Un avenir pour nous?

[Lagon_bleu]

Bonsoir,
j’ai un SA et je me pose des questions sur l’avenir.
Vous qui êtes comme moi, diagnostiquées Asperger ou quelque chose du genre très tardivement, avons-nous un avenir autre que la solitude ? C’est à plus de 50 ans que je m’entends reprocher ce qui aurait dû interroger en primaire : je pose trop de questions, pas facile à vivre, voix « monotone » ... Bref, mon entourage se rends compte maintenant que je suis DIFFÉRENTE et se désintéresse de moi. Suis-je condamnée à finir seule avec mes chiens ? Suis-je condamnée à éviter autrui tel un ennemi potentiel ? Bien qu’autosuffisante, je vivrais très bien cette autarcie si je n’étais pas contrainte de côtoyer l’Autre au travail ou lors des réunions de famille. Je suppose qu’une fois retraitée je ne fréquenterai plus âme qui vive.
Est-ce normal ? Y a-t-il un avenir dans ces conditions ?
Merci

[PetitNuage]

Bonsoir,

Vous qui êtes comme moi, diagnostiquées Asperger ou quelque chose du genre très tardivement, avons-nous un avenir autre que la solitude ? C’est à plus de 50 ans que je m’entends reprocher ce qui aurait dû interroger en primaire.

Bonsoir Lagon_Bleu,
J'ai l'impression que tu te sens stigmatisée depuis que tu as eu ton diagnostic... Est-ce le cas ?
Pourtant j'imagine que cela n'a rien changé dans ta façon d'être !

Comme toi, j'ai plus de 50 ans.
Je suis en train de remplir le dossier du CRA pour engager la demande de diagnostic
et cela m'interpelle car je ne cesse de me demander en quoi cette démarche
pourra ou non m'aider pour l'avenir.
(qu'elle qu'en soit l'issue ... SA écarté ou avéré...)

Quand tu parles de famille, as-tu fondé une famille ou parles tu de tes parents / frères / soeurs ?
Bon courage pour ton travail !

J'ai travaillé seule pendant des années. Les gens me plaignaient !
Je suis maintenant dans une école avec des collègues. Les gens se sont réjouis pour moi !
Mais cela est la source de bien des tensions ...

[freeshost]

Salut, Lagon_Bleu,

À toi de voir le(s) mode(s) de vie que tu recherches, en sachant que rien ne t'oblige à adopter le même mode de vie qu'autrui.

S'il y a des personnes, qu'elles soient de ton entourage ou non, qui rejettent ta différence, tu peux essayer de rechercher des êtres qui n'ont pas peur de ta différence, qui l'acceptent, voire qui l'apprécient.

Rien ne t'oblige à adhérer à un groupe dont les normes sociales ne te conviennent pas.

On ne peut pas plaire à tout le monde, d'autant plus que personne n'est comme tout le monde. [La normo-pensance est un filtre/philtre maléfique qui nous enlève du champ de vision/représentation la diversité des êtres. ]

Tu as le droit de couper les ponts, aussi longtemps ceux-ci aient duré (de manière instable, inconfortable).

Il n'y a pas de honte ou de culpabilité à se distancer de ce qui ne nous convient pas. Une personne vaut mieux seule que mal accompagnée.

Comment peut-on être seul(e) avec ses chiens quand ceux-ci sont avec nous ?

Quel est le point commun entre un mouton noir qui se fait du blé et un cygne noir qui a les couilles en or ?

Ils ont discrètement cédé à la tentation du blanchiment d'argent.

[pédeuceu]

dfghjkl:;kjhngfvdcs

[Plieur Fou]

C'est effectivement pas évident de répondre , nous sommes tous différent dans la manière d’appréhender le moment , la solitude , l'avenir.
Dans mon cas j'ai toujours était seul , même accompagné.
J'ai toujours aimé être seul et j'ai toujours voulu être en compagnie , le paradoxe.
A la vingtaine et trentaine , fort besoin d’être accompagné plus qu’être seul.
Aujourd’hui à la quarantaine approchant , j'aime être seul , les gens m'ennuient de nouveau.

Je n'ai plus aucune famille depuis longtemps , j'ai des amis mais je ne les vois jamais ( un coup de fil par an) mais j'ai une compagne :
elle me laisse tranquille dans mon atelier, tout le dernier étage du logement, elle n'a plus trop de famille non plus , seulement sa mère et pas trop d'amis, ou du moins on ne les reçoit pas trop ici .

La partie famille est lié à nos histoires respectives, quand aux amis : idem en fait.
Je côtoie des gens de par mon activité et dans ce cadre maîtrisé , ça me va bien.
Et là je rejoins la direction émise par Pédeuceu :

Si tu crains la retraite, peux-tu envisager des projets en fonction de tes intérêts?

[minicil]

Bonjour Lagon Bleu,

Ton message m'a beaucoup touchée.

J'essaie de distinguer :
a. la souffrance liée au contact avec autrui (par exemple surstimulations, camouflage...)
b. la souffrance de ne pas se sentir acceptée par ses proches (par exemple toutes les remarques qui peuvent nous être adressées, ou les regards...)
c. la souffrance de la solitude affective.

