Re: Ici, nous parlons de médecine !
Posté : mardi 2 août 2016 à 9:35
Interné en psychiatrie alors qu’il avait la maladie de Lyme!
http://www.nordlittoral.fr/accueil/inte ... 0b0n331486
L’histoire de ce Brêmois de 15 ans fait le tour de France : le CHR a ignoré ses souffrances et a envoyé les gendarmes à ses parents
Entre ses parents et ses deux sœurs, Yannick Schraen témoigne sans hésiter sur son parcours de malade chronique de Lyme. Pour aider tous les autres malades et faire connaître cette pathologie.
Onze mois de sa vie gâchés par des médecins qui se sont obstinés sur le terrain de la psychiatrie. Onze mois de souffrance pour toute la famille de Yannick Schraen, 15 ans, malade de Lyme. Onze mois de lutte face à des médecins qui n’ont jamais pris la peine d’écouter les parents ou de voir chez Yannick une véritable maladie organique. « On nous a dit que la seule solution, c’était Saint-Venant. Ou des méthodes de psy originales », ragent Yannick et Diane, les parents du jeune malade.
« C’est une leucémie ! »
Tout avait commencé comme une simple grosse grippe, en octobre 2013. Trois semaines après les premiers signes, l’ado va de plus en plus mal. Le médecin de famille, l’air grave, laisse tomber un diagnostic : leucémie, selon les résultats de la prise de sang. « Mais quand il était tout petit, Yannick avait déjà fait des examens et ses globules blancs étaient bas, mais la leucémie avait été écartée », explique Diane, la maman.
Pour lever tout doute, Yannick doit consulter des spécialistes à Lille, à Salengro.
« On se dit que Yannick est entre de bonnes mains, parce que c’est le CHR, qu’il sera sur pied une semaine plus tard. Et on s’aperçoit que la prise en charge se concentre sur une seule piste : la psychiatrie !, fulmine son père. D’abord, on rencontre un psychologue parce que les médecins nous disent que ce serait bien que l’on parle avec un psy. Ensuite, on s’aperçoit que les médecins nous mentent de A à Z. Ils invoquent des problèmes familiaux, me disent que mon épouse leur a déclaré telle chose alors qu’elle n’a rien dit. Et pendant ce temps-là, on administre des antidépresseurs à Yannick. »
Un séjour, un deuxième, un troisième. Yannick accumule les prises en charge au CHR sans que personne ne trouve ce qu’il a.
« J’entendais toujours les médecins dire « on a l’habitude de cas comme le tien », mais sans jamais me dire « tu as telle maladie, tu as tel trouble ». Et moi, pendant ce temps-là, je souffrais le martyre. J’ai commencé par ne plus pouvoir marcher et me retrouver en fauteuil. Puis je ne tenais plus assis. Sur une échelle de la douleur de 0 à 10, j’étais à 9 et cela allait parfois au-delà. J’ai voulu mourir, je ne supportais même plus les dérivés de morphine. »
Yannick rentre au CHR faible mais sur ses jambes et il en ressort en fauteuil roulant. « Les ambulanciers voient que notre fils va de moins en moins bien. Et pourtant, les médecins le font sortir du CHR en lui prescrivant... des séances de kiné. »
« On vous mettra la PMI aux fesses ! »
Sorti presque par ruse d’une hospitalisation au CHR qui ne sert à rien, Yannick est pris en charge à domicile par médecin et infirmière. Il a de graves problèmes de vessie, il a attrapé des escarres. Pendant que ses parents vivaient un autre calvaire.
« Nous avons été convoqués par les médecins de Lille qui nous ont dit que l’on devait les laisser faire leur travail. Si on s’obstinait à maintenir que la maladie était organique, ils nous mettraient la PMI aux fesses. On a vite appris ce que PMI voulait dire. Trois jours après la sortie de Yannick, les gendarmes ont débarqué à la maison. Et ils se sont rendu compte que ce que leur avait dit le CHR était faux. Le procureur a donc décidé de nous laisser Yannick. Mais il fallait que l’on trouve une solution médicale. »
Necker Enfants malades, à Paris, semble la solution idéale. Yannick y entrera en urgence... pour en ressortir tout aussi vite. Lille fait obstacle à cette prise en charge et veut absolument récupérer–il ne semble pas y avoir d’autre verbe - le jeune malade.
La quatrième hospitalisation sera tout aussi infructueuse que les autres. « Je me suis retrouvé convoqué, explique le papa, pour m’entendre dire par un pédopsychiatre que le fait que mon fils porte le même prénom que moi était paranormal ! Là, on touchait le fond. Le CHR, ça a été fini ! »
« Saint-Venant, la seule solution»
L’idée d’une prise en charge dans le privé s’impose comme dernier espoir. Des mois se sont écoulés, personne ne sait encore de quoi souffre l’adolescent.
