Expériences de fratries (relations difficiles... ou pas)

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Athéna
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Re: Expériences de fratries

#31 Message par Athéna » dimanche 20 septembre 2015 à 8:34

intéressant comme sujet.

Mes rapports familiaux sont très difficiles. Avec ma soeur quand on était petites on était souvent ensemble. Je me suis beaucoup occupé d'elle. Je suis partie de la maison à 17 ans et elle me l'a reproché sans m'en parler directement. Ma mère qui adore diviser a fait le reste. Aujourd'hui on n'a presque plus de relations du fait de cette vieille rancune alors qu'elle dit elle-même qu'elle ne devrait pas avoir lieu d'être. J'ai vraiment du mal à comprendre.

J'ai récemment parlé du SA avec les membres de ma famille et ça gêne tout le monde. Personne n'a vraiment envie d'aborder le sujet ni d'essayer de comprendre ce que c'est.
Et surtout, ça ne change pas leur opinion que je pourrais faire des efforts pour m'arranger. Je crois que ce sont les personnes qui m'acceptent le moins en fait.
Aspie diagnostiquée au CRA de Toulouse

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freeshost
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Re: Expériences de fratries

#32 Message par freeshost » dimanche 20 septembre 2015 à 13:32

Si, en plus, des parents adoptent plusieurs enfants (dont moi), ça en fait des configurations différentes ! :lol:

Bon, quand j'étais plus jeune, j'étais complètement dans mon monde. :lol:

Avec un de mes frères, nous jouions à une certaine période à divers jeux comme Super Mario World, Super Mario Land, Street Fighter, Mortal Combat, ... :lol: (Nintendo et Game Boy, je crois)

On était parfois en conflit parce qu'il disait que je jouais trop avec ces écrans et que je bravais ces interdictions. :lol:

Que dire sinon...

"récemment" (en fait, je ne sais pas depuis quand ça mûrit), conflits intrafamiliaux ont commencé dont je ne sais pas vraiment les origines. Je fais partie des entre-deux, des personnes qui essaient de rester impartiales, de garder contact des deux bords.

La rancune et l'argent rendent les gens cons, dirais-je.


Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).
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sylvainm
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Autonomie dans les fratries de TSA

#33 Message par sylvainm » mercredi 20 décembre 2017 à 20:51

Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (début).
Modération (Tugdual) : Déplacement du sujet depuis "À propos de l'autisme et du S.A."


Bonjour à tous,

Depuis peu une question me trotte dans la tête...

Je me posais la question de savoir si dans les fratries de personnes dans le spectre autistique, c'est le premier (ou l'aîné) qui "s'en sort le mieux". Je me suis souvent dit que ma position d'aîné a du jouer pour acquérir tant bien que mal une certaine autonomie puisque je suis "forcé de faire le cobaye, de me jeter dans la fosse au lions" ou appelez ça comme vous voulez. Moi je suis convaincu que dans mon cas personnel, si je n'avais pas été l'aîné, il y aurait plein de choses que je n'aurais pas faîtes et d'initiatives que j'ai été forcés à prendre au vu de la situation que j'aurais bien voulu ne pas faire.

Alors je me demande si dans les fratries, l'aîné s'en sort mieux que les cadets du fait de sa "position de cobaye".

J'ai longtemps pesté d'être aîné, mais force est de constater que cela m'a apporté un plus indéniable malgré mon TED.

Voilà, j'aimerais savoir si pour des parents de fratries ou de membres dans le spectre avec un frère ou soeur (ou plus) aussi dans le spectre, vous avez aussi ce genre d'observations.

Sylvain.
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Flower
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Re: Autonomie dans les fratries de TSA

#34 Message par Flower » jeudi 21 décembre 2017 à 9:52

Je n'ai a priori pas de frère ou sœur avec un TSA (pour l'un, on peut avoir des doutes quand même), mais je pense en effet que l'aîné a souvent une position spéciale dans la fratrie, parce que c'est lui (ou elle) qui va se retrouver le plus sollicité pour s'occuper des plus jeunes. Cela permet certainement d'entraîner les compétences sociales et d'autonomiser l'enfant: "tu es le plus grand, donc tu peux faire attention à ton petit frère". Quand ils ne sont pas trop proche en âge, l'aîné va souvent être aussi un objet d'admiration pour les plus jeunes, un modèle à imiter. Ça peut aussi influencer le comportement.

