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Re: Aromantique / aromantisme

Posté : dimanche 12 novembre 2017 à 19:17
par rainbow
Mizton a écrit :Je ne comprends pas vraiment le lien entre
"je préfère ne pas être amoureuse (puisque c'est un état temporaire voué à disparaître au bout de quelques mois voire années).
Mes relations passionnées (que ce soit en amitié ou dans des relations plus intimes) ont une intensité qui me satisfait pleinement, donc je ne vois pas pourquoi j'en voudrais davantage (à part pour répondre à une norme sociale...)."
et se définir aromantique.
C'est que c'est tout à fait normal que tu ne vois pas le lien, car il n'y en a pas ! (puisque je n'ai jamais affirmé être aromantique)
Je répondais juste à la personne qui se disait que ça devait être agréable d'être amoureux, pour dire ce n'est pas forcément un truc que je recherche particulièrement.

(J'ai découvert la notion d'aromantisme durant la période où je me pensais asexuelle et ai donc fréquenté le forum consacré à ce sujet)

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : lundi 13 novembre 2017 à 21:41
par Mizton
Ha ok ! Je comprends mieux ^^ Comme tu parlais de donner ton expérience personnelle, je pensais que c'était en tant que personne se définissant ainsi. Au temps pour moi ^^

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : dimanche 19 novembre 2017 à 14:18
par Carapa
Mizton a écrit :edit : concernant le fait d'être ou non le "fruit d'une société patriarcale raciste etc", hum j'ai l'impression que ce qui te dérange, Capara, c'est d'être défini comme étant victime d'un truc sur lequel tu n'as aucun contrôle et dont tu ne te sens pas du tout victime ? Peut-être que ça t'a été dit de façon maladroite, je sais pas.
Non, ce n'est pas ça qui me gêne, étant victime de plein d'autres choses sur lesquelles je n'ai pas de contrôle. Ce qui me gêne, c'est que des gens qui ne connaissent absolument rien à ma vie, ni au monde où j'ai grandi, s'autorisent des déductions sur la base de leurs théories, développées dans leur petit milieu dont généralement ils ne sont pas sortis.
Mizton a écrit :Le truc c'est pas de dire "tu es une victime d'un truc que tu captes pas" ou quoi. C'est de prendre conscience qu'on vit dans une société profondément patriarcale, raciste, validiste, hétérocentré, normative etc etc, et ça c'est pas quelque chose de vraiment "niable". lol, c'est le principe des oppressions systémiques, c'est qu'elles sont systémiques.
C'est justement cette théorie des oppressions systémiques que je ne gobe pas. Dire que certains groupes sont plus souvent que d'autres victimes d'oppression, c'est une position sensée et réaliste, conclure de là que tous leurs membres le sont, c'est parfaitement irrationnel - sauf dans le cas d'un système tel que l'apartheid, mais je ne vois rien de semblable aux alentours.
Mizton a écrit :Et on vit dans ce système, on ne peut donc pas passer entre les gouttes, c'est juste impossible, étant donné qu'on est immergé dedans depuis la naissance, à divers degrés (vu qu'on a pas toustes le même environnement familial, social et culturel par ex. Mais on vit tout de même dans la base commune à toustes). Penser qu'on passe entre les gouttes, c'est potentiellement dangereux, parce que c'est penser qu'on est exempts d'avoir des pensées, réflexes, propos discriminants, juste parce qu'iels ne correspondraient pas à nos valeurs profondes.
La théorie du "on ne peut pas passer entre les gouttes", c'est un peu l'équivalent, dans certains discours, du complexe d'Oedipe - que l'on ne peut pas décemment nier sous peine de passer pour en être atteint, tous les gens qui ont eu affaire à des psychanalystes le savent. Ce n'est pas un argument rationnel, c'est un argument à la "pile je gagne, face tu perds".
