Dr Laurent Mottron

Toutes discussions concernant l'autisme et le syndrome d'Asperger, leurs définitions, les méthodes de diagnostic, l'état de la recherche, les nouveautés, etc.
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Idée
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Re: Dr Laurent Mottron

#31 Message par Idée » mercredi 6 novembre 2013 à 22:55

Jean a écrit :L. Mottron fait référence au caractère obligatoire de l'ABA avant 6 ans en cas de diagnostic de TED. Dans la pratique, les professionnels québécois ont des approches plus variées.
Je ne suis pas certaine de ce qu'il veut dire par "obligatoire". Cela serait à vérifier, mais il est possible que ce qu'il ait voulu dire est que l'ABA est la seule approche qui soit accessible pour les enfants autistes en bas âge via le système de santé public (et donc financé par ce même système). Il existe des approches plus variées au Québec, mais les parents ne semblent pas avoir le choix de la méthode (ou des méthodes, d'une combinaison de plusieurs), sauf s'ils ont les moyens financiers d'aller chercher de l'aide au privé. Ce que le Dr Mottron dénonce également c'est le fait que ce choix de l'ABA engloutit toutes les sommes d'argent investies en autisme au détriment d'autres approches ou des services aux adultes, etc. En plus de ne pas arriver à fournir ces services comme on peut le voir dans un article datant de 2011.
Benoit a écrit :Il est intéressant aussi qu'il explique que cette démarche politique aboutit à l'effet pervers d'empêcher les adultes d'obtenir de l'aide, comme dans un autre pays dont le nom commence par F...
La situation est différente d'en France, mais au niveau des services offerts aux adultes, il y a de sacré lacunes au Québec aussi (ne serait-ce que pour avoir accès à une évaluation diagnostic quand il y a suspicion d'asperger). Quant aux adultes autistes plus lourdement handicapés, ils sont pris en charge par le système scolaire jusqu'à 21 ans, ensuite, il n'y a pratiquement plus de services (voir cette vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=aE2Xl8wpalc)
Benoit a écrit :Par contre, je ne sais pas comment nos amis du Québec voient la France, mais l'Age de Pierre serait une progression par rapport à la situation actuelle, chez nous (aussi?) les autistes sont fortement incités à se cacher, comme les mécréants sous l'Inquisition...
La situation que la France connaît en lien avec l'approche psychanalytique en autisme n'est certes pas enviable. Même si cet aspect est définitivement moins présent au Québec, la situation n'est pas rose pour autant pour les adultes (je crois que beaucoup d'adultes aspies doivent se cacher aussi... et fonctionner avec "les moyens du bord" comme on dit).
Jean a écrit :Il est anormal de prétendre concentrer tous les moyens financiers avec ABA avant 6 ans, pour ne pas faire grand chose ensuite. Parce que l'ABA ne fonctionne pas pour tous ... et que les méthodes éducatives (dont l'ABA) sont nécessaires au-delà de 6 ans.
Par contre, une fois les enfants à l'école (à partir de 5 ans), il existe des aides pour les accompagner (aide dont l'accessibilité, la quantité et la qualité peut varier d'une région à une autre). Certains enfants sont intégrés dans des classes régulières avec ou sans soutien selon leur niveau de fonctionnement. Il existe également des classes spéciales intégrées dans des écoles régulières ou encore, dans des grands centres, il y a des écoles spécialisées (comme Giant Step à Montréal).
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Re: Dr Laurent Mottron

#32 Message par Jean » mercredi 6 novembre 2013 à 23:53

Merci pour ces précisions.
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Re: Dr Laurent Mottron

#33 Message par Jean » vendredi 2 mai 2014 à 13:24

Conférence de Laurent Mottron (30 mars 2014 - Montréal )

Résumé : L’autisme est là pour rester, et notre vision de l’autisme doit évoluer à la mesure de la mutation des sociétés avancées en regard de leurs minorités. La réduction de l’autisme à un déficit social ne tient plus en regard des données récentes de neurologie, d’imagerie cérébrale et de génétique. Une proportion importante des autistes combine des capacités supérieures dans le traitement et la manipulation des structures perceptives ou langagières, à une moindre orientation vers leurs pairs, et une plus grande dépendance vis à vis de leur entourage. La relation entre autisme et déficience intellectuelle doit également être profondément reconsidérée. A partir d’exemples issus de nos travaux et de ceux de la communauté scientifique, nous exposerons comment la science de l’autisme, la manière dont nous nous éduquons les enfants autistes et concevons leur place dans la société, doivent intégrer ces nouvelles avancées.

