[Index Énergie] Pour parler d'énergie...

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Tugdual
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Re: [Index] Énergie : Pour parler d'énergie...

#46 Message par Tugdual » mardi 5 octobre 2021 à 9:42

Nucléaire :
Extrait :
Lors du débat entre Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, les deux candidats écologistes ont réaffirmé leur détestation de l’électro-nucléaire. Soit. Mais au prix d’un festival de désinformations. Listons en quelques unes.


« Cela fait 30 ans que l’on aurait pu débattre sur le nucléaire. Il y a une communication de l’Etat et d’EDF qui a tué le débat ». Yannick Jadot.

Le propos de Yannick Jadot est pour le moins stupéfiant. Depuis le choix nucléaire de 1974, confirmé en 1981 sous Mitterrand, ce sujet s’est toujours taillé une place de premier plan dans la vie publique. Des milliers d’articles de presse, de tracts, des manifestations (contre en général), des prises de positions à chaque élection nationale… c’est le sujet énergétique qui a le plus mobilisé le débat public.
[...]
Quant à la communication de l’Etat et d’EDF qui aurait « tué le débat », on ne peut qu’ironiser sur son inefficacité en observant ce résultat d’enquête sociologique montrant que la majorité des Français ignorent que le nucléaire est, en France tout au moins, l’électricité la moins carbonée possible : 6 grammes par kWh produit et qu’une majorité d’entre eux – écrasante dans deux cas : les jeunes et les personnes opposées à l’usage du nucléaire pour l’électricité – croient que les centrales nucléaires émettent beaucoup de gaz à effet de serre.


« Les déchets, après 50 ans de nucléaire, on ne sait toujours pas quoi en faire ». Yannick Jadot.

Yannick Jadot est certes député européen, mais cela ne devrait pas l’empêcher de se renseigner sur les lois françaises. En 2006, le Parlement a voté une loi qui retient la solution de l’enfouissement géologique profond pour les déchets nucléaires de Haute activité et à vie longue (HAVL) et ceux dit de Moyenne activité et à vie longue (MAVL) qui concentrent plus de 99% de la radioactivité issue des centrales nucléaires.
[...]


« On sait à peine démanteler une centrale nucléaire ». Yannick Jadot.

Les équipes d’EDF qui sont en train de démanteler la centrale nucléaire de Chooz-A en toute sécurité et en respectant les coût et délais prévus apprécieront ce dénigrement de leurs compétences professionnelle. Neuf centrales nucléaires sont en cours de démantèlement en France.
[...]


« Aujourd’hui, vous avez des énergies renouvelables qui sont deux fois moins chères que le nucléaire ». Yannick Jadot.

C’est presque vrai… sauf que cela ne l’est que pour l’électricité produite par les barrages hydrauliques et comme personne n’imagine qu’on va noyer de nouvelles vallées pour en construire en France, ce n’est pas de cela que parle Yannick Jadot. Mais c’est faux pour ce qui concerne l’électricité nucléaire produite en France comparée à l’électricité éolienne et encore plus photovoltaïque. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont massivement subventionnée (environ 120 milliards d’euros pour les contrats signés avant décembre 2016 selon la Cour des Comptes et on ne peut que conseiller à un candidat à la Présidence de la république de lire les rapports de la Cour des Comptes ou du moins de se le faire résumer, comme ici par votre serviteur) L’ordre de grandeur des subventions à l’éolien et au photovoltaïque est de 6 milliards d’euros par an actuellement, pour une production électrique intermittente et très limitée. Pour une étude récente du coût de production de l’électricité nucléaire, lire ici. Par ailleurs, les partisans des ENRI se contentent des coûts de fabrication et d’installation des éoliennes et panneaux solaires, en oubliant (volontairement) que ce qu’il faut compter c’est le coût du système électrique, or pallier l’intermittence des énergies renouvelables éoliennes et solaires présente un coût qui croît au fur et à mesure de l’augmentation de leur part dans le mix électrique.


