[Index Politique] Pour discuter de politique, c'est par ici !

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Tugdual
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Re: [Index Politique] Pour discuter de politique, c'est par ici !

#2296 Message par Tugdual » lundi 23 mai 2022 à 11:36

La confiance politique :
Extrait :
La défiance politique n’est pas nouvelle et, pourrait-on dire, reste associée à l’idée même de démocratie puisqu’un régime démocratique limite le mandat des élus dans le temps, divise les pouvoirs, place leur action sous le contrôle du juge au regard des règles de droit et notamment de la Constitution, met en place des mécanismes de contrôle des finances publiques (« Pas de taxation sans représentation » sera le mot d’ordre de la révolution américaine) et d’évaluation des politiques publiques. Cela étant, la défiance reste ainsi maîtrisée et ne porte pas sur les mécanismes de contrôle eux-mêmes.

Or la défiance politique contemporaine est différente en ce qu’elle s’associe fortement et à la défiance interpersonnelle (celle que l’on porte spontanément à autrui) et à la défiance envers la science et toutes les procédures rationnelles censées rendre compte de l’action publique comme les statistiques ou les rapports officiels. La crise de la Covid-19 a mis en évidence, par exemple, que la défiance envers la politique sanitaire du gouvernement n’était que le sous-produit d’une défiance générale à l’encontre des pouvoirs publics et que plus la parole experte et scientifique s’éloignait des milieux de la décision gouvernementale et plus la confiance augmentait.

[...]

En fait, une analyse comparative approfondie met au jour un phénomène commun à des pays aussi différents que l’Allemagne, la France, l’Italie et le Royaume-Uni. La confiance politique ne naît et ne dépend pas du fonctionnement du système démocratique mais bien de la cohésion sociale et de la reconnaissance du mérite qui servent de socle aux idéaux démocratiques.

Il existe une corrélation très forte entre ces deux dimensions et ce n’est pas un hasard si la démocratie est très majoritairement considérée comme étant en bonne santé dans les pays d’Europe du Nord où l’on retrouve également un niveau bien plus bas de conflits sociaux dans le milieu du travail comme une mobilité sociale plus grande qu’en France. Selon les analyses de l’OCDE, l’inertie sociale d’une génération à l’autre est bien plus basse au Danemark (12 %) ou en Suède (26 %) qu’en France (53 %).

Cependant, au-delà des questions de mobilité sociale se pose une question d’ordre moral. C’est bien le sentiment de ne pas voir son mérite reconnu qui constitue le ressort le plus puissant de la défiance politique, quelle que soit sa catégorie socioprofessionnelle, son niveau de diplôme, son âge, ses revenus. La France reste le pays où le sentiment d’injustice sociale voire de mépris ont les effets politiques les plus dévastateurs puisqu’il remet en cause non pas seulement les politiques publiques mais l’évaluation qui peut en être faite. Cette absence de reconnaissance sociale touche même les catégories supérieures (le quart des professions supérieures considèrent ainsi que la société les traite avec mépris), venant rendre les idéaux égalitaires républicains bien illusoires.

[...]

Une autre lecture de l’élection présidentielle de 2022 est donc d’y voir une lutte autour de la question méritocratique, développée sur le terrain libéral par le macronisme au nom d’une plus grande ouverture des vies professionnelles, réclamée également par les gauches recherchant un point d’équilibre entre l’égalité et l’équité, sans doute présente aussi dans les droites radicales qui se sont engouffrées sur le terrain du pouvoir d’achat mais aussi de l’invisibilité sociale.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Tugdual
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#2297 Message par Tugdual » vendredi 3 juin 2022 à 11:22

Présidentielle - quand d’autres modes de scrutin :
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

Barbibul
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#2298 Message par Barbibul » lundi 6 juin 2022 à 22:21

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lucius
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Re: [Index Politique] Pour discuter de politique, c'est par ici !

#2299 Message par lucius » mercredi 8 juin 2022 à 14:19

Proposer à une personne handicapée qui avait juste avant dit "je ne peux plus travailler" de reprendre une activité professionnelle, il y a un problème d'écoute. Je regrette que la première ministre dit à quelqu’un qu'elle peut travailler sans connaitre réellement sa situation (état de santé ou si elle n'avait pas tenté de retravailler).
C'est même un peu cavalier de la part d'une pupille de la Nation qui a bénéficié d'une bourse.

Elle n'a pas compris le "principe de la volonté de dignité" que demandent les handicapés face au problème de l'AAH.

J'ai l'impression que la déconjugalisation de l'AAH ne va pas se faire malgré que Emmanuel Macron après avoir tant de fois refusé, avait évoqué qu'il faut "bouger" dessus.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.

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#2300 Message par Tree » mercredi 8 juin 2022 à 17:42

Macron ment comme il respire.
Borne a été une enfant brillante et douée. Elle n'a pas eu de mal à trouver du boulot et à bien gagner sa vie malgré ses difficultés initiales.
Elle ne pige pas qu'une personne handicapée n'est pas forcément en capacité de travailler.
Et si elle l'est, il faut ensuite trouver un employeur qui accepte son handicap, qui accepte des aménagements etc.
Je ne sais pas dans quelle bulle technocratique ou dans quelle cellule de fichier Excel ces gens sont enfermés...
ça me gave et me donne envie de voter Mélenchon, pourtant je n'aime pas ses idées anti-flics et communautaristes.
Mais juste pour pousser une gueulante sociale.
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#2301 Message par lucius » mercredi 8 juin 2022 à 20:39

