Bonhommisation et débonhommisation ...

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manu
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Bonhommisation et débonhommisation ...

#1 Message par manu » lundi 5 juillet 2010 à 11:14

Voici une petite histoire qui m'a particulièrement touché.
Un soit disant pédagogue, haut placé dans l'éducation nationale française, explique dans une émission de radio pourquoi il faut dire aux enfants le vraie et pas les laisser penser par eux même en citant une expérience menée par une institutrice de ce1 si mes souvenir sont exact.

l'expérience consiste a gonfler un ballon de baudruche, de le poser sur le radiateur pour constater qu'il gonfle, puis de le sortir au frais dehors pour constater qu'il dégonfle, puis de demander aux enfants une explication pour voir s'il peuvent comprendre.
L'instit' fait cette expérience et demande aux enfants ce qu'il en pense, et on obtiens des réponse du genre :
_"ben c'est dedans ils ont chaud peut être, alors ils prennent de la place (expliqué en étirant les bras), et quant ils ont froid il se replis (imagé encore avec le corp)".
Réponse de l'institutrice : non, c'est pas ça, c'est les molécules patati patata, et remarque ce celui qui cite cette histoire à la radio, comment voulez-vous qu'il aient pu savoir une chose pareil, c'est complètement ridicule, bien sur que c'est a nous de leur expliquer pour pas les laisser dans l'ignorance ...

... :|

Petite histoire perso en rapport :
A Jussieu j'ai eut un professeur de thermodynamique absolument géniale. Au lieux de nous faire faire du grattage de papier comme ces collègues a grand coup de calcul différentiel indigeste, il s'attachait surtout a nous faire comprendre les choses, a nous les faire ressentir. Ce qu'il disait lui ressemblais plus a ce que disaient les enfants...
L'exaspération étaient pourtant la même a l'échelle de la faculté qu'a celle de l'école primaire, et ses collègues exaspéré par ces méthodes et ces évaluations relatif a acquisition intellectuelle de cette compréhension ont font aligner ces résulta sur les leurs, 5 point de moins pour tout le monde sur la moyenne pour équilibrer. J'ai pas eut le module a cause de ça, je suis repasser dans les cours des autres, mais aujourd'hui je sais que tout ce que je comprend dans le domaine viens de lui, pas des autres.

... :?

Il y a des faussé de compréhension et curieusement un refus récurent de laisser comprendre (prendre pas soit même si on décompose le mot).
L'instit' n'a pas été capable de comprendre que oui a 7 ans les enfant avais ressentis la chose correctement, et plus grave un référant officiel utilisait l'anecdote pour expliquer qu'il ne fallais pas permettre aux enfant de comprendre pas eux-même.
Les enseignant de thermodynamique physique de jussieu n'ont pas été en mesure de comprendre que leur collègue enseignait cette même appréhension des choses, et ils ont fait en sorte que sont boulot extra-ordinaire n'ai aucune valeur.
C'est deux exemple sont malheureux car ceux qui sont en apprentissage sont les otage de l'incompréhension de ceux qui apprennent.

Ce faussé pour se comprendre mutuellement il est dans ce que j'appelle donc la bonhommisation.
La bonhommisation est pour moi le chemin par lequel passe l'esprit humain pour ressentir les choses, on pourrait parler d'anthropomorphisme, mais je trouve que la notion de forme gêne l'idée, alors je parle de bonhommiser.
Une fois la chose perçue, ressentie, on peut débonhommiser et enlever le ressentis projeté. La molécule ne s'étire pas quant elle a chaud, elle bouge plus, c'est entendu, mais en attendant ça a permis de percevoir quelque chose.

Ces deux étapes, et c'est là où je veux en venir, sont inhérente aussi au mécanisme de l'empathie. (point de vue perso ça vas de soit, mais que je crois valable et partageable).
Bonhommiser c'est "se mettre à la place de". C'est comme un organe intellectuelle qui aide a ressentir.
Débonhommiser c'est distinguer, aller plus loin en s'appuyant sur ce ressentis, en enlevant ce qui est en trop, ce qui viens purement de la bonhommisation.
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#2 Message par omega » lundi 5 juillet 2010 à 12:26

Exemples éloquents.
Pour en rester aux aspects éducatifs purs, c'est clair qu'en tant qu'élève, on est là pour ingurgiter, pas pour comprendre.

