Re: [Index] Astronomie, astrophysique, cosmologie...
Posté : lundi 12 avril 2021 à 22:07
Forum de l'association Asperansa
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Spoiler : ▮▶ (46:30) :
Entre 3700 et 6400 tonnes de poussière extraterrestre, c'est la quantité qui atteint le sol de la Terre chaque année! Cette évaluation a été faite par des chercheurs français, états-uniens et britannique grâce à la collecte de micrométéorites dans la glace Antarctique de la station Concordia.
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Les chercheurs notent cependant un petit écart entre les données de flux calculées à partir des collectes et le modèle pour les micrométéorites qui font moins de 100 µm. Cela peut signifier, selon eux, soit que les plus petits grains de poussière, très fragiles, sont perdus dans le processus de collecte, ou soit que les petites particules interplanétaires qui finiront par tomber sur Terre sont plus petites que ce que l'on pense.
Sur les 5200 tonnes qui arrivent au sol par an sur toute la surface terrestre, Rojas et ses collaborateurs calculent que la quantité de carbone "non-altéré", c'est à dire de la matière organique qui n'a pas subi de fort échauffement lors de la traversée de l'atmosphère, est comprise entre 20 et 100 tonnes. Par an !
C'est en étudiant ce qui ressemblait à un système d'étoiles binaire à éclipse que Tharindu Jayasinghe (Ohio State University) et ses collaborateurs sont arrivés à la conclusion que l'étoile invisible compagne de la géante rouge V723 Mon ne pouvait être qu'un trou noir.
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Nous aurions donc en présence dans ce couple une géante rouge de 1 masse solaire 25 fois plus grande que le Soleil et un trou noir de 3 masses solaires (9 km de rayon) qui pourrait lui accaparer un tout petit peu de matière, suffisamment peu pour être passé complètement inaperçu malgré sa distance relativement faible.
Ce qui est très intéressant ici, outre ce nouveau record de proximité pour un trou noir stellaire, c'est la masse de cet engin. Le précédent plus proche trou noir était A0620-00 (V616 Mon) avec une distance de 1,6 kpc (3500 années-lumière) et une masse de 6,6 masses solaires. Ici, 3 masses solaires pour ce nouveau trou noir, c'est petit, et ça tombe dans la zone de masse que les spécialistes appellent le "mass gap" : l'intervalle de masse qui se trouve entre la masse maximale des étoiles à neutrons (2,5 masses solaires) et la masse que l'on pense minimale pour les trous noirs (environ 5 masses solaires).
Ne vous arrêtez pas aux gros titres des médias mainstream qui vont clamer une "incroyable détection d'anti-étoiles!". Nous n'en sommes en vérité pas là, mais les analyses qu'ont effectuées Simon Dupourqué, Luigi Tibaldo, et Peter von Ballmoos de l'IRAP à Toulouse (Institut de Recherche en Astrophysique et Planétologie) ont un petit caractère surprenant qui mérite que l'on s'y arrête pour expliquer de quoi il s'agit. L'existence d'objets astrophysiques ou de zones entières constituées d'antimatière est généralement exclue par les astrophysiciens. Mais la collaboration AMS-02 (détecteur installé sur l'ISS) qui détecte tous types de rayons cosmiques sous forme de noyaux d'atomes (matière comme antimatière) a annoncé en 2018 la détection potentielle de 8 noyaux d'anti-hélium (parmi une masse de 100 millions de noyaux d'hélium). Parmi ces huit noyaux d'anti-hélium se trouveraient 6 anti-hélium-3 et 2 anti-hélium-4. Or selon certains spécialistes, le fait de trouver ne serait-ce qu'un seul noyau d'antihélium serait une preuve de l'existence d'anti-étoiles, voire d'anti-galaxies...
J'imagine même pas que ça puisse arriver, c'est ridicule. Ceci-dit, le montage n'est pas mal fait.