Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (début).
Bonjour,
Diagnostiquée très tardivement il y a quelques années, je vis une sorte d'errance quant à la façon de gérer cela notamment en amitié, avec les (quelques) nouvelles personnes que je rencontre.
J'ai exercé un métier, ai eu un couple, construit une famille. Tout cela a eu un prix (fort) que je pense ne pas avoir besoin de détailler ici.
Après une remise en question de fond en comble de ma vie suite à mon diagnostic, j'ai retrouvé un bel équilibre.
Cependant, je ressens un manque de relations extérieures à mon cercle familial. Depuis mon diag, je vis un entre-deux vraiment inconfortable surtout concernant les relations amicales. J'ai eu moins de difficultés en amour.
Lorsque j'ai eu mon diagnostic, j'ai eu la naïveté de le dire spontanément aux "amis" que je connaissais. Quelques années après, je n'ai de relations de loin en loin qu'avec 3 d'entre eux. Toutes les autres ont fini par se terminer après que je me suis heurtée au déni, à la peur, aux attaques déloyales lorsque je pointais certaines vérités dérangeantes dans la relation (on se chargeait me rappeler les "déficiences" liées à mon TSA pour discréditer mes propos) etc. . .
J'ai aussi été confrontée à des personnes qui présentaient un tableau clinique de TSA. J'avais d'ailleurs souvent une connexion particulière (mais pas forcément de qualité) avec elles. Malgré moi, je leur ai fait l'effet d'un miroir tendu, ça les a tellement terrorisées qu'elles ont pris la fuite.
Aujourd'hui, je ne sais plus que faire. A force de compenser durant des décennies,je n'arrive plus à me situer vraiment, ne me sentant à l'aise ni avec la communauté NT ni celle des personnes avec TSA, pour des raisons très différentes dans les deux cas. Je me sens vraiment entre deux mondes.
J'ai fini par comprendre que plus qu'une question de NT ou pas NT, c'était la personnalité, l'histoire de chacun(e), une alchimie imprévisible et irrationnelle entre deux êtres qui permettaient ce déclic amical (ou pas). Comme en amour sans doute d'ailleurs.
En ce qui me concerne, c'est un évènement plus que rare bien que je me sois donné les moyens à plusieurs reprises de trouver une ou quelques "pépites" allant jusqu'à brasser des centaines de personnes au travers d'évènements divers. Etant une personnalité extrovertie, je donne très bien le change sur une période donnée, le gens me trouvent même incroyablement "sociable" (ce qui se passe quand le rideau tombe est une autre histoire).
Je suis en quête de personnes sensibles, bienveillantes, avec une capacité de réflexion et d'introspection poussées, un parler franc mais non brutal, du coeur et de la loyauté. Force est de constater que cela ne court pas les rues.
Aujourd'hui, je ne sais plus quelle attitude adopter.
Il y a quelques mois, j'ai rencontré une personne que j'apprécie beaucoup, c'est la première fois que je rencontre quelqu'un avec qui j'ai autant de similitudes de caractère et de tempérament, c'est vraiment très troublant.Nos échanges et surtout la façon dont nous nous traitons mutuellement sont d'une qualité inédite. Si c'était un homme, j'en serais certainement tombée amoureuse
.
Il est très probable qu'elle ait un TSA aussi au vu de ce que j'ai pu observer mais ne parlons même pas d'effleurer le sujet la concernant.
Après des mois, moult précautions pour lui parler de mon cas, j'ai fini par le lui dire. Je savais que je prenais le risque que son inconscient fasse des liens à son sujet au vu de toutes nos similarités. Son départ ce jour-là avait tout d'une fuite et ça m'a fait mal. Pour la première fois, elle n'a pas proposé qu'on se revoit.
J'ai eu un vrai coup de coeur pour elle mais je m'en remettrai si on ne se voit plus, j'ai vécu la situation tant de fois ! Le problème à mes yeux n'est pas là.
C'est surtout le fait de percevoir cet effroi chez plusieurs personnes quand je le parle de mon TSA surtout celles qui seraient susceptibles d'en avoir un. Quelles que soient leurs raisons, je vis un rejet, perçois de façon aiguë à quel point le handicap fait peur et je me demande ce que sera mon avenir, à même pas 50 ans. J'ai une famille qui m'aime, je ne manque de rien mais j'aimerais pouvoir rencontrer d'autres personnes avec lesquelles partager, qui m'acceptent comme je suis.Je refuse de cacher mon TSA et suis prête à en payer le prix. Mais c'est difficile.
Je vous remercie de m'avoir lue.