« L’EPR en chine, ils ont été obligés de le fermer parce qu’il fonctionne mal ». Jannick Jadot

Il y a 2 réacteurs EPR en fonctionnement en Chine. L’un d’entre eux a battu dès sa première année pleine de fonctionnement le record du monde de production d’électricité par un réacteur nucléaire sur 12 mois. Il est a l’arrêt actuellement pour étudier pourquoi quelques un de ses crayons de combustibles (sur plus de 40 000) présentent une légère fuite de gaz radioactifs sans conséquence pour l’environnement. Un problème classique sur les réacteurs nucléaires. Le second fonctionne.
[...]


« Il y a des études de l’Ademe, RTE, Negawatt. Toutes disent que l’on peut sortir du nucléaire, et avoir un mix énergétique complètement renouvelable» Sandrine Rousseau .

Les études de l’Ademe (ici une analyse critique) et de RTE ne portent pas sur le mix énergétique mais sur le mix électrique uniquement. Elles montrent surtout que l’hypothèse de commande de ces études – un choix a priori 100% renouvelable – montre que la sécurité d’approvisionnement n’est pas assurée, notamment avec la perspective de l’électrification des transports. Le rapport de RTE liste quatre conditions à réunir pour qu’un très fort pourcentage d’ENRI (le I de Intermittent) ne soit pas incompatible avec la qualité et la quantité d’électricité nécessaires : la compensation de la variabilité des ENR, le maintien de la stabilité du réseau, la reconstitution des réserves et des marges d’approvisionnement, une évolution importante du réseau. Ces quatre conditions n’existent pour l’instant nulle part ensemble pour un pays de la taille de la France.
[...]


« Le coût estimé du grand carénage est de 100 milliards d’euros. Cela veut dire que ce cout se répercutera sur le prix de l’électricité ». Sandrine Rousseau.

Un chiffre sorti de nulle part, voire de l’imagination de la candidate à la primaire écologiste. Le vrai coût est de 49,4 Mds d’euros courants sur la période 2014-2025, donc une bonne partie est déjà dépensée et les travaux effectués. L’impact du grand carénage sur le prix de l’électricité est de quelques euros par MWh. Mais, sur ce sujet, le pompon a été décroché par Jean-Luc Mélenchon qui a hissé ce coût imaginaire à 150 milliards.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: [Index] Énergie : Pour parler d'énergie...

#47 Message par Tugdual » mercredi 6 octobre 2021 à 20:11

Hausse du prix de l’électricité :
Extrait :
Un premier élément de réponse vient d’une caractéristique physique de l’électricité : cette dernière ne se stocke pas facilement. Le prix de l’électricité dépend ainsi fortement des coûts de l’électricité en cours de production.

Un second élément de réponse vient du fait que le prix de marché de l’électricité en France est très dépendant des prix sur les marchés européens de l’électricité à court terme. Les marchés qui guident les prix à court terme en Europe sont le marché day-ahead (du jour pour le lendemain) et le marché intraday (intrajournalier).

[...]

Néanmoins, il est difficile d’ignorer les raisons structurelles de la variation des prix de l’électricité en Europe et en France. Ces raisons structurelles tiennent à la part croissante des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen résultant de la politique environnementale portée notamment par la Commission européenne.

[...]

Ces raisons structurelles et conjoncturelles ont un impact à la hausse sur les coûts de production d’électricité, créant une pression à la hausse sur le prix de l’électricité pour les consommateurs en France et en Europe.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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#48 Message par Diego1111 » mercredi 6 octobre 2021 à 21:21