Tree a écrit : mercredi 8 juin 2022 à 17:42 Macron ment comme il respire.
Je ne le crois pas mais je pense qu'il s'en fiche. C'est sans doute un peu la faute des personnes atteintes d'un handicap, des TSA et des associations qui ont un problème à se mobiliser et se coordonner face aux politiques. On est assez invisible face à d'autres associations (d'autres causes) malgré la motivation. Résultat, on compte pour du beurre face à d'autres causes qui arrivent à mieux communiquer et faire du lobbying pour leur cause. Les élus et les candidats doivent penser que l'on ne votent pas (ni nos proches) donc ils nous zappent.
Même les anciens élus trouvent des jobs dans des associations et des organismes de ces causes. Mais je ne me souviens pas d'un ancien candidat, d'un ancien député ou ministre rejoindre une association dédiée au handicap.
Tree a écrit : mercredi 8 juin 2022 à 17:42 Borne a été une enfant brillante et douée. Elle n'a pas eu de mal à trouver du boulot et à bien gagner sa vie malgré ses difficultés initiales.
J'en connais qui étaient brillants et doués mais pas handicapés. Pourtant ils ont eu le plus de mal à trouver et conserver un emploi. L'un d'entre eux adore me faire des leçons.
Tree a écrit : mercredi 8 juin 2022 à 17:42 ça me gave et me donne envie de voter Mélenchon, pourtant je n'aime pas ses idées anti-flics et communautaristes.
Mais juste pour pousser une gueulante sociale.
Je comprends mais cela risque juste d'encourager ce type d'idées si il se voit conforter dans les résultats.

J'espère un jour que l'on aura un vrai dialogue intelligible et intelligent entre les différents partis au lieu de jouer sur le clivage.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.

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#2302 Message par seul » jeudi 9 juin 2022 à 7:19

Je suis surtout gêner d'avoir deux fois de suite avec le même président. Je me dis passer 10 ans de ma vie avec ce type comme président... c'est quand même long 10 ans ! C'est un tiers de ma vie. Je pense que si on avait changer de président ça n'aurait pas été mieux parce que je n'aime pas la politique mais au moins ça aurait apporter du changement.
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx

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Comte_Pseudonyme
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#2303 Message par Comte_Pseudonyme » jeudi 9 juin 2022 à 8:12

Tree a écrit : mercredi 8 juin 2022 à 17:42 ça me gave et me donne envie de voter Mélenchon, pourtant je n'aime pas ses idées anti-flics et communautaristes.
lucius a écrit : mercredi 8 juin 2022 à 20:39 Je comprends mais cela risque juste d'encourager ce type d'idées si il se voit conforter dans les résultats.
Anti-flic ? Communautariste ? Ah bon ? Vous pouvez me citer un passage où il parle de ça ? Parce qu'il se dit beaucoup de choses sur les plateaux (et dans les papiers) qui n'ont pas beaucoup de base dans la réalité, surtout avec l'hystérie ambiante de la période électorale.

(Sérieusement, quand vous voyez qui donne des leçons sur des propos qui n'ont pas étés tenus... Allez écouter les gens de la NUPES pour voir ce qu'ils pensent. Soyez pas d'accord avec eux si vous voulez, mais au moins, soyez pas d'accord avec ce qu'ils disent, pas avec les hommes de pailles montés par leurs oppositions...)
Spoiler : 
Et je n'en reviens toujours pas. C'est INCROYABLE pour moi, de voir la NUPES être qualifié d'extrême gauche. (Sérieusement... rappelez vous du sens des mots.) Mais ces gens savent-ils ce qu'était le programme commun, les ambitions de base et celles réalisées par les mobilisations populaires (grèves) lors du Front Populaire ? Sérieusement les gens. La NUPES est sobre comparée à Blum, Mitterrand, Marchais... -_-

Et puis, je reviens sur cette histoire d'anti-flic, parce que c'est celle qui me choque le plus. Sérieusement : c'est quoi cette histoire ? Citez bon sang, ne répétez pas ce que dit un éditorialiste entre la poire et le fromage !
Justice

Indépendance de la justice, séparation des pouvoirs, police de proximité… La Nupes mise sur une refondation de la police pour retrouver la confiance entre les citoyens et les forces de l’ordre. Dans le détail, les partis se sont accordés sur la hausse des moyens de la police judiciaire et le renforcement de la formation continue obligatoire des policiers. Dans son programme, l’union de la gauche vise également l’augmentation des moyens financiers et humains de la protection de l’enfance, la légalisation et l’encadrement de la vente et de la consommation de cannabis pour lutter contre l’addiction, ou encore la gratuité des procédures de divorce.
Vouloir une refonte de la police après toutes les violences policières, c'est être anti-flic ? Plus de formations, c'est être anti-flic ? Plus de police judiciaire pour les tribunaux ? Anti-flics ? Je ne comprend pas. :shock:
Vouloir une autre police ou un autre vivre ensemble, ce n'est pas forcément pire. Il y en a que ça fait chier, sur les plateaux, par contre, visiblement. Je suppose qu'ils n'ont pas renoncé à aller manifester par peur de l'éborgnement. :innocent:

seul a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 7:19 Je suis surtout gêner d'avoir deux fois de suite avec le même président. Je me dis passer 10 ans de ma vie avec ce type comme président... c'est quand même long 10 ans ! C'est un tiers de ma vie. Je pense que si on avait changer de président ça n'aurait pas été mieux parce que je n'aime pas la politique mais au moins ça aurait apporter du changement.
Le changement n'est pas nécessairement une bonne chose. Le réchauffement climatique est un formidable changement. Je pense qu'on pourrait s'en passer. De même, le récent changement des allocations chômages, je pense que beaucoup auraient aimer s'en passer.
Chômage, une réforme dévastatrice

