Pour parler du burn-out, venez ici !

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hazufel
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#106 Message par hazufel » lundi 24 juillet 2017 à 13:09

Il n'y a vraiment pas que les business mans ou chirurgiens qui font des burn out mais ils semblent plus crédibles (à grand tort). Qui sait exactement ce que tu fais ? Pas grand monde. Qui sait ce qu'a à gérer une maman chaque jour la plupart du temps ? La charge mentale des femmes est écrasante et même dans les couples où les tâches sont partagées. Dans ton cas, on n'imagine pas ce qu'implique un travail bien fait et encore moins sa charge. Est-ce que dans le public il y a des délégués du personnel ? Tu pourrais voir ta hiérarchie avec l'un d'entre eux ? Puisque ton médecin t'avait parlé de burn out à un moment, essaie de lui redire que là tu t'y sens en plein dedans et que ce n'est plus possible. Et comme dit Manichéenne, est-ce que des choses peuvent être repoussées à échéance moins urgente ?
J'ai toujours travaillé pendant mes vacances, mes RTT, parce que je gère de la production et qu'elle ne peut s'arrêter. Mais depuis peu j'ai décidé que les remplaçants se débrouilleraient. Elles sont deux et râlent qu'elles agonisent au bout de deux jours de vacances. Ça pourrissait mes vacances et me rendait coupable en plus de me rendre dingue. Est-ce que les conséquences seront graves si je ne fais pas tout tout de suite ? J'ai décidé que non.
Courage à toi, c'est difficile à vivre un tel environnement de travail. Et tu peux répondre à ton médecin qu'avoir des gens en plus dans ta vie, te fatiguerait davantage...

Bidouille, ton post est ancien mais j'espère que tu vas mieux. Je me rends compte que nous devons souvent gérer tous les rdv mais aussi penser à ce qu'il faut faire, même si l'autre est de bonne volonté. C'est encore plus pesant quand un ou plusieurs enfants est à particularités.
Courage.
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#107 Message par TimeLady » lundi 24 juillet 2017 à 13:38

hazufel a écrit :Il n'y a vraiment pas que les business mans ou chirurgiens qui font des burn out mais ils semblent plus crédibles (à grand tort). Qui sait exactement ce que tu fais ? Pas grand monde. Qui sait ce qu'a à gérer une maman chaque jour la plupart du temps ? La charge mentale des femmes est écrasante et même dans les couples où les tâches sont partagées. Dans ton cas, on n'imagine pas ce qu'implique un travail bien fait et encore moins sa charge. Est-ce que dans le public il y a des délégués du personnel ? Tu pourrais voir ta hiérarchie avec l'un d'entre eux ? Puisque ton médecin t'avait parlé de burn out à un moment, essaie de lui redire que là tu t'y sens en plein dedans et que ce n'est plus possible. Et comme dit Manichéenne, est-ce que des choses peuvent être repoussées à échéance moins urgente ?
J'ai toujours travaillé pendant mes vacances, mes RTT, parce que je gère de la production et qu'elle ne peut s'arrêter. Mais depuis peu j'ai décidé que les remplaçants se débrouilleraient. Elles sont deux et râlent qu'elles agonisent au bout de deux jours de vacances. Ça pourrissait mes vacances et me rendait coupable en plus de me rendre dingue. Est-ce que les conséquences seront graves si je ne fais pas tout tout de suite ? J'ai décidé que non.
Courage à toi, c'est difficile à vivre un tel environnement de travail. Et tu peux répondre à ton médecin qu'avoir des gens en plus dans ta vie, te fatiguerait davantage...
Pas de délégués du personnel non... Il y en a pour les collègues en uniforme, mais rien au niveau administratif...

Je priorise les urgences, je n'ai pas de gros problèmes avec ça, mais le souci est que parfois, sur deux postes, les urgences se téléscopent...et quand on remplace quelqu'un qui est très brouillon dans sa méthode de travail, ce n'est pas évident de prendre ses marques, ou de comprendre sa logique (ou son manque de logique :crazy: )...

