Savoir donner et recevoir

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
Message
Auteur
Avatar du membre
pimpoline
Prolifique
Messages : 701
Enregistré le : lundi 1 mai 2017 à 20:51

Savoir donner et recevoir

#1 Message par pimpoline » dimanche 19 août 2018 à 17:02

Est-ce que vous parvenez à accepter de l'aide?
Est-ce que vous savez en demander?

Est-ce que vous arrivez à donner sans attendre de retour à des personnes proches?
Avez-vous le réflexe de proposer de l'aide à ces mêmes personnes?
Avez-vous le réflexe de penser à faire plaisir à quelqu'un en lui donnant quelque chose? (je ne parle pas de faire don d'objets usagés)

Est-ce que vous vous considérez comme quelqu'un de généreux?

Je poste ceci car si je ne refuse que rarement de donner mon aide, j'ai du mal à en demander.
Je donne volontiers les choses si ça me semble évident que c'est utile voire indispensable.
Par contre, faire des petits cadeaux ou avoir de petites attentions sans raison particulière, proposer des activités ou des sorties, j'en suis incapable.
Je me rends compte que si les autres ne proposent rien, ne me donnent rien, hé bien je n'aurais pas idée d'en faire autant.
J'ai l'impression qu'avec moi les relations fonctionnent un peu à sens unique.

C'est comme tous ces codes que j'ai dû apprendre, qui ne me viennent pas à l'esprit si je ne les ai pas intégrés... du coup je peux facilement passer pour quelqu'un de radin ou d'égoïste.
Modifié en dernier par pimpoline le dimanche 19 août 2018 à 18:55, modifié 1 fois.
TSA HPI

Avatar du membre
lepton
Modérateur
Messages : 4535
Enregistré le : samedi 17 décembre 2016 à 19:19

Re: Savoir donner et recevoir

#2 Message par lepton » dimanche 19 août 2018 à 17:57

Je suis incapable de demander de l'aide.
Généralement, je m'arrange pour ne pas avoir à demander d'aide. Même quand j'en ai besoin, j'essaie de me débrouiller seul.

Par contre en retour, j'aime bien proposer mon aide, spontanément. Je n'attends rien en retour, c'est juste pour rendre service.
Et je donne souvent des choses qui ne me servent plus. Si ça ne me sert plus et que ça peut rendre service, ça ne me coûte rien.
Il paraît que je suis généreux. Voire même un peut trop, parce que je me suis bien fait plumer à une époque. Disons que certains aiment profiter de la générosité des autres... :innocent:
Diagnostiqué. CRA, 2016.

Avatar du membre
pimpoline
Prolifique
Messages : 701
Enregistré le : lundi 1 mai 2017 à 20:51

Re: Savoir donner et recevoir

#3 Message par pimpoline » dimanche 19 août 2018 à 18:57

Merci pour ta réponse.

J'ai précisé mes questions, je ne voulais pas trop parler de moi mais en fait j'ai mal formulé mes interrogations à cause de ça.

Je ne voulais pas évoquer les cas où on fait un don charitable.

Je voulais parler d'être généreux avec son entourage proche, ses connaissances ou amis.
En tout cas des personnes avec qui on a une relation de proximité, qui pourrait du coup pâtir d'un manque d'implication du côté du don : vous voyez ce que je veux dire, si quelqu'un a l'impression de toujours vous donner et qu'il ne reçoit jamais rien en retour, au bout d'un moment il risque de se lasser...
TSA HPI

Avatar du membre
minicil
Familier
Messages : 116
Enregistré le : mardi 3 avril 2018 à 17:10

Re: Savoir donner et recevoir

#4 Message par minicil » dimanche 19 août 2018 à 20:20

Je fais des petits cadeaux pour remercier les personnes qui sont gentilles avec moi.
C'est aussi une manière pour moi de témoigner mon affection.
En retour je ne reçois pas beaucoup de cadeaux, mais j'ai le sentiment que les personnes qui sont proches de moi font des efforts et ces efforts sont pour moi comme des cadeaux.