Nommée première ministre le 16 mai dernier, Mme Élisabeth Borne avait sept mois plus tôt mis en place une réforme de l’assurance-chômage qui entraîne une baisse importante des allocations pour de nombreux demandeurs d’emploi. Présentées comme un moyen de lutter contre les contrats courts, les nouvelles règles pénalisent d’abord ceux qui les subissent, a fortiori s’ils ont connu une baisse d’activité.
Spoiler : Article du diplo : 
Ce matin de janvier, Mme Natissa Hebbir, 35 ans, mère célibataire de deux enfants résidant près de Cannes, s’attable avec une tasse de café, pour faire ses comptes. « Je me suis aperçue qu’il me manquait 700 euros pour passer le mois suivant, explique-t-elle. Moi qui n’avais jamais eu de problème d’argent ni d’emploi, je n’en revenais pas. » En l’espace de quelques semaines, la jeune femme est passée d’une vie confortable à des revenus la situant sous le seuil de pauvreté. Il lui est devenu impossible de faire face à toutes ses factures, avec un loyer de 800 euros et un crédit pour l’achat de sa voiture de 200 euros.

Mme Hebbir travaille comme extra dans l’événementiel, elle vient habituellement en renfort, mais la crise sanitaire l’a privée de missions durant de longues périodes. Sa vie quotidienne a basculé le 15 octobre dernier lors du nouveau calcul de ses droits à l’assurance-chômage : « On m’a annoncé 26 euros par jour. Cela fait en gros 750 euros par mois. Avant, quand je n’avais pas de travail, je pouvais toucher 2 400 euros par mois. Je savais qu’une réforme se préparait depuis un an, mais je ne m’attendais pas à cela. »

« Aujourd’hui, je m’estime précaire, j’ai honte de le dire, lâche-t-elle. J’emprunte de l’argent et je sais que ce n’est pas bien. Mon papa me fait des paniers-repas. Je réfléchis à vendre mon ordinateur, mon téléphone et certains jouets de mes enfants. Quand je vois ma fille pousser comme une plante verte, au lieu de m’en réjouir, je suis presque en panique. Je vais devoir lui acheter de nouveaux habits, mais je n’ai pas les fonds. » La jeune femme affirme tenter une reconversion dans la bureautique et scruter les annonces de Pôle emploi. « Mais il ne propose que des CDD [contrats à durée déterminée] ! », s’exclame-t-elle. Son allocation a fondu à cause du système d’indemnisation entré en vigueur le 1er octobre dernier. Le nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence pénalise ceux qui alternent périodes de travail et de chômage. Il prend désormais en compte les périodes interstitielles non travaillées lors du calcul de la moyenne des salaires perçus au cours des mois de référence retenus (vingt-quatre à trente-six mois, dans la plupart des cas avant la rupture du dernier contrat).

« J’ai effectué une nouvelle demande de droits en octobre dernier, explique Mme Anaïs P., pigiste pour la télévision et la presse écrite qui souhaite conserver l’anonymat. Je suis passée de 65 euros par jour, environ 2 000 euros par mois, à 14 euros par jour, ça fait moins que le RSA [revenu de solidarité active] : 565,34 euros par mois. » Âgée de 33 ans et résidant en Île-de-France, elle fait aussi partie des premiers salariés concernés par les changements de calcul du salaire de référence.
La logique comptable de l’exécutif

À Pôle emploi, un algorithme a remplacé la calculatrice des agents chargés de l’indemnisation. Celui-ci permet de réduire les allocations des salariés qui ont des périodes d’inactivité. Lors du calcul de nouveaux droits, la baisse d’une allocation peut aller jusqu’à 43 % (par rapport au calcul issu des anciennes règles) selon l’Unédic, l’organisme paritaire qui gère le système d’indemnisation des demandeurs d’emploi (1). Ce volet de la réforme remplit son objectif d’économies substantielles (2,3 milliards d’euros par an), mais au détriment de salariés parmi les plus vulnérables, les « permittents » qui alternent contrats courts et périodes de chômage.

« J’ai un exemple éloquent, avance Mme Valérie Colin, agente d’indemnisation Pôle emploi en Île-de-France, syndiquée Sud, rencontrée à Paris. Celui d’une avocate qui avait un taux de 56 euros par jour (1 736 euros sur un mois de trente et un jours). Avec la prise en compte d’une période d’inactivité de plusieurs mois, elle est tombée à 29 euros (1 073 euros par mois). Cela me fait mal au cœur, tous les jours les allocataires me demandent au téléphone : “Comment vais-je faire pour vivre, pour nourrir mes enfants ?” »

Le nouveau système de calcul pénalise également ceux qui commencent tout juste leur vie professionnelle : « Fin janvier, une collègue s’est retrouvée catastrophée face à une jeune femme de 19 ans en pleurs, témoigne M. Daniel Mémain, agent Pôle emploi en Occitanie, syndicaliste Sud. Elle venait d’apprendre qu’elle n’aurait que 600 euros par mois, après avoir travaillé plus d’une année continue. Le nouveau système de calcul a pris en compte un emploi d’été d’une semaine qu’elle avait effectué deux ans auparavant. Avec l’ancien mode de calcul, elle aurait touché deux fois plus d’allocations, environ 1 200 euros. Cette réforme impacte en premier lieu les jeunes, tous ceux qui bossent dans la restauration rapide pour payer leurs études, tous ceux qui font des petits boulots. »

