Pour parler du burn-out, venez ici !

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bidouille
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#91 Message par bidouille » lundi 21 novembre 2016 à 10:03

Je pense avoir fait un burn out maternel il y'a 2 ou 3 ans. J'étais littéralement épuisée, j'avais des courbature dans les bras, le dos et les jambes qui faisait que le moindre mouvement était juste impossible, j'ai d'abord cru a une grippe, mais après divers examen médicaux il a été conclus que je n'avais rien. J'ai été dans cet état environ 6 mois.
Je n'avais plus aucune énergie et me trainai même pour manger... Même aller au toilettes me semblait une épreuve.

Voila c'est plus qu'une simple fatigue
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#92 Message par bidouille » jeudi 15 décembre 2016 à 11:52

J'ai l'impression ces derniers jours de retomber dedans. Suite a un enieme mot de l'enseignant de mon fils que j'ai mal pris, j'ai pas dormi de la nuit et j'enchaine les crises d'angoisses, résultat j'ai mal partout je suis épuisée, j'arrête pas de pleurer. Je ne comprend pas les réaction autours de moi, les autres me paraissent agressif et haineux. Hier j'allais un peu mieux, j'avais trouvé moyen de dédramatiser cette histoire de mot en faisant un remake de la chanson de Dalida "Parole, paroles" en mettant plutôt les mots de la maitresse, j'avais fini par en rire. Dans cette chanson elle dit "encore des mots , toujours des mots"... Forcement pour faire cela j'ai écouté un peu la chanson en boucle et mon fils le soir a demander a l'écouter. Mon conjoins était rentré et il m'a demandé pourquoi j'écoutais ca. Je lui ai dit que cette chanson était marante, et lui ai expliqué . Résultat il m'a fait une scène que c'était moche ce que j'avais fait... Bref et je déprime a nouveau. J'ai l'impression que je peux pas exprimer ce que j ressent que c'est interdit alors je m'étouffe dans ma propre tête a tourner et ressasser, ce qu'il me reproche aussi. Résultat je m'epuise psychiquement.
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#93 Message par gog » jeudi 15 décembre 2016 à 12:44

Le travail (OK, à temps partiel et à la maison)+ mon petit autiste scolarisé moins de 5h par semaine+ 4 rendez-vous par semaine pour la prise en charge du petit= je suis fatiguée.
En plus j'ai enchainé les rendez-vous de fin de trimestre, je me suis plus expliquée ces deux dernières semaines avec les uns et les autres que pendant les 6 derniers mois.
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#94 Message par Bubu » jeudi 15 décembre 2016 à 15:07

@ Bidouille :
Es-tu suivie par un psychologue ou par un psychiatre ? (Ne réponds pas). Si c'est le cas c'est peut-être important de lui en parler.

Tu as un conjoint d'accord, mais il ne peut pas faire grand chose ?
Fais gaffe : tu risques de faire une dépression !!! (M'enfin à mon avis, tu as déjà un pied dedans.)

C'est facile à dire, mais tu as besoin d'aide, il faut consulter. C'est à ton entourage de prendre le relais, surtout si tu n'as plus la force de t'aider (t'aimer) toi même. La dépression c'est le Mal. Sans aide extérieure on en arrive facilement à se laisser crever.

Au plaisir de te lire, et bon courage.
TSA, diagnostic établi à mes 33 ans par le CRA de ma région.
"Ce syndrome est caractérisé chez ce patient par l’absence de détérioration intellectuelle, un syndrome dysexécutif, un déficit d'attention"

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#95 Message par Aby » jeudi 15 décembre 2016 à 16:08

@ Bidouille : je suis du même avis que Bubu, tu as peut-être besoin d'aide maintenant, prends soin de toi, tes petits ont besoin de toi. :kiss:
C'est vrai, les parents ne sont pas non plus accompagnés dans leurs galères...quelle misère ! :innocent:
bidouille a écrit :Hier j'allais un peu mieux, j'avais trouvé moyen de dédramatiser cette histoire de mot en faisant un remake de la chanson de Dalida "Parole, paroles" en mettant plutôt les mots de la maitresse, j'avais fini par en rire. Dans cette chanson elle dit "encore des mots , toujours des mots"... Forcement pour faire cela j'ai écouté un peu la chanson en boucle et mon fils le soir a demander a l'écouter. Mon conjoins était rentré et il m'a demandé pourquoi j'écoutais ca. Je lui ai dit que cette chanson était marante, et lui ai expliqué . Résultat il m'a fait une scène que c'était moche ce que j'avais fait...
L'humour est un excellent remède pour essayer de dédramatiser, je suis une adepte.
Par contre, ton conjoint a mis les pieds dans le plat si je puis dire et n'a apparemment pas compris à quel point tu vas mal...
Spoiler : parodie : 
J'y vais de ma petite parodie ? spécialement adressée à la MDPH, pour essayer de te redonner le sourire :

