Forum Asperansa

Je persiste sans animosité, mais pour les adultes, un diagnostic TSA est un peu tard (tardif).
Car d'une part, on a appris à vivre avec, et qu'ensuite la plasticité neuronale est limitée quand on est adulte.

On a développé des mécanismes de défense qu'aucune thérapie ne pourra changer, c'est gravé dans notre personnalité si j'ose dire.
On peut toujours apprendre, mais ce seront des techniques de compensations, pas d'adaptations ou de rééducation.

C'est une question d'acceptation. Adulte, on est Aspie, et on véhiculera jusqu'à la fin nos différences. Ce n'est pas pour autant un deuil. Il y a beaucoup de belles choses quand on est TSA.
Les intérêts dits restreints, certains en font des choses géniales, etc....

…on a appris à vivre avec…

NON, peut-être que tu arrives à vivre avec,
mais pour moi c'est un enfer constant, car même si je suis maintenant sorti de 30 ans de dépressions,
sans doute parce que je commence à peine (grâce à ce pré-diagnostic) à comprendre un tout petit peu ce qui m'est arrivé,
il y a encore énormément de questions restées sans réponses qui m'obsèdent.
Que puis-je faire dans mon état, et surtout quel est mon état.
J'ai été trop de temps entouré par des médecin, la famille (à part ma mère), l'environnement social,
qui ont passé leur temps à refuser d'écouter mes plaintes, et je retrouve ici sur ce forum
exactement les mêmes plaintes formulées avec exactement les même mots que j'utilise depuis mon enfance.
En fait, je n'ai jamais pu être ni m'intégrer, j'ai même été pour le dire clairement désintégré.
De plus, après presque une année d'introspection, je peux maintenant confirmer
toutes les conclusions qui avaient été faîtes dans le compte rendu
fait par la psychologue, même celles que j'avais trouvé très étranges.
Tout ce qu'elle a écrit dans son compte rendu me permet d'expliquer logiquement
beaucoup de choses qui me sont arrivées dans ma vie.
Mais il reste encore beaucoup à faire, et seul, ça me sera logiquement, objectivement, impossible.
Alors non, ça ne servira pas à rien, non je ne suis pas du tout inséré,
et je continue même à être exclus (et même pire) de ma famille, et de tout le reste.
Heureusement que j'ai mes deux fils qui m'aident, mais ce n'est pas leur rôle,
et je n'ai pas envie de devenir un poids mort qu'ils devront traîner toute leur vie,
si je ne sais même pas ce que je suis et ce que je peux faire
et ce que je ne devrais même pas essayer de faire car j'en serai toujours incapable,
comme par exemple en ce qui concerne cette carence en théorie de l'esprit.
Il est vital pour moi de savoir où je vais, mais surtout dans quel état est le bateau dans lequel j'y vais.

Ne vois surtout aucune violence envers toi
c'est simplement que je ne sais pas trop l'expliquer d'une autre façon,
d'habitude, après avoir écrit un pavé de ce genre, je l'efface et je ne poste rien.

Bubu a écrit : ↑samedi 8 décembre 2018 à 15:25 Je persiste sans animosité, mais pour les adultes, un diagnostic TSA est un peu tard (tardif).
Car d'une part, on a appris à vivre avec, et qu'ensuite la plasticité neuronale est limitée quand on est adulte.

On a développé des mécanismes de défense qu'aucune thérapie ne pourra changer, c'est gravé dans notre personnalité si j'ose dire.
On peut toujours apprendre, mais ce seront des techniques de compensations, pas d'adaptations ou de rééducation.

C'est une question d'acceptation. Adulte, on est Aspie, et on véhiculera jusqu'à la fin nos différences. Ce n'est pas pour autant un deuil. Il y a beaucoup de belles choses quand on est TSA.
Les intérêts dits restreints, certains en font des choses géniales, etc....