Le 1er février 2022, dans le XXe arrondissement de Paris, au pied du siège de Pôle emploi. Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, une intersyndicale de salariés manifeste, pour une amélioration de leurs conditions de travail. Mégaphones, fanions colorés, lecture de textes. « Les agents de Pôle emploi vont subir les conséquences de la réforme vis-à-vis des privés d’emploi. Nous craignons des tensions en agence », explique M. Pierre Garnodier, représentant la Confédération générale du travail (CGT) des privés d’emploi et des précaires. « En outre, la direction générale est en train de créer des “conseillers référents indemnisation”, qui devront gérer jusqu’à huit cents demandeurs d’emploi chacun, sur toutes les questions : baisses de droits liées à la réforme, trop-perçus, etc., dénonce-t-il. Il va être impossible de leur donner des informations immédiatement, les agents seront en situation de mal-être. »

Un peu en retrait, sur le trottoir d’en face, une petite dizaine d’individus brandissent des pancartes en carton sur lesquelles est écrit : « Intermittents de l’emploi : retrait de la réforme ». Ceux-là ne sont pas salariés de Pôle emploi, mais des « permittents » menés par M. Guillaume Renoard, 43 ans, travailleur en extra dans l’hôtellerie-restauration, qui s’est retrouvé sans ressources durant la crise sanitaire. Il explique en quoi le rythme cyclique de son activité professionnelle génère des creux, et donc une baisse de ses droits : « La réforme, c’est l’obligation de travailler cinq jours ouvrables par semaine. C’est un peu compliqué pour nous : dans mon domaine, on alterne périodes intenses de travail et pauses. Sur un événement comme la Fashion Week, ou organisé par des musées, des châteaux, on fera vingt heures en un week-end, soixante-dix heures en dix jours d’affilée. Puisque l’événement est là. Mais on n’aura pas de travail la semaine d’après. »

M. Renoard estime que le gouvernement feint d’ignorer le quotidien des trois millions de Français qui vivent de contrats courts (2) : « Nous sommes en train de monter un syndicat interprofessionnel de l’intermittence de l’emploi, pour défendre nos droits, après avoir constaté que cela concerne tous les secteurs : le nettoyage, le service à la personne, le milieu de la culture, du tourisme, du journalisme, de la sécurité, etc. Nous en découvrons toujours plus. » Mme Isabelle Melitto, accompagnatrice de voyages de 57 ans, manifeste à ses côtés et se dit très remontée contre la logique comptable de l’exécutif. « Avez-vous déjà entendu parler d’un accompagnateur qui part à l’étranger et réussit à faire des journées de seulement sept heures et demie ? C’est impossible. Je travaille à la mission, je fais des journées de seize heures, mais seulement huit à dix heures sont prises en compte par l’État », tempête-t-elle.

Ce matin-là, Mme Radegonde Guibert, 58 ans, intérimaire dans la restauration, patiente dans la file d’attente qui s’est formée devant la porte du Pôle emploi de Saint-Denis. Cette grand-mère avoue n’avoir « rien compris à la réforme », si ce n’est qu’elle incite les chômeurs à rechercher l’impossible. « Pour trouver un travail à temps complet actuellement dans la restauration, c’est compliqué, les chefs ne veulent pas d’embauche en CDI [contrat à durée indéterminée], affirme-t-elle. Je travaille à la mission, en tant qu’intérimaire. Quand il n’y a pas de mission, je reste à la maison. Aujourd’hui, par exemple, je n’ai pas trouvé de travail, je suis venue chercher des renseignements. Au niveau financier, cela m’inquiète : j’ai 500 euros de loyer, je travaille entre dix et quinze jours par mois, et je touche en moyenne 900 euros. »

Cette dernière réforme s’accompagne de sanctions financières à l’encontre des entreprises qui, selon le gouvernement, ont « un recours excessif aux contrats courts ». Un « bonus-malus » doit moduler le taux de contribution patronal en fonction du nombre de fins de contrat de travail ou de missions d’intérim rapporté à l’effectif de l’entreprise (3). Ce dispositif ne sera appliqué qu’à partir du 1er septembre 2022. Des patrons s’inquiètent des conséquences tant des pénalités pour les entreprises que de la précarisation du personnel : « Si on ne peut plus faire appel à des extras, notre métier disparaît. Cela entraînera de telles charges supplémentaires qu’on sera obligés de vendre à des prix exorbitants », estime M. Éric Louis, traiteur à Avignon, spécialisé en organisation de réceptions et dont le chiffre d’affaires atteignait 11,2 millions d’euros en 2019. « Notre activité est en dents de scie : par exemple, en février, nous ferons notre chiffre d’affaires sur une seule semaine, à cause des vacances. L’activité peut aussi être concentrée sur deux jours : le premier week-end de juillet, j’ai besoin de 350 personnes ! J’ai 57 salariés en CDI, mais quand j’ai un congrès et plusieurs matchs en même temps, je fais comment ? Nous ne sommes pas un restaurant ou un hôtel, des entreprises capables de jouer sur l’annualisation du temps de travail », affirme-t-il.