Paroles, paroles, paroles,
Ecoutez-moi
Paroles, paroles, paroles,
Je vous en prie
Paroles, paroles, paroles,
Je vous en conjure
Paroles, paroles, paroles, paroles, paroles et encore des maux
Que vous semez au vent
Voilà mon destin , vous téléphoner
Vous téléphoner comme la première fois :mrgreen:
Encore des mots, toujours des maux
Les mêmes mots.

Je m'arrête là avant que ça dégénère. :mryellow:
@ Courage Gog ! :kiss:
" Etre différent, c'est normal ! "

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#96 Message par freeshost » jeudi 15 décembre 2016 à 16:28

Aby a écrit :L'humour est un excellent remède pour essayer de dédramatiser, je suis une adepte.
Par contre, ton conjoint a mis les pieds dans le plat si je puis dire et n'a apparemment pas compris à quel point tu vas mal...
Et oui, au début, faute d'expérience, quand on essaie de mettre la main à la pâte, on met souvent les pieds dans le plat.

Mais bon, ce n'est pas une raison pour rendre son tablier et baisser les bras.

Ne nous mettons pas à genou, mais levons le poing haut et fort.

Quand on est gonflé à bloc, on peut se permettre de bomber le torse.

Paroles, que du vent ? Rien que des mots ?

Saurez-vous joindre la chanson de geste à la parole en mouvement ?

:mrgreen:
Modifié en dernier par freeshost le mercredi 11 octobre 2017 à 13:48, modifié 1 fois.
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#97 Message par bidouille » jeudi 15 décembre 2016 à 17:14

Non je ne suis pas aidé, j'en ai parlé a mon médecin une fois que j'était épuisée, y'a 2 ou 3 ans, et elle m'a envoyé faire une prise de sang (fer, thyroïde, diabète...) et m'a dit de pas revenais si la pds revenait normale.
j'ai par contre la psychomot de mon fils qui m'écoute pas mal, la pauvre je la saoule.
Mon homme avait peur que la chanson parodique finisse aux oreilles de la maitresse, qu'elle se reconnaisse, il trouvais que c'était méchant de se moquer...
Mais c'était un peu du style de ce que tu as écris sur le MDPH.

Je ne nommai pas l'enseignante, mais j'ai reprise en modifiant un peu les mots du cahier.

Mon homme il a besoin d'être porté, il est pas contre faire quelque chose, mais c'est si moi je lui dit de le faire. Aujourd'hui il a emmener notre grand aux urgences et donc il est a la maison il a pris sa journée. alors il a fait des trucs, mais ca va être moi qui vais l'appeler et lui dire "bon maintenant tu appeles le doc... pour prendre rdv, voila son n° de téléphone"... ensuite il me rappelle quant il l'a fait me donne la date que je note dans le planning, ensuite je vais lui dire "maintenant appelle l'enseignant référent et tu lui demandes ou ca en est avec l'AVS, essaye d'insister pour qu'elle active les choses, et demande aussi si on doit faire une réunion avec l'école pour le renouvellement"...
Il fait mais je dois absolument tout chapeauter.
Je crois sincèrement qu'il n'est pas capable de gérer lui même, et certains truc comme le dossier MDPH c'est même pas la peine de lui faire.

Mais je vois meme pour se matin, je suis partie au travail mon fils allait a peu près bien, apparement il s'est degradé pendans que j'etais dans les transports donc injoignable, il hurlait de douleur plié en deux. Il a pas su quoi faire durant toute l'heure de mes transports, il tentait de me joindre sans succé. Il a fallut que je l'appele pour lui dire de l'emmener aux urgence et il me répond "t'as pris la voiture elle est a la gare je peux pas l'emmener aux urgences" il a fallut que je lui dise de demander a quelqu'un de l'emmener et il me répond "mais j'ai pas le numéro de téléphone de tes amies du village" alors je lui dit ben tu peux aller demander a la voisine d'en face...