Pour mon médecin, il est au courant du pré-diagnostic mais ne semble pas spécialement y adhérer. En tout cas il semble considérer que je suis "trop jeune" pour me plaindre du travail (je travaille depuis janvier 2003 sans interruption, je considère que c'est déjà pas mal...). Je n'ai pas trop eu envie de lui dire qu'avoir des gens dans ma vie me fatiguerait encore plus... J'y ai pensé et puis je me suis dit que ça me "victimiserait", que ça lui donnerait l'impression qu'au fond je n'ai pas choisi mon mode de vie mais que je subis quelque chose. Or je n'ai pas l'impression de subir, j'ai juste l'impression de bien me connaître et d'avoir construit ma vie en conséquence. Mais c'est visiblement très difficile à faire comprendre à des gens pour qui solitude = souffrance que pour moi c'est précisément tout le contraire... :crazy:
pré-diagnostic établi en 2012 (à 30 ans passés) par une psychologue comportementaliste - pas de démarche d'officialisation auprès du CRA prévue dans l'immédiat

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#108 Message par bidouille » lundi 24 juillet 2017 à 15:36

Oui je vais mieux :bravo:
Maman bizarroïde d'un grand ado de 16 ans (EIP TDA) et d'un ado de 14 ans Asperger TDAH.

Tous différents , tous humains!

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#109 Message par Bubu » lundi 24 juillet 2017 à 20:13

Le burn-out ?
C'est mon quotidien.
J'en fait plusieurs par jours.
C'est comme une sinusoïde, dont la période est d'un jour ou souvent moins.

Vivement que je consulte.

Bon courage à vous.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#110 Message par freeshost » mardi 25 juillet 2017 à 1:30

Il n'y a pas à culpabiliser de se reposer. :)

Je suis en rogne contre la dictature du plein temps, des loyers et des primes d'assurance maladie qui grèvent le budget, le pouvoir d'achat.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#111 Message par Flower » mardi 25 juillet 2017 à 11:25

Ajoutons aux réalités des économies budgétaires, qui pèsent surtout sur les agents, la mauvaise image du public dans l'opinion publique. Dans certains métiers, ça va encore, parce qu'ils ont une image particulière, mais souvent il est difficile de se faire entendre sur ces sujets parce qu'après tout, il est bien connu que les fonctionnaires ne font rien et ont plein d'avantages... Et les syndicats ne semblent s'intéresser qu'aux salaires des catégories C et parfois B (au moins chez nous). Mais les problèmes de temps de travail, de binômes, de mauvaise répartition des dossiers, d'organisation interne mal fichue, ils concernent tout le monde. Les trois quarts des urgences que je rencontre dans mon travail seraient évitables si tout simplement on transmettait les demandes dans les temps.

Et même quand la médecine du travail est à l'écoute, ils ne peuvent rien faire, parce qu'ils ne peuvent pas changer les conditions de travail dans tout un ministère. Et comment justifierait-on en tant qu'individu qu'on ne fait plus les heures supplémentaires alors que tout le monde en fait et souvent même plus?

Bref, dans le public, en tout cas dans la fonction publique d'Etat, il faut être motivé pour tenir, ce n'est pas la voie de la facilité.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#112 Message par TimeLady » mardi 25 juillet 2017 à 11:59

Flower a écrit :Ajoutons aux réalités des économies budgétaires, qui pèsent surtout sur les agents, la mauvaise image du public dans l'opinion publique. Dans certains métiers, ça va encore, parce qu'ils ont une image particulière, mais souvent il est difficile de se faire entendre sur ces sujets parce qu'après tout, il est bien connu que les fonctionnaires ne font rien et ont plein d'avantages... Et les syndicats ne semblent s'intéresser qu'aux salaires des catégories C et parfois B (au moins chez nous). Mais les problèmes de temps de travail, de binômes, de mauvaise répartition des dossiers, d'organisation interne mal fichue, ils concernent tout le monde. Les trois quarts des urgences que je rencontre dans mon travail seraient évitables si tout simplement on transmettait les demandes dans les temps.

Et même quand la médecine du travail est à l'écoute, ils ne peuvent rien faire, parce qu'ils ne peuvent pas changer les conditions de travail dans tout un ministère. Et comment justifierait-on en tant qu'individu qu'on ne fait plus les heures supplémentaires alors que tout le monde en fait et souvent même plus?

