L'emploi

[Alceste]

Vous allez me prendre peut-être pour un idiot, mais je pars du principe que les gens ne sont pas volontairement "méchants", donc s'ils n'embauchent pas plus de handicapés (de toutes sortes) c'est qu'ils y trouvent, ou croient y trouver, un problème.

Lequel ?

Voyez-vous des réponses objectives, ou des raisons subjectives qui expliquent cette ségrégation ?!

[Lilas]

Un salarié handicapé peut (plusieurs choix possibles) :
- demander plus d'effort de management
- être moins performant
- être plus souvent absent
- avoir des difficultés à s' intégrer à l'équipe
- être plus fragile et moins facilement pressurisable
- demander des conditions de travail privilegiees, ce qui pourrait donner de mauvaises idées aux autres salariés
- et sûrement d'autres choses auxquelles je n'ai pas pensé

[Benoit]

Oui il y a des problèmes. Il faut acheter les bidules technologiques pour compenser le handicap, quand il s'y prête, donc pas l'autisme, et c'est plus compliqué de virer un travailleur handicapé a cause des lois. Il peut aussi se plaindre qu'on le discrimine et la c'est pire.
Conclusion, payer des sous traitants (qui gerent les emmerdes a la place) ou prendre des gens pour des trucs genre les espaces verts.

Les quelques TH embauches pour leurs compétences sont dans l'epaisseur du trait a zero.

De nombreux rapports soulignent tout ca chaque annee, en particulier le fait que tout le monde est pour mais 'pas dans mon service'.

[neige blanche]

En tout cas, je viens de signer un contrat ? Sans être officiellement handicapée, j ai été claire avec la direction sur ma condition non typique et ça n a pas eu l air de poser problème

[Alceste]

@lilas
@benoit
Oui bien sûr ce sont les idées qui viennent à l'esprit ; mais qu'en est-il réellement ?
Je n'ai pas d'exemple pour ma part.
Est-ce que ça coûte vraiment plus cher, subventions déduites.
Est-ce qu'un handicapé n'est pas à contrario plus attaché à son poste.
Est-ce que les difficultés n'ont pas de contreparties valorisables.
En théorie je suis sûr qu'on peut prendre le contre-pied de la plupart des objections.
Il me semble que ces à-prioris sont en fait très subjectifs. Non ?

Ce que je simplifierais en les taxant d'excuses de paresseux, parce que c'est plus simple de ne pas se poser la question ; quitte à perdre la richesse de la diversité, et de faire fi de ses bons sentiments ?

[Flower]

@Alceste: Pour rester dans l'exemple des non-/malvoyants, il faut acheter des logiciels et outils spécifiques, il faut éventuellement permettre la venue d'un chien dans les bureaux (ce que tout le monde n'apprécie pas), il faut quelqu'un qui refasse le formatage des documents parce que les logiciels de lecture ne peuvent pas le détecter et bien sûr un logiciel de lecture est plus lent que quelqu'un qui lit lui-même dans sa tête. Donc à la fois des coûts et des ralentissements dans l'activité. Autant dans les grosses structures, l'achat des logiciels et outils n'est pas tellement le problème en général, autant le reste est souvent vu comme gênant - le nombre de fois que j'ai entendu le chef râler sur le collègue non-voyant "trop lent", "qui se repose sur son handicap", "paresseux" et autres gentillesses... Dans un monde où il faut fonctionner à 150%, on s'accommode difficilement de ce genre de petits ralentissements.
Et ça, c'est dans la fonction publique, alors en entreprise, je ne pense pas que ce soit mieux.

[Lilas]

quitte à perdre la richesse de la diversité

La diversité, c'est juste pour la communication et l'image de l'entreprise. En réalité, les gens veulent travailler avec des personnes qui leur ressemblent et en qui ils se reconnaissent.
Il y a un peu plus de 2 ans, nous avons fait un "séminaire d'équipe" au sein de mon service, avec une sorte de test de personnalité DISC qui place les gens dans des cases. Hormis 4 "cas" (dont je faisais partie), tous les autres (une vingtaine de personnes) se sont retrouvés dans la même case.