Il n'y arrive pas voila, il a un énorme TDA je crois que c'est ca et donc il ne parviens pas a savoir ce qu'il faut faire, c'est comme ca pour le ménage. La il est a la maison, il m'appelle pour me demander ce qu'il y'a à faire , je dois lui demander "y 'a t'il de la vaisselle sale dans l'évier? si oui fait la vaisselle"

Alors je chapeaute tout mais parfois ca fait trop pour moi.
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#98 Message par Aby » jeudi 15 décembre 2016 à 17:51

Je vois tout à fait de quoi tu parles quand tu décris ton conjoint... heureusement, il n'a pas de soucis avec le téléphone. Je comprends que ce doit être épuisant pour toi puisque finalement tu as tout à gérer toute seule ou presque et cela 365 jours sur 365.
Pensées pour ton grand, j'espère au moins que ce n'est pas trop grave.
J'espère aussi que tu as des vacances pour Noël et que tu vas pouvoir souffler un peu.
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#99 Message par gog » jeudi 15 décembre 2016 à 17:55

Merci Aby ! :love:
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#100 Message par lili brin d'aspie » jeudi 15 décembre 2016 à 21:49

oui moi aussi il m'arrive régulièrement de m'effondrer. mon garçon est autiste sévère et hyperactif. c'est un enfant difficile au quotidien et bruyant, il faut être en permanence derrière lui dans tous les gestes du quotidien.
bref , c'est épuisant, je ne sais pas si je pourrais un jour travailler en plus...
il y a quelques semaine, j'ai du appeler ma mère à la rescousse pour pouvoir souffler quelques jours...
je trouve ça scandaleux que ce soit nos parents (d'un certain age déjà) qui doivent nous aider...le droit au répit n'est pas encore d'actualité et ce n'est pas normal !
quand je vois beaucoup de parents qui laissent leurs enfants en periscolaire jusqu'à 18 h , le mercredi et vacances scolaire au centre aéré, les après midi chez papis- mamies ou chez d'autres enfants, je trouve pas ça normal que les parents d'enfants autistes (et handicapé) n'aient pas de solutions pour compenser tous ces moments pour souffler auquels ont droit tout parents !
-diagnostiquée tsa léger (asperger) fin 2015, hpi
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ou quand les deux extrêmes se rencontrent..

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#101 Message par freeshost » lundi 24 juillet 2017 à 2:31

La malédiction du talent
Jeunes et talentueux, ils ont vite gravi tous les échelons. Avant de sombrer dans le burn-out. Dans l'univers professionnel, les mieux lotis ne sont pas toujours les plus endurants. Lorsque chaque opportunité devient une obligation, une carrière peut virer au cauchemar.

Son téléphone pouvait sonner en pleine nuit. Dans la chimie, les chaînes de production ne dorment jamais. Camille* de moins en moins. A 32 ans, la jeune femme est cadre chez un géant de la chimie sur un site de 1000 personnes. C’est à elle de gérer la cadence de production et de garantir la sûreté des lieux. Son rêve. «On ne fabrique pas du chocolat, ce sont des produits assez dangereux», prévient-elle.

Diplômée en génie chimique de l’EPFL, Camille est l’un de ses talents rares sur qui l’on parierait sans douter. Les retours de ses supérieurs sont excellents, elle se voit confier des tâches de plus en plus importantes. Jusqu’à l’excès. Camille finit par craquer alors qu’elle pilote un projet d’extension à plusieurs millions. Elle démissionne, parce qu’elle ne pouvait «plus continuer comme ça».

Camille n’est pas seule dans son cas. Deux chercheurs européens ont étudié ce phénomène qu’ils appellent la «malédiction du talent». Elle touche les employés talentueux et performants. Ceux promis à une carrière brillante. «Après deux décennies à étudier et travailler avec des jeunes leaders, nous avons rencontré beaucoup de gens qui semblent lutter contre leur bonne étoile», résume l’étude publiée ce printemps dans la revue américaine Harvard Business Review.

Captif de son talent

Souvent, au lieu d’accélérer leur ascension, l’identification de ces jeunes professionnels comme des talents purs ou dotés d’excellentes capacités d’apprentissage, frustre leur développement, les poussant prématurément vers la porte de sortie.

Camille s’est rendue indispensable, au point de remplacer son supérieur lors de réunions stratégiques et de donner des cours à ses collègues. Son cahier des charges s’est élargi de jour en jour, et elle ne savait plus où donner de la tête. «Ça faisait un moment que je tirais la sonnette d’alarme, j’étais entrain de perdre ma motivation», confie-t-elle. Lorsqu’elle évoque ces difficultés avec son responsable, la réponse est cinglante: «Tout est prioritaire.»