Qu'en est-il aujourd'hui, où il n'y a même plus de profs (et encore moins de "maîtres") ni d'élèves, mais des enseignants et des apprenants... :roll: (langage de singe... :? )

Comprendre, puis plus tard maîtriser, cela aurait pu être le chemin tout tracé de toute une vie. Celui qui permet d'aimer ce que l'on fait, puis un jour de le transmettre. Où cela existe-t-il encore?
Par rapport à ces singes interchangeables et sans âme que produisent l'école et le monde du travail.
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#3 Message par System Beta Two » lundi 5 juillet 2010 à 13:54

Oui, l'ingurgitation. Dans l'EN, ils en sont fans. J'ai demandé il y a quelques temps à un certain nombre de personnes si elles s'étaient intéressées à quelque chose qui ne les avaient pas passionnées à l'école. Bilan intéressant : un certain nombre se sont remises aux mathématiques et d'autres aux langues flexionnelles. Deux types d'enseignements qui foirent complètement à l'école.
Je me rappelle qu'en seconde j'ai eu un blocage en maths à cause des cosinus, sinus et autres. Nous avions un bouton sur la calculette qui se chargeait de nous calculer tout ça, et lorsque j'ai demandé par quel biais se calculait un cosinus, on m'a répondu que "c'est comme ça". Brillant.
Idem en latin et plus tard en allemand, on aborde les déclinaisons sans faire de parallèles avec notre langue maternelle. On m'a sans cesse parlé de datif sans avoir l'idée de dire que c'était un équivalent à notre "de X" ou "à X". Voilà, un datif c'est un COI, point barre.

Bref, j'ai remarqué que la frontière avec notre "réel", ce que l'on sait et que l'on peut rapprocher, n'est jamais traversée. Chaque chose est unique, n'est explicable que par rapport à elle-même.

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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#4 Message par manu » lundi 5 juillet 2010 à 14:24

Ben si, elle l'est par certains enseignant qui font en douce a leurs sauces, j'ai eut la chance d'avoir eut quelques bon échantillon de ceux là, mais ils sont a contre courant totales avec les obligations qu'ils ont.

Pour relier vos réponses à ma façon de le présenter je dirais que l'organe intellectuel qui consiste a appréhender par soit même (en se projetant dans une situation pour la comprendre puis ensuite la distinguer) est préempté par les mécanismes qui visent a appliquer un savoir hiérarchisé.

C'est un véritable rouleau compresseur qui interdit a toute différence de dépasser, et les mode d'appréhension a tendance autistiques font partie des premières victime de ce mécanisme qui n'enseigne que la capacité a exécuter, a ressasser, et a manipuler dans les règle des connaissances établies comme limites a ne pas dépasser.

Apprendre a aimer ce que l'on fait, puis un jour de le transmettre comme tu dis oméga, plus qu'un solution au problème des retraite c'est la seule solution viable. Sauf que transmettre, c'est transmettre ce lien avec ce qu'on fait, dans mes mots transmettre la capacité a bonhommiser. Pas faire accepter son propre savoir, mais prendre soin de la capacité a aller ressentir une chose.
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#5 Message par omega » lundi 5 juillet 2010 à 17:22

C'est quoi, les langues flexionnelles? :?:
manu a écrit :Ben si, elle l'est par certains enseignant qui font en douce a leurs sauces, j'ai eut la chance d'avoir eut quelques bon échantillon de ceux là, mais ils sont a contre courant totales avec les obligations qu'ils ont.
Oui, on en a tous connus quelques uns comme ça, non?
Deux super profs de chimie en prépa, qui m'ont passionnée avec la thermodynamique, la physique quantique.
Un prof de maths de la même trempe au collège, qui allait jusqu'à donner des cours "libres" entre midi et deux, pour refaire des cours comme il voulait, avec qui voulait venir. (et il y avait pas mal d'habitués!)
Ceux-là sont habités par leur vocation!
Pour relier vos réponses à ma façon de le présenter je dirais que l'organe intellectuel qui consiste a appréhender par soit même (en se projetant dans une situation pour la comprendre puis ensuite la distinguer) est préempté par les mécanismes qui visent a appliquer un savoir hiérarchisé.
Oui, "interdit" d'expérimenter, sentir.
On sort de l'école bardé de connaissances qu'on ne comprend pas.
Parce que c'est comme ça: d'abord on travaille pour apprendre, ensuite on travaille tout court. On n'est pas là pour aimer ce qu'on fait!
C'est un véritable rouleau compresseur qui interdit a toute différence de dépasser
Egalitarisme oblige.
Toi là-bas qui as des facilités, poses des questions que tes camarades ne comprennent pas, exiges de comprendre pour apprendre: pour qui te prends-tu? tu veux te la péter? te la jouer individualiste? tu méprises tes camarades? défies le système? tu veux faire ta forte tête, hein, c'est ça? Tais-toi d'abord... :P ;)

Comme tu dis, un rouleau compresseur, dressé à écraser tout ce qui a le tort de pousser trop haut ou sortir du rang.