En ce qui concerne les sorties, je n'en propose que très rarement.
Je devrais me forcer mais j'ai vraiment de la difficulté, beaucoup de peur.
C'est souvent difficile pour moi de voir que les personnes que je côtoie participent à des fêtes, des événements sociaux auxquels je ne peux pas participer en raison du trop de stimuli.
J'ai explicitement demandé aux personnes proches de moi de ne pas m'oublier malgré tout, de continuer à m'inviter même si je décline.
Diagnostiquée Asperger en Janvier 2016 à 35 ans

Avatar du membre
pimpoline
Prolifique
Messages : 701
Enregistré le : lundi 1 mai 2017 à 20:51

Re: Savoir donner et recevoir

#5 Message par pimpoline » dimanche 19 août 2018 à 20:31

C'est courageux de leur avoir fait cette demande!
Je trouve que c'est une sacrée preuve de confiance réciproque.

Faire des cadeaux pour remercier, ça je fais, j'en ai pris l'habitude très jeune, et même parfois j'ai tendance à me ridiculiser car j'en fais trop...

Au final, je crois que j'ai vraiment très mal formulé ma question parce que je ne trouvais pas le fondement:

est-ce que vous pensez spontanément à faire plaisir aux autres en donnant, partageant ou offrant quoi que ce soit?

Exemple:
- penser à prendre une photo d'un chouette endroit où vous êtes pour l'envoyer à quelqu'un,
- prendre un échantillon gratuit pour quelqu'un dans un magasin,
- prêter un livre à quelqu'un parce que vous savez que ça va l'intéresser,
- ...
Enfin bref vous voyez, ce qui s'appelle penser aux autres QUAND on ne les voit pas.

Or moi, quand je ne vois pas les personnes, c'est comme si je vivais une autre vie, je serais parfois presque capable de les oublier, de faire comme s'il ne s'était rien passé avant... Donc je n'ai pas du tout ce réflexe d'entretenir des relations par de petites attentions, j'en reste au plan superficiel. Je peux écouter, répondre, mais c'est tout; c'est comme si je n'avais pas développé les compétences ou fonctions associées à des relations plus approfondies.
Comme si les autres ne pouvaient rien attendre de moi. :innocent:
TSA HPI

Avatar du membre
pimpoline
Prolifique
Messages : 701
Enregistré le : lundi 1 mai 2017 à 20:51

Re: Savoir donner et recevoir

#6 Message par pimpoline » lundi 20 août 2018 à 19:54

J'auto-alimente mon topic. :mrgreen: :|

Je ressens vraiment des lacunes: je n'ai pas l'élan pour aller vers les autres.

Ce qui a déclenché le titre du topic, c'est que j'ai fait une rencontre amicale récemment et je me sens déjà en déficit du côté don, l'autre personne m'ayant rendu service plusieurs fois. Moi pas du tout, je n'ai soit pas d'idées spontanées pour aider ou faire plaisir, soit ce n'est pas le moment. C'est bien normal qu'on ne soit pas à 50/50 et heureusement qu'on ne tient pas les comptes non plus, mais je vois bien que c'est naturel pour les autres de penser à ceux qu'ils apprécient même en leur absence. Et de faire des gestes pour montrer leur affection et leur attachement.

