Forum Asperansa

J aime bien l idée de la mort pour son côté fini. Après coup je me rend compte de l absence de la personne mais je ne peux m'empêcher d apprécier ce côté achevé du parcours. C est comme mettre un objet a la poubelle c est très difficile mais ça soulage quand on le fait. C est le rangement ultime la poubelle, c est irréversible et ça libere l esprit.

Je me souviens, quand j'étais petit (5 ans peut être), j'ai fait une blague à mes parents :

Le téléphone sonne, à l'époque, je prend le combiné et, c'était ma grand mère, elle voulait parler à son fils.

Je dépose le cornet, et je vais vers mon père, tout fière de ma blague que j'étais en train d'élaborer :

"papa, c'est gran'maman au téléphone, mon 'oncle Michel est mort !"

ça n'a pas fait l'effet escompté . Évidement que mon'oncle Michel n'était pas mort, très vieux certes, mais pas mort !!!

Je me suis pris une fameuse remontrance !

Lors de la mort de mon grand père, tout le monde dans la famille a été extrêmement touché par sa disparition.

J'avais peut être 12 ans et pour ma part, j'étais assez dubitatif de voir tout le monde sangloter lors de l’inhumation.

Pour faire partie de la fête, soudainement, je me suis mis aussi à "pleurer", mais la manière n'y était pas, c'était forcé, exagéré et mal calibré, mais heureusement l'assemblée s'est retournée vers moi, catastrophée de voir le petit fils tellement "touché" par la disparition de son grand père.

Ce fut un grand moment, tout le monde c'est mise encore plus à pleurer !!

Depuis, il y a toujours eu un "mythe" concernant soit disant l'amour inconditionnel qui unissait le petit fils et son grand père.
pour moi, je ne voulais pas être "hors du lot", c'était juste comme ça, ni plus ni moins...
On en parle encore aujourd'hui dans les réunion de famille, et à chaque fois j'acquiesce en faisant la moue.

J'avais 20 ans en 2006 quand un de mes grand-pères est décédé...

Nous n'étions pas particulièrement proches (pas du tout en fait) même si je le voyais de une à plusieurs fois par semaine quand j'étais enfant et qu'à ma connaissance ses proches l'appréciaient beaucoup.

Jusqu'à l'enterrement la seule chose ressentie c'était de la gêne liée au fait que :
- La fille avec laquelle je sortais à l'époque était venue passer la soirée avec moi pour me réconforter lorsque je lui ai appris la nouvelle alors que je ne ressentais absolument pas le besoin d'être réconforté ou de ne pas être seul
- J'étais supposé me rendre à un événement lié à un de mes centres d'intérêt et que j'attendais depuis longtemps mais c'était difficilement compatible avec les obsèques
- Je ne savais pas comment me comporter vis à vis de mon père qui venait de perdre le sien

Au moment de la cérémonie j'ai versé des larmes sans sangloter néanmoins. En fait c'est l'évocation de quelque chose de très très visuel qui a provoqué cette émotion : le prêtre évoquait la passion de mon grand-père pour la pêche. Je l'ai imaginé profitant de la solitude au borde de l'eau, assis sur son fauteuil de camping... C'était émouvant (ceci dit je crois que si ça avait été l'enterrement d'un inconnu ou un film ce genre d'anecdote aurait pu m'émouvoir tout autant...).

Ca ne m'empêche pourtant pas de repenser occasionnellement à ce grand-père avec sympathie.

Bonjour Clovis,

Tu as versé des larmes à l'évocation d'une image tendre de ton grand-père même si cela aurait été le cas pour film avec la même image. Tu n'as pas pleuré parce que tu avais raté l'événement de ton intérêt. C'est déjà pas mal...

Maumtiesse a écrit : ↑mardi 17 décembre 2019 à 18:00 Lors de la mort de mon grand père, tout le monde dans la famille a été extrêmement touché par sa disparition.

J'avais peut être 12 ans et pour ma part, j'étais assez dubitatif de voir tout le monde sangloter lors de l’inhumation.

Pour faire partie de la fête, soudainement, je me suis mis aussi à "pleurer", mais la manière n'y était pas, c'était forcé, exagéré et mal calibré, mais heureusement l'assemblée s'est retournée vers moi, catastrophée de voir le petit fils tellement "touché" par la disparition de son grand père.

Ce fut un grand moment, tout le monde c'est mise encore plus à pleurer !!

Depuis, il y a toujours eu un "mythe" concernant soit disant l'amour inconditionnel qui unissait le petit fils et son grand père.

Je ne sais pas si je peux rire ou pas de ton anecdocte Maumtiesse mais elle me fait rire!

Tu me fais penser à mon accouchement. Je poussais de toutes mes forces comme j'avais vu faire dans les films et ne sentais rien du tout. Le gyné m'a gentiment fait la remarque: "c'est en bas qu'il faut pousser madame, pas dans votre visage!"... Mais comment il a capté???

Il m'arrive des bugs sociaux même dans mes rêves
Cette nuit j'ai rêvé que j'étais au cimetière et une femme se tenait devant la tombe de son mari. La pauvre veuve avait monté un mur de souvenir de tout ce que son mari aimait. Et au lieu de dire les condoléances habituelles je lui dis "c'est chouette votre mari avait vraiment des goûts éclectiques"

Ce matin ma femme reçoit un appel téléphone qui fait qu'elle devra être à la maison cet après-midi. "Bon, ben je n'irai pas aux obsèques de untel, alors...
Mais bon, elle sera bien entourée, elle a beaucoup de famille".
J'ai eu envie de lui rappeler que cette personne était morte et qu'elle n'avait rien à faire que des arrières cousines se manifestent.
Tout comme en allant acheter un sapin hier, elle a acheté des bricoles pour les proches et puis une fleur dans un pot en disant "et ça, pour papa et maman" . Autrefois je lui répondais "Mais... Ils sont morts, tu sais,..." mais je sais que ça lui fait du chagrin, je le pense mais garde pour moi l'humour. Maintenant, je la corrige juste "pour la tombe de..."
Ça m'est arrivé aussi étant jeune, qu'on me demande pourquoi j'avais l'air si triste. Un voisin venait de mourir et je m'efforçais juste de prendre une tête de circonstance... J'en faisais sans doute de trop !

