[Je préfère préciser pour contextualiser le message qui va suivre que je suis une personne qui quand elle aime quelque chose, c'est du sûr. Je me connais assez pour savoir que je peux prendre le risque de me faire tatouer, mais j'encourage quiconque lirait mes propos à bien se questionner sur sa propre approche de la chose et à bien prendre en compte son aspect
définitif (ou hautement contraignant à corriger). Attendre plusieurs mois voire plusieurs années avant de concrétiser un projet, par exemple, ça peut permettre d'être plus sûr·e de son coup.
]
Hello,
Je m'invite sur ce fil car le tatouage est un de mes intérêts les plus intenses. Pour ma part, c'est une collection. Mon but est d'en avoir partout, sauf : tête, pieds, paumes, doigts (hormis peut-être les phalanges près de la main), aisselles, parties intimes, l'intérieur de la bouche ou la langue, les yeux évidemment [oui oui le tatouage du blanc de l'œil existe et peut rendre aveugle], et autres zones pas pratiques/"inutiles".
- J'en ai 35 actuellement, allant de tout petit à la moitié d'un bras en longueur.
Ils recouvrent un de mes bras (de la partie descendante de l'épaule jusqu'au bas de la main
¹) et partiellement ma jambe du même côté (du haut de la cuisse jusqu'au dessus de la cheville ; il me reste l'arrière de la cuisse, une bonne partie du mollet et un peu du tibia à remplir
[je ne ferai pas l'intérieur de la cuisse ni l'arrière du genou]).
Là, hors petits fillers (tatouages pour combler un vide entre des tattoos plus grands), ma sleeve/manchette est complète.
Je vais compléter ma jambe, puis je passerai à mon autre bras.
- Mes tattoos sont tous en patchwork.
Esthétique que j'apprécie, qui me permet à la fois une certaine hétérogénéité dans les thèmes, mais aussi d'avoir ce côté "items à collectionner". C'est aussi plus adapté à mes moyens financiers et à mon tempérament peu patient : économiser plus longtemps [
très longtemps] pour une manchette complète par exemple, je pourrais, mais j'ai besoin d'entretenir la passion plus régulièrement ; d'autant que cette approche m'attire moins, l'esthétique d'un seul gros tattoo unique sur un membre me plaît moins.
Ou alors économiser plus longtemps pour une manchette en patchwork, mais j'aime aussi avoir des tatouages de plusieurs artistes.²
- J'aime aussi que ce soit codifié.
Symétrie inversée : couleur avec un seul petit tattoo noir et gris sur le bras, noir et gris avec un seul petit tattoo couleur sur la jambe. Et l'inverse de l'autre côté.
Pour le buste, le ventre, le dos, je ne sais pas encore. Je vais d'abord faire les membres.
Pour autant, je ne suis pas forcément hyper-rigide, ma collec' est même plutôt un
bordel organisé [serait-ce là la définition du double diag' TDAH/TSA ? /humour]
J'ai surtout des motifs geeks, personnages de jeux-vidéo, dessins animés... Mais j'ai aussi des motifs plus traditionnels, ainsi que des motifs "débiles" qui me font marrer.
- J'ai déjà des idées pour le futur.
Pour mon autre bras, je veux des tattoos traditionnels, old school.
J'aimerais aussi me faire tatouer plus de flashs, c'est-à-dire des motifs uniques proposés directement par l'artiste, que la clientèle n'a plus qu'à choisir.
- Évidemment, je vais parler un peu de douleur...
...car c'est ce qui revient presque à chaque fois que les gens me posent des questions
Je suis assez dure au mal. Plutôt en hyposensibilité pour les douleurs (comme pour le froid d'ailleurs ; hier j'étais en débardeur et un gars en polaire m'a demandé si j'avais froid [pas du tout] parce que lui si.
)
C'est surtout le contact physique qui me déplaît (et de devoir sortir de ma caverne pour aller chercher le précieux tattoo)... mais bon, le résultat justifie de se forcer un peu.