Je vois que les autres savent aussi naturellement parler d'eux, de ce qu'ils font. Or c'est une autre manière de donner de soi. Personnellement je ne vois pas trop d'intérêt à raconter ma vie, mais du coup je passe pour celle qui ne veut rien montrer. Très longtemps j'ai eu des problèmes à distinguer ce que je pouvais dire ou pas de moi. Dorénavant ça va mieux, mais je n'ai pas de plaisir à partager un bout de ma vie même si ça ne me rend pas vulnérable ou exposée de raconter une anecdote, ou montrer une photo etc. Autour de moi je vois des gens qui pensent être comme moi, parce qu'ils ont peur de parler d'eux, mais en fait ce n'est pas pareil: ils craignent les jugements, les regards etc. Moi aussi bien sûr un peu. Sauf que je peux tout à fait me lancer et sauter le pas, ça ne change rien au fait que ça ne me fait pas plaisir, même si les autres peuvent apprécier d'en savoir plus sur moi. De mon côté je ne vois toujours pas l'intérêt et donc je n'arrive pas à intégrer ce comportement qui me semble pourtant important dans le don aux autres.

Est-ce que vous, vous arrivez à faire ça?
TSA HPI

Avatar du membre
Artelise
Familier
Messages : 176
Enregistré le : jeudi 22 mars 2018 à 16:13
Localisation : Graz, autriche.
Contact :

Re: Savoir donner et recevoir

#7 Message par Artelise » mardi 21 août 2018 à 10:14

Penser aux autres lorsqu'ils ne sont pas là, oui, ça m'arrive assez souvent !
Par exemple, j'ai une amie qui a commencé une sorte de collection involontaire de grenouille. Elle en a acheté une un jour. Un coup de coeur pour un bibelot qu'elle trouvait sympathique. Du coup, ses amis, pour la blague, on multiplié les cadeaux sur le thème de la grenouille, une carte postale par là, une tasse par ici, un bibelot, une peluche... etc.. Et mon amie a fini par trouver ça amusant. Donc, du coup, lorsque je vois un bel objet en forme de grenouille, je pense irrésistiblement à elle. Je ne lui offre évidemment pas que des objets sur ce thème, mais parfois, parce que je sais que ça va la faire sourire, je lui envoie une photo de l'objet qui m'a fait penser à elle ou, pour son anniversaire, je choisi de lui envoyer une carte postale avec une grenouille dessus.

De la même manière, je pense à ma maman à chaque fois que je vois un petit angelot ou une belle figurine de Noel car elle aime ces objets là.

A l'époque où mon fils jouaient exclusivement avec ses petites voitures, j'avais beaucoup de mal à ne pas acheter une nouvelle petite voiture à chaque fois que je faisais mes courses... ^^
Et en ce moment, il faut que je me raisonne lorsque je vois des feutres, des crayons ou des articles liés au dessin pour ne pas acheter de nouvelles choses chaque fois que j'en vois. Car ma fille aime crayonner, dessiner et peindre et je sais que ce genre de chose lui ferai plaisir, mais je ne peux pas non plus me permettre de tout acheter.. ^^

J'aime offrir des petits cadeaux. J'aime faire plaisir par ce biais. Et en général, je ressens plus de plaisir à offrir qu'à recevoir.

Exemple très récents : mes parents sont venus me rendre une petite visite. Ils sont restés deux jours chez moi. Mon mari était au courant de leur arrivée, mais pas moi. C'était donc une totale surprise et je n'avais évidemment rien prévu. Pourtant, j'ai ressenti l'absolu besoin de leur trouver un petit cadeau à leur offrir avant qu'ils ne repartent de chez moi. J'ai de la chance, la pharmacie en bas de chez moi, propose quelques jolis petits articles cadeaux et j'ai pu trouver une jolie tasse pour ma maman et un petit porte-clef pour mon papa. Ce sont des petits cadeaux sans grande valeur commerciale, mais j'aurais été malheureuse de ne pas pouvoir leur offrir quelque chose. J'imagine que si je n'avais pas eu le temps ou l'occasion de faire ces petits cadeaux, ils ne m'en auraient pas voulu et se seraient contentés du plaisir d'avoir passé quelques heures avec moi et leurs petits enfants. Mais, c'était plus fort que moi, il fallait que je profite de l'occasion pour leur offrir un truc.



