@Disturbed: Je ne diabolise pas l'HP comme vous semblez le dire, mais je n'adhère pas votre vision de cette situation précise. Je préciserais sans doute cela demain.
@Pupuce: Je comprends ce que tu dit, mais je pense qu'il convient d'être moins radical, investissement personnel, respect du libre choix, tout cela à ses limites. Dans le cas de Matthieu, je crois a des actions intermédiaire entre le tout liberté et le tout enfermement. Là aussi je serais plus précis quand il fera à nouveau jour.
@Disturbed: Si je devait reformuler mon message, je tenterais d'arrondir certains angles. Mais il est envoyé et je n'ai pas pour habitude d'éditer trop profondément un message que d'autres ont pu lire.
Mais il fallait y voir aucune condescendance, aucune agressivité.
Je n’imagine pas que vous parliez sans raisons valables ou légitimité. A part le troll, toute position peu être exprimée. Aucun de nous est illégitime, aucun ne l'est moins que l'autre, c'est bien d'idées, de problèmes et de solutions dont on parle.
D'autre part, j’imagine que vous avez agi, dans les situations personnelles dramatiques que vous évoquez de la seule bonne façon. Et je compatis sincèrement. Toutefois je parle d'une autre situation, et c'est sur cette situation précise que j'expose un avis.
Au passage, je précise, que je n'ai à aucun moment critiqué l'utilité des HP en général, ni avancé l'idée grossière que l'HP à tué Matthieu, et ni encore qu'il ne faudrait pas intervenir promptement si une volonté suicidaire inconditionnée est détectée. Enfin, pas plus, je n'aurait dit qu'il y avait non assistance à personne en danger.
@Pupuce: Je t'ai senti bouleversée. Si je salue ta lucidité, je ne puis que t'inviter par ailleurs à prendre soin de toi. Matthieu est mort. On ne reviendra pas la dessus de toute façon.
Matthieu a dit que si on lui enlevait son toit il se tuerait, on lui a enlevé, il s'est tué. Par extension, il était moins susceptible de se tuer si on l'avait aidé avant son expulsion à retrouver un appart plus tôt que d'attendre l'expulsion et proposer l'HP (ou quoi que ce soit comme placement).
Si le désir d'en finir est inconditionnel (souvent silencieux aussi), là, on est bien d'accord, l'internement est le seul recours.
Et c'est là que je critique parce que tout porte à penser que Matthieu conditionnait son état à un certains nombres de facteurs. Facteurs sur lesquels je ne vois aucune réflexion, travail, dialogue, ou tentative d'intervention réaliste. Pourtant on parle pas d'envoyer Matthieu dans l'espace, ses demandes me paraissaient plus raisonnables.
De ce que je vois, avec Matthieu, il y avait du temps. Au moins au départ du film et, bien sûr, longtemps avant.
Matthieu voulait être encouragé, épaulé, reconnu, apprécié. Mais,
mal entouré, il était incompris, ses propos ignorés ou bien dénigrés. Y'a juste à piocher dans le film.
Dans le laboratoire ou je travaille, si il avait dit qu'il comptait en base 36 ça aurait plu a tout le monde, mais son entourage n'était pas en mesure d'apprécier sa richesse et a préféré la disqualifier: lubies, curiosités, rituels étranges...
Disturbed a écrit :... Par contre nier catégoriquement mon point de vue n'est pas juste non plus.
Il n'est pas évident de ressentir que ce que l'on dit est renié. Quand ce que l'on dit est ignoré, il s'agit de la même négation. Cette négation, si elle est généralisée, à pour effet de détruire une personne normale autant qu'un autiste. Matthieu n'avait pas le droit à de la franche discussion mais à une forme de négation catégorique. On recueille certaines de ses phrases comme on collecterait un échantillon d'urine. Le reste est ignoré. On considère qu'il ne faut pas chercher du sens dans ce qu'il dit mais uniquement du symbole à examiner par le prisme de la maladie.
La seule intervention qu'il attendait était que l'on réfléchisse a comment préserver son espace vital, son intimité personnelle, un toit sous lequel bricoler et lire. Il allait être expulsé, c'était sûr, dans la majorité des pays d'Europe, si les attaquants sont bien fondés au niveau du droit, ils mettent un an à récupérer les lieux, point final.
Il fallait donc poser toutes les étapes de la transition d'un appart un autre, et depuis bien longtemps. Cela passait par le fait de l'informer de la réalité des intentions de ses interlocuteurs et les pronostics qui vont avec, ouvertement, simplement.
Les sociaux pouvaient-ils faire ce travail ? C'est une question. Chercher un appart c'est différent de chercher une place dans une structure. Ils sont pas toujours forts pour accompagner dans la vie civile.
Mais parlons de droit, de responsabilité, de ressources, plutôt que de la sincérité des uns et des autres.
En termes de ressources, il aurait fallu à un profil comme celui de Matthieu une allocation - l'AH est d'un seuil peut-être un peu élevé et réduit l'acceptation d'un diagnostique généralisé de la part des autorités (mon avis), le RSA, lui, est un peu trop bas -. Un accompagnement peut être plus léger que ce qui est proposé actuellement (rare), mais avec une réelle capacité de conseil administratif, financier et légal qui veille a ce que l'adulte autiste choisisse en connaissance de cause. On est loin des discours gouroutesque et fumeux de coaching. Mais il est ou le coaching. C'est lui porter les lettre de mise en demeure ?