1- 30 mn 46


2 - 40 mn 57
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

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Re: Dr Laurent Mottron

#34 Message par Tugdual » samedi 24 mai 2014 à 8:21

J'ai enfin eu le temps de regarder ces deux vidéos
hier au soir : vraiment très intéressantes !

Tout professionnel devrait avoir l'obligation
de les regarder, histoire de moins raconter
de bêtises (suivis de regard et autres) ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Dr Laurent Mottron

#35 Message par Tugdual » mercredi 4 juin 2014 à 21:07

Cette conférence m'ayant parue particulièrement
intéressante, pour son contenu, pour son auteur,
et pour les informations récentes exposées,
je vais proposer ci-dessous mon résumé.

Impression générale :

Cette conférence concerne avant tout l'autisme,
et peu le syndrome d'Asperger, mais néanmoins
ce qu'il en est dit est très intéressant.

Je la conseille tout particulièrement aux parents
de jeunes enfants autistes, c'est vraiment pour eux.

Note : Le plan ci-dessous est le mien propre, calqué
sur celui de l'auteur, pour ce que j'en ai perçu ...

Résumé :

À propos du DSM5

Le diagnostic porte désormais :
  • un peu moins d'importance à l'aspect "social et communication" ;
  • un peu plus d'importance à l'aspect "perception".
Le déficit des émotions
  • c'est une erreur monumentale ;
  • le traitement des visages en particulier n'est pas très déficitaire ;
  • apparemment : importante diminution de l'expression émotionnelle et de la réactivité à l'émotion ;
  • mais à l'intérieur : la compétence est probablement intacte ;
  • il n'y a pas le "roc" d'un déficit (d'une déficience) ;
  • les déclencheurs d'émotions sont particuliers.
Modification du rôle du social
  • On ne considère plus que l'altération du social représente la cause de l'autisme ;
  • les autistes ont un intérêt pour autrui, un véritable altruisme,
    mais la façon dont ils vont l'exprimer est probablement très différente ;
  • c'est ce qui différencie les autistes des psychopathes ;
  • les autistes sont intéressés à leur prochain, souvent de façon très intellectuelle ;
  • ils s'intéressent souvent à des grandes causes (écologie, politique, ce qui peut changer la planète) ;
  • l'immense majorité des autistes ont des valeurs altruistes (quelques rares méchants) ;
  • les autistes ont souvent un lien très fort avec leurs parents ;
  • ils partent d'ailleurs souvent beaucoup plus tard de la maison familiale.
Modification du rôle de la perception

Aussi bien :
  • hypersensibilité : sensations (bruit ...) ;
  • intérêt perceptif particulier.
La perception doit être considérée au delà de la simple perception,
en intégrant le travail cognitif de reconnaissance des formes, des motifs,
de s'en faire des représentations mentales, des transformations mentales.

Et c'est cette perception-là qui est sur-fonctionnante dans l'autisme :
  • ou bien du côté visuel (en particulier les caractères imprimés) ;
  • ou bien du côté auditif (moins nombreux).
Ceci en fonction de ce que la personne autiste repère en premier ?

Au moins tous les autistes ont au moins une capacité très au dessus
de toutes les autres.

