Causes environnementales de l'autisme

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Re: Causes environnementales de l'autisme

#106 Message par Jean » dimanche 13 janvier 2013 à 23:01

Maternal conditions and perinatal characteristics associated with autism spectrum disorder and intellectual disability
Les pathologies maternelles et les caractéristiques périnatales associées aux troubles du spectre autistique et à la déficience intellectuelle

Traduction sur Autisme Information Science

Conclusion :
Les résultats montrent que les indicateurs d'un milieu intra-utérin pauvre sont associés à un risque élevé de DI [déficience intelelctuelle], tandis que pour les TSA [troubles du spectre autistique], et en particulier TSA sans DI, les associations sont beaucoup plus faibles.

Ainsi, ces résultats soulignent l'importance de tenir compte de l'absence ou de la présence de DI lors de l'examen de TSA, si nous voulons améliorer notre compréhension des relations causales associées à ces conditions.
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#107 Message par Jean » dimanche 5 mai 2013 à 0:00

Risky exposures
Expositions à risque
Emily Singer - 3 mai 2013 - SFARI

Un certain nombre d'études ont suggéré que l'utilisation d'antidépresseurs ou du médicament anti-épileptique valproate par les femmes enceintes augmente le risque d'autisme chez leurs enfants. Deux nouvelles études à grande échelle publiées en Avril, englobant respectivement 47.700 et 650.000 enfants, confirment ce risque.

Parce que la moitié des grossesses aux États-Unis ne sont pas planifiées, il est important pour les femmes en âge de procréer d'avoir des informations précises sur les risques associés à ces médicaments.

L'étude valproate, publié le 24 Avril dans le « Journal of the American Medical Association », est la plus importante à ce jour pour examiner le lien entre l'autisme et l'exposition prénatale au valproate.

Des chercheurs de l'hôpital universitaire d'Aarhus au Danemark ont analysé les données de plus de 655 615 enfants nés dans le pays de 1996 à 2006. Ils ont utilisé les données nationales pour déterminer que 5437 enfants ont ensuite été diagnostiqués avec autisme, y compris 2.067 avec le plus sévère trouble autistique, et que 508 avaient été exposés au valproate in utero.

Sur la base de ces chiffres, le taux d'autisme global est de 1,53 % et 0,48 % pour les troubles autistiques. Les enfants qui ont été exposés avant la naissance au valproate ont un risque absolu de 4,42 %, soit une multiplication par 3. Pour le trouble autistique, le risque absolu est de 2,5 %, ce qui représente une multiplication par 6.

Ces taux sont un peu plus faibles que dans une étude de 2008, qui a constaté une multiplication par 7 du risque lié au valproate, probablement parce que la nouvelle étude est de beaucoup plus grande taille. (L'étude de 2008 a analysé 632 enfants, environ la moitié d'entre eux nés de femmes ayant pris le médicament pendant la grossesse.)

Les chercheurs ont contrôlé d'autres facteurs associés à un risque accru d'autisme, comme l'âge et les conditions psychiatriques, le poids de naissance, le sexe des parents et des malformations congénitales.

L'exposition prénatale au valproate est bien connue pour déclencher des symptômes d'autisme, comme chez les animaux. En effet, le traitement par le valproate est souvent utilisé pour créer un modèle de rat de la maladie.

Les indices de cafard :


La seconde étude, publiée le 19 Avril dans le « British Medical Journal », a analysé les données sur un sous-ensemble de jeunes vivant dans le comté de Stockholm en Suède entre 2001 et 2007. L'étude a inclus 4429 enfants atteints d'autisme et 43 277 témoins, âgés de 0 à 17 ans.

L'étude a révélé que la dépression maternelle augmente le risque d'autisme d'environ 60 %. 1 % des mères du groupe autiste a fait une dépression pendant la grossesse, comparativement à environ 0,6 % des mères dans le groupe témoin. Cette augmentation du risque semble être limitée à l'autisme sans déficience intellectuelle. Le taux de dépression paternelle était d'environ 0,4 % dans les deux groupes.

