Bon, bah je continue, vous l'aurez voulu, la théorie photographique, c'est mon dada
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L'exposition est, évidemment, une donnée cruciale en photographie;
Elle est déterminée par la quantité de lumière qui arrive sur la surface sensible (capteur ou pellicule) et la sensibilité de celle-ci.
Cette sensibilité est donnée par une norme ISO ou ASA, suivant une suite géométrique d'ordre 2 : 50, 100, 200, 400, 800, 1600, 3200, etc.
La quantité de lumière est, elle, donnée par trois facteurs :
- la luminosité de la scène photographiée
- le temps d'exposition, donné par le temps pendant lequel l'obturateur reste ouvert.
- l'ouverture du diaphragme (pour les matériels en possédant hein, ce qui n'est pas le cas des smartphones par exemple)
La luminosité de la scène est bien évidemment une donnée sur laquelle on ne peut pas jouer ... sauf en studio.
Le temps d'exposition est exprimé en secondes, suivant, là aussi, une suite géométrique d'ordre 2 (z'allez voir, c'est pas innocent) : 1/15, 1/30, 1/60, 1/125, 1/250, 1/500, 1/1000, 1/2000, 1/4000, etc.
L'ouverture du diaphragme est donnée par une formule un peu plus compliquée : il s'agit du diamètre théorique du "trou" par lequel peut passer la lumière. Ce diamètre est exprimé de manière normalisée en divisant la focale par un chiffre. Exemple : une ouverture de f/2 avec un objectif 50 mm signifie que le "trou" par lequel passe la lumière a un diamètre de 50 / 2 = 25 mm.
Bah oui, mais le problème, c'est que la quantité de lumière est proportionnelle à la surface du trou, pas à son diamètre. Qu'importe, il suffit d'introduire une racine carrée et roule ma poule ! L'ouverture suit donc une suite géométrique d'ordre, non pas de 2, mais de racine carrée de 2 : 1 - 1,4 - 2 - 2,8 - 4 - 5,6 - 8 - 11 - 16 - 22 - 32 (et je ne mets pas d'etc, parce que les objectifs d'ouverture inférieure à 1 ou supérieure à 32 sont plus des prototypes qu'autre chose).
Pour les trois paramètres, quand on passe d'un cran à l'autre, on double ou on divise par deux la quantité de lumière reçue.
Et là, la magie opère
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Parce que si on choisit une triplette sensibilité / temps d'expo / ouverture (par exemple, iso 400, 1/60, f/2.
, il suffit de monter d'un cran un paramètre et d'en descendre un des deux autres d'un cran également pour conserver la même exposition !
Ainsi, mon exemple du dessus est strictement équivalent, du point de vue de l'exposition, à :
- iso200, 1/30, f/2.8 (sensibilité -1 cran, vitesse +1 cran)
- iso400, 1/125, f/2 (vitesse -1 cran, ouverture +1 cran)
etc.
Bon, maintenant, les appareils modernes proposent tout un tas de valeurs intermédiaires, ce qui fait qu'on est un peu perdus. Mais à moins de vouloir chercher l'exposition parfaite (que je n'ai toujours pas trouvée), les règles ci-dessus fonctionnent super bien.
Et à propos, si un jour la cellule de votre appareil tombe en panne, vous pourrez toujours vous en sortir grâce à la règle dite du f/16 (rien à voir avec l'avion de chasse américain, hein).
Cette règle dit qu'en pleine journée ensoleillée, à f/16, la vitesse est égale à l'inverse de la sensibilité. Soit par exemple iso200 et 1/200.
Et j'ajoute qu'entre une zone à l'ombre reçoit quatre fois moins de lumière qu'une zone ensoleillée, soit ... 2 crans. Ici, donc, f/8, iso200 et 1/200 (par exemple).
J'espère que c'est à peu près clair, ce qui ne me parait pas évident du tout !