Tugdual a écrit : mercredi 6 octobre 2021 à 20:11 Hausse du prix de l’électricité : Néanmoins, il est difficile d’ignorer les raisons structurelles de la variation des prix de l’électricité en Europe et en France. Ces raisons structurelles tiennent à la part croissante des énergies renouvelables dans le mix énergétique européen résultant de la politique environnementale portée notamment par la Commission européenne.
En ce qui concerne la France, c'était le cas lorsque le surcoût des énergies renouvelables était compensé par une taxe sur l'électricité (la CSPE), mais plus aujourd'hui (le taux de la CSPE ayant été déconnecté du surcoût des énergies renouvelables). L'effet est en réalité inverse aujourd'hui : comme la plupart des énergies renouvelables électriques ont un coût marginal nul, leur pénétration croissante fait en réalité baisser le prix du gros (c'est le contribuable qui paye le surcoût des ENR, pas le consommateur d'électricité). La hausse actuelle du prix n'a donc rien à voir.
Je m'interroge sur moi et, dans une moindre mesure, sur huit milliards d'autres êtres humains.

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#49 Message par Tugdual » mercredi 6 octobre 2021 à 21:57

L'article ne parle pas que de la France mais de l'Europe, ce qui est pertinent puisque les réseaux sont interconnectés.

Plus de renouvelable intermittent demande plus de dispositifs pour compenser ces intermittences, ce qui se répercute sur les prix en gros sur le marché européen, et au final pour le consommateur européen (et même français, puisqu'il nous arrive de devoir importer de l'électricité).
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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#50 Message par Diego1111 » mercredi 6 octobre 2021 à 22:04

Tugdual a écrit : mardi 5 octobre 2021 à 9:42 Nucléaire :
Extrait :
Lors du débat entre Yannick Jadot et Sandrine Rousseau, les deux candidats écologistes ont réaffirmé leur détestation de l’électro-nucléaire. Soit. Mais au prix d’un festival de désinformations. Listons en quelques unes.


« Cela fait 30 ans que l’on aurait pu débattre sur le nucléaire. Il y a une communication de l’Etat et d’EDF qui a tué le débat ». Yannick Jadot.

Le propos de Yannick Jadot est pour le moins stupéfiant. Depuis le choix nucléaire de 1974, confirmé en 1981 sous Mitterrand, ce sujet s’est toujours taillé une place de premier plan dans la vie publique. Des milliers d’articles de presse, de tracts, des manifestations (contre en général), des prises de positions à chaque élection nationale… c’est le sujet énergétique qui a le plus mobilisé le débat public.
[...]
Quant à la communication de l’Etat et d’EDF qui aurait « tué le débat », on ne peut qu’ironiser sur son inefficacité en observant ce résultat d’enquête sociologique montrant que la majorité des Français ignorent que le nucléaire est, en France tout au moins, l’électricité la moins carbonée possible : 6 grammes par kWh produit et qu’une majorité d’entre eux – écrasante dans deux cas : les jeunes et les personnes opposées à l’usage du nucléaire pour l’électricité – croient que les centrales nucléaires émettent beaucoup de gaz à effet de serre.


« Les déchets, après 50 ans de nucléaire, on ne sait toujours pas quoi en faire ». Yannick Jadot.

Yannick Jadot est certes député européen, mais cela ne devrait pas l’empêcher de se renseigner sur les lois françaises. En 2006, le Parlement a voté une loi qui retient la solution de l’enfouissement géologique profond pour les déchets nucléaires de Haute activité et à vie longue (HAVL) et ceux dit de Moyenne activité et à vie longue (MAVL) qui concentrent plus de 99% de la radioactivité issue des centrales nucléaires.
[...]


« On sait à peine démanteler une centrale nucléaire ». Yannick Jadot.

Les équipes d’EDF qui sont en train de démanteler la centrale nucléaire de Chooz-A en toute sécurité et en respectant les coût et délais prévus apprécieront ce dénigrement de leurs compétences professionnelle. Neuf centrales nucléaires sont en cours de démantèlement en France.
[...]


« Aujourd’hui, vous avez des énergies renouvelables qui sont deux fois moins chères que le nucléaire ». Yannick Jadot.