La prise d'antidépresseurs pendant la grossesse double le risque d'avoir un enfant avec autisme, encore limité aux enfants sans déficience intellectuelle. Les taux sont similaires pour les deux inhibiteurs sélectifs de recapture de la sérotonine comme la fluoxétine (Prozac) et les anciens antidépresseurs tricycliques, y compris l'imipramine (Tofranil).

Les chercheurs disent qu'il est impossible de séparer le risque lié à l'utilisation des antidépresseurs contre le risque dû à la dépression elle-même, ce qui rend particulièrement difficile pour les femmes de décider de prendre les médicaments pendant la grossesse. Les résultats "posent un problème majeur en matière de conseils cliniques aux femmes enceintes souffrant de dépression", écrivent-ils.

Si une partie du risque est liée à la dépression elle-même, il est possible que les antidépresseurs pourraient réellement aider. Mais une petite étude de 300 femmes ayant pris des antidépresseurs pendant la grossesse, publiée en 2011, a lié à un risque accru spécifiquement l'utilisation des antidépresseurs.

Les chercheurs soulignent que le diagnostic de la dépression dans leur étude s'est appuyé sur les dossiers de soins spécialisés en psychiatrie et est donc susceptible de représenter les cas les plus graves. (La plupart des personnes souffrant de dépression ne cherchent pas d'aide.)

Compte tenu de l'utilisation croissante des antidépresseurs au cours des 20 dernières années, certaines personnes ont suggéré que ces médicaments contribuent à l'augmentation de la prévalence de l'autisme. Cependant, les chercheurs affirment que l'utilisation des antidépresseurs représenterait moins de 1% des cas d'autisme.
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#108 Message par Jean » dimanche 16 juin 2013 à 12:41

L'article cité sur la dépression est intégralement en ligne :
http://www.bmj.com/content/346/bmj.f2059
Parental depression, maternal antidepressant use during pregnancy, and risk of autism spectrum disorders: population based case-control study
Dheeraj Rai, clinical lecturer 123, Brian K Lee, assistant professor4, Christina Dalman, associate professor2, Jean Golding, professor emeritus5, Glyn Lewis, professor1, Cecilia Magnusson, professor2
1Centre for Mental Health, Addiction and Suicide Research, School of Social and Community Medicine, University of Bristol, Bristol BS8 2BN, UK
2Division of Public Health Epidemiology, Department of Public Health Sciences, Karolinska Institutet, Stockholm, Sweden
3Avon and Wiltshire Partnership Mental Health NHS Trust, Bristol, UK
4Department of Epidemiology and Biostatistics, Drexel University School of Public Health, Philadelphia, PA, USA
5Centre for Child and Adolescent Health, School of Social and Community Medicine, University of Bristol, UK
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#109 Message par Jean » mercredi 10 juillet 2013 à 19:51

L'article ne porte pas directement sur les causes environnementales de l'autisme, mais traite le sujet de ce qui peut se modifier à partir de notre capital génétique.

ÉPIGÉNOME: La mise sous tension de notre cerveau augmente jusqu'à l'adolescence – Science
Publié le 09/07/2013

L’épigénome ou l’ensemble des facteurs épigénétiques responsables de la « mise sous tension » des gènes de notre cerveau va augmenter progressivement de la naissance jusqu’à l’entrée dans l’âge adulte, montre cette étude publiée dans la revue science. Cette découverte montre, en particulier, que l’un de ces signaux épigénétiques, la méthylation du matériel génétique, joue un rôle clé dans la définition des synapses qui permettent à nos neurones de communiquer.

Le Pr Esteller, chercheur et professeur de génétique à l’Université de Barcelone, montre comment le cortex frontal, la région du cerveau responsable de l’acquisition et du traitement de nouvelles informations subit un changement significatif de la naissance à la fin de l’adolescence et comment « l’épigénome est transformé ».

Son étude a analysé l’épigénome de nouveau-nés, d’adolescents âgés de 16 ans et d’adultes âgés de 25 et 50 ans et montre que la méthylation de l’ADN joue un rôle clé dans la définition des synapses ou espaces de communication entre les neurones. La méthylation de l’ADN de neurones est différente de celle de l’ADN des autres cellules, précisent les auteurs, et va influer, comme tout facteur épigénétique, l’expression des gènes de cellules du cerveau.