Maintenant, pour ce qui est d'apporter mon aide, oui, j'essaie d'être attentive aux autres et de leur apporter mon aide lorsque c'est possible. J'essaie toutefois de ne pas imposer mon aide. Je propose, l'autre dispose. Je ne m'offense pas si l'autre me réponds qu'il ne souhaite pas mon aide.

Par contre, j'ai énormément de mal à demander de l'aide aux autres. J'ai toujours eu tendance à faire les choses par moi-même et à me débrouiller seule.
Pire, il m'arrive de ressentir de l'agacement si quelqu'un décide de m'aider à accomplir une tâche que je fais habituellement seule (ranger mes courses dans mes sacs de courses une fois passée à la caisse du supermarché par ex.)


En ce qui concerne tes remarques sur ton cas personnel.
J'aurais tendance à te dire ceci :

1° accepte toi telle que tu es. Chacun a ses qualités et ses défauts. Si tu es du genre à ne pas proposer ton aide spontanément ou à avoir du mal à faire des petits cadeaux ou à penser aux autres lorsqu'ils ne sont pas auprès de toi, alors c'est qu'il s'agit de qui tu es et puis voilà.

2° si tu as le sentiment qu'il s'agit d'un défaut chez toi et que tu souhaites le corriger alors effectivement, il faudra effectuer un travail sur toi-même et bosser le sujet.

2°bis Si tu as le sentiment que les autres attendent de toi que tu changes, alors je t'encouragerais à la prudence : ne tombe pas dans le piège des suppositions et des procès d'intentions; Je t'encouragerais à te poser la question suivante : ma personnalité, ma manière d'être pose-t-elle vraiment un problème aux autres ? Pose leur la question ! Demande leur une réponse sincère. La plupart du temps, tu réaliseras que les autres n'attendent en réalité rien de ta part ou en tout cas beaucoup moins que ce que tu pourrais le croire. Par contre, si effectivement l'un de tes proches te réponds qu'effectivement il apprécierait que tu fasses plus souvent des petits témoignages d'affection à son égard alors mettez vous d'accord sur ce qu'il/elle attends de toi. N'hésite pas à lui dire que tu as du mal à être spontanée et que tu te rends parfois / souvent compte trop tard que ton aide aurait été appréciée et que du coup, tu aimerais bien qu'on t'aide à savoir à quels moments et de quelle manière tu pourrais apporter ton aide. Vous pourrez alors éventuellement convenir d'un code entre vous.

Enfin dernière remarque : en amitié il y a presque toujours des cycles. A certains moment, ce sont les autres qui nous rendent service et on a l'impression qu'il y a un déficit.. et puis, un peu plus tard (ou beaucoup plus tard) parce que la vie évolue, c'est nous qui nous retrouvons dans la position d'aider l'autre plus fréquemment. Et les choses s'équilibrent naturellement.
---------------------------------------
Maman "Asperger" d'un petit garçon et d'une petite fille tout deux diagnostiqués "Asperger".
:roll:

Avatar du membre
pimpoline
Prolifique
Messages : 701
Enregistré le : lundi 1 mai 2017 à 20:51

Re: Savoir donner et recevoir

#8 Message par pimpoline » mardi 21 août 2018 à 10:57

Merci Artelise.

Personne ne cherche à me changer.
A vrai dire je ne sais pas si c'est un comportement inné chez moi ou bien un évitement de plus pour ne pas entretenir les relations, en prendre soin et par conséquent laisser les choses en plan pour me retrouver au final seule et donc confirmer la croyance que je ne suis pas sociable. Je sais par contre que dans ma famille, c'est un comportement qui n'existait pas, ou quand il existait c'était un peu faux et ça devenait un levier de manipulation (du type je te gâte donc tu as intérêt à m'aimer).