Mizton a écrit :Quand on te dit que t'es acteurice du racisme, du sexisme, du validisme, de l'homophobie, du cissexisme etc, ça ne veut pas dire que tu es "raciste/sexiste/homophobe/handiphobe/transphobe etc. ça veut juste dire que comme tout le monde (y compris les personnes appartenant aux diverses groupes discriminés/marginalisés), tu as intériorisé plein de trucs sans t'en rendre compte...
Encore une contorsion sémantique: un acteur, c'est quelqu'un qui agit, pas quelqu'un qui a intériorisé des trucs. Et ce serait une bonne chose de juger les gens sur leurs actions, plutôt que sur ce qu'on les suppose avoir intériorisé. Il n'est pas vrai, d'ailleurs - et encore heureux - que toutes les personnes appartenant aux groupes discriminés aient intériorisé les préjugés qui les visent.
Mizton a écrit :Avoir conscience qu'on est toustes acteurices des systèmes oppressifs, c'est pas un moyen fataliste de dire "on est toustes victimes bouhou", c'est au contraire une condition fondamentale pour prendre conscience 1) des fonctionnements et mécanismes des oppressions systémiques 2) de nos privilèges. Et ainsi être en mesure de les déconstruire et de lutter contrer (à notre échelle évidemment).
Il ne faut pas tout mélanger: les privilèges sont une chose, et les préjugés en sont une autre. Cela va souvent de pair, mais pas automatiquement non plus. D'ailleurs, si je me considère à bien des égards comme un privilégié, ce n'est pas tant au point de vue matériel ou social que par le fait d'avoir échappé, dans mon enfance, à toutes sortes de préjugés auxquelles la plupart des gens sont aujourd'hui exposés.
Mizton a écrit :Je sais pas si c'est plus clair. Je sais que parfois c'est balancé de façon assez culpabilisante, et personne n'aime s'entendre dire qu'iel "a dit/fait des trucs racistes" par exemple, parce que c'est entendu "tu ES raciste", alors que non seulement ça n'a rien à voir, mais le simple fait de n'avoir pas de volonté de nuire ne suffit pas à rendre un geste ou des propos anodins et inoffensifs.
Je sais très bien ce qui est raciste et ce qui ne l'est pas, je m'en tiens sur le sujet à Martin Luther King: c'est ce qui consiste à juger les gens selon leur couleur - ou, pour être plus exact, leurs origines - et non d'après leur caractère. On assiste, depuis, à toutes sortes de tentatives d'élargir la définition, qui contribuent surtout à la rendre moins claire - ce qui, du point de vue de son utilisation politique, présente assurément des avantages...
Mizton a écrit :Parce que bah, oui, on a toustes des préjugés, on a toustes des idées reçues, on a toustes intériorisé et intégré des trucs oppressifs (parfois y compris contre nous même), et une fois qu'on accepte ça, en dissociant cela de "qui on est", de nos valeurs et de notre être, bah je trouve qu'on est plus à même de pouvoir agir dessus... :)
A supposer que l'on ait tous des préjugés hérités de son milieu, ce qui reste à démontrer, il ne peut pas s'agir des mêmes pour tout le monde, puisque tout le monde n'est pas issu du même milieu. Si l'on vient d'une famille athée et tiers-mondiste, on ne peut certainement pas en avoir hérité les mêmes préjugés qu'Eric Zemmour - on peut certes les avoir, mais alors indépendemment de son milieu, et la thèse de l'intériorisation en prend un coup.
Mizton a écrit :Alors prendre conscience qu'on fait toustes partie du système est je trouve très déculpabilisant justement.
Oui, en effet: cela déculpabilise le fait de venir donner des leçons au monde entier, puisque le monde entier "fait partie du système" aussi.
Sur ce, navré de me rendre coupable de non-assistance aux personnes dans leurs opinions. Le sujet dérive un peu, du reste.