Dans leur étude, les deux chercheurs de l’institut français de management INSEAD décrivent la difficile transition des jeunes talentueux, d’abord encensés pour leurs récents succès puis forcés de devoir prouver tous les jours leur rapide ascension. Avec le risque de tomber rapidement dans une spirale de surmenage où «chaque opportunité devient une obligation et chaque défi un test».

Plus connectés, plus vulnérables

C’est la première fois que des chercheurs théorisent cette «malédiction du talent» qui reste très difficile à quantifier. Quand ils quittent leur travail, rares sont ceux qui donnent les véritables raisons de leur départ. Du point de vue entrepreneurial, impossible non plus de calculer ce que représente la perte de ses talents et les coûts induits par leur remplacement sur un marché très compétitif.

En Suisse, les salariés constatent en tout cas un durcissement de leurs conditions de travail. Selon un sondage mandaté par le SECO en 2012, 78% s’attendaient à une augmentation du stress pour 2017. Parmi les plus touchés, les jeunes professionnels, victimes de leurs ambitions et du manque de mécanisme de défense de leurs aînés. Le cabinet de ressources humaines Accountemps voit dans les 18-34 ans, la catégorie la plus exposée au burn-out.

Pour Jennifer Jordan, professeure de leadership et comportement organisationnel à l’IMD, la génération Y est plus démunie car «plus connectée et bombardée de messages professionnels», mais aussi moins prompte à «signaler qu’elle est trop stressée». Par peur d’un licenciement, mais aussi par crainte d’être considéré comme médiocre.

Quand les enveloppes ne suffisent plus

Des résultats qui n’auraient pas surpris Joan* qui, à 27 ans, a pris la direction d’une centrale logistique près de Lausanne. Soixante personnes sous ses ordres et 400 palettes de marchandises à expédier tous les jours: pour piloter le dépôt, son patron lui demande d’adopter une «image de dur». Il explique: «Jeune, je ne pouvais pas me permettre de faire des erreurs. Je devais être irréprochable. Alors je me suis presque donné un genre».

Mais la carapace se fissure. «Les responsables étaient très contents de mes résultats mais je me suis oublié. On ne le voit pas venir et à un moment on dit stop.» Après cinq ans de vacances oubliées et d’impasse sur ses horaires, il finit par quitter l’entreprise et sa philosophie de «petites enveloppes et de soupers». Il lui faudra six mois pour digérer cette douloureuse expérience professionnelle.

Le phénomène ne concerne pas que les jeunes talents, rappelle Jennifer Jordan. «On demande aux gens d’être connectés en permanence. C’est une tâche humainement intenable. Le repos est primordial pour la créativité et l’innovation. Pourtant, certaines organisations ne permettent plus cette prise de recul.»

Camille a, elle, retrouvé du travail dans une plus petite entreprise. Dans cette nouvelle aventure, elle retrouve le même poste: chimiste de production. Sauf que cette fois-ci, elle a pris ses précautions. Son cahier des charges est «bien défini». Elle s’inquiète toutefois pour les personnes de sa génération: «Il y a un réel malaise avec les jeunes travailleurs, cela ne m’étonne pas que certains fassent un burn-out.»

Les aspirations des «Millenials» pourraient forcer les entreprises à repenser leur fonctionnement. Ils sont souvent plus attentifs que leurs aînés à l’équilibre entre leur activité professionnelle et leur vie privée. Une manière d’échapper à cette spirale infernale.

«J’ai dû licencier mon meilleur employé»

«Mes collègues avaient vingt ans de plus que moi.» A 28 ans, Armand* devient le plus jeune cadre supérieur d’une grande compagnie d’assurance maladie suisse. L’entreprise lui confie les clés d’un service d’une quarantaine de personnes. Il doit alors gérer un budget de trois millions de francs. Un défi qui ne l’effraie pas, au contraire: «J’étais indépendant dans l’utilisation des ressources. Tant que les chiffres étaient verts, mes supérieurs me disaient bravo.» Il se sent utile et gagne bien sa vie – plus de 130 000 francs par an, sans compter les bonus. De quoi rendre fière sa famille d’origine iranienne, même si la situation leur semble «improbable».

Un jour, le groupe prend un virage radical. L’heure des licenciements est venue. Après quatre mois de mauvaises performances, les salariés doivent prendre la porte. «Dans quel job peut-on décider de l’avenir d’une personne et de sa famille en aussi peu de temps? J’avais de la peine avec ce fonctionnement, on dégomme l’être humain», dit-il encore aujourd’hui, dégoûté. Il finit par taire ses désaccords, jusqu’en 2015. Cette année-là, sa hiérarchie lui ordonne de licencier «la meilleure employée» de son service, en arrêt maladie depuis trois mois. Il refuse catégoriquement mais reste impuissant. Alors qu’il est en vacances, la direction envoie la lettre de licenciement. Elle se suicide quelques semaines après.