Ce que tu décris, c'est ce que je n'arrive pas à faire: bien sûr je pense aux autres en leur absence, parfois bien trop d'ailleurs.
Mais je n'ai pas ce réflexe de penser à faire plaisir aux autres, juste pour le plaisir, sans rien attendre en retour.
Peut-être ou sans doute parce que je ne le fais pas pour moi-même et que je pense ne pas le mériter.
Quand ça arrive, ça me gêne, j'ai tendance à me sentir redevable. Dans l'autre sens, les rares fois où j'offre, je n'attends rien (en tout cas pas consciemment).
Tu as raison en amitié il y a des occasions pour que les services rendus soient réciproques, et d'ailleurs j'ai récemment pris les devants en remerciant quelqu'un pour son aide et en disant que si besoin j'étais là pour aider. Mais j'ai peur de ne pas être à la hauteur et je ne me vois pas du tout expliquer que moi je ne ferais pas de telles choses.

Mais ce truc naturel d'offrir une petite chose, de prêter, de prendre un truc en photo pour dire à l'autre "je pense à toi", hé bien j'ai du mal...
et ça me fait mal parce que je me sens quand même coupée des autres à cause de ça.
Ca me fait autant plaisir que mal quand je reçois de telles attentions parce que je ne me sens pas capable d'en faire autant: à chaque fois je me dis "flûte, toi t'as rien fait du même genre", "ah ben tu as laissé passer l'occasion l'autre jour d'envoyer tel message attentionné". etc J'ai sous les yeux un cadeau personnalisé qu'une amie m'a fait il y a déjà un moment et je me sens nulle de n'avoir jamais su lui offrir un truc analogue.
Bien sûr c'est aussi parce que j'ai peur de déplaire en me trompant et puis que parfois je m'aperçois que je ne connais rien des gens.
Ou plutôt si: je connais l'essentiel, mais les petits objets du quotidien qui pourraient faire plaisir, les goûts usuels, tout ça m'est étranger. :/
TSA HPI

Avatar du membre
misty
Prolifique
Messages : 4594
Enregistré le : vendredi 23 janvier 2015 à 18:16

Re: Savoir donner et recevoir

#9 Message par misty » mardi 21 août 2018 à 19:33

Je ne suis pas sûre d'avoir bien compris tes questionnements, mais au sujet de l'aide je ne sais absolument pas en demander (c'est une des raisons pour lesquelles j'ai un suivi si important, avec l'alexithymie).
J'apprends à accepter quand les gens proposent de m'aider, mais c'est compliqué car j'ai vécu des malentendus qui ont rendu ça difficile (soit parce que l'aide était une façon de m'infantiliser/me contrôler, soit parce que la personne était intéressée d'un point de vue amoureux et que je ne l'avais pas compris).

Pour ce qui est des cadeaux je déteste les gens qui me ramènent un truc dès qu'ils vont quelque part: ça m'exaspère. J'ai la sensation qu'on m'impose des babioles dont je ne ferais rien, je suis contre l'hyper-consommation, je stresse si on introduit des choses pas prévues/voulues dans mon environnement, donc ça crée des quiproquos car les gens pensent me faire plaisir et à la place ça m'énerve puissance 1000.
En plus, j'ai des techniques pour me préparer "socialement" aux cadeaux "prévus" (Noel, anniversaire...) mais pas pour ça, donc je fais souvent des gaffes impulsives genre "ça j'en mange pas, garde-le", "ben dis donc j'espère que ça t'a pas coûté cher c'est naze ce truc" ou "mais qu'est-ce que tu veux que j'en fasse?" :oops:
De manière générale je trouve ça absurde d'acheter des choses aux gens pour leur prouver qu'on pense à eux et/ou qu'ils comptent pour nous. On dirait qu'il y a toujours ce besoin de se rassurer en matériel palpable, comme si le fait de ramener un magnet à quelqu'un était incompatible avec l'idée que cette personne nous importe peu... Je ne comprends pas du tout.