Sinon, un autre élément peut être que l'aîné est souvent pendant au moins quelques années enfant unique, et les parents ont alors plus de temps à lui consacrer, l'enfant passe plus de temps avec les adultes. Il semblerait (mais ce n'est qu'un vague souvenir de lecture) que les jumeaux ont souvent des petits retards dans le langage etc. car on aurait plus tendance à les laisser seuls puisqu'ils sont deux. Donc il y a aussi un élément lié à une plus forte stimulation par les adultes.

Après, dans les fratries de 3 comme chez toi, il y a un autre souci pour le deuxième, c'est qu'il y a d'un côté l'aîné (statut spécial) et de l'autre le dernier (statut spécial aussi). Donc le cadet est un "enfant sandwich" et il faut faire très attention en tant que parent à ne pas le "perdre de vue". Il semblerait que dans beaucoup de familles comme ça, et surtout s'il y a d'abord deux enfants du même sexe puis le troisième de l'autre, les cadets ont plus facilement des problèmes et vont par exemple être turbulents ou autre pour attirer l'attention. Ce serait moins marqué quand l'aîné et le cadet sont de sexes différents. (Et ça ne s'applique pas aux situations spéciales comme des différences d'âge très importantes ou s'il y a des jumeaux dans le lot.)
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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Re: Autonomie dans les fratries de TSA

#35 Message par Tugdual » jeudi 21 décembre 2017 à 10:18

Mon contexte : je suis l'aîné dans la fratrie, mon frère le plus
proche (deux ans) étant X-Fragile, avec des traits autistiques
marqués, un retard mental et des troubles du comportement.

Le côté "cobaye" de l'aîné semble réel, puisque les parents
découvrent la parentalité et s'y adaptent par essais/erreurs,
donc d'une certaine façon l'aîné essuie quelques plâtres ...
Mais ça, c'est plutôt l'avis de parents (les miens l'évoquent) ...

Personnellement, j'ai peu ressenti cet aspect, mais plutôt
l'injonction donnée à l'aîné de montrer l'exemple et de se
comporter en petit adulte, injonction qui de fait m'a peu
pesée, car elle s'accordait parfaitement à ma personnalité,
au moins tant qu'il n'était pas question de jeu social ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Manichéenne
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Re: Autonomie dans les fratries de TSA

#36 Message par Manichéenne » jeudi 21 décembre 2017 à 10:48

A mon avis, l'aîné souffre moins de comparaisons, il est plus libre d'être lui-même et plus valorisé. Il y a moins de croyances sur le fait qu'il faut savoir faire ceci à tel âge mais il est trop tôt pour faire cela.
Par contre, on attend probablement de l'aîné plus d'autonomie. C'est positif pour un tempérament solitaire, négatif pour un enfant qui a des besoins/difficultés spécifiques demandant un accompagnement.

Je suis dernière ex-æquo. Le couple gémellaire a permit de compenser une partie de mes difficultés, mais ne m'a pas vraiment appris à me débrouiller seule.
J'ai pas mal souffert des comparaisons avec mes aînés et avec ma jumelle.
J'ai mal vécu aussi la place réservée à l'aîné, par exemple quand il était le seul à avoir droit de s'occuper de l'ordinateur familial parce que lui savait faire, ce qui évidemment m'empêchait d'apprendre et d'expérimenter.
Et j'ai aussi eu à subir un frère "entre deux" comme le décrit Flower, qui m'a bien fait payer sa difficulté à trouver sa place.
Diagnostiquée Autiste Asperger et TDA.
Mère de 3 enfants : fils Aîné TDAH et TSA, cadet TSA de type Asperger.