Cette découverte apporte une nouvelle connaissance de la biologie du cerveau, car, au-delà de la plasticité du cerveau liée à l’apprentissage et les expériences, elle peut permettre de mieux comprendre les troubles du comportement et les maladies psychiatriques. Les chercheurs veulent regarder si des modifications mineures dans la méthylation de l’ADN au cours du développement postnatal précoce pourraient aussi être associées à des troubles neurologiques ou du développement, comme l’autisme ou la schizophrénie.

Source: Science July 4 2013 DOI: 10.1126/science.1237905Global Epigenomic Reconfiguration During Mammalian Brain Development
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#110 Message par Jean » jeudi 25 juillet 2013 à 23:48

AUTISME: Pas de lien avec l'exposition au mercure?
http://www.santelog.com/news/environnem ... asuite.htm

Une bonne nouvelle pour les parents? L'impact de l'exposition à de faibles niveaux de mercure sur le cerveau en développement de l’enfant, par exemple par la consommation de poisson de la mère, durant la grossesse, ne semble pas être responsable de troubles du comportement comme l'autisme, si l’on en croit les conclusions de cette étude de l'Université de Rochester. Cette analyse basée sur plus de 30 années de recherche et aux Seychelles, zone particulièrement exposée, conclut, dans la revue Epidemiology, à l’absence d'association entre l'exposition prénatale au mercure et les troubles du spectre autistique (TSA).

L’auteur principal, le Pr Edwin van Wijngaarden, professeur agrégé de santé publique à l'Université de Rochester, conclut : « Cette étude n’apporte aucune preuve d'une corrélation entre une faible exposition au mercure et l'autisme chez les enfants dont les mères mangeaient en moyenne, jusqu'à 12 repas de poisson par semaine durant leur grossesse». Des résultats rassurants et qui peuvent être ajoutés aux données sur l’impact de l'exposition alimentaire au mercure, au moment où notre agence et d’autres institutions plafonnent, dans leurs nouvelles recommandations, la consommation de poisson.

Le débat sur la consommation de poisson reste ainsi un dilemme pour les futures mamans et les médecins. Les poissons sont riches en nutriments bénéfiques, tels que le sélénium, la vitamine E, des protéines maigres, et les acides gras oméga-3, restent essentiels au développement du cerveau. Mais, dans le même temps, l'exposition à des niveaux élevés de mercure peut conduire à des troubles du développement. Les mères craignent ainsi d’exposer leurs enfants à naître à des troubles neurologiques graves en consommant du poisson pendant la grossesse.

La République des Seychelles est un terrain d’étude idéal pour étudier l'impact potentiel de l'exposition de faible niveau au mercure. Si la présence de mercure dans l'environnement est très répandue, partout dans le monde, aux Seychelles, les habitants consomment du poisson à un taux 10 fois plus élevé que les populations européennes. L’étude, Seychelles Child Development Study, a été conçu suivi une population sur une très longue période de temps et, concernant l’autisme, 1.784 enfants, adolescents, jeunes adultes et leurs mères. Les niveaux de l'exposition prénatale au mercure ont été mesurés par l'analyse d’échantillons de cheveux recueillis auprès des mères au moment de la naissance, puis par un test des niveaux approximatifs de mercure trouvés dans le reste du corps. Les enfants ont subi 2 tests reconnus afin de dépister d’éventuels troubles autistiques et du comportement. Les niveaux de mercure des mères ont ensuite été rapprochés des résultats des tests des enfants.

Les chercheurs concluent à l’absence de corrélation entre l'exposition prénatale et des scores de comportements autistes. Les bénéfices pourraient donc l’emporter sur les risques, à condition d’une consommation « raisonnable » telle que recommandée par les dernières lignes directrices.

