Cardamome a écrit : ↑jeudi 30 avril 2020 à 15:48
Je dis que dans mon entourage, on n'y a vu qu'un film sur les autistes. C'est très réducteur des problèmes soulevés et des handicaps montrés dans le film!
J'entends bien.
D'habitude, ce sont les parents d'autistes sévères qui font ce reproche, car les œuvres de fiction parlent plus facilement d'autisme de haut-niveau que d'autisme sévère.
Ça me semble un reproche qu'on peut faire à toute œuvre de fiction, qui par principe n'est pas une conférence prétendant présenter toute l'étendue d'un trouble tel que l'autisme...
Cardamome a écrit : ↑jeudi 30 avril 2020 à 15:48
Ça lance des sujets qui auraient pu s'avérer intéressants s'ils avaient été (mieux) développés. Par exemple, comment les jeunes qui sont un peu paumés, un peu laissé de côté par le système, rebelles, impulsifs, pas trop de formation et qui après s'être pris des coups, réussissent si bien à devenir des éducateurs hors pairs ?
Comment ils en arrivent à devenir responsable d'eux mêmes en étant responsable de ces jeunes au handicap très lourd ?
Ça aurait été intéressant de le développer, c'est très raccourci on le devine dans le film... Idem pour les progrès des jeunes accompagnés... La lenteur, les régressions, les progrès...
Je te rejoins là-dessus, mais hélas ce film n'avait pas pour ambition de faire réfléchir; c'est lui qui a le nez collé sur une vision à un moment donné, et qui veut retransmettre ce cliché sans mettre le spectateur en position active. L'angle choisi est très réducteur, pour moi c'est du cinéma pauvre. Et ça n'a rien à voir avec le sujet traité, encore une fois.
Je pense que la démarche d'Eric Toledano et d'Olivier Nakache est de se rapprocher au plus près de ce que vivent Stéphane Benhamou et Daoud Tatou. D'ailleurs, les deux réalisateurs sont des amis de longue date de Stéphane Benhamou. Quand on regarde le documentaire "On devrait en faire un film", on se rend compte que le film se rapproche beaucoup de ce que l'on voit dans ce documentaire.
par pimpoline » jeudi 30 avril 2020 à 17:37
Cardamome a écrit : ↑
jeudi 30 avril 2020 à 15:48
Ça lance des sujets qui auraient pu s'avérer intéressants s'ils avaient été (mieux) développés. Par exemple, comment les jeunes qui sont un peu paumés, un peu laissé de côté par le système, rebelles, impulsifs, pas trop de formation et qui après s'être pris des coups, réussissent si bien à devenir des éducateurs hors pairs ?
Comment ils en arrivent à devenir responsable d'eux mêmes en étant responsable de ces jeunes au handicap très lourd ?
Ça aurait été intéressant de le développer, c'est très raccourci on le devine dans le film... Idem pour les progrès des jeunes accompagnés... La lenteur, les régressions, les progrès...
Je te rejoins là-dessus, mais hélas ce film n'avait pas pour ambition de faire réfléchir; c'est lui qui a le nez collé sur une vision à un moment donné, et qui veut retransmettre ce cliché sans mettre le spectateur en position active. L'angle choisi est très réducteur, pour moi c'est du cinéma pauvre. Et ça n'a rien à voir avec le sujet traité, encore une fois.
Il est sûr que le film n'est pas parfait et qu'il se focalise entre autre sur les combats que mènent Bruno (Vincent Cassel) et Malik (Reda Kateb) et on voit beaucoup d'autistes dits "sévères". Je pense que c'est un parti pris des réalisateurs mais qui me semble nécessaire au vu de la complexité du sujet.
D'ailleurs je pense que si on voit de vrais acteurs autistes (accompagnés notamment par de vrais accompagnants), c'est pour coller au mieux à la réalité du terrain (du point de vue des association, des hôpitaux ...). Ce parti-pris ne laisse, bien-sûr, pas indifférent.
Après, rien n'empêche, la réalisation d'un film documentaire (ou d'un film tout simplement) sur les autres thèmes comme la formation des éducateurs. Ces thèmes seraient ainsi traités beaucoup plus en profondeur.
Ce soir Hors normes est diffusé sur TF1 pour les intéressé.e.s qui ne l'auraient pas encore vu ou pour les personnes qui souhaitent le revoir.
J'avais beaucoup pleuré la première fois que je l'ai regardé... J'ai conseillé à ma mère de le regarder, je ne sais pas si elle va le faire et intégralement mais on verra.
Peut-être que le fait de voir un film qui met en avant des personnes avec des autismes qui sont plus complexes à gérer, ça lui fera comprendre que les crises dans l'autisme, ça n'a rien à voir avec l'intellect ou le langage. Au sens où c'est pas parce qu'on n'a pas de déficience sur certains plans que le TSA n'existe pas. Et qu'il peut se manifester de ces manières là chez tout le monde.
Enfin vu comment j'ai pleuré pendant des heures la première fois que je l'ai regardé tellement c'était exactement tout ce que je vivais depuis l'enfance, je pense qu'elle comprendra.
En ce qui concerne les critiques sur le film, par rapport à ce que j'avais pu lire au-dessus :
Je suis d'accord sur le fait que le but du film ne soit pas de faire évoluer des mentalités ou autre en évoquant l'autisme mais ça reste un film à voir parce qu'il est quand même beau sur certains points.
D'un point de vue personnel, ce film m'a fait beaucoup pleurer et m'a beaucoup touché parce que je me suis reconnue dans énormément de choses par rapport aux façons d'être des personnages.
Après voilà, il faut savoir qu'initialement, le film est basé sur une histoire vraie et ayant déjà vu des documentaires et m'étant déjà renseignée plusieurs fois sur l'association réelle qui a inspiré le film, je comprends bien que la volonté des réalisateurs était vraiment de se rapprocher au maximum de l'histoire réelle.
Après voilà, c'est sûr que ça peut amener à tout un débat sur la place des personnes TSA dans certaines institutions etc.
Mais moi, je voyais vraiment pas le film sous cet angle, je l'ai plutôt vu du point de vue autiste qui essaie de s'identifier à d'autres autistes qui pourraient comprendre plutôt que d'un point de vue critique sur le contexte autour.
EDIT : Puis très personnellement, j'aime beaucoup les films de Toledano et Nakache alors que de base, ma culture cinématographique est quasi inexistante et que quasi aucun film ne m'intéresse et je suis presque incapable d'en regarder.
Un autre regard, celui de l'association CLE autiste, sur le film "Hors normes", diffusé hier soir 26/10/2022, sur TF1, afin d'alimenter la réflexion et uniquement cela...
Le film #HorsNormes est diffusé ce soir par @TF1 : quelle représentation de l'#autisme ?
Instrumentalisation des personnes autistes, au service de l'image des éducateurs et des professionnels. Ignorance de leurs besoins, avec une inclusion de façade.
Nous avons aimer ce film et également beaucoup pleuré, pour nous la plus grosse des remises en cause c'est le besoin d'agrément et de qualification afin d'aider les personnes autistes nous sommes persuadés que pour bien connaître un domaine il faut le côtoyer, sans imprégné chaque jours passer des diplômes n'est pas la solution c'est vouloir être là et s'investir c'est la vocation, l'humanité, le partage est l'abnégation de soi également
Juste un petit message pour dire que j'ai vu ce film il y a quelques années et j'ai beaucoup aimé, il est très émouvant et plein de vérités sur le monde de l'autisme.
bien expliqué merci.
Instrumentalisation des personnes autistes, au service de l'image des éducateurs et des professionnels.