En mars 2020 naissait le Syndicat (patronal) des activités événementielles, qui rassemble aujourd’hui quatre cents entreprises du secteur. « Il y a moins de mariages en janvier qu’en juin, cela n’a échappé à personne, donc il faut accepter une flexibilité du travail », constate, non sans ironie, M. Cédric Angelone, son président. « Les malus sur les contrats courts ne feront que rendre plus chère leur embauche, ce n’est pas vertueux. Il faut que l’économie soit tournée vers le travail. Et le collaborateur ne doit pas payer pour les besoins de l’entreprise », plaide-t-il.

M. Éric Chevée, vice-président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), dit « ne pas voir d’un bon œil » l’instauration du malus. « Les fédérations professionnelles concernées étaient prêtes à travailler sur ces sujets-là. Mais on les a mises dans l’entonnoir, comme les demandeurs d’emploi dans les nouveaux calculs. C’est typiquement français : de la taxation, de la sanction, on ne sait faire que comme ça », se désole-t-il.

Les premières conséquences visibles de la réforme ne devraient pas étonner. On pouvait déjà en prendre la mesure dans l’étude d’impact de l’Unédic du printemps 2021. Elle prévoyait que plus de 1,1 million de chômeurs, représentant plus de 40 % des entrants, verraient leurs droits réduits dans les dix-huit mois suivants, avec une baisse moyenne de 17 %. La durée de leur indemnisation passerait en revanche de onze à quatorze mois. L’allongement de quatre à six mois de travail comme condition minimale d’affiliation devrait, lui, conduire à retarder l’ouverture de droits de moins d’un an pour 285 000 personnes et d’un an ou plus pour 190 000 autres.

Contactée en mars dernier, l’Unédic estimait qu’il était « trop tôt » pour obtenir des données confirmant ou pas ces prévisions. Du côté de Pôle emploi, le directeur général, M. Jean Bassères, indiquait lors d’une conférence de presse le 25 janvier à propos de cette réforme : « Notre responsabilité n’est pas d’évaluer sa mise en œuvre, mais de former les conseillers, d’informer les demandeurs d’emploi et de calculer les droits des allocataires. » Le gouvernement a annoncé fin décembre 2021 la création d’un comité de suivi.

Le site de Pôle emploi présente néanmoins des informations intéressantes : on apprend par exemple qu’au troisième trimestre 2021 « 3 048 200 demandeurs d’emploi étaient indemnisés », un nombre « en baisse de 9,6 % sur un trimestre et de 5,8 % sur un an ». Ces statistiques pourraient conforter l’idée d’une baisse notable du chômage en 2021, argument avancé par le gouvernement pour appliquer la réforme. Mais il faut d’abord s’interroger sur le devenir des demandeurs d’emploi sortis de l’indemnisation. Ont-ils retrouvé du travail ? Sont-ils tombés dans les minima sociaux ?

M. Christophe Vannier, 47 ans, résidant en Bretagne, privé d’emploi depuis le début de la crise sanitaire, fait partie de ceux qui ne touchent plus d’allocation depuis l’an passé. Il a suivi une formation à la va-vite. « Avant, j’étais maître d’hôtel, confie-t-il. Je gagnais environ 2 500 euros net par mois. Ma carrière est brisée : depuis l’été dernier, je m’occupe de la sécurité incendie d’un hôpital, en CDI mais au smic. Je suis au plus bas. Même quand j’ai commencé à travailler, je n’étais pas à ce salaire. Je suis malheureux dans ce que je fais. »

Avant le Covid-19, Mme Marie-Noëlle T., 59 ans, était guide conférencière indépendante et facturait ses services par le biais d’une société de portage salarial. Contrairement à M. Vannier, elle n’a pas trouvé d’emploi fixe. Mère célibataire, avec un enfant à charge, elle est devenue gardienne de jardin public à Paris, en contrat à la journée. Elle réussit à gagner 900 euros par mois. « Avant, je pouvais toucher 1 500 euros de chômage, raconte-t-elle. Aujourd’hui, c’est 750 euros. Si mon travail actuel s’arrête, j’aurai peut-être droit à 400 euros sur la base de ce que je gagne. Le plus cruel est qu’on a déjà un genou à terre à cause du Covid, et la réforme nous met le deuxième genou à terre, et la tête sous l’eau. »

Damien Lefauconnier
Journaliste.

(1) « Réforme de l’assurance-chômage », étude de l’Unédic, avril 2021.

(2) « France, portrait social. Édition 2020 », Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

(3) « Questions-réponses. Bonus-malus assurance- chômage », ministère du travail et de l’emploi, 1er juillet 2021.
Voir aussi les cahiers de la colère, article page 20 du même numéro. Le petit encadré comme extrait :
Spoiler : 
cahierdelacolere-Libourne30nv2018.PNG
Cette élection est déplorable. Et je ne parle pas que du personnel politique et des scandales, mais la couverture médiatique est... mes excuses, mais j'ai l'impression de voir la presse et les caricatures d'extrêmes droite des années 30 (celles que j'ai potassé pour mon mémoire de 1ere année, en permanence. Le petit montage dont je vous ais mis le lien plus haut, avec des envolées lyriques pour disqualifier l'adversaire, Senep faisait à peine pire. Certes, il grimait Blum en femme, mais aux moins il ne prétendait pas que c'était un dictateur fasciste. Encore que ? Bref, c'est discutable. Mais on est dans les mêmes zones et mêmes méthodes.