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : mardi 21 novembre 2017 à 17:29
par Bubu
Déjà, l'utilisation "romantique" est à contre-emploi 99.9% des cas.
Le terme exact est romanesque. C'est-à-dire digne d'un roman.

Mais vu que j'ai beaucoup de saloperies à exacerber sur le Romantisme, le mouvement Romantique, ce sujet est d'or.

En littérature, c'est une horreur. Des descriptions verbeuses à faire pousser des cheveux blancs. Mais je ne m'attarde pas là-dessus, n'ayant qu'une faible culture dans cette branche.

En musique romantique, c'est la mode de la glue. Le surlegato abusif, comme si vous aviez trempé vos mains dans du miel avant de toucher les claviers.
A l'orgue c'est abominable, on surlie tout, alors que ce n'est pas nécessaire vue l'acoustique.
Et ça donne une pâte sonore dégueulasse où tous les sons se mélangent de manière visqueuse et inaudible.

J'ai toujours détesté cette mode. Du coup je la jouais très mal. (Mais pour d'autres raisons honnêtes aussi).
Et c'est pour ça que j'ai arrêté de prendre des cours, bien qu'en 3ème cycle. Je ne supportais plus.

Le sur-legato existe aussi au Clavecin mais c'est pour palier la faible durée de vibration des cordes courtes, aiguës. C'est plus pratique qu'autre chose.
Par exemple, dans l'aigu, quand on fait do re mi fa sol, on ne relâche pas les doigts. On écoute les sons et on relâche seulement quand les cordes ne vibrent plus.
En gros, ça n'a rien à voir avec le surlié des romantiques.

Toutes disciplines confondues, mes Romantiques préférés sont Chopin, de Maupassant et delacroix.
Les autres sont des snobs en général.

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : mercredi 22 novembre 2017 à 20:44
par Carapa
Bubu a écrit :Toutes disciplines confondues, mes Romantiques préférés sont Chopin, de Maupassant et delacroix.
Maupassant n'est pas un romantique. Les principaux écrivains français représentatifs de ce courant sont Hugo, Lamartine, Vigny et Musset.

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : jeudi 23 novembre 2017 à 14:58
par Bubu
Carapa a écrit :
Bubu a écrit :Toutes disciplines confondues, mes Romantiques préférés sont Chopin, de Maupassant et delacroix.
Maupassant n'est pas un romantique. Les principaux écrivains français représentatifs de ce courant sont Hugo, Lamartine, Vigny et Musset.
Mea Culpa. :innocent:
C'est bien vrai, erreur de ma part.

C'est peut-être pour ça que je l'apprécie beaucoup alors : car il n'est pas romantique.

Pour V. Hugo, j'ai lu en diagonale "Les misérables". En diagonale c'est à dire en zappant les "diatribes" descriptives. (C'est pas bien). Dès que je voyais un paragraphe ou il commençait ses descriptions verbeuses sur, par exemple, la couleur d'un bouton de chemise, je zappais.
Ça ne m'a pas empêché de beaucoup apprécier même si j'aime pas trop lire.

Je ne m'y connais pas du tout en littérature romanesque. Je préfère lire des pièces de théâtre. J'ai adoré l'aigle à deux têtes de Cocteau par exemple, ou la leçon de Ionesco. Mais ça reste anecdotique.
Je ne suis pas littéraire du tout.

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : samedi 25 novembre 2017 à 21:07
par Carapa
rainbow a écrit :« Bande dessinée militante qui alterne fiction et analyse documentée et met à mal les idées reçues sur la relation amoureuse en soulignant que cette dernière n'est qu'une cage fabriquée par les hommes pour maintenir les femmes dans un état de dépendance et de soumission.»
Quelque chose dans cet argument m'a tout de suite fait hérisser les poils (d'où ma première réaction) sans que je comprenne exactement quoi sur le moment. Réflexion faite, c'est parce qu'il s'agit d'un vieux poncif misogyne repeint aux couleurs féministes. Au XIVe siècle, Matheolus disait à peu près la même chose, à ceci près qu'il y voyait plutôt une cage fabriquée par les femmes pour enfermer les hommes. Sa vision caricaturale fut d'ailleurs abondamment critiquée à l'époque, notamment par Jean Le Fèvre de Ressons - qui après avoir traduit son livre en écrivit une réfutation - Christine de Pisan, et Jacques Milet (pour ceux que la littérature médiévale intéresse, je peux donner quelques références).

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : samedi 25 novembre 2017 à 22:18
par le jean moulant
Je ne comprend pas trop cette notion de romantisme...moi l'amour que je recherche n'existe apparemment pas...
Pourquoi ne pas avoir en même temps la passion et la liberté...un amour à la fois tranquille et intense...le blanc, le noir...le jour, la nuit...?
Je ne sais pas exactement ce que je recherche...mais cela doit se rapprocher de tout ça...maintenant pour le faire comprendre à un eventuel compagnon, peine perdue...cela sera toujours soit l'un soit l'autre...mais jamais tout à la fois...je trouve cela désolant.

L'Aromantisme

Posté : samedi 13 juin 2020 à 12:41
par Babù
Modération (Lepton) : Fusion des sujets (message unique).

Bonjour tout le monde.

J'espère que vous allez tous bien et que le déconfinement n'a pas été trop dur pour vous.

J'ouvre un topic pour parler d'un terme intéressant mais surtout méconnu: Aromantisme, soit le fait de ne pas connaitre le sentiment amoureux et donc ne pas tomber amoureux.

Ce n'est pas considéré comme une maladie mais comme une orientation romantique.

Quel rapport avec l'autisme et le S.A? Eh bien justement il se pourrait qu'il y ait un lien entre les deux.