C’est la descente aux enfers pour Armand: «Je me suis dit que c’était la fin.» Il perd toute motivation, traîne au lit le matin. Et quand on le sollicite, il se contente de répondre «ne pas déranger, je suis sous l’eau». En avril 2016, il démissionne après avoir encaissé un ultime bonus. Son plus grand regret? Ne pas avoir été soutenu par la direction. Malgré ses demandes, aucun cadre ne l’a épaulé dans cette période difficile. «Mes collègues se portaient beaucoup mieux, car ils avaient plus d’expérience», lâche-t-il. Depuis, il est devenu consultant pour avoir une «plus grande liberté». Et il a un rêve: «Si un jour j’ai la chance d’être à la tête d’une entreprise, j’encadrerais mieux mes salariés pour qu’ils soient performants.» (Florian Delafoi)

«Mon corps a dit stop»

Dans la profession, on appelle ça un «personnage clivant». Blogueur, journaliste, autodidacte et brièvement chroniqueur politique, Grégoire Barbey a un nom qui fait encore grincer certaines dents. A son actif, sa rapide ascension sur les réseaux sociaux et son omniprésence dans tous les débats qui agitent la sphère politico médiatique. Quand il interpellait un conseiller d’Etat, un maire ou un député sur les réseaux sociaux, Grégoire Barbey (âgé aujourd’hui de 26 ans) était écouté, la plupart du temps relancé. Et puis un jour, tout a basculé.

«Je me suis retrouvé dans un engrenage, une boulimie de travail. Je cumulais mon poste au Web, avec des horaires nocturnes d’éditionneur, puis prenais un train pour une conférence à Genève. J’apprenais vite, je me disais: «le sommeil ça se rattrape». Et puis le corps a dit stop.» Burn-out: Grégoire Barbey se retrouve hospitalisé. Il fait des crises d’angoisse et ne supporte plus la lumière des écrans, ni le bruit.

Ses médecins lui imposent une désintoxication des réseaux sociaux pendant six mois. Une cure radicale. Grégoire Barbey postait 10 à 15 fois par jour sur Facebook, sans compter les innombrables débats en forme de chassés-croisés numériques. Son réseau Facebook, passé de quelques centaines de personnes à 8000 en cinq ans, tombe en déshérence. «J’ai mis deux mois rien que pour comprendre que je ne devais pas aller au travail. J’avais l’impression de faire du tort à mon employeur.» Un employeur qui le licenciera pendant sa thérapie «pour raisons économiques».

S’il a accepté de témoigner à visage découvert c’est parce qu’il s’est déjà exprimé à ce propos dans les colonnes du Temps. Et aussi parce qu’il voit le burn-out comme une «maladie mal comprise et stigmatisée». Il s’est progressivement remis à bloguer sur des sujets d’actualité. En ayant conscience qu’il y a un avant et un après burn-out. (Adrià Budry Carbó)
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#102 Message par TimeLady » lundi 24 juillet 2017 à 10:23

Ça tombe bien que je croise ce sujet car j'hésitais à poster là-dessus.

Le burn-out, je crois bien que je le frôle depuis un bon moment. Il y a eu récemment une période d'accalmie, mais là c'est en train de repartir bien comme il faut.

(ça va être long, pardon !)

Pour commencer, autant expliquer ma situation pro : j'ai été vacataire pendant 11 ans (8 ans de CDD puis CDI) puis j'ai fini par obtenir une titularisation via la "loi Sauvadet". Heureusement, parce que je commençais à perdre patience et à envisager le recours au tribunal administratif. Je suis adjointe administrative dans une petite structure. J'occupe depuis 2009 un poste "à responsabilités" qui n'est pas si pénible que ça (responsabilité financière, sans fonction d'encadrement, avec beaucoup d'autonomie) et qui a l'avantage d'être lié à une prime pas négligeable qui gonfle bien le salaire. Donc sur le papier je n'ai pas trop à me plaindre, surtout avec la sécurité de l'emploi que je trouve bien appréciable (je suis persuadée que mon incapacité à m'investir socialement m'aurait valu des ennuis à répétition dans le privé)...