Les toutes premières années (2 à 5 ans)
  • il faut se servir des intérêts particuliers d'un autiste
    pour entrer dans son univers.
  • les autistes (pas les aspergers) avec retard de langage oral (plateau
    de 18 mois à 4 ans) ont pendant cette période où ils ne parlent pas
    une reconnaissances des lettres bien supérieure à la moyenne ;
  • intérêt de l'ipad pour eux : il propose une énorme quantité de motifs
    visuels et d'interactions possibles, sans nécessité de personne pour aider
    à s'en servir, et révèle des compétence de reconnaissance des caractères,
    comme de manipulation ;
  • pas de résistance à la nouveauté, au changement; si les autistes sont rigides
    et s'intéressent à une seule chose, c'est parce qu'ils ont peur de ne pas retrouver
    cette chose le lendemain, alors qu'ils n'ont que ça à leur disposition ;
  • dès 2 ans ou 2.5 ans, l'enfant est capable de jongler avec les applications
    qui se trouvent sur l'ipad, quel qu'en soit le nombre. Il va toutes les explorer,
    il n'y a plus de rigidité ;
  • les autistes durant cette période sont limités à ce que leur propose leur entourage,
    et à ce qu'ils peuvent attraper. Ils doivent attendre que leurs parents identifient
    leurs intérêts particuliers, puis ensuite se décident à le nourrir à volonté ;
  • le canal par lequel les informations parviennent aux enfants autistes
    à cette période est beaucoup plus étroit que la normale ;
  • une intelligence qui tourne à vide, à la recherche d'informations à traiter,
    de formes à identifier, à reconnaître, à apparier, à manipuler ...
  • pendant cette période, le langage ne marche pas (pour les aspergers,
    beaucoup moins nombreux, c'est le contraire, durant cette période le langage
    marche mieux que la normale, mais ils n'ont pas de capacités spéciales visuelles) ;
  • l'hyperlexie est générale chez les autistes de 2 à 5 ans, pendant laquelle ils sont
    considérablement meilleurs en lecture et/ou reconnaissance des caractères imprimés
    qu'en compréhension ;
  • l'hyperlexie rejoint par la suite une voie productive de lecture (c'est nouveau).
Habilités
  • prévalence des talents et forces des autistes : c'est la règle et non l'exception !
  • chez les autistes, à la différence des NT, c'est plutôt soit un pic d'habilité visuelle,
    soit un pic d'habilité auditive; on peut parler d'expertise naturelle (un expert est très
    bon dans un domaine, mais cela ne se transfère pas dans un autre domaine) ;
  • il s'agit donc de faire avec ce pic d'habilité ;
  • ce qui est inné : c'est une perception plus intense ;
  • ce qui est acquis : c'est le domaine de la réalité sur lequel tombe cette perception,
    l'intérêt spécifique naît là dessus, puis l'expertise se construit, et l'écart se creuse
    avec les autres domaines ;
  • pour un adulte :
    • travail sur les habilités sociales et autres : ok mais pas plus de 10%
    • travail sur son domaine d'expertise : 90%
  • Une personne autiste ne fait pas ce qui ne lui plait pas ou ce qui l'ennuie ...
Les sous-groupes
  • avant = DSM4 : autiste d'un côté, asperger de l'autre ;
  • maintenant = DSM5 : spectre autistique, on perd de l'info car l'expertise n'est pas la même.
Un asperger :
  • tombe sur le langage très très tôt (16 mois) donc tout sons développement va être filtré par son langage ;
  • hyper verbal, tous ses intérêts sont verbaux ;
Un autiste n'a pas le même rapport au langage (écholalie) entre 2 et 4 ans.