Source: Epidemiology 18 July 2013 doi: 10.1097/EDE.0b013e31829d2651 Autism Spectrum Disorder Phenotypes and Prenatal Exposure to Methylmercury
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#111 Message par Jean » mardi 30 juillet 2013 à 13:31

Sur le valproate (dépakine):
http://www.letelegramme.fr/ig/generales ... 163927.php

Voir le site de l'association APESAC
Association d'Aide aux Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant

Conseil scientifique
Constitution du conseil médico-scientifique de l'APESAC :
Trois médecins s'y sont engagés pour l'instant :
- Le Dr Elefant : Responsable du CRAT (Centre de Ressources des Agents Tératogène) Hôpital A. Trousseau à Paris.
- le Dr BEN-ARI spécialiste des neurosciences. Ses travaux au sein de l’Institut de neurobiologie de la Méditerranée (INMED) permettent de faire progresser la connaissance sur les maladies neurologiques, les épilepsies, notamment infantiles, l’autisme.
- Le Dr Lemonnier : Pédopsychiatre au centre de ressources sur l'autisme.
Affiche
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#112 Message par Jean » lundi 19 août 2013 à 23:24

AUTISME: Et si déclencher l’accouchement augmentait le risque?
Pediatrics
http://www.santelog.com/news/neurologie ... irelasuite
C'est un facteur environnemental possible parmi de nombreux autres facteurs, dont génétiques, mais cette étude de la Duke University suggère que déclencher artificiellement le travail et l’accouchement ou augmenter la force, la durée ou la fréquence des contractions utérines sont associés avec une incidence accrue de diagnostic de l'autisme. Ces premiers résultats, publiés dans l’édition du 12 août du JAMA Pediatrics et obtenus sur un large échantillon suggèrent une association mais n’expliquent pas la relation.

Déclencher le travail est associé à un risque accru d’autisme : Le Pr Simon G. Gregory, de la Duke University Medical Center (Durham) et ses collègues ont analysé les données de 625.042 naissances issues des registres des naissances de Caroline du Nord, dont les données concernant le travail et l’accouchement, puis les données scolaires. Parmi ces données, 5.500 cas documentés concernant des enfants diagnostiqués avec autisme.

Après ajustement pour les facteurs de confusion comme le statut socio-économique, la santé maternelle, l’histoire de la grossesse… l’équipe constate qu’un déclenchement du travail et une amplification des contractions sont associés à une probabilité accrue de diagnostic d’autisme. Cette association est particulièrement significative chez les garçons, précisent les auteurs.

De premiers résultats, certes, mais qui justifient d’autres études pour confirmer cette association, et, en particulier préciser dans quelles conditions et traitements (doses) d’induction ou d’amplification des contractions, elle est significative. Alors que l’autisme touche environ un enfant sur 80 et que son incidence est en hausse, la connaissance et la compréhension de l’ensemble des facteurs environnementaux qui peuvent contribuer au risque est une priorité.

Source: JAMA Pediatrics August 12, 2013 doi:10.1001/jamapediatrics.2013.2904 Association of Autism With Induced or Augmented Childbirth in North Carolina Birth Record (1990-1998) and Education Research (1997-2007) Databases
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#113 Message par Jean » lundi 19 août 2013 à 23:30

FIV: Quel risque d’autisme et de faible Q.I.
Actualité publiée le 05-07-2013
JAMA

C’est une inquiétude récurrente des parents qui recourent à la fécondation in vitro (FIV). Mais cette étude de long terme suédoise pourra les rassurer. Ses résultats, présentés dans l’édition du 3 juillet du JAMA concluent à l’absence d’augmentation significative du risque d’autisme ou de faible Q.I. chez les enfants nés après un traitement de l'infertilité.

Les chercheurs de l'Institute of Psychiatry du King College de Londres, soutenus par l’Association Autism Speaks ont rapproché, via une étude de cohorte prospective et l’étude des dossiers de plus de 2,5 millions de bébés nés en Suède entre 1982 et 2007, la méthode de conception et le risque de développer l'autisme ou de «retard mental» chez l’enfant, défini comme un QI <70 (vs un Q.I. moyen = 100). En Suède, lieu de l’étude, les nourrissons et les enfants d'âge préscolaire sont régulièrement évalués, par un examen médical de routine et de développement. À l'âge de 4 ans, tous les enfants sont soumis à une évaluation obligatoire du développement de leur motricité, du langage et du développement cognitif et social. Les enfants ayant un trouble du développement sont revus pour une évaluation plus approfondie par une équipe spécialisée. Les chercheurs ont utilisé les données de ces évaluations et ont également pris en compte les facteurs de confusion possibles, comme les antécédents psychiatriques des parents ou la prématurité.