J'ai trouvé un article sur ce site qui détaille bien l'Aromantisme et toutes les variantes de ce mot:

https://lavieenqueer.wordpress.com/2018 ... omantique/

Dans l'article, je vais retenir ce paragraphe:
Orientations romantiques pour les personnes neuroatypiques (i.e. qui ne sont pas dans la norme mentale dominante, comme par exemple les autistes) :

-Requiesromantique : expérimente peu ou pas d’attirance romantique dû à un épuisement mental. Lié à la théorie des cuillères. (Pour les personnes handicapées ou neuroatypiques ou ayant des troubles psychiques.)

-Arovague : expérimente peu ou pas d’attirance romantique dû à son neurotype.

-Nebularomantique : a des difficultés à dire si ce qu’iels ressent est de l’attirance romantique ou n’est pas sûr•e de ce qu’est l’attirance romantique et par conséquent ne sait pas s’iel la ressent, dû au fait d’être neuroatypique.
Je me pose moi-même des questions à ce sujet et j'ai l'impression de me reconnaitre dans le troisième terme de la citation (Nebularomantique).

Peut-être que vous avez été dans une situation de couple ou dans une relation dans laquelle l'amour et ses manifestations physiques au sens traditionnel du terme ne sont pas apparues chez vous ou vous avez eu du mal à identifier ce sentiment comme tel.

Est-ce que des études ont été faite pour nous? Est-ce possible en tant qu'autiste et S.A d'être Aromantique?

Le débat est ouvert.

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : samedi 13 juin 2020 à 13:17
par Lilette
Est-ce possible en tant qu'autiste et S.A d'être Aromantique?
Bien évidemment, ça n'est pas réservé à une élite, pourquoi ça ne le serait pas ?
Les autistes sont humains quand même ;)

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : samedi 13 juin 2020 à 16:52
par Loner
Je ne sais pas si je suis amoureux je vois que je tiens à la personne et suis content de passer du temps avec elle...Je pense que je confonds pas mal affection avec amour.
C'est pour cela que je suis très vulnérable lorsque quelqu'un manifeste de l'intérêt pour moi...Et puis, comme je suis le dernier à comprendre que le lien a basculé de l'autre côté, cela me pose des problèmes.

En relation amoureuse, quand je n'oublie pas de l'être, je flirte avec un romantisme maladroit et qui fait inévitablement pschitt....
Je n'ai absolument pas le sens des petites attentions. Je calque sur des films ou des séries mais il n'y a rien d'incarné ni de spontané..

Je ne dirais pas que je suis Aromantique mais plutôt Dysromantique
Voilà j'ai inventé ma propre catégorie.

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : samedi 13 juin 2020 à 16:54
par PetitNuage
Merci pour cette information Babù dans laquelle je me reconnais tout à fait !
(d'autant plus que c'est le domaine où j'assume le moins ma différence ... ça fait du bien se sentir moins seule !)

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : samedi 13 juin 2020 à 17:53
par Mylie
J'ai toujours eu ce moment bizarre, quand je devenais amie proche avec quelqu'un (femme ou homme), où je me demande si je ressens de l'amitié ou plus.. Aujourd'hui, ça m'arrive encore (mais comme je suis mariée et que la fidélité est importante pour mon époux, ça règle la question), et je considère mon mari comme étant mon meilleur ami. Lui m'a toujours dit avoir eu un "coup de foudre" pour moi, ce concept m'est totalement étrangère.. On s'est mis en couple très vite, après seulement deux rendez vous, je savais que je lui plaisais (merci l'amie commune qui a fait une soirée chez elle exprès pour nous faire nous rencontrer, à qui il s'est confié ensuite et qui m'a tout dit sinon je n'aurais jamais rien capté !), et je savais aussi que si je prenais le temps de le connaitre (et donc d'être amie avec) je n'oserais plus sauter le pas, ayant peur de perdre son amitié si jamais ça se finissait.

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : lundi 15 juin 2020 à 12:43
par Babù
Lilette a écrit : samedi 13 juin 2020 à 13:17
Est-ce possible en tant qu'autiste et S.A d'être Aromantique?
Bien évidemment, ça n'est pas réservé à une élite, pourquoi ça ne le serait pas ?
Les autistes sont humains quand même ;)
Je ne dis pas que c'est réservé à une élite, je me posais juste la question par rapport à la difficulté qu'ont certains Aspi(e)s à ressentir, exprimer et mettre des mots (identification) sur leurs émotions/sentiments.
PetitNuage a écrit : samedi 13 juin 2020 à 16:54 Merci pour cette information Babù dans laquelle je me reconnais tout à fait !
(d'autant plus que c'est le domaine où j'assume le moins ma différence ... ça fait du bien se sentir moins seule !)
De rien :) Pour l'instant je suis en pleine réflexion mais ça me perturbe beaucoup si au final j'arrive à la conclusion que je suis Aromantique.