On peut distinguer :
  • des autistes typiques : bons test visuel/audio spatial ;
  • des aspergers typiques : bon tests vocabulaire et similitudes ;
  • reste seulement 10% de gens entre les deux.
Ça a donc quand même un sens de séparer les deux.
  • Les habilités visio-spatiales coïncident avec le retard de langage ;
  • le retard de langage ne diot pas être compris comme retard de langage mais comme retard de parole.
L'intelligence
  • pas plus 30% avec défitience intellectuelle ;
  • des différences localisées, donc influence de la mesure ;
  • un autiste adulte, même verbal, a toujours des compétences moindres
    en verbal, il faut aller chercher son intelligence en logique non verbale ;
  • il n'y a aucun rapport entre le phénotype à 4 ans et le niveau d'intelligence,
    pas plus qu'avec le niveau à l'âge adulte (critique à ce niveau sur le DSM 5) ;
  • il y a la même absence de rapport avec l'âge de début du langage ;
  • entre 2 et 5 ans il faut accepter l'incertitude ;
  • environ 10% sans langage oral, ce qui ne veut pas dire sans langage écrit ;
  • ceux qui n'ont ni l'un ni l'autre : autisme secondaire ;
  • autisme primaire : la construction cérébrale est différente, avec une capacité
    d'apprendre des formes et des infos sur-fonctionnante dans le domaine perceptif ;
  • autisme secondaire : déficience intellectuelle, cette capacité est absente ;
  • Un autiste X-Fragile va avoir un plafond dans la complexité des choses qu'il va pouvoir faire.
Dans le cerveau
  • sur-fonctionnements dans des zones d'analyse visuelles ;
  • l'autisme se caractérise par une sur-utilisation des zones d'expertises,
    qui seront particulières à chaque autiste et à chaque domaine ;
  • les autistes vont utiliser leurs perceptions davantage dans l'intelligence.
  • cognitivement :
    • les NT passent très vite au raisonnement verbal ;
    • les autistes restent plus longtemps dans le raisonnement non verbal.
  • L'équivalent pour les aspergers : des surfonctionnements dans les aires langagières
    quand ils entendent des sons. Ceci montre une différence entre autiste et asperger ;
  • la spécialisation des zones du cerveau serait plus stricte chez les NTs ;
  • chez les autistes, au niveau perceptif comme moteur, les zones du cerveau utilisées sont plus diverses ;
  • la contrainte génétique à l'allocation d'une certaine fonction est moindre chez les autistes ;
  • l'important pour les jeunes autistes est qu'ils aient accès à un matériel qu'ils puissent traiter ;
  • l'individualisation : arrêter avec les méthodes ! Il n'y a que des principes généraux ;
  • pour chaque autiste, il y a un cheminement à vue à faire en fonction de ses capacités ;
  • tant pis s'il faut pour ça travailler des choses qui ne sont pas immédiatement utiles socialement.
Questions / réponses
  • ce qu'on recommande, c'est de donner beaucoup de valeur à l'observation par les parents
    et en situation semi-standardisée, des orientations spontanées de l'enfant vers du matériel complexe ;
    l'ipad devrait faire partie des outils d'évaluation, un ipad avec le plus de choses possibles dedans ;
  • il ne croit pas une miette aux applications pour autistes ; les autistes, ils se servent des ipads
    comme ils sont ; l'important c'est qu'il y en ait le plus possible ; surtout pas d'applications spéciales,
    mais toutes sortes d'applications, le plus possible ;
  • il faut que l'enfant ait à disposition le plus possible de matériel ;
  • pour apprendre à l'enfant comment utiliser une application, ne pas lui monter, mais faire à côté de lui ;
  • on ne voit à peu près plus d'évitement du regard après 7/8 ans ;
  • les autistes font généralement les choses plus longtemps ;
  • si on prend au sérieux l'idée que les crises de colère quand on retire un objet sont, pour une bonne partie
    liées au fait que l'enfant n'a aucune espèce d'idée de s'il va retrouver cet objet là, passer à l'emploi du temps,
    avec un temps pour l'objet ; ça socialise l'enfant de savoir que l'activité a un début et une fin ;
  • utiliser l'ipad à côté de l'enfant, car la socialisation, on la gagne latéralement ;
Remarques personnelles :

Même s'il en parle assez peu durant cette conférence,
ce qu'il dit du syndrome d'Asperger, en l'appuyant sur
des études qu'on peut espérer sérieuses, est précis.

Je trouve très clair de montrer ce qui est cognitivement
commun à la fois aux autistes et aux asperger (cette période
dans la jeune enfance pendant laquelle l'apprentissage est
très particulier), mais aussi leurs différences cognitives,
avec dans le cerveau un sur-fonctionnement :
  • des aires visuelles ou auditives chez les autistes ;
  • des aires langagières chez les autres.
On voit souvent passer des questionnements sur
la différence autisme/asperger, voilà une réponse ...

Modifications :
  • 05/06/2014 : Ajout des "Remarques personnelles".
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Dr Laurent Mottron

#36 Message par G.O.B. » mercredi 4 juin 2014 à 21:23

:bravo: :bravo:
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Re: Dr Laurent Mottron

#37 Message par laurent » mercredi 4 juin 2014 à 21:42

Merci Tugdual, pour ce plan plus lisible pour moi. :)

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Re: Dr Laurent Mottron

#38 Message par Madu » mercredi 4 juin 2014 à 22:09

Tres bien le resume, ca donne envi de visionner toute la conference
L utilisation de l iPad est vraiment un atout aujourd hui
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
"By giving away what we want most (love, money, gratitude), we create a greater abundance of the very commodity we seek. What goes around comes around." ~ Barry Neil Kaufman

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Re: Dr Laurent Mottron

#39 Message par Tugdual » mercredi 4 juin 2014 à 22:12

Madu a écrit :L utilisation de l iPad est vraiment un atout aujourd hui
Je ne sais pas si tu as vu, mais l'utilisation
qu'il préconise de l'ipad est assez marrante ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Dr Laurent Mottron

#40 Message par Madu » mercredi 4 juin 2014 à 22:17

Je te dirai ca quand on aura tous les deux regardes avec mon homme :D
Le doc Motron c est l evangeliste du fonctionnement autistique
Il a les mots pour nous faire comprendre (a nous les NT ) :lol:
Maman d'un seul petit gars né en 2005, autiste.
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Re: Dr Laurent Mottron