Sur l'ensemble de mes tattoos, j'ai vraiment été en détresse 2 fois : intérieur du coude et au-dessus (un autre tatoueur me confirmera plus tard que celui qui m'avait tatouée était un gros bourrin), et remplissage d'un grand tattoo qui prenait des heures. Sinon, ça allait de
aucune douleur (des vibrations au pire) à
douloureux mais supportable.
Après, je suis pas une warrior non plus ; si je passe une journée à me faire tatouer aplats sur aplats, y'a moyen que je finisse par pleurer comme un bébé.
Et puis, pour moi, il n'y a pas de "mérite" à souffrir. Si je pouvais me faire tatouer sans douleur (voire instantanément), je le ferais. C'est le résultat qui compte pour moi, la pose n'est finalement qu'une étape obligatoire. Je sais qu'il y a des gens qui accordent de l'importance à la pose du tattoo, au rituel leur permettant de l'obtenir... plus j'en fais, plus je constate que ce n'est pas mon cas. C'est surtout synonyme de contacts physiques, d'échanges verbaux (quoique pas toujours), de "bzzzzzz" pendant des heures... et de contraintes pendant les premières semaines de cicatrisation.
Pour ma part, j'ai toujours trouvé le traçage plus désagréable que le remplissage (aiguilles, méthodes différentes). Selon les témoignages, j'ai pu entendre l'inverse...
- Une faute à confesser peut-être ?
En effet...! Pour ma part, j'ai été très (trop) loin dans cette passion : mes tattoos à la jambe ont été réalisés par moi-même — sauf un. Je ne donnerai aucun détail sur la méthode, ne souhaitant inciter personne sur ce forum à reproduire cette
connerie.
Je suis satisfaite du résultat
[bien que je voie très bien la différence de qualité entre mes tattoos amateurs et mes tattoos faits par des pros] et j'ai eu des compliments dessus. Mais nuance : j'ai eu de la chance dans ma bêtise (voir les innombrables carnages sur Internet).
Je ne le regrette pas, j'ai eu plaisir à les faire (c'était différent de ceux faits par d'autres), mais ce fut malgré tout une connerie qui aurait pu tourner au drame : éventuel foirage et donc éventuel risque pour la santé psychique suite à cela, éventuel danger pour la santé physique potentiellement très grave...
Ne jamais se tatouer soi-même,
à moins d'être tatoueur·euse ou alors vraiment apprenti·e bien formé·e (l'auto-tatouage étant une pratique relativement courante chez les personnes qui apprennent le métier).
Sinon, c'est un
non catégorique. Le risque d'infection n'est pas à prendre à la légère, le matériel ne peut pas s'acheter n'importe où...
L'acte de tatouage est dangereux si mal maîtrisé et un tattoo reste à vie. Si des méthodes de détatouage existent, celles-ci restent coûteuses, douloureuses, et partiellement inefficaces sur les tatouages très denses/pigmentés.
D'ailleurs, gare aux pièges de pensée du style "oh mais c'est bon, j'ai jamais eu de souci jusque là" :
le dernier que j'ai fait moi-même (donc normalement à un stade où j'étais censée mieux gérer que pour tous les autres)
est justement celui que j'ai raté. Il a cicatrisé comme une blessure et n'a presque pas pris. Donc
à moins d'avoir reçu une vraie formation (par d'authentiques pros), on ne peut
jamais savoir ce qu'on fait,
peu importe qu'on en ait faits plein avant et qu'on fasse très attention.
J'ai bien évidemment arrêté mes conneries, ça fait un moment.
Dorénavant, tous mes tattoos seront faits par des pros.
¹ Se tatouer la main est une décision à réfléchir très sérieusement (stigmatisation encore très présente dans le monde du travail). Un·e bon·ne pro ne tatouera une telle zone que si la personne est déjà bien tatouée. Pour ma part, je l'ai fait à la toute fin de ma manchette. Toujours faire les parties masquables d'abord, les parties problématiques (mains, cou...) ne doivent venir qu'en complément, et les répercussions sociales n'en valent pas la peine à moins de vraiment "vivre tatouage".
² J'essaie (et je recommande) tout de même, pour les petits tattoos, d'économiser plus longtemps pour en faire plusieurs lors d'une même séance — ça revient un peu moins cher.