Bref, dans le public, en tout cas dans la fonction publique d'Etat, il faut être motivé pour tenir, ce n'est pas la voie de la facilité.
Perso ma principale motivation a toujours été le salaire. :lol: Et la sécurité de l'emploi. Dans le public, il y a quand même beaucoup de facilités et de droits qu'on ne retrouve pas dans le privé, il ne faut pas cracher dans la soupe non plus. Par exemple l'histoire du jour de carence : s'il revient, il n'y en aura qu'un seul, alors que dans le privé de mémoire c'est trois jours... Dans mon administration, il y a aussi des prises en charge financière pour les articles d'optique et les soins dentaires, voire pour les cures thermales pour les agents souffrant de pathologie comme le psoriasis...

J'entends beaucoup de collègues se plaindre du salaire, perso quand je vois les salaires du privé je ne m'estime pas lésée...

Après, pour ce qui est organisation, c'est une autre paire de manche et effectivement personne ne semble s'en préoccuper... Le truc c'est que c'est tellement mal conçu que ceux qui veulent glander toute la journée peuvent le faire (après tout, ils risquent quoi ? la collègue qui me sert de binôme passe son temps à planifier ses vacances sur Internet...) et que ceux qui veulent bosser n'ont aucune reconnaissance en retour (et finissent par démotiver et par bosser de moins en moins)... Sans parler des mutations, trop "faciles" : avant il fallait rester en poste trois-quatre ans pour envisager une mutation, maintenant on voit passer des gens qui restent dix mois et qui se barrent... Sans parler des "troncs communs" : dans mon administration, on est envahi par des agents d'autres administrations, qui ne connaissent rien de rien mais viennent pour les primes (sans s'en cacher)... Du coup ils ne servent à rien. Dans le meilleur des cas ils font des efforts et se forment pour comprendre, mais la plupart du temps ils se contentent d'un poste planqué et deviennent juste des "poids morts" incapables de bosser par eux-mêmes...
pré-diagnostic établi en 2012 (à 30 ans passés) par une psychologue comportementaliste - pas de démarche d'officialisation auprès du CRA prévue dans l'immédiat

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#113 Message par Mafalda » mardi 25 juillet 2017 à 12:10

J'arrive un peu comme un cheveu sur la soupe mais je tenais à réagir à ce poste pour deux raisons :

- la premiere c'est que je travaille dans le domaine de la santé au travail et que malgré le fait de bien connaître le burn-out il reste très compliqué à diagnostiquer. Ce n'est absolument pas une dépression mais ça peut se compliquer d'une dépression. Burn-out veut dire qui se consume de l'intérieur, et c'est vraiment la perte des capacités à faire face avec un écroulement total : le corps et la tete se vident littéralement. En general ça s'accompagne d'un sentiment de faible accomplissement de soi et surtout le sujet habituellement très investi se désintéresse totalement de son travail (typiquement le soignant qui n'a plus aucune empathie pour son patient, voire le maltraite). Clairement les traitements antidépresseurs ne fonctionnent pas et la prise en charge est le repos, l'hygiène de vie et les thérapies psycho-corporelles. En général la prise en charge est très longue, au moins 6 mois.

- deuxièmement, je peux parler de mon expérience personnelle de burn-out. Je ne sais pas si je porte le SA ou pas, mais voici les éléments précipitants que j'ai identifiés pour moi et qui pourraient être en lien avec le SA :
. mon impossibilité à déléguer, entraînant pour moi une surcharge de travail et l'impossibilité d'être aidée ou d'exprimer mes difficultés ;
. ma difficulté à comprendre mon état : je ne me suis pas rendue compte de ma fatigue ni de mon stress, donc j'ai continué à aller droit dans le mur, heureusement mon psy de l'époque m'a mis un ultimatum ;
. exerçant un métier au contact de gens en soin, j'ai été complètement épuisée psychiquement par leurs demandes et leurs souffrances, je n'arrivais plus à faire la part des choses et à prendre du recul ;
. au sein de mon organisation je me suis également épuisée à faire remonter les dysfonctionnements internes, les choses qui me paraissaient anormales, les injustices, etc. : cela m'a pris beaucoup d'énergie et m'a cataloguée comme la casse-pieds de service et j'ai été mise en état d'isolement par mes collègues. J'avais deja du mal à demander de l'aide mais là c'était encore pire car on m'évitait. J'avais la paix et j'étais tranquille, mais ça n'a pas amélioré mes problèmes ;
. une charge de travail de plus en plus importante et aussi un travail où il faut planifier ce qui est extrêmement compliqué pour moi et me met en grande difficulté.
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#114 Message par TimeLady » mardi 25 juillet 2017 à 14:08

