En général, il y a un point positif qui ressort de ce genre de rencontres, surtout au début : le fait de savoir qu'on n'est pas seul dans cette situation.
- Je ne suis pas la seule personne autiste,
- Je ne suis pas la seule personne Asperger,
- Il n'y a pas que moi qui a de la difficulté à arrêter de fumer.
- Il n'y a pas que moi qui a des problèmes d'alcool.
- Je ne pensais pas qu'on était aussi nombreux à être harcelés.
- On croit que ça n'arrive qu'aux autres, la dépression post-natale, ça m'est aussi arrivé.
- Je suis sourde, et je ne suis pas la seule personne.
- J'ai la maladie cœliaque, tout comme toutes les personnes autour de cette table.
- Je suis hémophile, tout comme mon père. Ma sœur et ma mère ne le sont pas. Mais il y a plein d'autres hommes qui le sont.
- J'ai été violée durant mon enfance. Depuis, j'ai rencontré d'autres personnes ayant aussi vécu ça.
- J'ai été victime d'insultes et de discriminations raciales parce que j'ai la peau foncée. Les personnes autour de cette table ne sont qu'un échantillon de la population victime de racisme.
- J'ai longtemps été victime d'actes homophobes. Depuis, j'ai rencontré d'autres personnes LGBT qui ont aussi vécu la LGBT-phobie, l'hétérocentrisme.
- ... (je continue ?
)
Bon, une fois qu'on a fait le point, pris de nouveaux points de repères, repris confiance en soi et en autrui, toutes les personnes ne sont pas obligées de rencontrer régulièrement des personnes ayant vécu ce vécu similaire.
Benoit a écrit :et franchement je ne vois pas en quoi ça peut faire du bien de savoir qu'on fait partie d'une catégorie de gens pour lesquels il n'y a aucune solution.
Pour qu'il y ait solution, il faut qu'il y ait problème. C'est quoi, le problème ?
Si le problème est que nous soyons autistes, alors non, il n'y a pas de solution. Donc être autiste n'est pas un problème, juste une différence, un fait.
Si le problème est que l'ensemble de la société n'accepte pas les personnes autistes et ne les aide pas, il y a un problème, puisqu'on peut le résoudre. La solution ? Continuer d'informer les personnes de tous horizons (surtout dès l'école obligatoire pour tous les enfants) de ce qu'est le spectre autistique. Aménager le territoire aussi en fonction des personnes autistes, en plus d'avoir partiellement aménagé le territoire en fonction des personnes à mobilité réduire, des personnes aveugles, des personnes sourdes, etc.
La création de lieux Aspie-friendly me semble une bonne piste, un bon début.
Après, il faudra ajouter un argument à la nuisance sonore des avions (et de certains autres véhicules) : les personnes autistes (et pas seulement celles hypersensibles au bruit).
Autre piste indispensable : comme il s'agit d'une différence invisible, ça peut rajouter un argument supplémentaire qui défend l'encouragement à aller au-delà des apparences.