C’est presque vrai… sauf que cela ne l’est que pour l’électricité produite par les barrages hydrauliques et comme personne n’imagine qu’on va noyer de nouvelles vallées pour en construire en France, ce n’est pas de cela que parle Yannick Jadot. Mais c’est faux pour ce qui concerne l’électricité nucléaire produite en France comparée à l’électricité éolienne et encore plus photovoltaïque. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elles sont massivement subventionnée (environ 120 milliards d’euros pour les contrats signés avant décembre 2016 selon la Cour des Comptes et on ne peut que conseiller à un candidat à la Présidence de la république de lire les rapports de la Cour des Comptes ou du moins de se le faire résumer, comme ici par votre serviteur) L’ordre de grandeur des subventions à l’éolien et au photovoltaïque est de 6 milliards d’euros par an actuellement, pour une production électrique intermittente et très limitée. Pour une étude récente du coût de production de l’électricité nucléaire, lire ici. Par ailleurs, les partisans des ENRI se contentent des coûts de fabrication et d’installation des éoliennes et panneaux solaires, en oubliant (volontairement) que ce qu’il faut compter c’est le coût du système électrique, or pallier l’intermittence des énergies renouvelables éoliennes et solaires présente un coût qui croît au fur et à mesure de l’augmentation de leur part dans le mix électrique.


« L’EPR en chine, ils ont été obligés de le fermer parce qu’il fonctionne mal ». Jannick Jadot

Il y a 2 réacteurs EPR en fonctionnement en Chine. L’un d’entre eux a battu dès sa première année pleine de fonctionnement le record du monde de production d’électricité par un réacteur nucléaire sur 12 mois. Il est a l’arrêt actuellement pour étudier pourquoi quelques un de ses crayons de combustibles (sur plus de 40 000) présentent une légère fuite de gaz radioactifs sans conséquence pour l’environnement. Un problème classique sur les réacteurs nucléaires. Le second fonctionne.
[...]


« Il y a des études de l’Ademe, RTE, Negawatt. Toutes disent que l’on peut sortir du nucléaire, et avoir un mix énergétique complètement renouvelable» Sandrine Rousseau .

Les études de l’Ademe (ici une analyse critique) et de RTE ne portent pas sur le mix énergétique mais sur le mix électrique uniquement. Elles montrent surtout que l’hypothèse de commande de ces études – un choix a priori 100% renouvelable – montre que la sécurité d’approvisionnement n’est pas assurée, notamment avec la perspective de l’électrification des transports. Le rapport de RTE liste quatre conditions à réunir pour qu’un très fort pourcentage d’ENRI (le I de Intermittent) ne soit pas incompatible avec la qualité et la quantité d’électricité nécessaires : la compensation de la variabilité des ENR, le maintien de la stabilité du réseau, la reconstitution des réserves et des marges d’approvisionnement, une évolution importante du réseau. Ces quatre conditions n’existent pour l’instant nulle part ensemble pour un pays de la taille de la France.
[...]


« Le coût estimé du grand carénage est de 100 milliards d’euros. Cela veut dire que ce cout se répercutera sur le prix de l’électricité ». Sandrine Rousseau.

Un chiffre sorti de nulle part, voire de l’imagination de la candidate à la primaire écologiste. Le vrai coût est de 49,4 Mds d’euros courants sur la période 2014-2025, donc une bonne partie est déjà dépensée et les travaux effectués. L’impact du grand carénage sur le prix de l’électricité est de quelques euros par MWh. Mais, sur ce sujet, le pompon a été décroché par Jean-Luc Mélenchon qui a hissé ce coût imaginaire à 150 milliards.
En matière de festival et de pompon, difficile de faire mieux qu'Huet... Une succession d'énormités. A commencer par le démantèlement (il aurait été inspiré de lire ce rapport parlementaire très documenté : https://www2.assemblee-nationale.fr/doc ... ex)/depots).
Mais bon, on est rassuré d'apprendre que le problème de stockage des déchets nucléaires est réglé puisqu'une loi a été votée ! Ou encore que le coût du grand carénage est sous contrôle puisque c'est EDF qui nous le dit (ce n'est pas comme si le même EDF avait pu se tromper d'un facteur supérieur à 5 pour le coût de production de l'EPR de Flamanville, pour ne prendre que cet exemple).
Modifié en dernier par Diego1111 le mercredi 6 octobre 2021 à 22:13, modifié 1 fois.
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#51 Message par Diego1111 » mercredi 6 octobre 2021 à 22:11