30.959 enfants soit 1,2% avaient été conçus par fécondation in vitro. Ceux-ci ont été suivis pendant une durée moyenne de 10 ans. L’analyse conclut à,
  • · l’absence d’augmentation statistiquement significative du risque d'autisme chez les enfants conçus fécondation in vitro (FIV), quelle que soit la méthode utilisée, FIV ou ICSI.

    · Cependant, il apparait, une augmentation statistiquement significative du risque de retard mental, mais cette augmentation reste faible.

    · L’incidence d'un retard mental en cas de FIV atteint en effet 46,3 pour 100.000 naissances vs 39,8 pour 100.000 naissances en cas de conception naturelle. Soit une différence de seulement 6,5 cas pour 100.000 naissances.

    · Lorsque l'analyse est limitée aux naissances simples, le risque accru de retard mental disparaît.

    · En revanche, il y a des différences statistiquement significatives dans le risque de développer l'autisme ou de présenter un retard mental, selon les techniques de fécondation in vitro spécifiques utilisées (ICSI > FIV sans ICSI).
Les chercheurs concluent donc à l’absence d’augmentation significative du risque d’autisme ou de faible Q.I., en moyenne, chez les enfants nés par FIV. Dans certains cas, comme avec l’ICSI, il y a en effet un petit risque accru, mais la prévalence de ces troubles reste minime.

Source: JAMA online July 3 2013 doi:10.1001/jama.2013.7222 Autism and Mental Retardation Among Offspring Born After In Vitro Fertilization
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#114 Message par Jean » lundi 19 août 2013 à 23:34

POLLUTION: Une forte exposition in utero double le risque d’autisme
Actualité publiée le 18-06-2013
Environmental Health Perspectives

Particules de diesel, plomb, manganèse, mercure et autres polluants affectent le développement du cerveau de l’enfant. Et jusqu'à un risque double d'avoir un enfant atteint d'autisme, pour les femmes exposées à de forts niveaux de pollution durant leur grossesse, par rapport aux femmes vivant dans des zones plus préservées. Cet ordre de grandeur impressionnant, estimé par cette étude de la Harvard School of Public Health, publiée dans la revue Environmental Health Perspectives, engage à réduire par tous moyens les niveaux de pollution et confirme une fenêtre de susceptibilité élevée à la pollution et autres perturbateurs durant la période périnatale.

Des résultats très inquiétants lorsqu’on sait que 20% à 60% des femmes citadines vivent ainsi dans des zones « à risque élevé d’autisme », précise Andrea Roberts, chercheur à Harvard et auteur principal de l’étude. Des résultats qui précisent ceux d’études précédentessuggérant déjà l’association entre exposition à la pollution atmosphérique pendant la grossesse et autisme chez les enfants.

Un risque double d’autisme chez les enfants de femmes très exposées : Les chercheurs ont travaillé à partir des données de la cohorte Nurses' Health Study II impliquant 116.430 infirmières. Les chercheurs se sont concentrés sur le suivi de 325 femmes ayant eu un enfant atteint d’autisme et 22.000 femmes « témoins » pour évaluer l’association entre l'autisme et les niveaux de pollution au moment de la naissance, en tenant compte des facteurs de confusion, comme le revenu, l'éducation et le tabagisme pendant la grossesse. Leur analyse montre que,
Image
  • · les femmes vivant dans les 20% des zones les plus polluées ont 2 fois plus de risque d'avoir un enfant atteint d'autisme que celles qui vivent dans les 20% des zones les moins polluées.

    · D'autres types de pollution, par le plomb, le manganèse, le chlorure de méthylène sont également associés à un risque plus élevé d'autisme, d’environ 50%.