De plus, j'avais lu dans un autre article que ce serait inné et pas acquis!!!

Cela me semble complètement bizarre voire aberrant d'être naturellement non sensible à l'Amour, le sentiment qu'on considère comme le plus fort de tous. J'ai l'impression que ce n'est pas naturel du tout. J'ai vraiment du mal. D'autant plus que si c'est inné, rien n'empêche une personne croyante qui est aromantique de croire qu'elle ne ressentira pas l'Amour de Dieu, même en étant devant Lui après sa mort.

Re: Aromantique / aromantisme

Posté : lundi 15 juin 2020 à 18:15
par RedMacbeth
Babù a écrit : lundi 15 juin 2020 à 12:43 Cela me semble complètement bizarre voire aberrant d'être naturellement non sensible à l'Amour, le sentiment qu'on considère comme le plus fort de tous. J'ai l'impression que ce n'est pas naturel du tout. J'ai vraiment du mal. D'autant plus que si c'est inné, rien n'empêche une personne croyante qui est aromantique de croire qu'elle ne ressentira pas l'Amour de Dieu, même en étant devant Lui après sa mort.
Attention, il ne s'agit pas d'être naturellement non sensible à l'Amour. Il s'agit de ne pas éprouver d'attirance romantique, ou d'amour romantique, c'est à dire de ne pas tomber amoureux, ou alors sous certaines conditions très précises (l'aromantisme, comme beaucoup de choses, est un spectre).
Une personne Aromantique va bien sûr éprouver de l'Amour : envers ses frères et soeurs, envers ses amis, envers sa famille, envers Dieu pour une personne croyante... Si elle a des enfants, envers eux également. Aromantique, ce n'est pas quand tu ne peux pas aimer. C'est quand tu n'as pas d'intérêt ou de ressenti d'amour romantique.
La notion est complexe, et il faut définir ce qu'est l'amour romantique. Qu'est-ce que le sentiment amoureux ? Qu'éprouve, ou n'éprouve pas, une personne aromantique ?
Un des exemples culturel serait Charlie Weasley, dans Harry Potter. Il n'est pas intéressé par une vie de couple, ni par le fait de tomber amoureux. Ou il ne peut pas tomber amoureux, et il est heureux comme ça, car il a d'autres choses pour combler sa vie.

Dans une société où le sentiment amoureux est encensé et les films d'amours nombreux, ça fait toujours un choc de se découvrir Aromantique, mais ça ne fait pas de soi quelqu'un d'affreux, ni même d'égoïste, ou d'incapable d'aimer.

Je ne peux pas en parler plus, parce que je ne suis pas Aromantique... En revanche, je suis sur le spectre asexuel, et ma découverte a aussi été un choc. "Oh bon sang, je suis encore différent-e, mais qu'est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi je n'ai pas de désir sexuel ?"
Parce que je n'en ai pas. Point. Il n'y a rien de mauvais avec moi, je n'ai pas été traumatisée par de violentes expériences, et ça ne me dégoûte pas, simplement, le désir est absent. Ca ne me manque pas, je suis en paix avec moi même sur ce point (grâce à la communauté queer qui m'a entouré-e à la fac), c'est comme ça.
Pourtant, dans une société où, pareil, le sexe est omniprésent est sensé être la jouissance ultime, beaucoup de personnes pensent que je n'ai "simplement pas rencontré le bon homme", que je devrais "en parler avec mon psy", ou tout autre chose qu'on trouve facilement dans les Bingo Ace (j'adore ce genre de Bingo^^).

Mais, ainsi que tu le dis :
Babù a écrit : lundi 15 juin 2020 à 12:43 De plus, j'avais lu dans un autre article que ce serait inné et pas acquis!!!
C'est effectivement ce que je ressens. Je suis née ainsi, ça fait partie de mes goûts, et l'aromantisme est très similaire (on parle souvent d'Aro/Ace, parce qu'on peut être l'un, l'autre, ou les deux).
Peut-être que dans certains cas, il s'agit d'une difficulté à comprendre et appréhender le sentiment amoureux. Sans doute, surtout chez les autistes, qui ont du mal à comprendre et gérer leurs émotions. Mais il y a aussi les autres, qui savent tout simplement que ce n'est pas quelque chose qu'ils ressentent [ou sous certaines conditions], et doivent s'accepter ainsi. Ce n'est rien de mal.