Je suis... atterré, de voir qu'un des derniers (au sens, plus récents) grands moments parlementaristes de notre histoire (une coalition de gauche qui veut rendre de l'influence au parlement (quoi ? la droite et le centre font des coalitions en permanence, quand la gauche s'y met, c'est soudain la fin du monde ? c'est quoi ce délire ?)) soit attaquée, entre autres, par l'extrême droite, ni vue ni connu, au prétexté qu'une telle manœuvre serait ou aurait des fins anti-démocratique. On nage en plein délire. Mais les gens ont vraiment oublier ce qu'est l'extrême en fait ? Quand vous avez Le Pen qui prétend défendre la République, et surtout son Ordre, terme qui est loin d'être neutre, vous n'avez pas une impression étrange ?

Sans mauvais jeux de mots, tout ça sent le gaz. :|

lucius a écrit : mercredi 8 juin 2022 à 20:39 J'espère un jour que l'on aura un vrai dialogue intelligible et intelligent entre les différents partis au lieu de jouer sur le clivage.
Eh bien, moi aussi. Mais ce sera difficile d'avoir un débat apaisé tant que les médias diffusent n'importe quoi, et que l'on accepte leur n'importe quoi. Soyez prudents, les éditeurs ont des patrons qui eux mêmes ont des actionnaires, et tous ont des agendas idéologiques. S'en prendre à l’extrémiste supposé de quelques uns ne devrait pas rendre aveugle à la démesure de la "réaction" (sans mauvais jeu de mot) de ce qu'il faut bien appeler le statu quo.
Spoiler : 
(Parce que oui, les "réformes du gouvernement actuel et précédent, c'est le statu quo. Ça peut paraître paradoxale (et il n'y a rien d'honteux à ça). Mais être en faveur de la déconjugalisation de l'AAH, par exemple, ou encore vouloir donner le RSA aux étudiants sans conditions, c'est déjà vouloir rompre avec le statu quo. (pour essayer d'expliquer un peu mieux ce que c'est))

J'ai pas trouvé de définition pour le centre / centrisme sur universalis, et l'article de wikipedia aurait quelques problèmes de sources. Il faut que dire que le centre étant assez gazeux, il est plutôt difficile à définir.
Si j'ai fait une erreur, merci de me la pointer du doigt. :)
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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Re: [Index Politique] Pour discuter de politique, c'est par ici !

#2304 Message par seul » jeudi 9 juin 2022 à 8:25

Je n'attends rien de la politique. Ca n'a jamais eu d'influence sur ma vie. Ils ont tous des opinions radicalement différentes des miennes. Tout ce que je veux c'est un changement de pouvoir pour voir du changement.
Diagnostic d'autisme chez un psychiatre. Pas certain du diagnostic." Glorieuse civilisation, certes, dont le grand problème est de savoir comment se débarrasser des monceaux de cadavres qu'elle a faits, une fois la bataille passée." Marx

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#2305 Message par lucius » jeudi 9 juin 2022 à 11:38

Vivement la fin des élections législatives. On aura deux années de répit avant les européennes.
Cela me fatigue d'entendre toujours parler des élections 24h/24 et 7j/7 et cette manie de tout politiser à la moindre occasion. Des fois, juste pour jouer les opposants ( cela existait déjà au temps de la révolution entre les Girondins et les Montagnards).
Spoiler : 
Ils me donnent envie de partir à l'étranger dans un pays où je ne connaitrais pas la langue (et j'essaierai d'en connaitre que les rudiments pour le quotidien) pour y échapper.
Déjà que je n'arrive pas éviter les infos sur le sport, comme Roland Garros ou le festival de Cannes. Là, on va recevoir bientôt les infos durant des jours sur le tour de France. Même en désactivant les notifications concernant le sport, je reçois sans cesse des alertes (dans les notifications générales ou importantes) dés qu'un type marque un but, une équipe gagne un match (foot ou rugby) - sans compter que c'est, quelques fois, accompagné d'une seconde notification pour annoncer la défaite de l'autre équipe - ou un cycliste remporte une étape. Cela intéresse certains mais pas moi.
Ayant une maladie et des soucis en plus, on m'a pré-diagnostiqué Asperger et j'ai eu une confirmation assez incertaine depuis. Résultat, je continue de douter.

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#2306 Message par Comte_Pseudonyme » jeudi 9 juin 2022 à 13:02

seul a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 8:25 Je n'attends rien de la politique. Ca n'a jamais eu d'influence sur ma vie. Ils ont tous des opinions radicalement différentes des miennes. Tout ce que je veux c'est un changement de pouvoir pour voir du changement.
Est-ce que tu as une carte de sécurité sociale ? Si oui, la politique à eu une influence sur ta vie, au moins sur ça. Je pourrai faire une liste longue comme le bras pour essayer de te faire comprendre que, si, la politique est partout dans ta vie, qu’énormément de choses qui te paraissent évidentes sont le fruit de décisions politiques, plus ou moins anciennes.