Je hais l'égalitarisme, quand c'est de l'élagage démago et systématique.
Quand il pousse à la stérilisation et à la haine de l'excellence.
et les mode d'appréhension a tendance autistiques font partie des premières victime de ce mécanisme qui n'enseigne que la capacité a exécuter, a ressasser, et a manipuler dans les règle des connaissances établies comme limites a ne pas dépasser.
Que oui.
Répéter ce qu'on nous a appris.
Seulement, c'est difficile quand on a besoin de comprendre, et qu'on ne comprend pas ces limites à respecter.
Pas faire accepter son propre savoir, mais prendre soin de la capacité a aller ressentir une chose.
Oui. A l'opposé de la science sans conscience.
La connaissance se fait aimer, s'enrichit, se transmet... d'homme à homme.
C'est quelque chose d'"habité" que l'on reçoit, pas ce bourrage de crâne sans âme.

Egalitarisme toujours: on a supprimé ce lien, et "exposé" la connaissance à la portée de tous. C'est à dire que le plus grand nombre peut y accéder et la ressasser (et obtenir les diplômes qui vont avec), mais on n'a plus personne pour nous la faire comprendre.
Là, Rabelais peut se faire du souci...
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#6 Message par annemarie » lundi 5 juillet 2010 à 17:51

Pourquoi? :P

Alors là, Oméga, je comprends plus:

"Tant de choses dont on n'est pas maître, qu'on ne comprend pas, et qu'il suffit néanmoins d'admettre?"
"A mes yeux, les explications, logiques ou pas, ne servent à rien."
A propos des besoins ou désirs, ou je ne sais pas quoi d'autre dans le post émotions


"Seulement, c'est difficile quand on a besoin de comprendre, et qu'on ne comprend pas ces limites à respecter."

Dans celui-ci.

Pourquoi le besoin de comprendre une équation plus qu'un comportement?

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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#7 Message par omega » lundi 5 juillet 2010 à 18:28

Quand on est dans la mouise, on cherche une solution.
Et face à une équation, on cherche une solution.
Non? ;)

Dans l'action, les pourquoi sont inutiles.
Et dans la connaissance, ils ne remplacent pas la sensation & l'expérimentation.
Bref, c'est une question beaucoup moins importante que d'autres, à mes yeux.

Je comprendrais qu'on ne soit pas d'accord... :D
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#8 Message par annemarie » lundi 5 juillet 2010 à 18:43

omega a écrit :Dans l'action, les pourquoi sont inutiles.
Et dans la connaissance, ils ne remplacent pas la sensation & l'expérimentation.
Ben oui, mais non, c'est un problème de logique.
La sensation et l'expérimentation sont des réponses à des pourquoi, même s'ils ne sont pas formulés.
Quant à agir sans avoir de réponse à un pourquoi donné, c'est la meilleure façon de se vautrer. Si je pose un pourquoi, c'est par besoin, pas par désir :).

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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#9 Message par manu » lundi 5 juillet 2010 à 20:26

Hmm, j'allais poster autre chose mais je reviens la dessus avant en posant des balises pour essayer de vous suivre (désolé si ça rend les choses un peut lourdes).
En science cognitive il y a
1- les entrés, (sensation)
2- l'analyse/la mémorisation (questionnement, traitement par l'abstraction)
3- les sorties (action)
Ca doit causer a l'informaticienne, sauf que là on cause de deux mode de fonctionnement
1- entrée/sortie, en prise direct (sensation & l'expérimentation).
2- analyse/réflexion, boucle dans la boucle qui autorise la formulation.
Jusque là je plante le décore de ce dont vous parliez déjà si je me goure pas.