Je ne peux pas me ranger à ton avis. Je vois ce que tu veux dire et pourtant à 40 ans, moi j'éprouve le besoin d'être diagnostiquée.
C'est peut-être un leurre, je vois ça juste comme une étape de plus.
Je ne chercherai pas à me changer ni à changer les autres, simplement à finir de m'accepter.
Et même si je vis seulement pendant un jour ou une semaine après un éventuel diagnostic positif, hé bien je serais heureuse d'avoir enfin pu faire confirmer mon mal être et mes questionnements. Et rien que ça, c'est énorme.
Je crois que chacun a son chemin, ce qui compte c'est d'être bien au clair sur sa démarche: pourquoi on a des doutes sur nous, pourquoi on veut un diagnostic etc. Histoire de ne pas baser toute sa vie là-dessus non plus.

Je ne chercherai pas à me changer ni à changer les autres, simplement à finir de m'accepter.
Et même si je vis seulement pendant un jour ou une semaine après un éventuel diagnostic positif, hé bien je serais heureuse d'avoir enfin pu faire confirmer mon mal être et mes questionnements. Et rien que ça, c'est énorme.
Je crois que chacun a son chemin, ce qui compte c'est d'être bien au clair sur sa démarche: pourquoi on a des doutes sur nous, pourquoi on veut un diagnostic etc. Histoire de ne pas baser toute sa vie là-dessus non plus.

ça pourrait être le préambule lorsque quelqu'un cherche à faire un diagnostic tellement c'est bien dit car c'est exactement ce que je pense.
J'insisterai surtout sur l'acceptation car le diagnostic permet de se dire que malgré tous les efforts effectués, chaque personnalité et différente et on ne pas être quelqu'un d'autre.

Bubu a écrit : ↑samedi 8 décembre 2018 à 15:25 un diagnostic TSA est un peu tard (tardif).
Car d'une part, on a appris à vivre avec

Perso, c'est grâce au diagnostic que j'ai accepté (avec du mal quand-même) de ne pas être normal.
Avant, je pensais que j'étais fou, que mes crises étaient des crises de folie. D'avoir pu mettre un nom sur ce que j'ai, de pouvoir en parler sur un forum fréquenté par des personnes qui vivent un peu les mêmes choses que moi, ça fait du bien.
Mais c'est un deuil quand-même. On apprend que ça ne se soigne pas, qu'il faudra vivre avec, que tous les efforts déployés auparavant pour avoir l'air normal sont vains, et que la TCC et les cours d'HS ne sont que des rustines. (même si les rustines fonctionnent...)

Bubu a écrit : ↑samedi 8 décembre 2018 à 15:25 Les intérêts dits restreints, certains en font des choses géniales, etc....

Exactement, j'en ai même fait mon métier !
Il faut quand-même reconnaître que les IR pourrissent la vie, même s'il font du bien. Mais là encore, le diagnostic même tardif permet d'accepter le truc. De savoir que ces comportement "anormaux" s'appellent des IR, et que ça fait partie du package, ça permet de les rendre normaux...


Après, pour les gens qui arrivent à l'âge adulte et qui on appris à vivre avec, il n'y a aucun intérêt à se faire diagnostiquer. S'il n'y a pas de souffrance, c'est tout le contraire, même. Ça risque de détruire tout un équilibre patiemment construit (consciemment ou pas) sur des années.
Puisqu'on est dans "juste pour gueuler", c'est rageant de voir des gens débarquer ici, genre "bonjour, je pense que mon copain / frère / chat / collègue est aspie, mais je ne sais pas comment lui dire". De quoi je me mêle ? Ça risque juste de foutre sa vie en l'air, s'il le vit bien...

Ouais... irait-on dire à une personne "Je pense que t'as le cancer" ?

Lesdits intérêts restreints, je les appelle plutôt intérêts spécifiques. Car ils sont loin d'être restreints, puisqu'on y élargit nos connaissances, qui, elles-mêmes, peuvent créer des liens motivationnels* vers d'autres domaines, de nouveaux intérêts spécifiques (surtout avec une pensée arborescente ).

* Pour ma part, je préfère parler de sources de motivation, locution plus large et que j'avais commencé à utiliser déjà avant de connaître le spectre autistique.