Les élections, c'est une période ou l'on en parle plus, mais non, la politique ne s'arrête jamais.
lucius a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 11:38 Cela me fatigue d'entendre toujours parler des élections 24h/24 et 7j/7 et cette manie de tout politiser à la moindre occasion. Des fois, juste pour jouer les opposants ( cela existait déjà au temps de la révolution entre les Girondins et les Montagnards).
Il y a des "opposants" et des politisés que ça fait chier autant que toi, tu sais. :innocent:

Il existait des "groupes" d'influence politique avant (même si, comme presque tout et le sucre en ce bas monde, ça s'est vraiment cristallisé au XIXe siècle). Et je doute que les Girondins et Montagnards se soient entre-opposés puis entre-guillotinés juste pour le plaisir de la joute politique.
En espérant avoir été utile et constructif. Reste ouvert à nouveaux éléments, pour mieux être, mieux faire.
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#2307 Message par lucius » jeudi 9 juin 2022 à 13:48

Comte_Pseudonyme a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 13:02
lucius a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 11:38 Cela me fatigue d'entendre toujours parler des élections 24h/24 et 7j/7 et cette manie de tout politiser à la moindre occasion. Des fois, juste pour jouer les opposants ( cela existait déjà au temps de la révolution entre les Girondins et les Montagnards).
Il y a des "opposants" et des politisés que ça fait chier autant que toi, tu sais. :innocent:
Sans doute, mais dans mon entourage (et ma famille très élargie), j'ai des gens qui sont politisés et militants. J'en ai marre qu'ils essaient de me convaincre qu'ils ont raison ou que leur candidat est le bon parce qu'ils savent que je m'en fiche. Lorsque je leur dit que pour moi on devrait plus se préoccuper de la recherche et l'innovation qui sont trop négligés (quasiment la 5éme roue du carrosse) depuis des décennies, ils veulent me convaincre que leur candidat ou leur parti en s'en préoccupent ou qu'il y a des choses plus importantes. L'un m'a dit qu'en se préoccupant d'un autre problème, on pourra aider plus facilement la R&D plus tard.

Je suis fatigué des grandes idées qui ne mènent à rien car ils sont mal pensés et mis en place n'importe comment. lorsque certains disent "on va mettre 3% du PIB dans la recherche", je me dit OK mais où dans la recherche, comment, quelles axes, quelle répartition, quelles visions...? Investir dans les labos, les salaires des chercheurs (qui poussent beaucoup à partir pour le privé ou à l'étranger), les formations des chercheurs, quelles domaines? Certains disent plus précisément, on va investir ces 3% dans la R&D pour la transition énergétique et l'environnement. Cela veut dire quoi? Pas un sou supplémentaire pour la recherche fondamentale (physique des particules, mathématiques...), la recherche médicale... qui manquent de moyens? Est-ce cela? Je ne sais pas ce qu'ils veulent dire.

Lorsque certains politiques se moquent des start-ups (et de la volonté de certains politiques de les développer ou de faire une start-up nation), ils pensent toujours au GAFAM (qui ne le sont plus des années voir des décennies) mais ignorent l’existence les milliers de start-up en France qui deviendront juste des petites entreprises au final. C'est même assez méprisant car ils ignorent les risques que prennent des gens montant une entreprise qui pourrait ne jamais être viable et se retrouver endettés durant des années. J'en connais des gens qui ont fait faillites et qui ont mis 5-10 ans à rembourser l'argent.
Comte_Pseudonyme a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 13:02 Il existait des "groupes" d'influence politique avant (même si, comme presque tout et le sucre en ce bas monde, ça s'est vraiment cristallisé au XIXe siècle). Et je doute que les Girondins et Montagnards se soient entre-opposés puis entre-guillotinés juste pour le plaisir de la joute politique.
Stop! je n'ai jamais dit que c'est pour le plaisir de la joute. il faut pas interpréter n'importe comment ce que je dis.

Mais je sais pour l'avoir entendu d'un ancien député (qui a arrêté la politique il y a plus de 15 ans) que pour beaucoup (pas l'essentiel) c'est une tentative de se démarquer devant les caméras et de se montrer comme une force d'opposition en vue de prochaines élections. il y a des sujets de fonds dans beaucoup d'oppositions mais il y a aussi pour beaucoup une envie de se démarquer.

je suis fatigué de vivre dans un systéme ou quoique je fasse j'ai tort. SI je ne vote pas, j'ai tort et je deviens un irresponsable, si je vote blanc je reste un irresponsable, si je vote pour un candidat je suis un irresponsable pour certains.
Maintenant, je dis à chaque personne qui m'interroge que j'ai voté pour son candidat pour avoir la paix.
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#2308 Message par seul » jeudi 9 juin 2022 à 14:12

J'ai pas bien compris le rapport entre la sécurité sociale et l'impact de la politique sur ma vie. Si c'est une question d'argent j'en ai assez comme ça.
Un politicien ou un autre c'est la même chose ma vie ne s'arrange pas à cause d'un président.
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#2309 Message par lucius » jeudi 9 juin 2022 à 14:46

Une manière de dire tous les trucs formidables que la politique a fait pour vous au quotidien comme la sécurité sociale qui vous permet de vous faire soigner sans vous ruiner. Et je soupçonne une arrière-pensée (mais je suis peut-être mesquin ou paranoïaque dans ce cas je m'excuse) de vous culpabiliser de votre désintérêt de la politique.

La liste est longue des apports positifs de la politique. Mais il y a aussi une très longue liste des apports négatifs de la politique qui complexifie la vie des gens et les rendent dépendants des politiques.
Modifié en dernier par lucius le jeudi 9 juin 2022 à 15:24, modifié 1 fois.
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#2310 Message par Comte_Pseudonyme » jeudi 9 juin 2022 à 14:46

lucius a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 13:48 Sans doute, mais dans mon entourage (et ma famille très élargie), j'ai des gens qui sont politisés et militants. J'en ai marre qu'ils essaient de me convaincre qu'ils ont raison ou que leur candidat est le bon parce qu'ils savent que je m'en fiche. Lorsque je leur dit que pour moi on devrait plus se préoccuper de la recherche et l'innovation qui sont trop négligés (quasiment la 5éme roue du carrosse) depuis des décennies, ils veulent me convaincre que leur candidat ou leur parti en s'en préoccupent ou qu'il y a des choses plus importantes. L'un m'a dit qu'en se préoccupant d'un autre problème, on pourra aider plus facilement la R&D plus tard.