Mafalda a écrit :J'arrive un peu comme un cheveu sur la soupe mais je tenais à réagir à ce poste pour deux raisons :

- la premiere c'est que je travaille dans le domaine de la santé au travail et que malgré le fait de bien connaître le burn-out il reste très compliqué à diagnostiquer. Ce n'est absolument pas une dépression mais ça peut se compliquer d'une dépression. Burn-out veut dire qui se consume de l'intérieur, et c'est vraiment la perte des capacités à faire face avec un écroulement total : le corps et la tete se vident littéralement. En general ça s'accompagne d'un sentiment de faible accomplissement de soi et surtout le sujet habituellement très investi se désintéresse totalement de son travail (typiquement le soignant qui n'a plus aucune empathie pour son patient, voire le maltraite). Clairement les traitements antidépresseurs ne fonctionnent pas et la prise en charge est le repos, l'hygiène de vie et les thérapies psycho-corporelles. En général la prise en charge est très longue, au moins 6 mois.

- deuxièmement, je peux parler de mon expérience personnelle de burn-out. Je ne sais pas si je porte le SA ou pas, mais voici les éléments précipitants que j'ai identifiés pour moi et qui pourraient être en lien avec le SA :
. mon impossibilité à déléguer, entraînant pour moi une surcharge de travail et l'impossibilité d'être aidée ou d'exprimer mes difficultés ;
. ma difficulté à comprendre mon état : je ne me suis pas rendue compte de ma fatigue ni de mon stress, donc j'ai continué à aller droit dans le mur, heureusement mon psy de l'époque m'a mis un ultimatum ;
. exerçant un métier au contact de gens en soin, j'ai été complètement épuisée psychiquement par leurs demandes et leurs souffrances, je n'arrivais plus à faire la part des choses et à prendre du recul ;
. au sein de mon organisation je me suis également épuisée à faire remonter les dysfonctionnements internes, les choses qui me paraissaient anormales, les injustices, etc. : cela m'a pris beaucoup d'énergie et m'a cataloguée comme la casse-pieds de service et j'ai été mise en état d'isolement par mes collègues. J'avais deja du mal à demander de l'aide mais là c'était encore pire car on m'évitait. J'avais la paix et j'étais tranquille, mais ça n'a pas amélioré mes problèmes ;
. une charge de travail de plus en plus importante et aussi un travail où il faut planifier ce qui est extrêmement compliqué pour moi et me met en grande difficulté.
C'est précisément ce en quoi j'ai du mal à me sentir concernée par le phénomène. Pourtant j'en ai tous les signes, mais je ne me reconnais pas dans le "profil" qui est habituellement dressé pour décrire les victimes du burn-out... Par exemple, le faible accomplissement de soi, je ne le ressens pas. Après j'avoue que j'ai toujours envisagé le travail sous un angle "mal nécessaire" (en gros j'aime bien mon confort, et pour l'obtenir je dois avoir un salaire, et donc supporter le travail) et que je n'ai jamais trouvé que c'était quelque chose d'épanouissant. Je n'aime pas les environnements qui m'obligent à avoir du contact social, donc forcément si j'avais le choix je ne travaillerais pas. Paradoxalement j'ai décidé d'entrer très rapidement dans la vie active... peut-être parce que je sentais que si je tardais trop je ne trouverais jamais la motivation de le faire.