Le souci, ce sont les "autres". J'ai eu des accrochages à répétition avec une collègue qui m'a prise en grippe quand elle a réalisé que je ne voulais pas de son amitié (ni de celle de quelqu'un d'autre) alors qu'elle s'était mise en tête que puisqu'on avait le même "profil" (à savoir : filles uniques, célibataires, pas d'enfants) on allait forcément devenir de super copines (comprenez : elle allait pouvoir s'accrocher à moi comme une huître à son rocher)... Elle a fini par me faire une lettre pour me rendre responsable de son mal-être, lettre que j'ai fait circuler autour de moi et à laquelle j'ai répondu par un compte-rendu professionnel pour me couvrir, sait-on jamais. Cette fille-là m'a remplacée pendant mes absences pendant longtemps, et je l'ai remplacée également (petite structure, pas trop le choix au niveau effectif)... Elle n'est pas douée du tout avec les chiffres, elle faisait bêtise sur bêtise, me laissait une pile de documents à traiter, envoyer promener les collègues quand ils cherchaient une information. Et me reprochait de ne pas faire son travail de A à Z quand je la remplaçais. Il y a eu des moments très tendus et j'ai eu les premiers signes de burn-out quand j'ai du couvrir trois postes sur deux mois, puisque la collègue s'est arrangée pour coller ses vacances à des formations facultatives... Deux mois à courir à droite, à gauche, à rattraper les gaffes qu'elle m'avait laissées en cadeau (elle ne le fait même pas exprès, elle a une gestion désastreuse : ce qu'elle ne maîtrise pas, elle le laisse de côté, en espérant que ça ne remonte jamais à la surface...sauf qu'évidemment, ça remonte toujours à un moment, et généralement quand elle n'est pas là...)... Au bout de deux mois et une semaine, elle est revenue, et moi...j'ai été obligée de faire un détour par le médecin tellement j'étais crevée. J'y allais juste pour une "grosse fatigue" (je fais des chutes de tension quand je tire trop sur la corde...) et c'est le médecin qui, en premier, m'a mise en garde contre le burn-out et m'a arrêtée pour dix jours.

Sur le moment, j'avoue que j'ai trouvé qu'il y allait un peu fort, je ne me sentais pas concernée par le sujet. Le burn-out, pour moi, c'était réservé aux chefs, aux businessmans, aux chirurgiens, bref, pas aux petits employés de bureau dans mon genre.

S'en est suivi une période en dents de scie. Et l'an dernier, en septembre, j'ai été affublée d'une nouvelle remplaçante, car un nouveau patron est arrivé avec sa femme dans ses bagages ! Sur le coup, gros enthousiasme : sa femme était nettement plus performante et sérieuse que ma précédente remplaçante. Plus de grosses bêtises, tout était traité en temps voulu, je n'avais plus trois tonnes de choses à rattraper en revenant de congés ! Niveau relationnel, au début je l'ai trouvée sympathique (toujours sans aucune volonté de sympathiser de ma part ceci dit) puis j'ai réalisé qu'elle était "fausse" et aimait semer la zizanie. Qu'importe, elle me remplaçait bien, c'était tout ce que je demandais. Je n'étais pas dupe de son double-jeu donc franchement je m'en fichais.

Là où les choses se sont gâtées, c'est quand j'ai découvert il y a deux mois que le chef allait DEJA partir (et à la retraite, qui plus est ! décision prise sur un coup de tête par peur des réformes à venir) et que sa femme allait suivre (mutation sur un établissement proche de leur domicile). Retour à la case départ... Cette façon de défaire ce qui a été fait à peine 11 mois plus tôt m'a complètement perturbée, angoissée et...contrariée, voire fâchée. A quoi bon perturber toute une organisation pour finalement revenir à la case départ même pas un an plus tard ? Car c'est de nouveau la collègue du début qui doit me remplacer... Après une année sans rien toucher, évidemment elle ne va pas être plus performante (ni plus motivée) qu'avant... Et le comble du comble : une autre collègue, plus gradée que nous, est arrivée récemment et s'est arrangée pour n'avoir à remplacer personne... On nous avait fait croire qu'elle remplacerait ma collègue, sauf qu'on nous a annoncé la semaine dernière que, ah bah non, finalement elle n'y arriverait pas... Donc moi je remplace ma collègue, ma collègue me remplace (et donc quand l'une de nous est absente, on est forcément sur deux postes)... Et quand la nouvelle venue n'est pas là, on doit la remplacer aussi (ma collègue prend la partie ressources humaines, moi le secrétariat)... Elle est payée plus que nous, est censée être plus "performante" que nous, et en fiche finalement moins que nous. :crazy:

Rajoutons là-dessus une hiérarchie inexistante, incapable de se faire respecter, un environnement malsain (hypocrisie et médisance à tous les étages, assorti d'un soupçon de jalousie envers ma personne car j'ai perdu beaucoup de poids... j'en ai un peu ras le bol des remarques du style "tu as ENCORE maigri ? fais gaffe, tu vas t'envoler !" ou de ceux qui croient malin de me parler d'anorexie...)...