Bubu a écrit : ↑vendredi 7 décembre 2018 à 17:07 Il y a une chose qui me désole, c'est de voir l'engouement pour le diagnostic TSA.
Vous avez le diagnostic. Mais après ?

Je me permets de répondre à ton message Bubu car je fais partie de ces personnes pour qui faire un diagnostic et en informer une grande partie de l'entourage s'il s'avère positif est primordial. Je ne vais pas rentrer dans les détails des difficultés, que je pense beaucoup de monde ne connaît que trop bien ici, mais j'ai besoin d'avoir une réponse à une vie entière de mise à l'écart, rejet, et périodes dépressives. Effectivement, il sera trop tard, mais je ne peux pas passer le reste de ma vie sans réponse concrète, mon état psychologique ne me le permet pas. Que ce soit un TSA ou autre chose, il me faut une réponse pour avoir une prise en charge psy adaptée. Au vu de ma situation je ne peux pas aller vers un CRA (aucune idée d'où je serai dans les années à venir), autant dire que casser toutes mes économies d'étudiante pour avoir un diag en libéral ne m'enchante pas, je ne fais pas ça par "engouement".

Pour ce qui est de le dire aux autres, j'ai encore très souvent des soucis, les gens qui viennent chez nous pensent que je ne suis pas aimable, que je les déteste, quand j'arrivais à avoir des boulots, je me suis à chaque faite insulter ou réprimander par la hiérarchie, quotidiennement. Il ne se passe pas une interaction sociale sans qu'on me trouve soit bizarre, soit froide. J'en ai un peu marre de passer soit pour une imbécile, soit pour une c*nnasse. Je pense du coup que le dire au plus grand nombre si je suis diagnostiquée (sans pour autant me l'écrire sur le front) sera nécessaire tout simplement pour pouvoir interagir mieux avec les autres, juste dire à l'employeur ou à une connaissance que je suis certaine de recroiser "au fait, je suis autiste, des fois je réagis comme ça, je ne fais pas exprès", mais c'est peut-être utopique.

Je n’espère pas créer de polémique. Je parle de mon ressenti après le diagnostic.
Au début : "Ah, c'était donc ça depuis toujours !"
Mais juste après, j'ai ressenti un grand vide. "Et maintenant que fais-je ?"

Désolé d'avoir été trop abrupt.

Je suis d’accord avec Lepton, pour la compréhension de soi et l’acceptation.
Mais je suis aussi d’accord avec Bubu, « que fais-je maintenant ? ». Surtout qu’adulte le diagnostic ne sert surtout qu’à soi. Il est assez vain de s’imaginer qu’il donnera un sésame aux autres à la compréhension de ce que sont les autistes...

Je crois bien que sans diagnostic, même si ça n'apporte pas grand-chose de concret, là je serais soit en train de paniquer complètement ou alors je me serais déjà foutue en l'air. En dehors du fait que j'aurais constamment mal au bras. (Même s'il ne faut pas être autiste pour avoir des difficultés à écrire vite, la RQTH ça aide quand même pour demander des outils auxquels on n'a pas droit normalement.)

Aujourd'hui je suis allé à la poste pour envoyer un recommandé au procureur pour mon permis, n'ayant aucune idée de la démarche à suivre et perdu entre les papiers et la machine (c'est la première fois que j'en envoie un), je demande gentillement à la guichetière de m'aider, et cette mal-baisé en plus de ne pas m'aider m'a carrément envoyé balader ! (et pourtant pas débordé)

Putain d'être humain !

C'est bon j'arrête les gros mots ! De toute façon je n'avais qu'a regarder sur internet comment on faisait avant d'y aller.

Moé qui pensais aller au marché de la nativité strasbourgeoise... j'hésite astheure...

freeshost a écrit : ↑mercredi 12 décembre 2018 à 0:57 Moé qui pensais aller au marché de la nativité strasbourgeoise... j'hésite astheure...

Au contraire, il faut y aller et soutenir les Strasbourgeois.

Normalement ils ne recommencent pas deux fois au même endroit...