« Je souffrais toujours, commente ce dernier. J’ai été hospitalisé à Saint-Vincent-de-Paul, dans le privé donc, à Lille, où j’entendais toujours le médecin dire que j’allais aller dans un endroit qui m’irait. Il voulait parler de Saint-Venant. » Cloué au lit, Yannick se retrouve avec des jeunes qui ont tenté de s’ouvrir les veines ou de se défénestrer. Tandis que les parents, eux, sont éloignés de leur fils : des droits de visite très limités, l’utilisation du téléphone portable réduite à la portion congrue.
Enfin le vrai diagnostic : c’est la maladie de Lyme
C’est un reportage consacré à la maladie de Lyme qui fait sursauter les parents : les symptômes - perte de poids, impossibilité de marcher, douleurs extrêmes - correspondent à ceux que subit leur fils. Ils transmettent les documents médicaux en leur possession à une sommité médicale de la maladie de Lyme, le professeur Perronne.
« On m’avait fait passer le test pour cette maladie et il était revenu négatif. Mais on sait aujourd’hui qu’il n’est pas fiable. Tous les médecins que j’ai vus à Lille auraient pu voir Lyme à travers les signes cliniques que j’avais. C’est ce qu’a rappelé le professeur Perronne, et avec lui le professeur Montagné, prix Nobel de médecine, dans la réponse qu’ils ont faite à mes parents. » Leur courrier de trois pages est terriblement accablant envers les médecins lillois. « Quand j’ai eu ce courrier, je suis retourné à Saint-Vincent pour voir les médecins. Comme toujours, ils ont commencé à me prendre de haut, s’amuserait presque le papa de Yannick. Jusqu’au moment où je leur ai fait lire les courriers des professeurs. Et là, plus aucun médecin n’osait parler. Yannick est sorti en promettant de donner de ses nouvelles... à notre manière. »
Onze mois après les premiers signes, les antibiotiques ont permis à l’adolescent d’aller beaucoup mieux. « Mais à cause du temps perdu, je suis devenu malade chronique. Je serai toujours malade de Lyme. Côté scolarité, tout va bien, j’ai eu mon brevet avec mention et je suis admis à la prestigieuse Malassise, à Saint-Omer, un internat privé. Je vais bûcher pour devenir médecin. Médecin infectiologue. »
Hormis des images terribles, il reste chez le jeune homme une difficulté à marcher sur de longues distances. Pour l’instant.
La famille Schraen poursuit les médecins en justice, en civil et au pénal, avec un dossier « gros comme ça». Et une histoire qui glace le sang. « Quand le professeur Perronne a pris en charge Yannick; il nous a demandé si l’on acceptait que notre fils soit exposé, sur le plan médiatique. On a réfléchi et on a accepté. On lui devait bien ça. A lui et à tous les autres malades. »
http://www.nordlittoral.fr/accueil/inte ... 0b0n331486
L’histoire de ce Brêmois de 15 ans fait le tour de France : le CHR a ignoré ses souffrances et a envoyé les gendarmes à ses parents
Entre ses parents et ses deux sœurs, Yannick Schraen témoigne sans hésiter sur son parcours de malade chronique de Lyme. Pour aider tous les autres malades et faire connaître cette pathologie.
Onze mois de sa vie gâchés par des médecins qui se sont obstinés sur le terrain de la psychiatrie. Onze mois de souffrance pour toute la famille de Yannick Schraen, 15 ans, malade de Lyme. Onze mois de lutte face à des médecins qui n’ont jamais pris la peine d’écouter les parents ou de voir chez Yannick une véritable maladie organique. « On nous a dit que la seule solution, c’était Saint-Venant. Ou des méthodes de psy originales », ragent Yannick et Diane, les parents du jeune malade.
« C’est une leucémie ! »
Tout avait commencé comme une simple grosse grippe, en octobre 2013. Trois semaines après les premiers signes, l’ado va de plus en plus mal. Le médecin de famille, l’air grave, laisse tomber un diagnostic : leucémie, selon les résultats de la prise de sang. « Mais quand il était tout petit, Yannick avait déjà fait des examens et ses globules blancs étaient bas, mais la leucémie avait été écartée », explique Diane, la maman.
Pour lever tout doute, Yannick doit consulter des spécialistes à Lille, à Salengro.
« On se dit que Yannick est entre de bonnes mains, parce que c’est le CHR, qu’il sera sur pied une semaine plus tard. Et on s’aperçoit que la prise en charge se concentre sur une seule piste : la psychiatrie !, fulmine son père. D’abord, on rencontre un psychologue parce que les médecins nous disent que ce serait bien que l’on parle avec un psy. Ensuite, on s’aperçoit que les médecins nous mentent de A à Z. Ils invoquent des problèmes familiaux, me disent que mon épouse leur a déclaré telle chose alors qu’elle n’a rien dit. Et pendant ce temps-là, on administre des antidépresseurs à Yannick. »
Un séjour, un deuxième, un troisième. Yannick accumule les prises en charge au CHR sans que personne ne trouve ce qu’il a.