Pour ce qui est de donner en général, je sais que je suis et resterai le prototype de la bonne poire car dans plein de domaines (pro, familial), je me donne beaucoup de mal alors que d'autres n'en fichent pas une. Je comprends qu'il faut que je me méfie, mais au final chaque fois que j'y pense je me dis que je préfère être à ma place qu'à la leur. Je ne veux pas que ma vie se résume à être payée à glander, à ne penser qu'à ma pomme et à ne pas me démener pour ceux que j'aime. Chacun vit comme il veut, pour être en paix avec ma conscience j'ai besoin de faire du mieux possible même si je suis la seule.
Et je ne donne pas en attendant un retour, parce que je trouve que sinon ce n'est pas vraiment donner (c'est du business et/ou une interaction forcée à mes yeux, si la réciprocité est obligatoire).

En tout cas je trouve ça intéressant tes questions (même si je ne suis pas sûre d'avoir tout compris), parce que les concepts de "donner/recevoir" me semblent intéressants à explorer. :)
*Diag TSA*

***Nullius in verba***

Avatar du membre
pimpoline
Prolifique
Messages : 701
Enregistré le : lundi 1 mai 2017 à 20:51

Re: Savoir donner et recevoir

#10 Message par pimpoline » mercredi 22 août 2018 à 16:30

Merci misty pour ton message.

Effectivement, mes questions ne sont pas claires! :P
Mais justement, je crois que tu as mis le doigt sur la cause: la définition de donner et recevoir, qui n'est pas la même tout le temps ni pour tout le monde...

Je te rejoins sur presque tout: les cadeaux imposés en temps et en heure, le don "vrai" sans attendre (je pratique plutôt pour les services).

Bon en y réfléchissant du coup je me rappelle avoir donné un objet à quelqu'un tout récemment, sur l'instant parce que je voyais que ça lui plaisait et que moi je n'avais pas de problème à faire sans (c'était un accessoire, rien de bien mirobolant non plus!). Bref, ça m'arrive donc de faire des cadeaux spontanés! :)

Mais je me sens incompétente, j'ai l'impression d'être en déficit d'expérience de ce genre.

Donc pour la partie donner, rendre service, pas de problème: pour moi c'est assez clair de me proposer quand la situation s'y prête. Donner sans attendre aussi, bien sûr que je le fais toujours comme ça (ou presque), parce que c'est une question de valeurs.
Pour résumer, quand la situation est claire pour moi, je n'ai pas de problème.
Quand il s'agit d'être plus spontané, j'ai du mal.
Et surtout à faire des cadeaux personnalisés. Je me souviens de petits mots qu'une amie m'avait préparés, c'était très touchant mais je n'ai jamais été capable de faire de même...
TSA HPI

Avatar du membre
Grisha
Assidu
Messages : 290
Enregistré le : lundi 13 août 2018 à 19:10

Re: Savoir donner et recevoir

#11 Message par Grisha » vendredi 24 août 2018 à 14:28

Accepter de l’aide : jamais ; en demander : encore moins ! Je n’aime pas qu’on m’accompagne dans ce que je fais, cela me gêne énormément. Et de toute façon, je ne pense pas à me faire aider. Je m’appuie toujours sur mes propres ressources, je règle chaque problème dans mon coin. :mryellow:
Je n’attends jamais quelque chose en retour lorsque je donne mais je n’ai pas le réflexe du don pour le don. Les petites attentions, je passe donc complètement à côté. :? Je paie volontiers le café d’un camarade s’il n’a pas de monnaie, par exemple. Mais sinon, je manque cruellement de spontanéité. Si on ne me demande rien, je ne fais rien.
Je ne m’intéresse pas à autrui et je ne comprends pas qu’on puisse s’intéresser à moi. Comme je ne suis pas sensible aux témoignages d’affection, par exemple, je n’en fais pas. Je me contente du minimum et j’ai tendance à penser que les gens autour de moi sont dans le même état d’esprit. Je n’attends rien d’eux ; pourquoi devraient-ils attendre quelque chose de moi ?
J’ai un vrai problème avec la réciprocité, à tous niveaux. Le don comme le partage. Exemple : si la conversation m’y invite explicitement, je parlerai de moi — pour une contribution intellectuelle : qu’est-ce que je pense de telle chose. Mais je n’ai jamais cette curieuse envie de se confier et je ne comprends pas que l’on trouve du plaisir là-dedans.
Pas de diagnostic.

