Meddio a écrit :Ixy a écrit :Comment ne pas adhérer à ce qui est une définition??!
pour la chercheuse en sciences sociales ça me surprend. A moins qu'elle choisisse une autre référence.
Peut-être est-ce pour faire référence à Attwood dans son
Le Syndrome d'Asperger Guide complet, p. 38 sous chapitre : "a. Problèmes des critères actuels du DSM-IV"
hazufel,
Je comprends également l'idée selon laquelle il est délicat de s'adresser à un public de néophytes sans préalablement définir* clairement ce dont elle parle. Comme j'avais des connaissances sur le sujet, je ne m'étais pas posé la question.
*Ce qui est aussi paradoxal car, comme tu le dis, sans cette définition, il n'y aurait pas d'autisme ni de diagnostic. Peut-être que :
- Elle estime qu'elle l'a déjà défini dans sa BD ou sur le net
- Que le lecteur devrait faire un effort d'information personnel
- Que c'est une norme qui ne lui convient pas (chapitre intitulé "vous avez dit "normal"")
- Qu'elle ne veut plus qu'on parle d'autisme ou d'autre nom regroupant divers symptômes quels qu'ils soient mais qu'elle voudrait que la société s'adapte aux difficultés de chacun quelles qu'elles soient (peu importa à quoi elles seraient reliées), indépendamment de toute nomination
Et rappelons aussi que sérieusement, considérer le DSM comme la seule source valable pour définir l'autisme ou tout autre chose y figurant revient à oublier que bah, le DSM n'est PAS un document objectif. Et qu'il ne détient pas la Vérité. Est-ce que le fait que l'homosexualité y était inscrite comme une pathologie mentale en faisait justement "une pathologie mentale" ? (et je vous parle même pas de la transitude qui sort CETTE ANNÉE seulement de la catégorie des pathologies... pour aller dans les catégories de la santé sexuelle.... et entre temps l'intersexuation y fait son entrée fracassante, paye tes avancées).
Tout ça pour dire qu'il n'est pas du tout incohérent, y compris pour quelqu'un ayant fait des études de psycho, ou appartenant au milieu médical d'ailleurs, de remettre en cause le DSM et ses définitions.
Le fait d'avoir bénéficié de ces critères pour obtenir un 'diagnostic' ne les rend pas nécessairement justes, pertinents, objectifs ou quoi que ce soit... Je ne vois vraiment pas d'incohérence avec le fait qu'elle remette en cause la base utilisée pour le diag...
Je n'ai pas lu son livre, mais je trouve que c'est plutôt génial de faire de la vulgarisation scientifique, plutôt que de maintenir la distance paternaliste que le milieu médical (et notamment psy) entretient largement, et avant tout par l'usage d'un jargon inaccessible pour le grand public. (quand on réserve sa compréhension à une élite, ben on instaure et maintient un système de pouvoir...)
Tout le monde, qu'ils soient NT ou non, peut en bénéficier positivement. Quand, Saperli, tu parles de "vouloir se mettre au niveau des NT" ou "des jeunes", je suis vraiment en colère, parce que ça revient à considérer que les aspies seraient d'emblée plus à même de comprendre un langage compliqué (et/ou que les jeunes en seraient incapables...)....et à nier l'importance du rôle de la classe sociale d'appartenance dans l'accès ou non au langage soutenu....
Je trouve ça d'autant plus déplacé que certaines personnes dans ce fil disent que la préface de Schovanec n'était pas si accessible que ça et qu'iels ne comprenaient pas tout.... Donc cqfd en fait. Si on pouvait se passer de l'arrogance envers les personnes neurotypiques, les "jeunes", et toute personne n'ayant pas ton privilège de comprendre le langage élitiste ou quoi, ça serait super chouette nan ? D'autant que j'imagine que si ya des personnes autistes ici qui comprennent ou n'arrivent pas à suivre les bouquins médicaux etc, bah ton commentaire est plutôt vachement insultant quoi :/
Et perso, j'ai rien contre le langage précis et scientifique, mais clairement, si on est pas capable d'expliquer un truc compliqué avec des mots simples, c'est qu'on ne le comprend pas vraiment, donc on a absolument TOUT à gagner à parler de façon simple... ça ne veut pas dire prendre son lectorat/public pour des imbéciles... ça veut juste dire s'assurer qu'on parle au plus grand nombre, sans distinguer une soi-disant "élite" qui comprendrait, des "imbéciles" incapables de comprendre....
Parce que si tu comprends le langage universitaire et compagnie, tant mieux pour toi. Mais ça veut aussi dire que t'es capable de comprendre un langage familier. L'inverse n'est pas nécessairement vrai, donc en fait, à toi ça ne t'enlève rien alors que pour ciels qui ont moins de chance que toi, bah ça leur rend accessible un sujet qui peut les intéresser (et les concerner) grandement et qui est par ailleurs relativement peu abordé de manière simple...
Après c'est intéressant de pouvoir éventuellement lui faire un retour sur les anglicismes etc, parce que peut-être que ça nécessiterait des notes de bas de pages ou bien un lexique.. Ce serait plus constructif que de venir râler que ouais les anglicismes c'est moche (mais que quand elle utilise un terme français pour parler de coming-out, là ça pose aussi problème lol).
Pour ce qui est de l'intersectionnalité, je trouve ça vraiment intéressant et important aussi, parce que c'est sur que si à côté du fait d'être autiste on est blanc, hétéro, cis, un homme, dyadique, en bonne santé etc, bah on ne se rend pas forcément compte de l'ensemble des privilèges dont on bénéficie... Mais quand on est une femme, racisée, intersexe, pas hétéro, trans, malade, en fauteuil etc, bah c'est autre chose quoi.. Et penser l'intersectionnalité c'est aussi sortir de sa petite expérience personnelle en s'ouvrant aux différences, aux autres oppressions, à la façon dont elles peuvent se cumuler pour les personnes concernées et l'impact que cela a sur leur vie.
D'un regard extérieur, le côté militant m'apparait assez peu présent dans le milieu aspie (mais je peux me tromper !), alors perso je trouve plutôt ça chouette qu'une voix militante se fasse entendre. C'est tout l'inverse du misérabilisme justement, c'est une façon de promouvoir l'empowerment (désolé je n'ai jamais trouvé d'équivalent français correct pour englober cette notion de "reprendre le pouvoir sur sa vie et se renforcer personnellement pour se sentir mieux, plus fort-e, plus act-eur-rice de sa vie etc")...
Enfin bref, j'ai hâte de le lire pour voir de quoi il retourne.