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Message
par EnHans » mardi 6 juillet 2021 à 15:12
J'ai lu ce qui m'intéressait notamment la partie sur l'automédication...
Il m'a fait penser à un autre jeune homme qui était encore à l'hôpital il y 2 semaines suite à une ts. Je vous partage l'un de ces textes poignant aussi...
*début de transmission*
— Vous êtes bien sur la boîte vocale de ------------, boîte vocale sans doute très vide, un peu comme ma vie. Je n'ai jamais mon téléphone sur moi, du coup j'ai loupé votre appel, mais vous pouvez laisser un commentaire après le bip sonore. Après le bip, hein, pas avant. *bip*
— Wesh narvalo, c'est moi, tu me reconnais ? Je suis ta dépression. Sache que je ne t'oublie pas. Je vais te faire du mal. Tu vas souffrir ta race, pauvre erreur de la nature, misérable parasite inutile et exécrable. Qu'est-ce que tu vas faire contre moi, hein ?
— Eh, je t'entends.
— Ah, tu as fini par décrocher. Tu te sens comment, là ?
— Je vais te tuer, dépression de merde !
— Avec du Prozac ? Tu sais bien que cela n'a pas marché, au contraire, tu t'es mis à délirer. C'était très amusant, Pas vrai ?
— Ferme ta gueule.
— Après tu as essayé le Citalopram, le Brintellix, l'Effexor, tous ces produits étranges aux noms repoussants, et je suis toujours là. Je suis fort. Tu veux me tuer avec du Zoloft ? Ton Zoloft, je lui déboîte la mâchoire. Tu veux noyer ta peine en prenant plein de Rivotril ou de Xanax ? Ouais, tu te sentiras bien pendant 6 à 12 heures... Et après, tu fais quoi ? Tu recommences ? Et demain, tu fais quoi ? Et tu vas les chercher où toutes ces ordonnances médicales ? Tu vois, ---------, t'es coincé avec moi.
— Fils de pute.
— Jamais tu ne pourras me tuer, j'ai survécu à tout, alors maintenant tu vas me dire ce que tu vas faire. Dis-le. C'est pour ça que je t'ai appelé.
— Non...
— Siii... Tu vas le dire.
— Je vais...
— Vas-y, dis-le.
— Je vais me suicider.
— C'est bien. Je suis fier de toi.
— Tu es... Pourquoi ?
— Parce que je suis là pour te guider vers le vrai chemin. La mort est la fin de tout. Quand un être humain, animal ou végétal est très malade, il finit par mourir. Toi, tu es très malade... Tu dois mourir.
— Mais ce serait provoquer ma mort. Les animaux et végétaux continuent de vivre, malgré la douleur.
— Parce qu'ils n'ont pas une conscience comme les êtres humains. Toi, tu sais. Tu es plus intelligent qu'un buisson ou un caniche. Merde, quand même. T'es pas un brin d'herbe, t'as une conscience ! Que font les vétérinaires avec les animaux très malades ?
— Ils les tuent.
— Exactement.
— Pour abréger leurs souffrances...
— Exactement.
— Alors, je...
— Oui.
— Je... (Silence.) Je dois y réfléchir.
*bip*
*fin de transmission*
Un enfant diag en 2012