25/03/19 : entretien d’anamnèse.
10/05/19 : évaluation de l’efficience intellectuelle.
27/05/19 : restitution du bilan psy → H. P. I. et « ensemble d’éléments indiquant la présence associée d’un possible T. S. A. ».

Avatar du membre
pimpoline
Prolifique
Messages : 701
Enregistré le : lundi 1 mai 2017 à 20:51

Re: Savoir donner et recevoir

#12 Message par pimpoline » vendredi 24 août 2018 à 15:42

Hé bien voilà, je me retrouve dans ce que tu décris de ton comportement Grisha.
C'est tout à fait ça pour moi, ou presque.
Je n'ai pas cette spontanéité qui voudrait qu'on reçoive ou qu'on donne naturellement.
"Si on ne me demande rien, je ne fais rien." Idem, ou si rarement. Je pense que c'est par manque d'habitude et par peur aussi de prendre des initiatives et d'être à côté de la plaque.

Est-ce que tu penses avoir toujours toujours été comme ça, et agir de la sorte avec tout le monde, y compris les personnes les plus proches de toi?
TSA HPI

Avatar du membre
PetitNuage
Intarissable
Messages : 5826
Enregistré le : samedi 28 avril 2018 à 16:37

Re: Savoir donner et recevoir

#13 Message par PetitNuage » samedi 25 août 2018 à 18:21

Bonjour Pimpoline,

Pour ma part, je n'aime pas trop non plus demander d'aide... :oops:

L'avantage, c'est que cela développe l'autonomie ! :D (bricolage, informatique ...)
L'inconvénient, c'est que cela peut être un obstacle à certaines demandes
Spoiler : 
Ex: le médecin m'avait prescrit une coloscopie en me précisant que je ne pourrais pas conduire au retour du fait de l'anesthésie générale ... comme j'habite à la campagne et n'avais personne à qui demander, j'ai renoncé à la faire

Pour ce qui est de donner, j'ai acheté des souvenirs pour les voisins qui ont mon double de clefs
et qui se sont occupés de mon courrier en mon absence. :D

Mais cela fait 15 jours que je suis rentrée et je repousse sans cesse le moment où j'irai leur donner. :roll: :roll:
(car je sais qu'ils en profiteront pour en discuter de choses qui ne m'intéresseront pas ... :( )
Par contre je leur ai posté une photo de vacances... :D

Parfois je leur donne plusieurs mois après, quand je suis vraiment obligée d'aller les voir ! :oops:

"Diagnostic de traits obsessionnels handicapant les relations aux autres"

Avatar du membre
Grisha
Assidu
Messages : 290
Enregistré le : lundi 13 août 2018 à 19:10