La psy m'avait dit que pour elle il était très improbable que je tienne le choc sur la durée, sachant que je bosse depuis 14 ans. C'est pour ça qu'elle avait insisté pour que je passe par le CRA. Pour elle l'idéal aurait été que j'accepte d'être "officiellement" diagnostiquée et que je demande par la suite des aménagements de poste. Pour l'heure je ne suis pas décidée à le faire. En fait je me dis que quelque part le travail à temps plein est un lieu de contact "imposé" et que, ma foi, c'est le seul moment où je dois me forcer à avoir des relations sociales. Si je diminue ce temps-là, je risque de devenir encore plus "huître" et de m'écouter encore plus. Sans compter que si j'officialisais le truc, je risquerais de me retrouver à un poste "placard", car j'occupe actuellement un emploi non compatible avec un temps partiel. Exit mes 500 euros de prime. Gloups.

Pour ma part je dirais que je n'ai pas à me soucier de savoir déléguer ou pas vu que je travaille seule... Là je vais être 3 semaines sur 2 postes, toute seule. Par contre il faudra prioriser. Généralement j'y arrive bien sur mon poste. Sur deux, c'est plus difficile, il faut veiller à conserver un certain équilibre.

Par contre effectivement j'ai beaucoup de mal à prendre conscience de l'étendue des désastres au niveau fatigue notamment. Je crois que dans mon cas c'est surtout lié au fait que j'ai pris l'habitude de me sentir épuisée (je dis souvent que je suis fatiguée de naissance) parce que chaque interaction sociale, même infime, me vampirise. Du coup au boulot et en fin de journée, je me sens toujours fatiguée. De là à savoir "quantifier" cette fatigue...c'est difficile. Là je me rends compte du souci car je dors mal et je me lève très tôt le weekend...

Pour les injustices et les dysfonctionnements, j'ai tenté moi aussi d'intervenir mais visiblement tout le monde s'en fiche. Si je me plains d'une injustice qui me concerne, je passe pour une pleurnicharde. Si je me plains d'une injustice qui concerne quelqu'un d'autre, je passe pour la fille qui se mêle de ce qui ne la regarde pas. Du coup j'ai renoncé. Je ne défends plus que mes propres intérêts et je laisse les autres se débrouiller avec les leurs...
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#115 Message par Flower » mardi 25 juillet 2017 à 15:24

Merci de ton témoignage, Mafalda, c'est très intéressant! J'avais un peu l'impression qu'on considérait que le burn-out est généralement associé à une dépression - à moins qu'on ne mette un diagnostic de dépression parce que le burn-out n'est pas une maladie officiellement reconnue partout...

Je suis toujours en dents de scie, il y a des jours où j'ai envie de tout envoyer bouler et que j'arrive à peine à me lever le matin ("mais faut aller bosser, tu peux pas laisser ton collègue en plan, Flower!") et d'autres où ça va voire où je suis très motivée. Enfin, au moins une partie de la journée, parce que je me fais toujours rattraper par la fatigue.
Spoiler : @Time Lady : 
Chez nous les passerelles sont spécifiques et rares, et je n'ai pas connaissance d'aides pour certains soins. On a une mutuelle qui rembourse plutôt mal en tout cas. Et en catégorie A, les perspectives de salaire et de carrière sont en moyenne plus intéressantes dans le privé. Bon en revanche, maintenant que je suis titulaire, si je craque ils ne pourront pas me renvoyer et devront au moins me trouver un poste "placard" - sauf que ça ne m'intéresse pas donc je fais des efforts pour ne pas craquer. Mon métier a un côté "vocation", car il peut beaucoup peser sur la vie personnelle et pas juste à cause des horaires, du coup on est encore plus corvéables à merci...
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#116 Message par freeshost » mardi 25 juillet 2017 à 15:32

Un matin, téléphone-leur en leur disant que tu ne veux pas venir. "Je crois que je fais un burn-out. Je n'ai vraiment pas l'énergie." :mrgreen:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#117 Message par TimeLady » mardi 25 juillet 2017 à 15:35