Dans un autre sujet oméga, celui des sphères, tu parlais pour dépasser la représentation des parois du fait de dépasser ses limites ... l (corrigez moi si je me trompe) :
_oméga: On nous interdit de poser des question a l'école alors qu'on demande que ça
_annemarie : whoo, tu viens d'écrire qu'il faut pas se poser de question dans le sujet sur les émotions, fraudais savoir.
_oméga : c'est la solution qui compte.
_annemarie : hé tu crois que je me casserais le cul a causer si on pouvait faire sans!
On tourne autour du pot, mais l'aire de rien le sujet trace les lignes du problème de l'enclenchement du processus d'abstraction s'il y a de l'émotionnel.

C'est assez géniale par ce que si on prend le sujet a l'envers, ça explique le fonctionnement autistique, c'est la déconnexion du circuit d'abstraction s'il y a des interférences.
Ce fonctionnement reste efficace comme le rappelle oméga, et logique comme le rappelle annemarie.
Mais loin d'être arrêtable ce circuit a besoin de grain a moudre, d'où les questionnements scolaires et la curiosité, les intérêt particuliers ...


je laisse en petit ma réponse préalable, par ce que c'est de moindre importance mais je voulais relever quant même :
omega a écrit :
C'est un véritable rouleau compresseur qui interdit a toute différence de dépasser

Egalitarisme oblige.
Toi là-bas qui as des facilités, poses des questions que tes camarades ne comprennent pas, exiges de comprendre pour apprendre: pour qui te prends-tu? tu veux te la péter? te la jouer individualiste? tu méprises tes camarades? défies le système? tu veux faire ta forte tête, hein, c'est ça? Tais-toi d'abord... :P ;)

Pas seulement dans ce sens là. Ca marche aussi avec le cancre au fond de la classe qui ne suis pas ce qui est dit et qui regarde les oiseaux par la fenêtre, et a qui n'est même pas capable de rappeler de quoi on parle par ce qu'il écoutais le chant de ce même oiseau, ou le chant moins mélodique du professeur mais sans prêter attention aux mots.
Ca marche dans plein d'autres situation encore. C'est ça qu'est bien avec la différence, c'est qu'il y en a plein de sorte.

L'égalitarisme je ne vois pas dans quel sens tu l'entend.
Pour moi la notion d'égalité au sens politique c'est pas rendre tout le monde pareil, mais avoir les même devoir envers chacun, pas incompatible avec chacun dans le respect et la valorisation de leurs différence.
Au fond je trouve que l'élitisme est la cause de ce problème, car qui dit élitisme dis choix d'un seul sommet, et pour moi l'égalitarisme au sens ou je l'entend ça irait plutôt dans le sens d'une solution...
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#10 Message par omega » mardi 6 juillet 2010 à 11:29

manu a écrit :En science cognitive il y a
1- les entrés, (sensation)
2- l'analyse/la mémorisation (questionnement, traitement par l'abstraction)
3- les sorties (action)
Ca doit causer a l'informaticienne
Yes. ;)
Forcément, c'est le même principe qu'un programme: données à traiter -> programme -> données traitées
sauf que là on cause de deux mode de fonctionnement
1- entrée/sortie, en prise direct (sensation & l'expérimentation).
2- analyse/réflexion, boucle dans la boucle qui autorise la formulation.
Jusque là je plante le décore de ce dont vous parliez déjà si je me goure pas.
Là je comprends moins.
Pourquoi deux modes de fonctionnement?
C'est assez géniale par ce que si on prend le sujet a l'envers, ça explique le fonctionnement autistique, c'est la déconnexion du circuit d'abstraction s'il y a des interférences.
Chez moi, j'ai pas dû trouver la prise pour le rebrancher. :lol:
Mais loin d'être arrêtable ce circuit a besoin de grain a moudre, d'où les questionnements scolaires et la curiosité, les intérêt particuliers ...
J'en sais quelque chose, le mois dernier j'ai (re)fait un chouette burn-out par ... manque de stimulation. :?
Pas seulement dans ce sens là. Ca marche aussi avec le cancre au fond de la classe
Oui, chaque système a forcément son % de "déchets" et son % de "gâchis".
Il a beau ratisser large, il ne peut englober tout le monde, il en sacrifie certains, et en laisse d'autres de côté.

Je ne trouve pas que l'enseignement actuel soit si mauvais, dans la mesure où il prépare bien au monde actuel. :roll: Il fabrique (plutôt bien) les hommes dont le système a besoin pour survivre.
Pour moi la notion d'égalité au sens politique c'est pas rendre tout le monde pareil, mais avoir les même devoir envers chacun, pas incompatible avec chacun dans le respect et la valorisation de leurs différence.
J'aime beaucoup ta définition (surtout parce que tu parles des mêmes devoirs, et non seulement des mêmes droits).