Le peu de motivation qui me restait a fondu comme neige au soleil... Et voici venu le retour de la grosse fatigue, des insomnies, de la tension nerveuse, des céphalées, du manque de patience, de l'incapacité à me concentrer sur des choses que j'aime, etc.

Le souci qui se pose, c'est que mon généraliste a un avis bizarre sur le sujet...
Comme je le disais, c'est lui le premier qui a évoqué le burn-out... Dix jours d'arrêt.
J'y suis retournée une fois, pas cette année mais l'an dernier, parce que, pareil, j'étais sur les nerfs (c'était en début d'année, avant l'arrivée de la femme du patron donc)... Et comme il avait mentionné le burn-out la fois d'avant, j'ai naturellement admis que j'étais à saturation... Et là, il m'a tenu un discours totalement invraisemblable, me disant que si j'avais des amis, voire quelqu'un dans ma vie, les difficultés professionnelles me paraitraient moins importantes parce que j'aurais "des gens avec qui parler et décompresser"... 8) Je lui ai répondu que je n'avais jamais eu besoin de contacts sociaux (il me donnait depuis mes 13 ans, j'en ai 35, il devrait le savoir...) et que je ne ressentais aucun besoin, aucun manque. J'ai ajouté que c'était le travail qui m'épuisait, pas ma vie personnelle... Il m'a répondu avec une grimace : "ah oui c'est vrai, tu as une vie intérieure riche". J'ai eu l'impression que c'était un reproche...

Là, je me prépare à affronter trois semaines seule avec la nouvelle collègue qui ne remplace personne, mais qui vient juste de prendre ses fonctions au secrétariat. Sachant qu'elle ne sait RIEN faire, elle va me casser les oreilles tout du long, pendant que moi je vais devoir faire mon travail et celui de mon autre collègue en congé... Le tout sur le même temps de travail, car les heures supplémentaires, chez nous, ne sont ni payables ni récupérables : hors de question donc que j'en fasse.

Je ne m'arrêterai pas pendant ces 3 semaines car...sinon, personne ne sera apte à me remplacer (mon travail nécessite des connaissances et des habilitations particulières). Se pose la question de ce que je vais faire (et de l'état dans lequel je vais être) en septembre. Vu le discours de mon généraliste, j'hésite à retourner le voir. Et je n'ai pas trop envie d'aller voir la psy qui m'a orientée vers Asperger : elle avait lourdement insisté pour que je me fasse diagnostiquée par le CRA, notamment pour anticiper des difficultés professionnelles, et je sais qu'avec ce type de situation elle reviendrait forcément sur le sujet. Or, moi, je ne veux toujours pas officialiser le diagnostic, pas par rejet, honte ou que sais-je, juste parce que je n'en éprouve pas le besoin (c'est difficile à expliquer). Et puis même la psy avait insisté sur mon manque de vie sociale, me disant qu'il aurait quand même fallu que je me lance des défis pour sortir de mon isolement, et me disant aussi que pour elle je m'étais "conditionnée" pour me convaincre que je n'avais pas besoin d'avoir des amis, histoire de justifier mon incapacité à en avoir. (perso je me connais et je sais que ce n'est pas ça : j'ai eu des "amis" enfant, ou tout du moins j'ai fait semblant d'en avoir : au fond, ça ne m'intéressait pas, mais puisqu'il fallait en avoir, j'en ai eu... c'était glauque et c'est hors de question pour moi de recommencer à l'âge adulte !)

J'ai un peu l'impression que les "professionnels" envisagent la solitude comme une souffrance... J'ai fini par essayer de démentir calmement, même si ça m'agace, car évidemment plus on est virulent dans le démenti, plus ils prennent ça pour une forme de déni. Et j'ai aussi l'impression qu'au fond ils ne voient que ça et nient la réalité de notre ressenti... Je SAIS que ma vie personnelle me convient, je SAIS que l'environnement professionnel actuel m'est néfaste. Je SAIS aussi que je n'ai pas d'autre choix que de "faire avec" et que j'ai au moins la chance d'avoir un boulot stable et bien payé. Mais savoir, ça ne rend pas les choses plus faciles à supporter... :crazy:
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Manichéenne
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#103 Message par Manichéenne » lundi 24 juillet 2017 à 10:59