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Re: Autonomie dans les fratries de TSA

#37 Message par Flower » jeudi 21 décembre 2017 à 14:50

Pour le côté "plus libre d'être lui-même" de l'aîné, j'aurais tendance à penser que ça dépend des familles quand même. Personnellement, j'ai plutôt eu une impression contraire, que j'étais beaucoup plus sous pression pour correspondre à une certaine image que les plus jeunes. Après, de manière générale il y avait beaucoup de pression à la réussite (scolaire, puis professionnelle) et je l'ai peut-être davantage ressentie parce qu'étant "naturellement" bonne élève, contrairement à mes frères qui avaient plus de difficultés, les attentes envers moi étaient plus importantes.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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Re: Autonomie dans les fratries de TSA

#38 Message par Cha » mardi 16 janvier 2018 à 22:19

Je suis l'ainée, j'ai grandi avec deux freres dont un est en cours de diag (vu qu'il a des traits autistiques plus marqué que moi). C'est le deuxieme. Et j'ai aussi une demie soeur de 7 ans ma cadette.

Le fait que je sois une fille à plus été un avantage par rapport à mon frere "potentiellement tsa" que mon role d'ainée. On accepte plus facilement que je puisse me coller une etiquette de "timide" à l'ecole alors qu'a la maison ou en famille je suis la penible qui ne sait pas quand se taire, va etre impoli dans ses remarques et parler sans cesse de trucs interessants (bah une "chieuse hysterique quoi"). Ma mere etant depressive quand j'ai fini en phobie scolaire c'etait à cause de ses genes et si je faisait des crises hyper violentes c'etait aussi dû à mes genes et donc passé sous silence. Ca donne une mauvaise image... A coté de ca, j'ai pu lire, beaucoup lire et donc apprendre sans que ca soit vu comme une comportement bizarre. Mes lectures à l'ecole primaire portaient sur la psychologie, l'education des enfants, et j'allais meme jusqu'a etudié les guides de prenoms et les livres sur l'astrologie pour savoir quelle image je devais montrer de moi (Dommage je suis lion, ascendant sagittaire et en plus dragon de terre, c'est pas facile tout les jours comme masque :crazy: ). Je lisais aussi enormement de temoignages et de romans pour me mettre à la place des autres. Dans un livre tout est ecrit, pas dans la vie...

Au contraire mon frere ete la cible de commentaires et de critiques car lui aussi trop dans l'intellectuel. Du coup il a arreté de lire et s'est mis aux jeux videos ce qui n'a pas aidé à ameliorer ses competences sociales, sa théorie de l'esprit, etc. Il a une mauvaise image de lui, vu qu'on lui a toujours renvoyé qu'il aurait du etre bon en sport, charismatique, seducteur (ben oui voyons il a les yeux bleus, c'est quand meme normal d'etre seducteur quand on a les yeux bleus). Il a été catalogué par l'ensemble de mes cousins comme etant homosexuel car manieré et cela ne genait pas les adultes qu'on le lui rappelle puis que "ca va l'endurcir". Lui aussi faisait des crises de colere terrible mais là c'etait vu comme "enfin il va se reveiller et devenir un homme" et au final, il redevenait le meme petit garçon avec juste moins de confiance en lui. J'ai toujours vu qu'il avait les memes difficultes que moi sur beaucoup de choses je le surproteger dès que l'on quittait le cocon famillial (oui j'aime mon frere mais dans la cellule familliale c'etait chacun pour soi, question de survie, maintenant qu'on ne parle plus a personne ca va beaucoup mieux). Ainsi je me suis servi de ma place d'ainée pour l'aider et meme faire a sa place beaucoup de choses et donc l'empecher d'acquerir autant d'autonomie que je n'en ai.

Du coup je pense qu'avec la place dans la fratrie, le sexe de l'enfant et surtout l'image que projete les parents jouent beaucoup. J'ai certes une famille dysfonctionnelle mais meme si notre famille ne nous avait pas renvoyer ces image de fille et garçon, l'ecole et la societe s'en seraient chargés. Du coup en tant que fille je me trouve plus avantagé qu'en tant qu'ainée.


Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).
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Aliocha1
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Relations dans la fratrie

#39 Message par Aliocha1 » dimanche 19 juillet 2020 à 20:19

Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (début).