« J’entendais toujours les médecins dire « on a l’habitude de cas comme le tien », mais sans jamais me dire « tu as telle maladie, tu as tel trouble ». Et moi, pendant ce temps-là, je souffrais le martyre. J’ai commencé par ne plus pouvoir marcher et me retrouver en fauteuil. Puis je ne tenais plus assis. Sur une échelle de la douleur de 0 à 10, j’étais à 9 et cela allait parfois au-delà. J’ai voulu mourir, je ne supportais même plus les dérivés de morphine. »
Yannick rentre au CHR faible mais sur ses jambes et il en ressort en fauteuil roulant. « Les ambulanciers voient que notre fils va de moins en moins bien. Et pourtant, les médecins le font sortir du CHR en lui prescrivant... des séances de kiné. »
« On vous mettra la PMI aux fesses ! »
Sorti presque par ruse d’une hospitalisation au CHR qui ne sert à rien, Yannick est pris en charge à domicile par médecin et infirmière. Il a de graves problèmes de vessie, il a attrapé des escarres. Pendant que ses parents vivaient un autre calvaire.
« Nous avons été convoqués par les médecins de Lille qui nous ont dit que l’on devait les laisser faire leur travail. Si on s’obstinait à maintenir que la maladie était organique, ils nous mettraient la PMI aux fesses. On a vite appris ce que PMI voulait dire. Trois jours après la sortie de Yannick, les gendarmes ont débarqué à la maison. Et ils se sont rendu compte que ce que leur avait dit le CHR était faux. Le procureur a donc décidé de nous laisser Yannick. Mais il fallait que l’on trouve une solution médicale. »
Necker Enfants malades, à Paris, semble la solution idéale. Yannick y entrera en urgence... pour en ressortir tout aussi vite. Lille fait obstacle à cette prise en charge et veut absolument récupérer–il ne semble pas y avoir d’autre verbe - le jeune malade.
La quatrième hospitalisation sera tout aussi infructueuse que les autres. « Je me suis retrouvé convoqué, explique le papa, pour m’entendre dire par un pédopsychiatre que le fait que mon fils porte le même prénom que moi était paranormal ! Là, on touchait le fond. Le CHR, ça a été fini ! »
« Saint-Venant, la seule solution»
L’idée d’une prise en charge dans le privé s’impose comme dernier espoir. Des mois se sont écoulés, personne ne sait encore de quoi souffre l’adolescent.
« Je souffrais toujours, commente ce dernier. J’ai été hospitalisé à Saint-Vincent-de-Paul, dans le privé donc, à Lille, où j’entendais toujours le médecin dire que j’allais aller dans un endroit qui m’irait. Il voulait parler de Saint-Venant. » Cloué au lit, Yannick se retrouve avec des jeunes qui ont tenté de s’ouvrir les veines ou de se défénestrer. Tandis que les parents, eux, sont éloignés de leur fils : des droits de visite très limités, l’utilisation du téléphone portable réduite à la portion congrue.
Enfin le vrai diagnostic : c’est la maladie de Lyme
C’est un reportage consacré à la maladie de Lyme qui fait sursauter les parents : les symptômes - perte de poids, impossibilité de marcher, douleurs extrêmes - correspondent à ceux que subit leur fils. Ils transmettent les documents médicaux en leur possession à une sommité médicale de la maladie de Lyme, le professeur Perronne.
« On m’avait fait passer le test pour cette maladie et il était revenu négatif. Mais on sait aujourd’hui qu’il n’est pas fiable. Tous les médecins que j’ai vus à Lille auraient pu voir Lyme à travers les signes cliniques que j’avais. C’est ce qu’a rappelé le professeur Perronne, et avec lui le professeur Montagné, prix Nobel de médecine, dans la réponse qu’ils ont faite à mes parents. » Leur courrier de trois pages est terriblement accablant envers les médecins lillois. « Quand j’ai eu ce courrier, je suis retourné à Saint-Vincent pour voir les médecins. Comme toujours, ils ont commencé à me prendre de haut, s’amuserait presque le papa de Yannick. Jusqu’au moment où je leur ai fait lire les courriers des professeurs. Et là, plus aucun médecin n’osait parler. Yannick est sorti en promettant de donner de ses nouvelles... à notre manière. »
Onze mois après les premiers signes, les antibiotiques ont permis à l’adolescent d’aller beaucoup mieux. « Mais à cause du temps perdu, je suis devenu malade chronique. Je serai toujours malade de Lyme. Côté scolarité, tout va bien, j’ai eu mon brevet avec mention et je suis admis à la prestigieuse Malassise, à Saint-Omer, un internat privé. Je vais bûcher pour devenir médecin. Médecin infectiologue. »
Hormis des images terribles, il reste chez le jeune homme une difficulté à marcher sur de longues distances. Pour l’instant.
La famille Schraen poursuit les médecins en justice, en civil et au pénal, avec un dossier « gros comme ça». Et une histoire qui glace le sang. « Quand le professeur Perronne a pris en charge Yannick; il nous a demandé si l’on acceptait que notre fils soit exposé, sur le plan médiatique. On a réfléchi et on a accepté. On lui devait bien ça. A lui et à tous les autres malades. »