Alpha a écrit : ↑lundi 16 décembre 2019 à 21:55 Aujourd'hui on a appris le décès d'un collègue de travail.
Tout le monde pleure sa mort alors que ces mêmes personnes le critiquaient jusqu'à maintenant.
D'après mon conjoint NT, j'ai bien fait de me taire car ma réaction ne serai pas appropriée.
"On a appris le décès d'un collègue aujourd'hui."
-Ah mince ! Mais il est mort de quoi ? Il était âgé ? Ca va ?-
"Ben oui pourquoi ?"
-Ben il est mort, c'est triste.-
"C'est la vie."
-Ben oui mais tu peux pas dire ça, c'est triste !-
"Ben oui c'est triste mais bon c'est la vie et puis je trouve ça hypocrite de pleurer sur sa tombe alors que 5 mn avant les gens le critiquaient."
-Oui mais Alpha les gens mettent leur différents de côté dans ses conditions.-
"Ah bon ? Ca change quoi ?"
-Ben je sais pas c'est triste donc les gens mettent ça de côté pour lui et pour sa veuve.-
"Moi j'aimerai pas que des gens avec qui je me suis brouillée ou qui me critiquent viennent pleurer sur ma tombe."

Bref je dois être un monstre sans cœur mais j'ai toujours pas compris. Oui c'est triste maintenant c'est la vie, non ?

ça me fait penser justement à ce dimanche une personne que je connaissais est décédé d'un accident de moto. Il était jeune. On se "connaissait" depuis toujours, et ma première réaction a été "Oh ben mince il n'aura jamais 30 ans"... Ma mère m'a regardé en soupirant, et du coup je suis partie poser la question à une personne excessivement sociale, si j'étais "apathique" et elle m'a dit que je ne devais pas l'aimer pour ne pas être triste qu'il soit mort... Alors que si, il était cool, mais bon c'est comme ça quoi... C'est triste pour sa famille, surtout quand c'est leur second enfant qui meurt à moto, mais j'y peux rien moi...

Donc je me suis faite la même réflexion, parce qu'il y a 2 mois on a inhumé le meilleurs ami de mon père et que j'essayais de pleurer de faire comme si j'étais super triste, alors que ben... lui il à fait le choix de nous quitter pour ne plus souffrir alors ben s'il souffre plus c'est cool pour lui.

Vos messages me rappellent la fois où j'ai annoncé à ma coiffeuse la mort de ma mère.

Elle arrive à la maison pour nous couper les cheveux à mon mari, mon fils et moi. Ça devait faire 1 semaine que ma mère était décédée.

Elle commence à me couper les cheveux en me demandant quoi de neuf.

Je lâche tout simplement "oh bah mis à part que ma mère est morte pas grand chose".

Elle a posé son ciseaux et s'est mise à pleurer... Je me suis sentie con

Certes elle la coiffait aussi depuis plusieurs année mais je ne pensais pas que ça pouvait la rendre triste de la sorte.

Mon mari après coup m'a dit qu'il fallait annoncer ce type de nouvelle avec plus de tact...

LaLouveBleue a écrit : ↑mercredi 18 décembre 2019 à 14:12 Mon mari après coup m'a dit qu'il fallait annoncer ce type de nouvelle avec plus de tact...

Ils sont drôles ces NT mais à force d'entretenir un catalogue des "en tel circonstance, se comporter comme ça" et "si x alors y" lors d'un événement parfois je suis complètement saturée et je reste immobile et muette. Mon cerveau est bloqué, comme bugué et ne sait pas comment réagir..
Après je ne sais pas ce qui est pire entre manquer de tact et ne rien dire.

Alpha a écrit : ↑mercredi 18 décembre 2019 à 15:26 Après je ne sais pas ce qui est pire entre manquer de tact et ne rien dire.

Pour moi le pire c'est se torturer à se poser cette question.
Je n'aime pas non plus jouer les faux-cul, c'est l'attitude que je supporte le moins dans les relations sociales.
Je préfère me taire que de mentir.
Et parfois je glisse des phrases toutes faites histoire que tout le monde soit content, quand il s'agit de relations qui ne m'intéressent pas mais que je dois préserver par pur intérêt autre que de l'affection.

Maumtiesse a écrit : ↑mardi 17 décembre 2019 à 18:00 Lors de la mort de mon grand père, tout le monde dans la famille a été extrêmement touché par sa disparition.

De mon côté, quand j'avais 17 ans, j'ai perdu ma grand-mère (le seul grand-parent qu'il me restait) et mon chien à quelques jours d'intervalle.
J'ai très peu pleuré ma grand-mère, et beaucoup mon chien.
Ce constat, que j'ai passé en revue, a été un des points de départ de mon questionnement...

Et ben, voilà, c'est ce que j'ai voulu faire comprendre plus haut à Clovis!

Je pense que je réagirais comme toi. Lorsque mon chien me regarde, je ne peux pas m'empêcher de penser à ce que je deviendrai sans lui.

Bonsoir Dori. Je n'ai pas saisi ce que tu voulais me faire comprendre.