Je suis fatigué des grandes idées qui ne mènent à rien car ils sont mal pensés et mis en place n'importe comment. lorsque certains disent "on va mettre 3% du PIB dans la recherche", je me dit OK mais où dans la recherche, comment, quelles axes, quelle répartition, quelles visions...? Investir dans les labos, les salaires des chercheurs (qui poussent beaucoup à partir pour le privé ou à l'étranger), les formations des chercheurs, quelles domaines? Certains disent plus précisément, on va investir ces 3% dans la R&D pour la transition énergétique et l'environnement. Cela veut dire quoi? Pas un sou supplémentaire pour la recherche fondamentale (physique des particules, mathématiques...), la recherche médicale... qui manquent de moyens? Est-ce cela? Je ne sais pas ce qu'ils veulent dire.

Lorsque certains politiques se moquent des start-ups (et de la volonté de certains politiques de les développer ou de faire une start-up nation), ils pensent toujours au GAFAM (qui ne le sont plus des années voir des décennies) mais ignorent l’existence les milliers de start-up en France qui deviendront juste des petites entreprises au final. C'est même assez méprisant car ils ignorent les risques que prennent des gens montant une entreprise qui pourrait ne jamais être viable et se retrouver endettés durant des années. J'en connais des gens qui ont fait faillites et qui ont mis 5-10 ans à rembourser l'argent.
Je suis assez d'accord. Mais même en colloques, les gens ont du mal à êtres précis. À moins de réellement travailler sur un texte, j'ai l'impression que c'est très difficile d'être technique et précis.
lucius a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 13:48 Stop! je n'ai jamais dit que c'est pour le plaisir de la joute. il faut pas interpréter n'importe comment ce que je dis.

Mais je sais pour l'avoir entendu d'un ancien député (qui a arrêté la politique il y a plus de 15 ans) que pour beaucoup (pas l'essentiel) c'est une tentative de se démarquer devant les caméras et de se montrer comme une force d'opposition en vue de prochaines élections. il y a des sujets de fonds dans beaucoup d'oppositions mais il y a aussi pour beaucoup une envie de se démarquer.

je suis fatigué de vivre dans un systéme ou quoique je fasse j'ai tort. SI je ne vote pas, j'ai tort et je deviens un irresponsable, si je vote blanc je reste un irresponsable, si je vote pour un candidat je suis un irresponsable pour certains.
Maintenant, je dis à chaque personne qui m'interroge que j'ai voté pour son candidat pour avoir la paix.
Ah ? Mes excuses ! Je comprend que tu sois lassé, mais d'une part, ce n'est pas nécessairement de ma faute, ou de la tienne d'ailleurs - ça arrive, comme on dit - si je comprend mal quelque choses que tu ais écris.

J'ai tendance à penser que tant que la désignation des législateurs dépendra du grand public (même si de façon plus ou moins directe, à cause du système des partis), on aura ce type de travers. Un autre biais serait réduire le rythme du "cycle médiatique", mais avec internet, c'est peine perdue. :innocent:
Spoiler : 
Je me (re)rend compte, en me relisant, que je dis beaucoup "je". Mais c'est pour éviter de formuler mes phrases comme si je pensais prononcer des vérités absolues. J'essaie de vraiment montrer que c'est mon opinion, et je rappel autant que possible que je suis prêt à changer d'avis. Je n'ai pas envie de te rentrer dans le lard ou de te faire voter pour Pierre, Paul, ou Jacques. Je l'ai fais vers mes 18 ans, et c'est bon, j'ai passé l'âge, et j'en ais un peu honte. :lol:
Sinon, pour ce qui est du "quoi que je fasse, j'ai tord", c'est loin d'être qu'en politique. Mais la politique est très "militarisée sémantiquement", après tout, on fait campagne, on a des fronts, des oppositions, on mène des offensives et des batailles (la flemme de faire des liens, mais si tu suis l'actualité, même d'un peu loin (ou de très loin comme je le fais (c'est pas avec 2 journaux par moi qu'on est au fait)) tu devrai avoir une idée de ce dont je parle.
Ça remonte là aussi au... XIXe siècle et aux débuts de la IIIe Rep.
Spoiler : 
Et en soit, ça se comprend, puisqu'on peut filer la formuler que la politique est une question de vie ou de mort. Exemple : la politique carcérale.
Comment faire en sorte que ce genre de travers disparaissent ? À part avec une gigantesque dose de magie pour changer la culture politique, je ne sais pas. Patience et longueur de temps ? Mais vue que d'autres tirent dans l'autre sens... :|
seul a écrit : jeudi 9 juin 2022 à 14:12 J'ai pas bien compris le rapport entre la sécurité sociale et l'impact de la politique sur ma vie. Si c'est une question d'argent j'en ai assez comme ça.
Un politicien ou un autre c'est la même chose ma vie ne s'arrange pas à cause d'un président.
Je ne suis pas sûr de comprendre d'où tu parles, très franchement. En France, (peut-être un peu plus qu'ailleurs en occident), il y a énormément de choses qui dépendent de l'État et du pouvoir politique. Ce n'est pas parce que tu ne te sens pas concerné que tu ne l'es effectivement pas. Mais si tu ne te sens pas concerné : c'est bien ton affaire. Ça t'évites beaucoup de soucis je suppose. ^^
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