Flower a écrit :
Spoiler : @Time Lady : 
Chez nous les passerelles sont spécifiques et rares, et je n'ai pas connaissance d'aides pour certains soins. On a une mutuelle qui rembourse plutôt mal en tout cas. Et en catégorie A, les perspectives de salaire et de carrière sont en moyenne plus intéressantes dans le privé. Bon en revanche, maintenant que je suis titulaire, si je craque ils ne pourront pas me renvoyer et devront au moins me trouver un poste "placard" - sauf que ça ne m'intéresse pas donc je fais des efforts pour ne pas craquer. Mon métier a un côté "vocation", car il peut beaucoup peser sur la vie personnelle et pas juste à cause des horaires, du coup on est encore plus corvéables à merci...
Spoiler : @Flower : 
Je suis "juste" catégorie C (et je n'envisage pas de passer les concours car je ne supporterais pas de devoir bouger géographiquement, à plus forte raison parce que je suis non motorisée et que j'ai acheté mon logement...) et je trouve que mon salaire est plus que satisfaisant, surtout quand je compare avec certains salaires du privé. Notre mutuelle a la réputation d'être coûteuse, mais elle rembourse bien et offre énormément de garanties, notamment le versement de 95% du salaire et des primes en cas d'arrêt prolongé.

C'est sûr que le côté vocation doit compliquer la donne, tu t'investis forcément plus que moi... Moi j'avoue que la seule "vocation" que j'ai pu ressentir à une époque, c'est écrivain ou scénariste...mais j'ai vite réalisé que j'avais aussi peu de chance de percer dans ces deux milieux que de gagner au Loto.
Je suis un peu pareil, certains jours ça va à peu près et d'autres, je dois me forcer à sortir de chez moi. A midi l'ascenseur était en train de descendre au rez de chaussée et moi j'ai eu très envie de rappuyer sur la touche de mon étage pour rentrer... :? Surtout que je sais que pendant 3 semaines je n'ai pas le "droit" d'être absente (responsabilité financière + personne pour me remplacer = marche ou crève)... ça me décourage d'avance.
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#118 Message par Flower » mardi 25 juillet 2017 à 15:40

@freeshost: Je suis déjà dans sur un poste assez "tranquille"... Et puis si je fais ça, après faut que j'aille chez le médecin demander un arrêt de travail, c'est compliqué aussi. :?
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#119 Message par Mafalda » mardi 25 juillet 2017 à 15:58

TimeLady a écrit :
C'est précisément ce en quoi j'ai du mal à me sentir concernée par le phénomène. Pourtant j'en ai tous les signes, mais je ne me reconnais pas dans le "profil" qui est habituellement dressé pour décrire les victimes du burn-out... Par exemple, le faible accomplissement de soi, je ne le ressens pas. Après j'avoue que j'ai toujours envisagé le travail sous un angle "mal nécessaire" (en gros j'aime bien mon confort, et pour l'obtenir je dois avoir un salaire, et donc supporter le travail) et que je n'ai jamais trouvé que c'était quelque chose d'épanouissant. Je n'aime pas les environnements qui m'obligent à avoir du contact social, donc forcément si j'avais le choix je ne travaillerais pas. Paradoxalement j'ai décidé d'entrer très rapidement dans la vie active... peut-être parce que je sentais que si je tardais trop je ne trouverais jamais la motivation de le faire.

La psy m'avait dit que pour elle il était très improbable que je tienne le choc sur la durée, sachant que je bosse depuis 14 ans. C'est pour ça qu'elle avait insisté pour que je passe par le CRA. Pour elle l'idéal aurait été que j'accepte d'être "officiellement" diagnostiquée et que je demande par la suite des aménagements de poste. Pour l'heure je ne suis pas décidée à le faire. En fait je me dis que quelque part le travail à temps plein est un lieu de contact "imposé" et que, ma foi, c'est le seul moment où je dois me forcer à avoir des relations sociales. Si je diminue ce temps-là, je risque de devenir encore plus "huître" et de m'écouter encore plus. Sans compter que si j'officialisais le truc, je risquerais de me retrouver à un poste "placard", car j'occupe actuellement un emploi non compatible avec un temps partiel. Exit mes 500 euros de prime. Gloups.

Pour ma part je dirais que je n'ai pas à me soucier de savoir déléguer ou pas vu que je travaille seule... Là je vais être 3 semaines sur 2 postes, toute seule. Par contre il faudra prioriser. Généralement j'y arrive bien sur mon poste. Sur deux, c'est plus difficile, il faut veiller à conserver un certain équilibre.

