours!

Alors peut-être que j'ai confondu affectivité et sentiment amoureux, je ne saurais le dire vraiment.

Je pense avoir aimé d'autres filles par le passé, quand j'étais au collège ou au lycée, mais était-ce de l'amour d'adolescent ou les hormones qui bouillaient? Aucune idée en y repensant!
Modifié en dernier par Babù le lundi 22 juin 2020 à 17:55, modifié 2 fois.
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#44 Message par Loner » lundi 22 juin 2020 à 17:46

Ok je vois.
Pour ma part, je peux vite croire que je suis amoureux lorsque quelqu'un me manifeste de l'intérêt. Ce qui me rend vulnérable.
Mais c'est en présence de la personne.
Dès que je ne la vois plus, je m'en fous.

Bref, je ne suis pas dans le sujet ^^ enfin je ne crois pas. Ou alors ça signifierait que je ne sais pas ce qu'est l'amour..mais j'en doute.
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Re: Aromantique / aromantisme

#45 Message par Lilette » lundi 22 juin 2020 à 17:57

Babù a écrit : lundi 22 juin 2020 à 16:28
Euh, mais pourquoi !?
Ce n'est pas un choix, c'est quelque chose qui fait partie de toi, de ton fonctionnement, ce n'est pas quelque chose que l'on regrette ou pas, on est ainsi et voilà.
Enfin je ne comprends pas ton cheminement, on est asexuel aromantique comme on est homo ou hétéro ou trans, ou jaune ou vert, ce n'est pas quelque chose que l'on regrette, c'est nous et c'est tout.
Il faut arrêter avec cette norme de devoir être amoureux, sexuel etc, et que si on ne l'est pas c'est forcément qqch de grave, qui nous plonge dans le malheur.
Si c'est si facile pour toi d'accepter, pour d'autres non. Chez certains c'est quasiment une remise en question de soi, intérieurement parlant! Je n'ai pas accepté immédiatement d'emblée toute de suite mon diagnostic, cela m'a pris du temps (certes court, mais il y en a eu) pour l'accepter. C'est la même chose au sujet de l'Aromantisme (pour lequel je ne peux certifier que je le suis vraiment même si je suis en plein cheminement et questionnement).
Entre ça & "les personnes aro méritent-elles d'être aimées ?" Je pense que tu ne sais pas vraiment de quoi tu parles, évite donc les jugements de valeur, merci.
Je sais de quoi je parles et je ne porte pas de jugements de valeur! Je te retourne même cette remarque que tu fais à mon encontre!!!
Bonjour le validisme.
TSA.

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