Ce que j'entends par égalitarisme, du moins celui que je n'aime pas, c'est l'assimilation de tout le monde au même niveau et de la même façon. Et par là même, la négation de la différence (=tu es comme les autres, point barre) le rejet ou l'élagage de tout ce qui ne s'y prête pas.
Celui-là, j'en ai les pires souvenirs dès la maternelle... bref on y est confronté très tôt. Moins maintenant, je trouve.
Au fond je trouve que l'élitisme est la cause de ce problème, car qui dit élitisme dis choix d'un seul sommet, et pour moi l'égalitarisme au sens ou je l'entend ça irait plutôt dans le sens d'une solution...
L'élitisme n'est que l'extrême opposé.
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#11 Message par manu » mardi 6 juillet 2010 à 14:02

omega a écrit :Là je comprends moins.
Pourquoi deux modes de fonctionnement?
avec tes mots celui de la sensation & l'expérimentation, il y a un traitement mais sur le mode instinctif, non analysé, c'est le niveau de l'action.
Et celui abstrait de la connaissance, une analyse de ce qui se passe, c'est le niveau des pourquoi.
omega a écrit :Chez moi, j'ai pas dû trouver la prise pour le rebrancher. :lol:
C'est un peut l'isée, encore que le rebranchement il se fait comme tout le monde sur la curiosité, c'est le coup des pourquoi sans réponse dans la classe (tu parlais peut être pas de toi, mais je suppose que ca doit pas mal correspondre de toute façon), et alors justement:
omega a écrit :J'en sais quelque chose, le mois dernier j'ai (re)fait un chouette burn-out par ... manque de stimulation. :?
J'ai eut une idée cette nuit je crois, une idée trop évidente pour avoir été pensée plus tôt, que l'esprit qui tourne en boucle c'est justement par ce qu'il ne peut pas se poser. Je m'explique. La logique naturel est de malaxer les problèmes émotionnel pour dépasser une situation stressante, mais si on ne peut pas l'analyser, par ce que ça fonctionne pas, le moulin s'enclencha mais il n'y a pas de grain a moudre et là ... je suppose que c'est ce t'appelle burn-out. :?: (J'ai faillit poser la question et j'ai essayé de répondre.)
omega a écrit :Ce que j'entends par égalitarisme, du moins celui que je n'aime pas, c'est l'assimilation de tout le monde au même niveau et de la même façon. Et par là même, la négation de la différence (=tu es comme les autres, point barre) le rejet ou l'élagage de tout ce qui ne s'y prête pas.
Celui-là, j'en ai les pires souvenirs dès la maternelle... bref on y est confronté très tôt. Moins maintenant, je trouve.
Le mécanisme de ça, de ce broyage de la diversité, il est induit par le mode d'apprentissage, ce qui j'explique au début, qui vise a faire de l'autre un autre soi-même.
C'est lié a tout ce qu'on a dis sur l'empathie et autre.
omega a écrit :L'élitisme n'est que l'extrême opposé.
Néfaste, mais pas plus que l'égalitarisme extrême.
Pour moi c'est extrêmement la même chose surtout, du dogme social qui dans un cas comme dans l'autre repose sur l'acceptation d'un classement valable entre être humains.
L'utiliser en pyramide ou a plat c'est toujours valider indirectement ce toxique intellectuel.
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#12 Message par omega » mardi 6 juillet 2010 à 14:35

manu a écrit :avec tes mots celui de la sensation & l'expérimentation, il y a un traitement mais sur le mode instinctif, non analysé, c'est le niveau de l'action.
Et celui abstrait de la connaissance, une analyse de ce qui se passe, c'est le niveau des pourquoi.
Ok, c'est plus clair maintenant.
Oui peut-être.
Je me situe plus dans l'action que dans la réflexion, ou du moins je ne réfléchis qu'avant d'agir.
La réflexion purement détachée de tout, là oui, on est dans le domaine de la spéculation, de l'abstraction, et ce n'est pas mon truc.
Pour moi, la réflexion sert à analyser comment marchent les choses, bref à en dégager le mode de fonctionnement au-delà du constat de ce qu'elles sont. Pourquoi elles sont comme ça, je t'avouerai que cela ne me sert strictement à rien, c'est une démarche purement rétrograde dans ma vision des choses.
J'ai développé des facilités pour voir comment fonctionnent les choses (dans l'optique de s'en sortir, de tirer parti de tout & de toujours trouver des solutions), au détriment certainement de la compréhension du pourquoi (résultat de faits passés et définitifs, à mes yeux).
Pour d'autres personnes, c'est l'inverse. Lorsqu'il leur faut s'en sortir dans la vie, je les trouve bien handicapées :oops: elles absorbent trop ce qu'elles vivent et manquent de tonicité en général. Réciproquement, elles doivent trouver les gens comme moi bourrins et manquant totalement de réflexion. :D