Tugdual a écrit : mercredi 6 octobre 2021 à 21:57 L'article ne parle pas que de la France mais de l'Europe, ce qui est pertinent puisque les réseaux sont interconnectés.
Il y a écrit "et en France" dans l'article. Or, ce qu'il écrit est faux au moins dans le cas de la France.
Tugdual a écrit : mercredi 6 octobre 2021 à 21:57 Plus de renouvelable intermittent demande plus de dispositifs pour compenser ces intermittences, ce qui se répercute sur les prix en gros sur le marché européen, et au final pour le consommateur européen (et même français, puisqu'il nous arrive de devoir importer de l'électricité).
Non, c'est l'inverse. Le déploiement des ENR fait baisser le prix de gros. C'est expliqué ici par exemple : https://www.strategie.gouv.fr/espace-pr ... europeen-0 ("La surproduction, imputable à la baisse de la demande et au déploiement rapide des énergies renouvelables, entraine une chute du prix de gros de l’électricité").
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#52 Message par Tugdual » mercredi 6 octobre 2021 à 22:25

Diego1111 a écrit : mercredi 6 octobre 2021 à 22:11 Non, c'est l'inverse. Le déploiement des ENR fait baisser le prix de gros. C'est expliqué ici par exemple : https://www.strategie.gouv.fr/espace-pr ... europeen-0 ("La surproduction, imputable à la baisse de la demande et au déploiement rapide des énergies renouvelables, entraine une chute du prix de gros de l’électricité").
Euh... Un document de 2014 ?


Plus à jour : Extrait :
Le prix moyen de l’électricité pour les ménages français augmente en 2020 de 6,1 %, à un rythme supérieur à l’inflation générale. Cette hausse s’explique en grande partie par l’augmentation du prix de l’électricité sur les marchés de gros.

À propos du marché de gros :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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#53 Message par Diego1111 » jeudi 7 octobre 2021 à 18:07

Tugdual a écrit : mercredi 6 octobre 2021 à 22:25
Diego1111 a écrit : mercredi 6 octobre 2021 à 22:11 Non, c'est l'inverse. Le déploiement des ENR fait baisser le prix de gros. C'est expliqué ici par exemple : https://www.strategie.gouv.fr/espace-pr ... europeen-0 ("La surproduction, imputable à la baisse de la demande et au déploiement rapide des énergies renouvelables, entraine une chute du prix de gros de l’électricité").
Euh... Un document de 2014 ?
Ben oui, un document de 2014. Le marché de l'électricité obéit à des mécanismes structurels, qui n'ont pas fondamentalement évolué depuis 2014. Et, que tu le veuilles ou non, plus on ajoute de moyens de production à coût marginal nul, plus le prix de gros baisse (c'est juste le b-a.ba du fonctionnement du marché de l'électricité).
Tugdual a écrit : mercredi 6 octobre 2021 à 22:25 Plus à jour : Extrait :
Le prix moyen de l’électricité pour les ménages français augmente en 2020 de 6,1 %, à un rythme supérieur à l’inflation générale. Cette hausse s’explique en grande partie par l’augmentation du prix de l’électricité sur les marchés de gros.
Ben, personne ne nie que le prix de gros a récemment augmenté mais ce n'est pas parce que c'est le cas que c'est à cause des ENR... Il y a plein d'autres facteurs qui jouent sur le prix de gros (en premier lieu aujourd'hui le prix du gaz).
Je m'interroge sur moi et, dans une moindre mesure, sur huit milliards d'autres êtres humains.