    · La plupart des expositions aux polluants impactent plus fortement les garçons que les filles.
Mieux identifier les polluants et les niveaux responsables, mieux comprendre le mécanisme sous-jacent qui conduit à l’autisme et développer des interventions pour réduire l'exposition des femmes enceintes à la pollution, les enjeux sont multiples.
Image
Source: Environmental Health Perspectives DOI:10.1289/ehp.1206187online June 18, 2013 Perinatal air pollutant exposures and autism spectrum disorder in the children of Nurses' Health Study II participants
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#115 Message par Jean » lundi 19 août 2013 à 23:37

AUTISME: Des anticorps de la mère marqueurs de risque chez l'enfant
Actualité publiée le 19-07-2013
Translational Psychiatry

Ces experts de l’Institut Mind de l’Université de Californie Davis viennent d’identifier un nouveau facteur de risque d'autisme sur un groupe d'enfants. Il s’agit d’anticorps spécifiques qui ciblent les protéines du cerveau et empêchent le cerveau du fœtus de se développer normalement. Présents au départ dans le sang de la mère, ces anticorps jouent un rôle dans l’étiologie d’une forme d’autisme, appelée par les chercheurs « autisme MAR » pour « Maternal Autoantibody-Related ». Cette importante découverte, présentée dans la revue Translational Psychiatry apporte non seulement un biomarqueur pour le diagnostic précoce de cette forme d'autisme mais aussi une cible pour le développement de médicaments.

Les chercheurs de l’UC Davis ont en fait identifié des antigènes cibles de ces anticorps maternels liés à l'autisme et montrent que les mères d'enfants autistes sont 21 fois plus susceptibles d'avoir ces anticorps spécifiques qui réagissent avec ces antigènes. De plus, ces combinaisons spécifiques d'anticorps « MAR » ne sont pas identifié dans le sang des mères dont les enfants présentent un développement normal.

7 antigènes de l’autisme : L’équipe de Judy Van de Water, chercheur et immunologiste à l'Institut MIND avait déjà constaté que les femmes présentant certains anticorps dans leur sang sont plus à risque d'avoir un enfant diagnostiqué avec l'autisme, que ces enfants présentaient les retards de langage les plus graves, des troubles de l’humeur et des comportements d'automutilation que ne présentent pas systématiquement tous les enfants autistes. Ici, les chercheurs ont analysé des échantillons de sang de 246 mères d'enfants atteints d'autisme et d'un groupe témoin de 149 mères d'enfants non autistes afin d'évaluer leur réactivité avec les candidats-antigènes. Ils constatent que 7 antigènes sont plus réactifs dans le sang des mères d'enfants atteints d'autisme et que les mères présentant ces anticorps ont un risque triple d'avoir un enfant présentant un trouble du spectre autistique. Certaines combinaisons s’avèrent « typiques » et sont identifiées chez 23% des mères concernées vs 1% chez les mères témoins.

Que se passe-t-il ? Ces anticorps maternels passent à travers le placenta pendant la grossesse et peuvent être détectés chez un fœtus dès 13 semaines. De 30 semaines, les taux d'anticorps maternels chez le fœtus sont à peu près 50% de ceux de la mère, et à la naissance leur concentration est plus élevée chez le nouveau-né que chez la mère. Les anticorps maternels restent dans la circulation sanguine du bébé durant 6 mois après la naissance puis le système immunitaire du bébé prend le relais. Une fois dans le sang du fœtus, les anticorps pénètrent dans le cerveau et attaquent les cellules cérébrales dont certaines protéines agissent comme des antigènes. Cette réponse antigène-anticorps est dirigée contre l’organisme lui-même, comme dans une maladie auto-immune.

Il s’agit donc d’un biomarqueur majeur du risque et d’une opportunité pour cibler les interventions de manière plus efficace. Ainsi, la mise au point d'un test de diagnostic de l'autisme MAR, pourra être mis à la disposition des mères de jeunes enfants qui présentent des signes de retard de développement. Si le test est positif, une intervention comportementale précoce sera alors envisagée. Le test pourrait même être « élargi » à l’évaluation du risque chez une mère qui a déjà un enfant atteint d’autisme et souhaite concevoir à nouveau.

Sur le plan du traitement, l'administration de bloqueurs d'anticorps à la mère pendant la grossesse pourrait permettre de protéger le cerveau du fœtus en développement.

