Ben, pas facile, les divers handicaps peuvent rendre difficiles de diverses manières les diverses formes de mobilisation.
Par exemple, comme les personnes autistes en général sont hyperacousives et vite fatiguées par la foule et les interactions sociales, on en verra un faible pourcentage dans les manifestations.
Des handicaps psychiques peuvent rendre difficile la compréhension des enjeux ainsi que l'organisation, les fonctions exécutives.
Il y a ce double standard qui consiste à être plus exigent envers les personnes avec handicap. Par exemple avec les personnes qui ont une communication différente (les personnes sourdes, les personnes aveugles, etc.). Il y a aussi tous les préjugés négatifs de la population en général qui vont favoriser ce double standard : la population en général est méfiante envers tel groupe (à cause des préjugés et des stéréotypes qu'elle a vis-à-vis de ce groupe) donc va se montrer plus exigeante pour qu'un individu de ce groupe "mérite sa confiance". [On connaît ce fameux phénomène avec les femmes, avec les hommes (aussi, même si dans une moindre mesure), avec les personnes de couleurs brun foncé, avec les personnes d'apparence grosse, avec les personnes d'apparence fine, etc.).] En fait, on y voit la confiance aveugle accordée au groupe "dominant" (souvent l'endogroupe, le groupe dont on fait partie), confiance non accordée aveuglément envers le groupe "dominé" (souvent l'exogroupe). Par exemple, pour un poste qui requiert de la force et de la musculature, on va plus souvent demander aux femmes de "faire leurs preuves" qu'aux hommes, auxquels on accorde plus souvent aveuglément cette confiance (sauf si l'homme est gros, pas musclé, petit..., caractéristiques qui "se voient au premier coup d’œil"* (à première vue
)).
* Pour les différences invisibles, c'est une autre affaire. Aller au-delà des apparences et prendre conscience des catégories sociales, des préjugés et des stéréotypes, tout cela requiert un grand effort cognitif. Et il suffit de ne pas faire cet effort cognitif pour favoriser le statu quo, pour ne pas saisir ces nuances et se contenter de l'apparence, de la réputation, des stéréotypes et autres généralisations simplistes.
On n'est pas sorti du bistrot ! Avec toutes ces personnes qui ne font pas l'effort d'aller au-delà de l'apparence, qui ne font pas marcher
le système 2 (chose pas facile, je nous l'accorde). Pas facile d'utiliser avec concentration et clairvoyance le système 2 quand on a passé du temps dans le bistrot !
Bon, et avec le fait de faire des activités de manière efficace mais plus lentement, il y a le fléau du productivisme urgentiste ("je veux des profits à court terme pour moi et tant pis pour mes successeurs et tous les employés que je licencierai").