Bonjour,

Je ne sais pas trop comment aborder ce sujet... En fait, depuis que j'ai entrepris une démarche de diagnostic, je retrace un peu mon parcours et il y a beaucoup de choses de mon enfance (petite enfance et maternelle pour être précis) que j'avais complètement oublié (ou refoulé peut-être...), notamment vis-à-vis de ma relation avec mes frères.

En fait, j'ai toujours été très proche d'un de mes petits frères, mais je ne savais pas quelle proportion cela avait pu prendre vis-à-vis de certains aspects. Je me souviens bien sûr que nous étions toujours fourrés ensemble mais selon ma mère cela relevait presque de la nécessité pour moi, ce que j’ignorais jusqu’à présent. Par exemple, à l'école ou chez des amis, j'étais complètement refermé sur moi-même et silencieux, mais quand mon frère était là je devenais beaucoup plus présent et expressif. J'ai aussi presque toujours fréquenté son groupe d'amis car c'était beaucoup plus simple ainsi...

Je me suis souvent dit que mon frère m'avait été d'une aide indispensable pour affronter la vie (et surtout la vie "sociale") mais jusqu'à maintenant je n'avais jamais songé à quel point cela avait pu être une sorte de fardeau pour lui (sans qu'il l'ait forcément vécu de cette manière, quoique je pense qu'il a toujours eu conscience de ma différence, quelle qu'elle soit, ainsi que de mes difficultés).

Par ailleurs, j'ai une relation complètement différente avec un autre de mes frères, plus âgé, avec lequel le courant n'est jamais vraiment passé, au point où j'ai j'ai les mêmes difficultés à interagir avec lui qu'avec les personnes que je ne connais pas très bien...

Comment cela s'est passé dans votre enfance, pour ceux d'entre vous qui ont des frères ou des sœurs ? Est-ce que le fait d'être entouré par des frères ou sœurs "neurotypiques" a pu vous aider dans l'apprentissage des relations sociales avec les autres ? Aussi, est-ce que le sentiment de votre différence vis-à-vis d'eux était très présent ?
En questionnement.

apache
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Re: Relations dans la fratrie

#40 Message par apache » lundi 20 juillet 2020 à 18:37

Mon frère a 10 mois d’écart avec moi (nous sommes nés la même année). Dans l’enfance, je ne me mélangeais pas à ses amis, car je n’avais pas les mêmes centres d’intérêts, mais à la maison on s’entendait bien.
Par contre, mon frère m’a beaucoup aidée quand nous avons quitté la maison familiale. Il m’a appris à faire les courses, prendre les transports en commun, gérer les tâches ménagères… Il m’avait même donné un double de sa clé d’appartement pour que je puisse aller et venir.
Par contre n’ai pas d’autres frères ou sœurs, donc je n’ai pas d’élément de comparaison.
TSA de type syndrome Asperger

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Loner
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Re: Relations dans la fratrie

#41 Message par Loner » lundi 20 juillet 2020 à 23:11

2 frères (4 ans et 5 ans d eccart avec moi. Je suis au milieu).
Aucun lien.
Aucune manifestation affective ni intérêt et élan vers l'autre.
Pas de partage de quoi que ce soit. Je suppose que c'est réciproque.
Je me considère comme fils unique. Voir orphelin aussi.
HQI, Dyspraxique.
Autiste Asperger
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RedMacbeth
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Re: Relations dans la fratrie

#42 Message par RedMacbeth » samedi 25 juillet 2020 à 22:08

J'ai deux petits frères.

Je passerai rapidement sur le second, qui sera plus proche en âge de mes enfants que de moi-même et que je n'ai pas eu le droit d'apprendre à aimer. (Situation de famille recomposée très délicate, avec ma belle-mère qui refusait que je le prenne dans les bras, ou que je construise un lien avec lui).

