#157
Message
par Clem' » dimanche 10 mai 2020 à 11:19
Bonjour!
Ha, ce fil date beaucoup… mais les questions soulevées, et les réponses données, c'est toujours d'actualité!
Plus de six ans ans ont passé. Où en est Darkangel?
De tout ce que j'ai lu, je retiens cet essentiel: oui ça demande énormément de temps et d'investissement pour s'approcher amoureusement d'un Aspie (dans toutes les définitions et les acceptions usuelles du mot "amour"…), ou de quiconque en présente les particularités sans qu'on ait forcément de diagnostic sous la main.
C'est mon cas: neurotypique, je rame depuis quelques mois avec un garçon croisé sur un site de rencontre, et qui présente énormément de traits de caractère "aspie"... un hacker "white hat", aux approches en montagnes russes (je compare son comportement en virtuel à une comète de Halley qui passe au ras de la Terre, puis file très loin sur son orbite).
On a flashé et désiré la rencontre autant l'un que l'autre, ses approches se ciblent autant sur les valeurs fortes que nous avons en commun, que sur un lancer de projectiles "sexuels" dont il ne voyait pas l'incongruité.
Ma stupéfaction de voir à quel point il pouvait switcher d'un extrême à l'autre, je ne vous raconte pas… on en a "parlé", débroussaillé quelques pelotes… mais ses mises à distance me donnent à penser qu'il a besoin que ce soit lui qui demande la rencontre, quand il se sent en sécurité: à chaque fois que j'en parlais, un prétexte ou un autre était évoqué. Ou alors, silence pesant.
Je dois avouer que moi aussi j'ai mis des freins successifs, pour des raisons liées à une opération qui demande ensuite rééducation, et une formation continue très prenante.
Tout ça sur un peu plus de 3 mois.
Puis quand il aurait été possible que cela se fasse, voilà que le coronavirus s'en mêle.
Bref, tout ce temps (bientôt 5 mois) m'a donné de quoi moudre du grain, digérer ma colère et à un moment donné poser une mesure d'éloignement de 6 semaines; et ne pas me décourager de le relancer pour comprendre son fonctionnement - qu'il m'a expliqué. Et comprendre que pour l'approcher, je devais venir sur son terrain de dadas, MAIS là et seulement là où ce terrain se recoupe avec le mien.
Pas question en effet de faire la fille qui adopte les intérêts du gars qu'elle calcule, et s'oublie dans l'histoire, j'ai une vie riche et pleine, heureusement. Et des projets ultra-importants à suivre et développer, donc je m'occupe de moi, d'abord. C'est indispensable, pour repérer mes attentes inconscientes, pour ne pas le traiter d'enfoiré affectif, me charger et recharger les batteries pour disposer de l'élan nécessaire à poser des jalons de retrouvailles.
En effet, comment être bien avec quelqu'un si on n'est pas déjà bien tout seul? Histoire de replacer la rencontre dans la perspective de l'envie, et non pas du besoin, à combler.
Je m'attache à lui dire les choses clairement, factuellement; il apprécie ma franchise, qu'il trouve inestimable.
Ce qui l'a fait flasher, ce sont mes compétences sociales et de communication. Ce qui lui manque, de son propre aveu.
Au passage je remarque que l'effort continu pour se comprendre ne relève pas que des rencontres de cet acabit - avec n'importe qui, c'est le cas - mais s'il est donné de pouvoir faire cette démarche d'introspection de ses propres compétences d'approche d'autrui en la compagnie d'un Aspie, alors on dispose d'un sacré bagage pour approcher ses congénères, en général.
Diagnostic : HP neurotypique
Carpe Diem!