Source: Translational Psychiatry doi:10.1038/tp.2013.50 online 9 July 2013 Autism-specific maternal autoantibodies recognize critical proteins in developing brain
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#116 Message par Jean » lundi 21 octobre 2013 à 16:13

CHRONIQUE - "Le Monde" 20 octobre 2013
Un sur quatre-vingt-huit

Au fil du dernier et passionnant livre d'André Cicolella, Toxique planète (Seuil, coll. " Anthropocène ", 310 p., 19 €), on croise quelques chiffres ahurissants. Tous font pièce à cette épidémiologie de comptoir selon laquelle " tout va bien, car l'espérance de vie continue d'augmenter " - rappelons ici que la notion d'espérance de vie repose sur un postulat dénué de tout fondement, selon lequel la santé à venir des nouveau-nés sera nécessairement identique à celle qu'ont connue les vieillards d'aujourd'hui au cours de leur vie.

Parmi ces chiffres, qui montrent l'importance de l'environnement pour la santé publique, certains sont si incroyables qu'ils soulèvent immédiatement le scepticisme. On croit à une erreur. A une virgule en moins ou un zéro en trop. Exemple : le toxicologue, président du Réseau environnement santé (RES), écrit qu'aux Etats-Unis les troubles du spectre autistique (autisme, syndrome de Rett ou d'Asperger, etc.) touchent " un enfant sur quatre-vingt-huit ". Allons donc... Un sur quatre-vingt-huit ! Une prévalence si élevée semble impossible. Alors, on vérifie. Et ce que l'on découvre est plus perturbant encore. D'abord, le chiffre en lui-même existe bel et bien. Ce n'est pas une coquille. Et ce n'est pas le fruit d'une étude douteuse ou controversée. Il a été publié en mars 2012 par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américains. Pour l'établir, les CDC surveillent depuis 2007 quatorze sites répartis sur l'ensemble du territoire américain et comptabilisent les enfants atteints de troubles autistiques, au sein d'une même classe d'âge du cours élémentaire. Il y a bien plus inquiétant que ce taux de un sur quatre-vingt-huit : il y a l'évolution de l'indicateur. En surveillant les mêmes communautés et en utilisant les mêmes critères de diagnostic, la prévalence de ces troubles a augmenté de 78 % entre 2007 et 2012.

Rien ne dit que ce sursaut est une tendance lourde qui se maintiendra. Mais le fait est là. Et la rapidité actuelle du phénomène écarte raisonnablement les causes non environnementales. De fait, le pool génétique de la population américaine n'a pas évolué en si peu de temps, pas plus que l'âge moyen de procréation (l'âge de la mère est un facteur de risque). Les CDC notent d'ailleurs un indice précieux : au niveau de 2012, c'est un garçon sur 54 qui est touché, contre une fille sur 252.

Cette susceptibilité variable en fonction du sexe met immanquablement sur la piste des perturbateurs endocriniens, ces molécules de synthèse omniprésentes, qui interfèrent avec le système hormonal et produisent le gros de leurs effets au cours de la période foetale... Bien sûr, il n'y a pas de consensus scientifique sur ce lien possible avec l'autisme, mais un simple soupçon, fût-il étayé.

L'information n'est pas destinée à faire peur : André Cicolella n'est pas de ces marchands d'anxiété. Il plaide simplement, et avec raison, pour des politiques de santé publique tenant compte de l'environnement. La conférence environnementale de septembre aurait été l'occasion de se saisir de la question. Le gouvernement a préféré l'ignorer.

par Stéphane Foucart
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Benoit
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#117 Message par Benoit » lundi 21 octobre 2013 à 16:24

C'est Le Monde "papier" ou la version électronique ?
Jean a écrit :CHRONIQUE - "Le Monde" 20 octobre 2013
...Il y a bien plus inquiétant que ce taux de un sur quatre-vingt-huit : il y a l'évolution de l'indicateur. En surveillant les mêmes communautés et en utilisant les mêmes critères de diagnostic, la prévalence de ces troubles a augmenté de 78 % entre 2007 et 2012....
Ca vient d'où ce chiffre?

Plus généralement, le chroniqueur ferait bien de relire un petit article expliquant de quoi il s'agit, dispo en anglais chez Nature ou ici même s'il n'est pas anglophone.
Il y trouverait des biscuits pour alimenter son analyse avec autre chose que des avis de comptoir.