Chez les philosophes aussi, tu en trouves des deux types: les contemplatifs et les marcheurs. :) Ceux qui ne réfléchissent que dans l'abstraction intellectuelle, et les autres, dans le mouvement bien concret.

Le SA dans tout ça... est-ce que cette dilection pour le ras des pâquerettes vient de là ou pas?
je suppose que c'est ce t'appelle burn-out. :?:
Un burn-out c'est ce qu'il y a au-delà de l'épuisement, quand on passe outre toutes les "alertes rouges" trop longtemps et que le corps & le moral n'en peuvent plus de trinquer. Epuisement, palpitant qui déconne, tout un tas de dysfonctionnements liés au stress, dépression...
Ca me le fait rien qu'en tournant "à vide", dans un environnement un peu trop planplan et pas assez "violent" à mon goût. ;)
(j'aurais ptêt dû m'engager dans les commandos plutôt que dans la fonction publique... Image )
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#13 Message par manu » mardi 6 juillet 2010 à 16:59

omega a écrit :Pour moi, la réflexion sert à analyser comment marchent les choses, bref à en dégager le mode de fonctionnement au-delà du constat de ce qu'elles sont. Pourquoi elles sont comme ça, je t'avouerai que cela ne me sert strictement à rien, c'est une démarche purement rétrograde dans ma vision des choses.
Pourquoi elle sont comme ça ca sert a analyser comment marchent les choses.
C'est le cerveau humain (le gauche d'ailleurs a priori) qui fonctionne comme ça. il se souvient que dans le passé une graine a poussé donc il vas planter.
Les cause c'est le fonctionnement, je sais pas a quoi tu pense en particulier quant t'écris ça, mais en générale ça ne me parais pas tenir debout. (c'est le même contradiction de celle que relevais annemarie plus haut)
omega a écrit :Chez les philosophes aussi, tu en trouves des deux types: les contemplatifs et les marcheurs. :) Ceux qui ne réfléchissent que dans l'abstraction intellectuelle, et les autres, dans le mouvement bien concret.
Oui.
Contempler ça sert a éviter de marcher pour rien, a savoir quel est le mécanisme que l'on enclenche en marchant.
Ne faire que contempler ou que marcher, dans les deux cas, c'est fuir quelque chose.
omega a écrit :Le SA dans tout ça... est-ce que cette dilection pour le ras des pâquerettes vient de là ou pas?
Justement, je pense pas que c'est le gout du ras des pâquerettes, mais l'impossibilité de passer en mode analytique pour certaines choses.
Relativement a certaines choses l'analyse n'est pas efficace, ou trop incertaine, alors au lieu de s'y noyer, de s'embourber des problèmes insoluble on fonctionne en prise directe.
A coté de ça, on cravache pour avoir la capacité d'analyser efficacement, mais loin de ce qui fait interférence.
Je reste a l'affirmatif par ce que c'est trop compliqué comme sujet pour en plus foutre du conditionnel là dedans, mais c'est juste un hypothèse que je soumet, en y croyant assez quant même.
(D'ailleurs on dirait qu'il y a du dilemme dans la délections. Oui c'est bas, mais c'est beau! :P )[édit : j'ai écrit ça avant de savoir que le mot dilection existe, avec une racine latine qui veut dire chérir; et avant de réfléchir au fait que ce délecter ça donne délectation et pas délections. Comme quoi, quant on veut lire un truc, des fois, on a même pas besoin que ce soit écrit! :roll: ]
omega a écrit :Ca me le fait rien qu'en tournant "à vide", dans un environnement un peu trop planplan et pas assez "violent" à mon goût. ;)
Là aussi ça colle, pour le burn-out, et la violence des situations qui prémunissent contre ça représentent assez bien l'ampleur de l'interférence. (c'est toujours la même hypothèse)