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#54 Message par Tugdual » jeudi 7 octobre 2021 à 23:58

Diego1111 a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 18:07 Ben oui, un document de 2014. Le marché de l'électricité obéit à des mécanismes structurels, qui n'ont pas fondamentalement évolué depuis 2014.
Le document fait surtout un état des lieux de la situation en 2014, il ne dit pas que "Le déploiement des ENR fait baisser le prix de gros", encore moins que ce serait par un mécanisme structurel. Il expose le contexte de 2014, à la fois de surproduction et de développement des ENR.

Aujourd'hui, les ENR sont encore plus présentes, mais le prix de gros augmente, le contexte est différent.

Diego1111 a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 18:07 Et, que tu le veuilles ou non, plus on ajoute de moyens de production à coût marginal nul, plus le prix de gros baisse (c'est juste le b-a.ba du fonctionnement du marché de l'électricité).
C'est vrai pour un moyen de production pilotable, pas pour un moyen de production intermittent.

Diego1111 a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 18:07 Ben, personne ne nie que le prix de gros a récemment augmenté mais ce n'est pas parce que c'est le cas que c'est à cause des ENR... Il y a plein d'autres facteurs qui jouent sur le prix de gros (en premier lieu aujourd'hui le prix du gaz).
C'est vrai, il y a plein d'autres facteurs qui jouent sur le marché de gros .

Reste que les ENR, du fait de leur intermittence, peuvent impacter le marché de gros quand elles font défaut (comme en Ecosse ces derniers temps).

Reste également que le ENR sont financées par le consommateur, d'une part via les taxes pour les subventions des ENR, et d'autre part via les taxes pour le réseau, qui incluent la gestion des intermittences.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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#55 Message par Tugdual » vendredi 8 octobre 2021 à 11:15

Le genre de piste qui pourrait résoudre le problème de l'intermittence des ENR : Il y a hélas bien peu d'informations, à suivre...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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#56 Message par Diego1111 » vendredi 8 octobre 2021 à 12:09

Tugdual a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 23:58
Diego1111 a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 18:07 Ben oui, un document de 2014. Le marché de l'électricité obéit à des mécanismes structurels, qui n'ont pas fondamentalement évolué depuis 2014.
Le document fait surtout un état des lieux de la situation en 2014, il ne dit pas que "Le déploiement des ENR fait baisser le prix de gros", encore moins que ce serait par un mécanisme structurel. Il expose le contexte de 2014, à la fois de surproduction et de développement des ENR.

Aujourd'hui, les ENR sont encore plus présentes, mais le prix de gros augmente, le contexte est différent.

Diego1111 a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 18:07 Et, que tu le veuilles ou non, plus on ajoute de moyens de production à coût marginal nul, plus le prix de gros baisse (c'est juste le b-a.ba du fonctionnement du marché de l'électricité).
C'est vrai pour un moyen de production pilotable, pas pour un moyen de production intermittent.

Diego1111 a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 18:07 Ben, personne ne nie que le prix de gros a récemment augmenté mais ce n'est pas parce que c'est le cas que c'est à cause des ENR... Il y a plein d'autres facteurs qui jouent sur le prix de gros (en premier lieu aujourd'hui le prix du gaz).
C'est vrai, il y a plein d'autres facteurs qui jouent sur le marché de gros .

Reste que les ENR, du fait de leur intermittence, peuvent impacter le marché de gros quand elles font défaut (comme en Ecosse ces derniers temps).

