MariLynn a écrit :Merci Nae pour ta réponse.
[...]
Que fais tu comme travail? Comment ça se passe avec ton mari? Pour le quotidien et s'occuper de ta fille, tu fais comment?
C'est horrible mais depuis 1 an et demi je passais beaucoup de temps justement à l'extérieur car être seule avec elle me met mal à l'aise.. elle me met face à mes difficultés m'épuise et je sais pas comment être. Je perds complètement les notions d'organisation et de temps et tout devient contrainte. J'arrive jamais à m'occuper d'elle h24 même dans les périodes où ça "allait" quand je réfléchis. Et ça m'angoisse. Je veux lui offrir un entourage mais par définition j'y arrive pas! Elle paye à cause de mon atteinte ok je ne le savais pas avant qu'elle naisse. Je suis terrorisée que quelqu'un dépende de moi moi qui sais déjà pas m'occuper de moi correctement.. d'un point de vue neurotypique hein.
J'arrive quasi plus à respirer et envisager l'avenir à nouveau depuis bientôt 2 mois. Et c'est le troisième épisode en 4 ans.... j'ai l'impression que la vie ne passe pas quand on me dit que ça passe vite sérieux je trouve pas tellement je morfle sûrement à tenter de survivre en milieu "hostile".
Je comprends tes notions de tenir à moyen et long terme... c'est tout à fait ça que je ressens.
Je vois vraiment pas ce que je peux apporter de bien à cette petite fille dans ces conditions de vie qui sont les miennes.
Il n'y a vraiment aucun moyen d'avoir de l'aide en attendant les confirmations? C'est affreux.
Les week end c'est encore pire parfois car on est obligé de rester tout le temps les uns sur les autres... je sais que c'est normalement le but mais ça me pèse horriblement. Je ne sais plus quoi faire.
Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).
désolée avec
la fusion des sujets cela sort un peu de nulle part mais je vais tenter de répondre à ce post ^^ en commençant par:
J'ai
la chance d'avoir un travail de fonctionnaire (catégorie A), avec un bureau pour moi toute seule (et ça, ça n'a pas de prix) et des horaires généralement très classiques de bureau. Donc, même si je dois dire que le contenu ne me passionne plus autant que j'aimerai et que j'ai très peu de perspectives pro (et qu'il y a trop de contact sociaux qui m'épuisent), ce sont de plutôt bonnes conditions (je me le répète mille fois par jour... parce qu'au final, cela ne me convient plus mais ailleurs serait fort probablement pire). Mais je suis à 80% depuis
la naissance de ma fille (alors qu'en toute honnêteté, le mercredi je ne
la garde pas : après 6 mois d'essai, mon conjoint était d'accord pour
la mettre à
la crèche le mercredi aussi et aujourd'hui c'est école et périscolaire...), et je n'ai pas
la force de repasser à 100% actuellement. Le mercredi, quand j'étais sous médocs antidépresseur, je dormais au moins 2 heures et c'était vital.
Très franchement, comme toi, je suis incapable de m'occuper de ma fille H24. Aujourd'hui, elle a trois ans et demi, et j'arrive presque à
la garder un WE sans mon conjoint sans faire de grosse crise de nerf (-presque-) et c'est un énorme progrès (mais ce n'est toujours pas une partie de plaisir pour moi). M'occuper de ma fille est un effort volontaire et je n'en retire pas de plaisir (même si je l'aime). Depuis que je suis sortie de
dépression, j'arrive un peu à rire ou jouer avec elle sans que ce soit faux - un peu- par contre, j'avoue, bon point pour moi (le seul?), je suis très câlin et elle aussi et je crois que cela est ce qui sauve notre relation (je soupçonne qu'une partie de moi, très animale, considère encore que c'est une extension de moi et j'adore
la serrer contre moi). Sinon, ma principale réaction face à ma fille c'est qu'elle m'épuise et je me retiens de l'envoyer paitre à chaque fois qu'elle me sollicite alors que je suis déjà en train de faire quelque chose (99% du temps donc).
Je n'arrive plus à trouver suffisamment de temps pour décompresser et être moi, c'en est devenue uen sorte de torture je trouve. Le seul moment ou je me retrouve c'est lorsqu'elle est en vacances chez ses grands parents.
Je ne considère pas avoir grand chose à lui apporter : je n'ai pas assez de valeur à mes propres yeux pour ça. je pars du principe que c'est mon conjoint qui lui apportera.
Voilà, c'était pour te déculpabiliser ^^ niveau mère indigne (par rapport à
la norme), j'en tiens une couche (et je pourrais continuer pendant un bon moment... grâce à
la culpabilité ^^)
La période
la plus dure fut entre ses neufs mois et deux ans. Depuis, avec l'évolution de son comportement, (elle grandit), je trouve que cela devient progressivement un peu plus facile (mais toujours insurmontable à mes yeux). J'ai bien conscience que
la crèche me regardait avec des yeux bizarres (je m'en suis pris plein
la tête au début), que l'école ça a l'air de se profiler pareil à cause de mon comportement... De fait ma bouée dans ce monde hostile est mon conjoint, qui est sociable et Papa poule. C'est lui qui voulait vraiment cet enfant, et je me décharge au maximum sur lui pour tout ce qui est de l'occuper (pas assez à mon gout encore ^^), même si je fais pas mal de truc pour elle par ailleurs (c'est moi qui gère les meubles pour sa chambres, l'achat de vêtements, les fournitures, tout l'administratif même si je déteste cela etc.). Je pense que du coup, ma fille trouve son équilibre comme ça, grâce à l'implication supplémentaire de son père. Je le vis mal, mais je sais que je ne peux pas fonctionner comme
la maman moyenne. C'est comme un deuil à faire (encore que je ne me suis jamais imaginée maman).
Par contre, je suis aussi consciente que cela ternit ma relation avec mon conjoint. Au fond, il n'accepte pas vraiment que je ne sois pas "une maman" capable de se dévouer autant que de besoin (je crois qu'il me considère comme trop égoïste / égocentrique alors que si je suis devenue aussi auto-centrée, c'est pour pouvoir me gérer et tenir le coup, donc vital).
Sinon, je n'avais aucun espoir tant que j'étais dans le fond de
la dépression. Aujourd'hui, j'arrive à tenir le présent, même si j'ai du mal à affronter le moyen et long terme... J'ai souvent encore l'impression que le monde s'ingénue à nous mettre à terre, à nous compliquer
la vie et qu'il ne sert à rien de se battre.... Le diagnostic, en cours, est devenu pour moi un filet auquel me raccrocher : ce n'est sans doute pas très sain, mais on fait avec ce qu'on a ^^.. Je précise que ce que j'attends du diag n'est pas oui / non (j'ai peur d'une réponse de ce type en fait)... mais mieux me comprendre et d'obtenir des outils ou pistes pour l'après. Je dois trouver aujourd'hui d'autres filets auxquels me raccrocher car le diag pourrait se terminer rapidement... je partage donc ta démarche....