En revanche, mon petit frère, celui auquel je pense systématiquement quand on me demande si j'ai des frères et soeurs et moi avons un lien intéressant.
Enfants, nous jouiions tout le temps ensemble, ou simplement côte à côte. Même quand il savait à peine parler, on avait déjà de super jeux où on montait dans des fusées pour conquérir l'espace !
A l'école, nous avions chacun notre groupe d'amis, mais il a été un réel soutient vers l'adolescence ou dans les réunions de famille, lorsque nous n'avions que l'autre. Nous étions ensemble, envers et contre tout. Il a partagé mes intérêts restreints simplement pour me faire plaisir (quand je pense qu'il a regardé tous ces documentaires sur Laurent Ruquier à l'époque de mon obsession pour lui, juste pour être avec moi...).
Je n'étais pas diagnostiquée autiste, personne ne pensait quoi que ce soit de moi à part le fait que j'étais une adolescente déprimée et difficile, alors je ne dirai pas qu'il m'a aidée socialement, même inconsciemment. Simplement, il m'a permis de ne pas avoir de contact social sans être seule, et c'est précieux.

Après... Eh bien après, il a eu ses propres problèmes. Il est passé par une violente crise d'ado qui se termine à peine, et il a commencé à ne plus supporter mes "bizarreries", mes rituels, le fait que je sois ostensiblement différent-e sans rien pouvoir y faire. Il pensait que je le faisait exprès.
Il voulait se fondre dans la masse, et je l'en empêchais. Le rejet a été très violent, surtout vu le lien très fort que nous avions. Il ne supporte toujours pas mon autisme, mais la crise d'adolescence passe, il commence enfin à se trouver lui-même, et il commence à pouvoir supporter ma différence.

Je crois que c'est là toute la difficulté qu'il y a eu entre nous : avant de pouvoir m'accepter, il a dû s'accepter, accepter d'être différent et parcourir son propre chemin. Il se réconcilie doucement avec le passé, et j'essaie d'accepter son caractère très différent de ce à quoi j'étais habitué-e et ses points de vues.

C'est mon frère. C'est mon petit frère, et même si personne ne se serait jamais risqué à l'embêter, j'aurais pu me battre pour lui, malgré ma frêle carrure. J'ai une relation d'aînée typique avec lui.
Officiellement diagnostiquée avec un Trouble du Spectre Autistique.
Trouble Anxieux
Soupçon de dyspraxie.

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Re: Relations dans la fratrie

#43 Message par Aliocha1 » dimanche 26 juillet 2020 à 13:06

(Pardon si je ne réponds pas mais je vous remercie pour vos témoignages, vraiment !)
En questionnement.

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Jean
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Re: Relations dans la fratrie

#44 Message par Jean » lundi 27 juillet 2020 à 11:43

Comment l'autisme façonne les relations entre frères et sœurs

23 juil. 2020

spectrumnews.org Traduction de "How autism shapes sibling relationships | Spectrum | Autism Research News" par Emily Laber-Warren / 22 juillet 2020

https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/ ... -et-soeurs
père autiste d'une fille autiste "Asperger" de 41 ans

EnHans
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Re: Relations dans la fratrie

#45 Message par EnHans » mardi 28 juillet 2020 à 8:31

J'ai 2 garçons, un autiste et un nt très sensible. On a eu un dilemme hier soir... ils sont en vacances chez mes beaux parents et le plus jeune laisse la chambre à son frère autiste depuis qu'ils y vont (c'est le 7 ème été). Lui, dort sur le pallier, il n'y a pas assez de chambres... c'est moins sympa c'est sûr mais il ne s'est jamais plaint jusqu'à maintenant. Il supporte d'entendre mon beau père regarder la tv jusqu'à très tard...

Ce qui devait arriver arriva : Il m'a demandé s'il pouvait dormir dans la chambre au moins cette nuit... Du coup, j'ai obligé mon fils autiste à faire l'effort au moins la nuit dernière... Il récupérera sa chambre dès ce soir. Il m'a dit qu'il ne dormirait pas... Tant pis, il y a pire (dormir sous la pluie par ex). Ça ne pouvait pas se faire autrement...

Ce serait totalement injuste de dire à son frère qu'il n'a pas le droit lui aussi de dormir dans la chambre sous prétexte de "la force de l'habitude". Je pense qu'il est capable de se plier en 4 pour son frère à condition où le jour où il a une demande particulière qui piétine le bien être de son frère, on se doit d'y répondre positivement.
Un enfant diag en 2012

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