Enfin, et pour relier avec plein d'autres files, ça pourrait aussi bien aller a la suite du sujet médecine et autisme, celui sur les émotions, voir celui du courrier de luna et de sa réponse sur les reflets, je crois qu'on se construit sur un retour d'image.
On a besoin d'un autre qui renvoie son état pour le dépasser, pour passer du mode "en prise", sensation & l'expérimentation, au mode analytique, traitement de la situation.
Jonquille parlais du problème de ne pas voir sa souffrance exprimé dans les mots (ça fait trois fois que je le cite, mais c'est énorme, rare de clairvoyance et de sincérité, et centrale dans tout ce dont on parle). C'est une souffrance d'absence de retour d'image, une nécessité de réflexion se son état pour le savoir reconnu, et pourvoir le dépasser.
Cette souffrance de l'absence de retour qui permet de se voir est je pense un état dans lequel les autistes restent piégés.
Il y a un problème de retour, de réflexion, que je trouve exprimé aussi clairement quant luna dit : « En fait, je me rend compte que je veux faire co-exister 2 mondes sur un même plan, comme si les reflets étaient la vision de mon monde et que l'objet du réel était celui du monde neurothypique. Ils peuvent être beaux indépendement de l'autre (bien que je sois aspirée par le monde des reflets) mais encore plus magnifique si les deux se rencontrent. ».
Pour moi c'est la même chose exprimé "en prise", dans le mode concret, fulgurant même de précision.

(désolé jonquille et luna de vous citer dans un autre sujet, mais je ne voyais pas bien de solution de réunir tout ça autrement. De toute façon c'est le même forum et je serais curieux d'avoir aussi vos réponse la dessus si le cœur vous en dis)
Modifié en dernier par manu le mardi 6 juillet 2010 à 17:35, modifié 2 fois.
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#14 Message par omega » mardi 6 juillet 2010 à 17:31

Incompréhension insoluble.
On ne voit pas les choses de la même façon. ;)

Ce qui te semble contradictoire est tout à fait cohérent pour moi, et sans doute réciproquement.
manu a écrit :il se souvient que dans le passé une graine a poussé donc il vas planter.
Ca c'est de l'expérience et de l'anticipation.
Savoir pourquoi les graines germent est une occupation de scientifique ou de philosophe? :P Le paysan, lui, s'en fout.
Contempler ça sert a éviter de marcher pour rien, a savoir quel est le mécanisme que l'on enclenche en marchant.
Ne faire que contempler ou que marcher, dans les deux cas, c'est fuir quelque chose.
D'accord avec toi.
Marcher pour rien... ça dépend ce qu'on appelle "rien", c'est rare. On ne se retrouve pas toujours là où on pensait, c'est autre chose. :D
En marchant, j'ai la sensation d'avancer à la fois physiquement et dans mes réflexions. L'énergie des jambes profite à la tête et réciproquement.
En restant sans bouger, on découvre à l'opposé le loisir de "s'oublier" et se dissoudre, cela ouvre à d'autres réflexions aussi.

Tiens, t'avais pas dit quelque part qu'on avait besoin de nos deux jambes pour marcher? ;)
Cette souffrance de l'absence de retour qui permet de se voir est je pense un état dans lequel les autistes restent piégés.
Intéressant.
Souffrir du manque de réciprocité, c'est quand même un comble pour des zozos enfermés dans leur monde. :roll:
Je sens que ton idée va me faire gamberger un moment.
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Re: Bonhommisation et débonhommisation ...

#15 Message par manu » mardi 6 juillet 2010 à 17:54

omega a écrit :Savoir pourquoi les graines germent est une occupation de scientifique ou de philosophe? :P Le paysan, lui, s'en fout.
Par ce qu'il y a de l'eau, par ce que c'est la saison, par ce qu'elle n'a pas été mangé par les oiseaux ... non il s'en fout pas le paysan et c'est dans la contemplation qu'il découvre des détails important pour la prochaine récolte. Je te laisse la barrière entre ça et la science ou la philo, par ce que moi je ne voit vraiment pas a quel niveau l'ériger.
omega a écrit :Souffrir du manque de réciprocité, c'est quand même un comble pour des zozos enfermés dans leur monde. :roll:
qui a dit que c'était un choix?
Au contraire, c'est la nature même des barreau!
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