Reste également que le ENR sont financées par le consommateur, d'une part via les taxes pour les subventions des ENR, et d'autre part via les taxes pour le réseau, qui incluent la gestion des intermittences.
Bon, je pense que, puisque tu veux absolument avoir le dernier mot, il est inutile de poursuivre cette discussion.
Tu sais, quand tu ne connais rien à un sujet, tu peux juste dire que tu ne sais pas ou alors juste éviter de commenter, au lieu de répéter ad nauseam des contre-vérités.
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#57 Message par Tugdual » samedi 9 octobre 2021 à 11:06

Tugdual a écrit : mercredi 6 octobre 2021 à 21:57 Plus de renouvelable intermittent demande plus de dispositifs pour compenser ces intermittences, ce qui se répercute sur les prix en gros sur le marché européen, et au final pour le consommateur européen (et même français, puisqu'il nous arrive de devoir importer de l'électricité).
J'ai certainement tort sur ce point.

Tugdual a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 23:58
Diego1111 a écrit : jeudi 7 octobre 2021 à 18:07 Et, que tu le veuilles ou non, plus on ajoute de moyens de production à coût marginal nul, plus le prix de gros baisse (c'est juste le b-a.ba du fonctionnement du marché de l'électricité).
C'est vrai pour un moyen de production pilotable, pas pour un moyen de production intermittent.
Je ne devrais pas le dire comme ça. Ce que je veux dire, c'est que pour les ENR, une grande partie des coûts (les subventions) ne se retrouvant pas sur le marché de gros, on ne peut pas raisonner sur les ENR en ce concentrant sur ce seul marché de gros.


Pour le financement des ENR, un document daté de 2018 : Extrait :
Les dispositifs de soutien aux énergies renouvelables dans les secteurs électrique et gazier – obligation d’achat et complément de rémunération – garantissent, sur le long terme, aux producteurs d’électricité à partir de sources d’énergies renouvelables et aux producteurs de biométhane, une rémunération de l’énergie produite supérieure à la valeur « de marché » de cette énergie.

Le surcoût qui en résulte est supporté par les acteurs qui assurent les missions de service public d’achat de l’énergie ou de versement du complément de rémunération et il est compensé par l’État au titre des charges de service public de l’énergie.

[...]

Jusqu’à fin 2015, les charges de service public de l’énergie liées au soutien aux énergies renouvelables étaient financées par l’intermédiaire de contributions spécifiques prélevées sur les factures des consommateurs d’électricité et de gaz :
  • contribution au service public de l’électricité CSPE ;
  • contribution au service public du gaz CSPG (ou « contribution biométhane »).
Depuis le 1er janvier 2016, en application de la réforme de la fiscalité énergétique prévue par la loi de finances rectificative pour 2015 et le décret du 18 février 2016 relatif à la compensation des charges de service public de l’énergie, le financement du soutien aux énergies renouvelables est intégré au budget de l’État par l’intermédiaire du compte d’affectation spéciale (CAS) « Transition énergétique ». Ce compte est financé, depuis le 1er février 2017, par une partie des recettes des taxes intérieures de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) et le charbon (TICC).
On peut dire que j'ai tort en parlant de financement des ENR par le "consommateur", mais cette bascule du financement d'une taxe vers une autre ne change pas grand chose, si ce n'est que je devrais parler de "citoyen".


Dans le même document, les montants en jeu :
evolution.jpg
Graphique : prévision d’évolution des charges de soutien aux énergies renouvelables en métropole continentale à horizon 5 ans.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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#58 Message par Diego1111 » samedi 9 octobre 2021 à 15:14

Nous sommes d'accord. Je te remercie pour ces rectifications.
Je m'interroge sur moi et, dans une moindre mesure, sur huit milliards d'autres êtres humains.

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Re: [Index] Énergie : Pour parler d'énergie...

#59 Message par Tugdual » mardi 19 octobre 2021 à 23:00

« Visite du chantier du plus gros tokamak du monde », par Monsieur Bidouille :

Spoiler : ▮▶ : 
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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lepton
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Re: [Index] Énergie : Pour parler d'énergie...

#60 Message par lepton » mercredi 20 octobre 2021 à 8:52

J'espère qu'il mettra en ligne d'autres vidéos à partir de ce qu'il a filmé.
Ce doit être passionnant de travailler là-bas...
Diagnostiqué. CRA, 2016.

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