Re: Savoir donner et recevoir

#14 Message par Grisha » samedi 25 août 2018 à 22:34

pimpoline > Oui, je crois. Avec ma famille comme avec mes amis, depuis toujours. À moins que je passe à côté d’un truc. :?
Je ne m’attache pas aux gens et j’ai donc tendance à les reléguer au décor de mon existence sans y penser. La considération que j’ai pour eux — le respect de la personne, l’intérêt intellectuel de l’intersubjectivité — est profondément différente d’une authentique affection. Ce n’est pas que je ne puisse pas apprécier un moment en famille ou entre amis proches ; mais je m’en passe, et ce avec une facilité déconcertante... :shock:
Quelquefois, on me reproche de ne pas avoir fait « un geste » pour telle occasion ou on s’étonne que je ne vienne pas spontanément « boire un verre » après les cours ; et je suis surprise de constater encore une fois à quel point je suis loin de tout ça. J’ai l’impression de ne jamais avoir ressenti ce fameux besoin qui fait que les gens sont en quête de relations. Enfant solitaire [nature], adolescente asociale [culture]. Aujourd’hui, j’assume complètement ce trait de caractère et je lutte pour que mon entourage l’accepte complètement.
L’aspect positif, c’est l’indépendance affective, qui est une force. Mais le problème, c’est que je culpabilise quand je m’aperçois que je compte énormément pour certaines personnes, notamment pour mes parents et mes grands-parents, et que celles-ci ne comptent pas autant pour moi. Je me demande souvent si je suis capable d’amour. C’est dur d’en venir à de telles extrémités. Et toi ? des nuances quand on en vient à la famille ?
Je me reconnais bien lorsque tu dis avoir l’impression de pouvoir presque oublier les autres. Les premiers voyages scolaires, dans l’enfance, m’ont fait réaliser que je me fichais complètement d’être séparée de ma famille. Et en-dehors du cadre scolaire, je ne fréquente jamais personne. Pas besoin, voilà tout ! :mryellow:
Je me demande parfois si j’ai un blocage émotionnel, toi aussi ? Mais je sais pourtant que j’étais déjà comme ça bien avant d’être traumatisée par certaines complications.
— Et excuse ma volubilité ! :crazy:
Pas de diagnostic.

25/03/19 : entretien d’anamnèse.
10/05/19 : évaluation de l’efficience intellectuelle.
27/05/19 : restitution du bilan psy → H. P. I. et « ensemble d’éléments indiquant la présence associée d’un possible T. S. A. ».

Avatar du membre
Zebra3
Familier
Messages : 164
Enregistré le : samedi 31 décembre 2016 à 18:57

Re: Savoir donner et recevoir

#15 Message par Zebra3 » mercredi 3 juillet 2019 à 0:18

misty a écrit : mardi 21 août 2018 à 19:33En plus, j'ai des techniques pour me préparer "socialement" aux cadeaux "prévus" (Noel, anniversaire...) mais pas pour ça, donc je fais souvent des gaffes impulsives genre "ça j'en mange pas, garde-le", "ben dis donc j'espère que ça t'a pas coûté cher c'est naze ce truc" ou "mais qu'est-ce que tu veux que j'en fasse?" :oops:
Le comportement de mon père ressemble beaucoup à ça. Il n'a pas de diag (probable TDAH et/ou aspie) mais il est passionné de... *suspense* ...trains :mryellow: , grands ou petits, et à noël il ne veut que des cadeaux rapports aux trains. Et si tu lui offres autre chose il te fait comprendre avec tout le tact d'une pelleteuse (quoiqu'une pelleteuse ça peut être très doux, donc c'est pas le bon exemple) que ça ne lui plait pas et que t'aurais mieux fait de lui acheter un truc rapport aux trains.
Les chocolats aussi ça passe toujours alors ça évite de trop réfléchir.
Plus embêtant, c'est quand vers 10 ans ma soeur lui avait acheté un petit cadeau, pas ultra utile mais c'était simplement une marque d'affection d'une fille pour son père, qu'il avait refusé en lui disant qu'il n'en avait pas l'utilité et qu'elle ferait mieux de le renvoyer. Peut-être même avait-il dit ça en pensant bien faire, en se disant qu'il valait mieux qu'elle garde son argent de poche pour s'acheter un truc pour elle, mais ça lui avait brisé le coeur, le genre de blessure qui laisse des marques à vie dans la relation père/fille.
Et ce n'est que 25-30 ans plus tard, en m'intéressant à tout ce merdier de neurosciences, que j'ai probablement compris pourquoi il avait refusé ce cadeau.
Statut : Proche d'éventuel(s) aspie(s) et/ou TDA/H. Personnellement, probable tendance TDA, doué, zébré :mryellow: éventuellement tendance aspie. Je vais peut-être faire un bilan neuropsy...

Répondre