[Doc] Nos plusieurs (Fred Soupa)

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Jean
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[Doc] Nos plusieurs (Fred Soupa)

#1 Message par Jean » dimanche 23 octobre 2011 à 18:47

Sources :

Sens Critique...

Affiche :
Nos_Plusieurs.jpg

Bande annonce :
Spoiler : ▮▶ : 

Pitch :

Ce documentaire sur une troupe d'acteurs autistes répétant le plus grand poème épique indien, le Mahâbhârata, occasionne une réflexion sur l'art et le handicap...


Modération (Tugdual) : Ajout du lien Wikipedia, de l'affiche, de la bande annonce.


"Nos plusieurs" : excursion des dieux hindous sur une scène française
pour Le Monde.fr | 27.09.11

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Une scène du film documentaire français de Fred Soupa, "Nos Plusieurs".ESPERANZA PRODUCTIONS

Trois groupes se retrouvent pour mettre en scène le Mahabharata : une compagnie théâtrale classique, Casalibus ; le théâtre du Cristal qui réunit des comédiens "en situation de handicap" et des jeunes acteurs frappés d'autisme.
L'intention thérapeutique et le projet artistique doivent coïncider, et la difficulté de ce cheminement devrait être le sujet du film.
Il n'est pas très productif de disserter sur les raisons pour lesquelles le film ne parvient pas à rendre compte de cette histoire. Cela tient peut-être à la durée trop brève de Nos plusieurs, à l'excès de pudeur qui fait que les jeunes comédiens amateurs restent des silhouettes ou à un souci exagéré de didactisme.
La réalité est que Nos plusieurs génère l'ennui là où il devrait susciter l'admiration.

http://www.passion-cinema.com/bandes-an ... m-798.html
http://www.froggydelight.com/article-10 ... ieurs.html
Image

C’est une terrible banalité d’affirmer d’emblée que "Nos Plusieurs" n’a pas la prétention de révolutionner l’art du documentaire. Ici, pas question de s’intéresser à la forme. Et puis, d’ailleurs, on est si vite pris par le sujet traité par Fred Soupa qu’on ne se hasardera pas à un commentaire formel.
Car l’expérience roborative qu’on va partager pendant moins d’une heure est au-delà des critères esthétiques. Ici, il est question du meilleur de l’humain. Et, pour cela, on va passer par la poésie, par le plus grand récit épique jamais écrit : le Mahâbhârata.
Mais pour compliquer les choses, ce texte indien qui est loin de faire sens pour des esprits occidentaux moyens sera joué par une dizaine de jeunes autistes !
A priori, l’entreprise de Vincianne Ragattieri suscite d’énormes appréhensions : en faisant jouer Ganesh, Krishna, Arjuna, Karna par des autistes, ne va-t-on pas s’embourber dans une entreprise prétentieuse, à la limite du voyeurisme, dans laquelle des comédiens professionnels vont suppléer les carences inévitables de leurs jeunes partenaires ?
La réponse sera claire et lapidaire : non. Au contraire, en suivant les répétitions du Mahâbhârata, on découvre de vrais acteurs en plein travail, pas des malades dont le théâtre serait une simple thérapie. Parmi eux, on découvrira d’ailleurs d’authentiques comédiens issus du 'Théâtre de Cristal', troupe permanente de 'comédiens en situation de handicap'.
'Nos Plusieurs' raconte comment la pièce prend forme peu à peu et comment ses acteurs, expérimentés ou pas, s’approprient les rôles, les vivent et les font vivre. Jamais Soupa ne s’attarde sur les possibles ratés suscités par une telle entreprise. Il ne les cache pas non plus.
Regard sur l’autre, "Nos Plusieurs" ne se permet pas d’avoir un regard autre sur l’autre. C’est cette justesse de ton, sans aucune tentation compassionnelle, qui lui permet de mettre en communication le spectateur avec la souffrance de l’incommunication.
C’est une idée vraiment juste d’essayer de saisir les autistes au moment où ils parviennent à s’extraire d’un peu de leur monde fermé. Qu’ils y réussissent ou non importe peu, ce qui compte c’est qu’ils puissent faire voir ce qu’ils tentent de faire. En espérant que les autres, ceux qui verront "Nos Plusieurs", trouveront à leur tour la manière de rendre avec le même courage et la même envie le don que ces jeunes gens leur auront fait.
Humains, soyez humains. C’est ce que dit tout simplement "Nos Plusieurs".
 
Philippe Person
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans

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