Savoir donner et recevoir

[lulamae]

Je suis incapable de demander de l'aide.
Généralement, je m'arrange pour ne pas avoir à demander d'aide. Même quand j'en ai besoin, j'essaie de me débrouiller seul.

Par contre en retour, j'aime bien proposer mon aide, spontanément. Je n'attends rien en retour, c'est juste pour rendre service.
Et je donne souvent des choses qui ne me servent plus. Si ça ne me sert plus et que ça peut rendre service, ça ne me coûte rien.
Il paraît que je suis généreux. Voire même un peut trop, parce que je me suis bien fait plumer à une époque. Disons que certains aiment profiter de la générosité des autres...

Je cite, parce que j'aurais pu écrire ça mot pour mot !

Je m'interroge en ce moment sur le fait de ne pas franchir moi-même la limite de généreuse (encore que je n'aime pas m'appliquer ce terme) à "sauveuse" (comme dans le triangle de Karpman). Je réfléchis depuis pas mal de temps à me trouver des limites pour que ma générosité ne soit pas une sorte de demande de retour (quoique je ne le vis pas comme ça, au moment où je le fais, je me sens désintéressée).

Edité : situation perso retirée.

Il y a une chose très vraie dans les conseils donnés pour éviter d'entrer dans un rôle de sauveur, c'est d'une part d'observer, ce que je ne fais jamais quand il y a un enjeu affectif, et aussi de tenir compte de mes besoins non satisfaits, parce que souvent, l'effet miroir aidant, je me rends compte que les personnes que je veux aider sont des personnes comme moi, qui ont vécu des traumatismes, et dans le fond je ne cherche pas à les infantiliser ou à agir pour elles (bien que ce soit concrètement le risque), mais à réparer ma propre enfance, mes propres blessures.
La victime manipule son entourage autant qu'elle peut accuser les autres de la manipuler ou persécuter, c'est à garder en vue, ainsi que la capacité de chacun à entrer dans un rôle de victime, sauveur ou persécuteur.

[misty]

Plus embêtant, c'est quand vers 10 ans ma soeur lui avait acheté un petit cadeau, pas ultra utile mais c'était simplement une marque d'affection d'une fille pour son père, qu'il avait refusé en lui disant qu'il n'en avait pas l'utilité et qu'elle ferait mieux de le renvoyer. Peut-être même avait-il dit ça en pensant bien faire, en se disant qu'il valait mieux qu'elle garde son argent de poche pour s'acheter un truc pour elle, mais ça lui avait brisé le coeur, le genre de blessure qui laisse des marques à vie dans la relation père/fille.

C'est pour ce genre de chose qu'il me paraît très important que les autistes parents reçoivent un soutien à la parentalité, et aussi que les enfants aient des infos claires sur ce type de comportement. Pour ma fille on s'est beaucoup aidés du personnage de Luna Lovegood, parce qu'elle avait noté des détails très pertinents et que ce contexte lui parlait.
D'un autre côté, il est important que les choses soient très cadrées et d'avoir des éléments factuels clairs, parce que les parents qui se comportent de cette façon sans que ça aie de rapport avec l'autisme ne doivent pas être déresponsabilisés sur ce prétexte (faux). Ce serait valider des schémas éducatifs malsains et les justifier de façon malhonnête, ce qui est terrible pour un enfant "en travaux".

[Bubu]

Je suis incapable de demander de l'aide.
Généralement, je m'arrange pour ne pas avoir à demander d'aide. Même quand j'en ai besoin, j'essaie de me débrouiller seul.

Moi c'est l'inverse, quand je ne comprends pas quelque chose, j' hurle de désespoir pour qu'on m'aide. (Sauf si je m'en fous. C'est seulement quand ça m’intéresse).
C'est pourquoi j'étais considéré comme un mec (étudiant) chiant par mes profs de Fac.
Et c'est pas fini, j'attends que mon binôme m'explique les bases d'Unity car je n'y comprends rien !


C'est une chose que j'ai comprise grâce à la musique : on ne peut pas être vraiment autodidacte. Il faut avoir à ses cotés quelqu'un de compétent qui explique.
Pour la musique: la technique, le phrasé, l'interprétation ne s'expriment que grâce à un prof, oralement.
Pour l'informatique ce n'est pas le cas. (Ou moins).

[pimpoline]

Ce n’est pas que je ne puisse pas apprécier un moment en famille ou entre amis proches ; mais je m’en passe, et ce avec une facilité déconcertante...

J’ai l’impression de ne jamais avoir ressenti ce fameux besoin qui fait que les gens sont en quête de relations.

je culpabilise quand je m’aperçois que je compte énormément pour certaines personnes, notamment pour mes parents et mes grands-parents, et que celles-ci ne comptent pas autant pour moi.

Je me demande parfois si j’ai un blocage émotionnel, toi aussi ? Mais je sais pourtant que j’étais déjà comme ça bien avant d’être traumatisée par certaines complications.

Je ne t'avais pas répondu Grisha, excuse-moi, je ne viens pas très souvent sur le forum et comme les posts sont en général assez longs, je n'ai que rarement l'énergie de les lire in extenso et d'y répondre.
Néanmoins puisque ce fil remonte, je peux te dire que je me retrouve aussi dans tes propos, en particulier ceux que j'ai cités.

Pour la famille, c'est un sujet très compliqué pour moi donc je ne peux pas me baser là-dessus pour évaluer ma nature distante.
Bien qu'évidemment, c'est le modèle familial qui a sûrement en grande partie modelé mes attitudes avec les autres.
Mais pour les relations pseudo-amicales, je vois autour de moi certaines personnes très investies tandis que moi j'ai l'air d'un coeur sec à côté... je ne suis pas capable de leur donner autant qu'elles le font et l'escomptent en retour, mais pire que ça recevoir trop me fait fuir. Mais même avec les personnes non envahissantes et juste amicales, ça ne va pas bien loin. Je me donne l'impression d'être une personne à qui on ne s'attache pas.
Du coup l'envie d'être avec les gens n'est que très rare chez moi.

[Siobhan]