Tu pourrais essayer la médecine du travail ? Elle pourrait faire une recommandation pour éviter les surcharges de travail pendant les remplacements...
Il se passe quoi si tu ne fais pas la totalité de ton travail et du travail de ta collègue pendant ses absences ? A un moment, si ce n'est pas possible, il faut que ce soit remonté. On ne peut pas comme ça faire faire le travail de plusieurs personnes par une seule, ou alors il faut au minimum alléger, que les tâches les moins urgentes soient mises de côté en attendant la pleine présence de tous.
Si vraiment tu pouvais tenir les deux postes à la fois, vous ne seriez pas deux le reste du temps...
Tu n'as pas à payer de ta santé la mauvaise organisation d'un service : soit ils redistribuent les tâches et les priorités, soit ils embauchent un permanent de plus ou un intérimaire pendant les périodes difficiles.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA, cadet TSA de type Asperger.

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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#104 Message par TimeLady » lundi 24 juillet 2017 à 11:25

Manichéenne a écrit :Tu pourrais essayer la médecine du travail ? Elle pourrait faire une recommandation pour éviter les surcharges de travail pendant les remplacements...
Il se passe quoi si tu ne fais pas la totalité de ton travail et du travail de ta collègue pendant ses absences ? A un moment, si ce n'est pas possible, il faut que ce soit remonté. On ne peut pas comme ça faire faire le travail de plusieurs personnes par une seule, ou alors il faut au minimum alléger, que les tâches les moins urgentes soient mises de côté en attendant la pleine présence de tous.
Si vraiment tu pouvais tenir les deux postes à la fois, vous ne seriez pas deux le reste du temps...
Tu n'as pas à payer de ta santé la mauvaise organisation d'un service : soit ils redistribuent les tâches et les priorités, soit ils embauchent un permanent de plus ou un intérimaire pendant les périodes difficiles.
La médecine du travail ne m'inspire pas... Elle et la psychologue des personnels passent leur temps à bavasser dans le bureau des chefs, du coup je m'interroge beaucoup sur la "confidentialité"'... :? On a quand même essayé d'en parler à la psy des personnels, la réponse a été "ah oui c'est le problème des petites structures, c'est partout pareil". Traduction : plaignez-vous si vous voulez mais c'est comme ça et ce n'est pas autrement...

Hélas, dans la fonction publique c'est un peu marche ou crève... Surtout dans les bureaux, on est la cinquième roue du carrosse et on nous le fait bien comprendre. Depuis quelques années la politique est de ne plus faire appel à des contractuels (qui même payés à coup de lance-pierre coûtent soit-disant trop cher aux administrations...) d'où d'ailleurs le recrutement Sauvadet dont j'ai bénéficié, qui a fait en sorte de titulariser les "vieux" contractuels (qui risquaient de se rebiffer en cas de non renouvellement de leurs contrats : 8 ans de CDD, c'est illégal, le gag étant que je bosse pour le ministère de la Justice) et de ne plus en reprendre derrière... Il faut attendre que des gens postulent lors des CAP, sauf que notre structure est située dans une petite ville qui n'attire pas les foules...

Quant à la hiérarchie : incapable de se positionner, encore moins d'entendre les doléances. Ils veulent que tout tourne, mais sans avoir à prendre des décisions. Là, le type qui assume l'intérim jusqu'à l'arrivée du nouveau boss vient de pondre une note de service, tapée par la super nouvelle collègue qui ne remplace personne. Et dedans, mon nom est mal orthographié (deux fautes dans un nom de famille !!) : ça donne une idée du respect et de l'intérêt qu'on nous porte. Il y est redit que la super collègue ne remplacera personne, mais que nous, nous la remplacerons... Merveilleux !
pré-diagnostic établi en 2012 (à 30 ans passés) par une psychologue comportementaliste - pas de démarche d'officialisation auprès du CRA prévue dans l'immédiat

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freeshost
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Re: Pour parler du burn-out, venez ici !

#105 Message par freeshost » lundi 24 juillet 2017 à 12:42

Ton généraliste sait que tu es en cours de diagnostic pour le spectre autistique ? Connaît-il ce dernier ?

Même si on se décharge en s'exprimant, ça ne réduit pas la charge de travail.

La cinquième roue du carrosse n'est pas forcément celle qu'on pense. Quand un pneu crève, les autres reçoivent la charge de travail, et ont alors plus de probabilité de crever (par exemple par syndrome d'épuisement).

Il va falloir en parler, ne pas laisser le problème s'envenimer comme un pied-dans-la-porte déjà amorcé, briser l'engrenage.
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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