Par contre effectivement j'ai beaucoup de mal à prendre conscience de l'étendue des désastres au niveau fatigue notamment. Je crois que dans mon cas c'est surtout lié au fait que j'ai pris l'habitude de me sentir épuisée (je dis souvent que je suis fatiguée de naissance) parce que chaque interaction sociale, même infime, me vampirise. Du coup au boulot et en fin de journée, je me sens toujours fatiguée. De là à savoir "quantifier" cette fatigue...c'est difficile. Là je me rends compte du souci car je dors mal et je me lève très tôt le weekend...

Pour les injustices et les dysfonctionnements, j'ai tenté moi aussi d'intervenir mais visiblement tout le monde s'en fiche. Si je me plains d'une injustice qui me concerne, je passe pour une pleurnicharde. Si je me plains d'une injustice qui concerne quelqu'un d'autre, je passe pour la fille qui se mêle de ce qui ne la regarde pas. Du coup j'ai renoncé. Je ne défends plus que mes propres intérêts et je laisse les autres se débrouiller avec les leurs...
Eh oui et c'est là où le diagnostic de burn-out est compliqué, il ne prend pas en compte l'état antérieur du travailleur (à savoir par exemple un TDAH, un SA, une dépression, une pathologie chronique quelle qu'elle soit ni même son mode de vie (nombre d'enfants ou autres). Par contre pour que le diagnostic soit posé il faut des éléments professionnels probants : surcharge chronique de travail, charge mentale élevée, manque de reconnaissance, de formation, de soutien social dans l'entreprise, etc.
Les gens atteints de burn-out expriment souvent une perte de sens de leur métier (rejoint le manque d'accomplissement personnel).

Après avoir étudié mon propre cas et avoir lu beaucoup sur le SA je me rends compte que les personnes porteuses de SA sont à risque à mon avis d'être en souffrance au travail et en tout cas de se sentir débordées par le travail. Moi-même il m'arrive de sortir du travail et d'aller directement me coucher car je suis trop fatiguée, un épuisement intense comme si j'étais vidée de toute énergie. Mais est ce un burn-out ? Il est évident que si j'avais passé la journée au calme chez moi je ne serais pas dans cet état à la fin de la journée, donc c'est bien le travail qui est responsable. Pour autant ce n'est peut être pas les mêmes resort que le burn-out, c'est à dire que cet épuisement ne vient pas questionner le sens du travail, ne remet pas en question le rapport que l'on a avec le sujet du travail (clients, patients, etc) et c'est à mon avis la grande difference.
Modifié en dernier par Mafalda le mardi 25 juillet 2017 à 17:59, modifié 1 fois.
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TimeLady
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#120 Message par TimeLady » mardi 25 juillet 2017 à 16:45

Mafalda a écrit :

Après avoir étudier mon propre cas et avoir lu beaucoup sur le SA je me rends compte que les personnes atteintes de SA dont à risque à mon avis d'être en souffrance au travail et en tout de se sentir débordé par le travail. Moi-même il m'arrive de sortir du travail et d'aller directement me coucher car je suis trop fatiguée, mais un épuisement intense comme si j'étais vidée de toute énergie. Mais est ce un burn-out. Il est évident que si j'avais passé la journée au calme chez moi je ne serais pas dans cet état à la fin de la journée, mais une personne "normale " ne se sent habituellement pas comme ça à la fin de la journée... Pour autant ce n'est peut être pas les mêmes resort que le burn-out, c'est à dire que cet épuisement ne vient pas questionner le sens du travail, ne remet pas en question le rapport que l'on a avec le sujet du travail (clients, patients, etc) et c'est à mon avis la grande difference.
Tout à fait... C'est difficile de faire le distinguo entre ce qui est causé par le SA ou par autre chose.

Après dans mon cas, ce qui complique encore plus les choses, c'est que je n'ai jamais vécu le travail comme quelque chose d'épanouissant... Déjà gamine je voulais juste un travail de bureau "planqué" sans grand contact avec les gens... Je n'ai jamais eu une idée très positive du travail donc quelque part je me dis que mon sentiment de ras le bol vient aussi peut-être de là...mais aussi de mon incapacité à gérer la "bêtise" ambiante... Bref, c'est sûrement un cumul !
pré-diagnostic établi en 2012 (à 30 ans passés) par une psychologue comportementaliste - pas de démarche d'officialisation auprès du CRA prévue dans l'immédiat

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