#41 Message par Tugdual » jeudi 5 juin 2014 à 9:21

Ajout de quelques "remarques personnelles"
dans mes notes sur la conférence de L. Mottron.
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Dr Laurent Mottron

#42 Message par Chatnoir » jeudi 5 juin 2014 à 13:43

Interessant :)
Aspie, 36 ans, diagnostiquée le 10/09/14 au centre expert FondaMental de Créteil, Hôpital Chennevier-Montdor, rattaché au CRAIF

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Re: Dr Laurent Mottron

#43 Message par FloretteRanou » dimanche 8 juin 2014 à 23:59

Quelle sorte de relation y a-t-il entre autisme et humanité typique? Les humains réalisent leurs œuvres et construisent la culture à l’intérieur des limites imposées par leur perception du monde et de la mémoire de ce qu’ils en gardent, du pouvoir de leur intelligence et de leur imagination, selon enfin les priorités que leurs émotions leur imposent.
L’autisme est un variant humain. Notre conviction est que l’autisme comme tel n’est pas d’avantage porteur de souffrance que de progrès. Cela dépend de la manière dont il est accueilli.
La science eugénique considérait l’autisme comme une erreur de la nature à éradiquer. La science que nous défendons soutient l’admission de plein droit de l’autisme dans le spectre des sortes d’humanité.
Nous avons en revanche mis à jour de multiples supériorités des autistes à traiter certaines informations.
Or ces supériorités sont le pied dans la porte pour mettre en doute que l’autisme soit une maladie comme les autres et peut être une maladie tout court. Je suis donc passé de l’autisme comme erreur de l’humain à l’autisme comme variation de l’humain, mais à l’intérieur de l’humain. Et me suis donné comme but que le monde accueille l’autisme, pour que l’autisme contribue à ce monde.
L’idée qui nous a guidé jusqu’ici est que le cerveau autistique accède spontanément, par sa vertu propre, à un certain format d’information de manière privilégiée. Celui-ci déclenche des émotions positives, une curiosité et une intelligence qui lui permettent de rejoindre, mais par ses chemins propres, la culture dominante.
La chaire en neurosciences cognitive de l’autisme arrive donc à point nommé pour mettre en place dès le début de la vie d’un enfant autiste puis à l’école et jusque dans son travail un formatage de l’information construit à partir de notre connaissance de leurs forces cognitives.
Le cerveau autistique, sans l’aide de quiconque, et souvent malgré l’opposition de son entourage, apprend parfois à manipuler des codes, et y démontre une autre intelligence, qui ne doit rien à l’éducation.
Et comme pour l’enfant sourd, l’enfant autiste vivra un appauvrissement dramatique, sans doute irréversible, de son intelligence si l’on s’obstine à vouloir normaliser sa prise d’information en début de vie, alors même qu’il ne la peut traiter.
Nous chercherons à comprendre, stabiliser et reproduire la manière dont la spécificité autistique peut amener la culture. Ce faisant, nous tenterons de maintenir le fil de l’intérêt de l’enfant au long de cette métamorphose, selon ce principe que la motivation de l’enfant à manipuler du matériel provient des propriétés phénoménales de celui-ci et non d’un conditionnement extérieur.
:bravo: :bravo: :bravo: Waw, je trouve son approche extrêmement intéressante ! Ca correspond tout à fait à l'opinion que je me suis faite instinctivement. Il faut vraiment que je me renseigne d'avantage sur le travail de ce docteur.
Diagnostiquée TSA sévérité 1 / syndrome d'Asperger par le CRA de Brest en 2017
---

Fraîcheur et fantaisie ;)

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Astragale
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Re: Dr Laurent Mottron

#44 Message par Astragale » lundi 9 juin 2014 à 9:35

Merci Florette pour ce florilège (ça tombe à pic :wink: ) auquel j'adhère à 200% !! :bravo:
Aspie HPI

Mon blog de photo
http://isolde-h.wixsite.com/photographie

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freeshost
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Re: Dr Laurent Mottron

#45 Message par freeshost » mardi 24 juin 2014 à 5:04

dondavidson a écrit :Faites un tour sur le forum de doctissimo ....là c ' est argumenté !
Aha ! ça date, mais ça m'a fait rire ! :lol: :lol: :lol:

Cela dit, j'avoue avoir, durant mon adolescence, participé pas mal sur Doctissimo. A cette époque-là, ma démarche n'était pas encore scientifique. :oops: :mrgreen:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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