C'est la première fois que j'entends parler du livre en question, et le fait d'instrumentaliser la question de "l'autisme" pour en faire un argument anxiogène me donne un sentiment diffus de non-rigueur scientifique. J'espère qu'il n'en va pas ainsi pour la totalité du livre.
Entre l'expert il y a deux semaines et celui ci, qu'est ce qu'ils ont tous en cette saison?
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#118 Message par Jean » mercredi 23 octobre 2013 à 23:27

J'apprécie beaucoup le journaliste qui a écrit la chronique, mais, là, franchement, il est à côté de la plaque.

Voir par exemple : http://bmjopen.bmj.com/content/3/10/e003219.long

Traduction partielle du résumé : http://autisme-info.blogspot.fr/2013/10 ... es-of.html
Après une augmentation de cinq fois du taux d'incidence annuel de l'autisme dans les années 1990 au Royaume-Uni, les taux d'incidence et de prévalence chez les enfants de 8 ans,ont atteint un plateau au début des années 2000 et sont resté stables jusqu'en 2010.
Que les taux de prévalence aient augmenté par rapport au début des années 2000 aux Etats-Unis reste incertain.
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#119 Message par Benoit » mercredi 23 octobre 2013 à 23:48

Concernant les approximations, peut être le journaliste se "contente" t il de rapporter le contenu du livre?
Je l'ai feuilleté hier soir mais je n'ai pas trouvé où il est question d'autisme.

Peut être la présentation alarmiste de l'autisme fait elle partie aussi du livre?

En tout cas, j'ai cru comprendre sur twitter que le journaliste faisait siennes les hypothèses d'André Cicolella.

Sinon, j'ai trouvé d'où vient le chiffre:
Rapport de la CDC de Mars 2012 a écrit :This marks a 23% increase since our last report in 2009. And, a 78% increase since our first report in 2007. Some of the increase is due to the way children are identified, diagnosed and served in their local communities, although exactly how much is due to these factors in unknown.
Quelqu'un a choisi de retenir le chiffre de 78% plutôt que l'autre. Je me demande bien pourquoi?

Mais il y a mieux:
A l'intérieur du rapport a écrit :Most recently, the ADDM Network reported that 1 in 88
children had an ASD (based on children who were 8 years old in 2008). This means that the estimated prevalence of ASDs
increased 23% during 2006 to 2008 and 78% during 2002 to 2008 (1–4).
Bah oui, le chiffre du rapport de 2007 correspond à un intervalle (plus long) passé, donc pour être honnête il aura fallu rappeler qu'on parle de 10 ans et non de 5.

Le rapport complet réfute longuement tout affolement alarmiste, et donne des pistes d'interprétation (diagnostic plus jeune, et dans les communautés des minorités américaines jusqu'alors ignorées).
Il permet aussi de se figurer les disparités régionales, bah oui, les USA ce n'est pas que la Nouvelle Angleterre et la Silicon Valley...

Et il souligne que :
The majority (62%) of children the ADDM Network identified as having ASDs did not have intellectual disability. The largest increases during 2002 to 2008 were among children without intellectual disability (those having IQ scores higher than 70), although there were increases in the identified prevalence of ASDs at all levels of intellectual ability.
C'est encore trop, mais on peut voir que le pourcentage d'enfants diagnostiqués autistes sans déficience intellectuelle a significativement baissé dans l'intervalle. Un tel point pourrait contribuer a rassurer plutôt que paniquer les populations.
Mais pourquoi n'en est il pas question dans l'article?
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Re: Causes environnementales de l'autisme

#120 Message par Benoit » samedi 26 octobre 2013 à 13:56

Benoit a écrit :Concernant les approximations, peut être le journaliste se "contente" t il de rapporter le contenu du livre?
Je l'ai feuilleté hier soir mais je n'ai pas trouvé où il est question d'autisme.
J'ai eu plus de temps ce matin donc j'ai trouvé le passage, c'est le dernier paragraphe du chapitre "Maladies Mentales". Je ne pense pas qu'il en soit question ailleurs (ceci dit je n'ai pas trop cherché).

André Cicolella cite Landrigan (l'article mentionné dans ce post de Jean) et c'est à peu près tout ce qu'il y a à en dire. Il ne chiffre pas la forte progression dont fait état le journaliste du Monde.
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