Personnellement, j'ai cru que je m'auto-suffisais, mais ceci était en fait une réaction de surcharge liée au travail et au point a et à mes divers échecs relationnels.
Une sorte d'arrogance je dirais peut-être, ou de déni.
Car, en tous cas en ce qui me concerne, il y a derrière ma carapace de solitude un être qui ressent une forte misère affective et ce depuis bien longtemps.
Mais il m'a fallu du temps pour arriver à ce noyau, il a fallu que je traverse des couches de blindage émotionnel pour oser le ressentir.
Devant le spectacle du vide, de l'absence de liens affectifs, tant familiaux qu'amicaux ou amoureux, je suis prise de vertige, et je me pose des questions proches des tiennes.

En vérité je n'ai pas de réponse à t'apporter à part, peut-être, déjà, essayer de trouver un bon thérapeute.
Je souhaitais partager mon témoignage vécu, peut-être de manière maladroite. Si c'est le cas je m'en excuse.

[olivier.m]

Bonjour,

Ma réponse est "OUI" il y a un avenir, comme pour tout un chacun, l'avenir que l'on se crée.

Pour ma part je comprend les interrogations et inquiétudes sur l'utilité d'une "existence solitaire" dans un monde de surabondance d'informations et surexposition sociale ... je comprend l'interrogation de vivre dans un monde dont les codes nous échappent.

Mais n'est ce pas en partie notre monde, notre liberté d'en modifier certains codes (à notre échelle), dans nos amitiés, nos relations et notre famille... Mais il est possible et probable qu'il y ai un avant et un après. les amis ou la famille qui ne reconnaissent pas la souffrance ou simplement notre manière d'être et ses singularités.
"non c'est pas vrai tu exagère..." " t'es pas autiste..."

Mais au delà de ça la solitude ne doit pas devenir "un abandon" il faut juste apprendre a "maintenir le lien" qlq relations saines et choisies et sincères prévalent que bcp de fausses... Qlq liens sociaux qui font toutes la différences car laissent de la place pour exister seul et offre la possibilité d'échange tellement importante pour le partage.

J'ai remarqué depuis longtemps que la communication téléphonique est un calvaire pour moi répondre oui ou non me suffit et sans stimuli visuel impossible de voir si l'interlocuteur est blessé et réajuster le tir ou préciser l'info. Remplir le blanc par des "MMMM" de temps en temps pour rassurer les neurotypiques (est ce que tu est là? disent ils ... où serais je bien parti en milieux de conversation?)

Mais de temps en temps une rencontre, un repas une sortie ou autre, avoir un vrai partage une base commune pour discuter et petit a petit pouvoir être sois même "libre" dans l'échange avec ces qlq personnes qui vous connaissent comme on l'est a la maison seul.

Mon meilleur ami (20 ans d'amitié) viens de partir à l'étranger en suisse c'est pas loin mais j'ai du faire le deuil de cette relation car cela me sort de ma situation de "confort". Je le revois de temps en temps et n'ai pas partagé son quotidien de long mois et le mien est "vide" donc peu de choses a se raconter (qu'est ce qui pourrait l'intéresser??), les blancs entre les phrases s'éternisent... et peu a peu on aura moins l'occasion de se voir et peut être moins l'envie ...ect...

Aujourd'hui il m'est difficile voir impossible de rencontrer qlq d'être moi même et de pouvoir m'en faire immédiatement un ami... qui me proposera de sortir (non trop de bruit) de draguer (quel intérêt) de parader (pq???) autant de codes que je ne maîtrise pas, parmi d'autres ...

Cependant je vous parle, sans détours en étant moi, juste moi. Tout comme je le ferai avec les qlq "vrais" amis que je compte bien encore rencontrer...

Oui, il y a un avenir pour tous.

[Lagon_bleu]

Bonjour,
Depuis mon smartphone, je ne sais pas comment répondre à tous...
En fait, vous avez tous raison!
Effectivement je ne me sens pas seule avec mes 3 louloutes. Elles me font rire, elle m’aiment, je les aime. On communique utile elles et moi.
Je n’ai pas besoin des autres, pourtant observer les gens passer du bon temps ensemble me transperce le cœur de douleur. Il m’arrive d’avoir des interactions sociales choisies et de qualité, mais il me faut plusieurs jours pour m’en remettre. Et ça, ca m’exaspère profondément ! Une sieste obligée en rentrant, batterie à 0, pensées en berne pendant 2 jours !!!
Mes parents et mes sœurs s’en foutent comme de leur première chaussette. Aucune réaction. Ce qui, de plus, me donne un sentiment d’usurpation. On ne me croit pas vraiment je pense...
Je ne suis bien que chez moi

En fait, on aurait besoin d’aide pour apprendre à gérer les interactions sociales sans effondrement, à communiquer...
Si un sujet m’intéresse, je ne peux plus m’arrêter. Ensuite je me sens nulle, vidée. Je ne supporte pas le son de ma voix