Forum Asperansa

Tout à l'écoute d'un vieux sage
Priant qu'il m'adresse un message
J'ai entendu rire un enfant
Alors, l'espace d'un instant
Mon corps, mon âme et mon esprit
Enfin réunis ont saisi
De l'humanité le plus clair
Et le plus profond des mystères

Un pleur a surgi
D'un cœur ahuri

Une larme a fui
D'un œil tout rougi

Un cri a jailli
D'un corps trop meurtri

Barycentre

Il y a un calme
Après les tempêtes

Un centre que l'on sait retrouver

Un repos pour ceux qui,
En dehors d'eux achèvent
De quelques efforts de frêles nids d'osier



La zone du dedans

Larguer les amarres
S'éloigner de tout

De soi aussi mais malgré tout

Rester fidèle à ce qui tient
Quand remue dedans de nous

Ne pas juger ce qui s'éloigne
Et qui n'a pas tenu en nous

Il avait déjà perdu

Son combat de tous les jours
Année après année
Il l'avait déjà perdu

S'en rendait-il compte ?
Était-il trop fier ?
Avait-il trop honte ?

Son combat de tous les jours
Il l'avait déjà perdu

Ou bien...

Siobhan a écrit : ↑mercredi 20 mai 2020 à 16:13 Gaara

J'adore tes textes Siobhan.

olivierfh a écrit : ↑jeudi 28 mai 2020 à 21:03

Siobhan a écrit : ↑mercredi 20 mai 2020 à 16:13 Gaara

J'adore tes textes Siobhan.

Merci !

Mais cela passe

Cela aussi passera
Cela aussi paraîtra
S'étioler

Une habitude
Se fanera

Seule la cruauté
Restera

Un moment de plus

Tes poèmes me font penser à la poésie orientale, aux haïkus (sans la forme classique). Je m'y retrouve, parce qu'ils sont épurés des "scories personnelles", et ils deviennent purs et universels. J'aime beaucoup, c'est ce à quoi j'aimerais tendre aussi.

lulamae a écrit : ↑dimanche 31 mai 2020 à 11:49 Tes poèmes me font penser à la poésie orientale, aux haïkus (sans la forme classique). Je m'y retrouve, parce qu'ils sont épurés des "scories personnelles", et ils deviennent purs et universels. J'aime beaucoup, c'est ce à quoi j'aimerais tendre aussi.

Merci lulamae !

Altitudes

À la table haute

Trône le roi
Et ses hôtes

En contrebas
Chaque gueux
Et ses hôtes

Trône
En contrebas

Mécaniques

Réglés comme des horloges
La minute passée revient dans vingt-quatre heures

Je tourne
Je reviens
Je sonne

Le temps s'efface
Une vie se passe

Les motifs se mélangent
Se distinguent
Ou s'effacent

Une vie se passe
Les horloges sonnent

Exactes



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édition : un texte supprimé

Mirage

Un jour, un garçon peu disert
S'en fut parcourir le désert
Afin de percer le mystère
Infini du vaste univers

Après tant de dunes arpentées
Sans un seul instant s'arrêter
Il sentit son corps éreinté
Comme un caillou soudain chuter

Longtemps après, à son réveil
Il entendit un chant sans pareil
Une douce et pure merveille
Il n'en aurait cru ses oreilles

Si ses yeux n'avaient vu voler
Sublime créature ailée
En si verdoyante vallée
Oasis enfin dévoilée

S'offrent à lui des fruits par milliers
Il en cueille un, émerveillé
Mais, hélas, le voit s'atrophier
Sitôt séparé du figuier

S'évanouit la végétation
Se dissipent les illusions
Ne restent que désolation
Et si cruelle déception

Nu au milieu de l'erg venteux
Le garçon perdu et honteux
Très lentement lève les yeux
Et implore un signe des cieux

Qu'on pourrait croire inhabités
Si une plume n'y flottait
Offrande d'un oiseau portée
Par un souffle de liberté

Partie de cartes au Mont Olympe

Il y a tant de places sur ce podium
Et tant d'espaces à côté
Les règles du jeux n'épargnent personne
Mais les altitudes y sont stables

Les positions arbitrent
Les joueuses et les joueurs décorent

Et seul ce qu'il y a de beauté
Dans cette danse

Rend ce spectacle supportable

Je ne veux plus jamais sacrifier, non
Aucun rêve ailé de petit garçon
Sur le sinistre autel de ma raison
Qu'à force de trop priver d'émotions
Par crainte d'amère désillusion
J'ai transformée en terrible prison

Faisons la paix, ô ma noble raison
Et reprends ta place entre le démon
Et l'espérance, là-bas tout au fond
Sur les ailes de ma folie sans nom