Aspie: les métiers du social

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Rudy
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Aspie: les métiers du social

#1 Message par Rudy » jeudi 29 octobre 2015 à 12:03

Bonjour,

Je suis donc dans une formation du social, par rapport à mes intérêts qui tournent autour des sciences sociales. Je me sens de plus en plus mal vis à vis de ce choix professionnel, et je ne sais pas quoi faire avec ça. J'ai beau lire de la documentation sur l'emploi et les étudiants Aspie, ça concerne surtout les personnes diagnostiquées. Je me demande comment j'ai bien pu me mettre en tête que je pouvais faire ce métier social, alors qu'il m'effrayait plus que tout avant de passer les concours (je me suis dis que ça passerait) et qu'il m'effraie encore. Je jongle entre la passion qui m'anime, et mes difficultés et incapacités sur le terrain. Aujourd'hui, je suis dans une situation où j'ai beaucoup de mal à tenir le cap (je suis obligée d'aller jusqu'à la fin) et où je me sens bloquée. Les remarques anxiogènes pour moi sont toujours les mêmes: Communique peu, manque de dynamisme (visible en tout cas), manque d'initiative, et des choses moins professionnelles qui consistent à me dire handicapée parce que je suis gauche, maladroite, à côté de la plaque, ou que je ne comprends pas toutes les consignes. C'est anxiogène parce que ça arrive à des remarques comme: "C'est vraiment très étrange... Tu n'observes pas ce que font les autres pour faire la même chose" (attentes sociales que je ne perçois pas), "Sans vouloir être méchant, tu es pire qu'une handicapée" (incompréhension d'une consigne) ou bien encore "Tu n'es pas dyslexique? Non, mais, c'est une vraie question, parce que, tu fais tout à l'envers..." (maladresse motrice), et je ne savais pas quoi répondre à ça.
Je me demande si un jour je serai capable d'être indépendante, parce que j'ai l'impression que tout chez moi est un frein à l'emploi et à l'autonomie, et que je suis pleine d'incapacités.

Je voudrais interroger les personnes qui travaillent ou ont travaillé ou se forment actuellement dans un univers avec une forte dimension sociale: Animateur, AVS, AMP, éducateur, aide soignante, assistante sociale, psychologue, professeur etc...

Depuis combien de temps exercez-vous/vous formez vous? Avez vous déjà remis en question ce choix professionnel? Comment le gérez/vivez vous au quotidien? Qu'est-ce qui vous permet de réussir et affronter vos difficultés? Vos compensations? Quelles sont les choses qu'on vous reproche et sur lesquelles vous travaillez? Vous imaginez vous sur le long terme dans ces professions? Vous êtes vous reconvertis au final?

Merci.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.

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Sapphir
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Re: Aspie: les métiers du social

#2 Message par Sapphir » jeudi 29 octobre 2015 à 12:23

Je vais la faire courte..
J'ai fait des études parce-que j'aimais un domaine, j'ai commencé à être commerciale.. Ce fut un échec car il y a trop de compétition, de mensonges (pour vendre) en gros plus on vend plus on a de commission..
J'ai vécu ça comme un echec, je me sentais idiote et incapable, j'ai fait une dépression et la j'essaye de m'imaginer dans autre chose et de me reconstruire..

Avec le recul, le problème c'est surtout que j'ai ccontinué, car je voulais aller au bout de mon objectif, je ne voyais pas les autres options. Du coup je me suis retrouve devant le néant, j'étais au bout et je me suis rendu compte que ce n'étais pas moi.. Et je n'ai plus de route à suivre. Je dois tout remettre en question. J'admire ceux qui passe d'un job à l'autre, je suis super rigide la dessus :(
Seul point positif. Aller dans le mur m'a permis de me remettre en question. J'essaye de savoir qui je suis et qu'est ce qui me correspond vraiment.. Peut être avec moin de relation social, même si j'aime aider et conseiller ça reste usant

PS: j'ai oublie la reponse..j'ai pas de formation social, j'ai commencé par commercial, j'ai essayé d'aller ver le secrétariat et l'accueil.. Au fond j'aimerai aider et faire du social, mais j'ai l'impression que dans ma tête c'est bien mais en vrai je ne sais pas.. J'ai peur de revivre un second echec.
Diag TSA 2017

*Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué*

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freeshost
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Re: Aspie: les métiers du social

#3 Message par freeshost » jeudi 29 octobre 2015 à 12:30

Je donne des cours d'appui privés à domicile et à mon propre compte depuis un peu plus de dix ans. Je précise que je ne suis pas diplômé. :P

Avantages pour personnes Asperger :

- ce sont des cours individuels, pas pour tout une classe,
- le cours est axé sur le contenu en général, pas sur la discipline,
- je n'ai pas de réunions à faire, juste parfois discuter avec les parents, cela de manière informelle,
- comme je suis à mon propre compte, je négocie le prix et les horaires directement avec chaque famille, pas d'intermédiaire.

Par contre :

- faut tout* gérer moi-même, donc requiert un peu d'organisation.

* le contenu des cours, préparer des fichiers de théories et exercices, les compte-rendu de chaque cours (même si ce n'est pas obligatoire), les rendez-vous, etc.

Comme l'école publique évolue, je dois me mettre à la page. Donc, je profite de mon temps libre pour mettre à jour mes connaissances et exigences. Cela tombe bien, puisque j'aime apprendre la mathématique, les langues. :P

Pour le moment, je compte continuer ainsi. :P
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

Diagnostiqué autiste en l'été 2014 :)

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Re: Aspie: les métiers du social

#4 Message par Athéna » jeudi 29 octobre 2015 à 12:34

Coucou !

je suis prof depuis la rentrée en biotechnologies option santé environnement.

le plus: c'est un domaine qui me passionne donc préparer mes cours est un plaisir.
Le moins: je ne suis pas très douée pour la discipline et ça ne m'intéresse pas. Je déteste l'obligation sociale que constitue la salle des profs, je ne m'y sens pas à ma place. J'ai tendance à remettre à sa place la direction lorsque j'estime que ses membres sont dans leur tort et ça, ça ne passe pas trop surtout si on vient d'arriver. Les longues journées sont ingérables pour moi, je fais toujours une crise de nerf en plein milieu et après ma grosse journée de 6 heures.

Je pense qu'avec des élèves un minimum volontaire, c'est un travail très intéressant mais épuisant nerveusement. J'éspère arriver à m'adapter avec le temps.
Aspie diagnostiquée au CRA de Toulouse

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Lilette
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Re: Aspie: les métiers du social

#5 Message par Lilette » jeudi 29 octobre 2015 à 12:35

Certains Autistes s'en sortent très bien :

- Le témoignage de Loup, AVS : http://forum.asperansa.org/viewtopic.php?f=4&t=7554

- et Ben, le fils de Cathy, qui a reçu des félicitations de ses collègues et de ses chefs pour son travail auprès des personnes handicapées (et qui va peut-être suivre une formation d'AMP).

^^
TSA.

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Nouvelle
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Re: Aspie: les métiers du social

#6 Message par Nouvelle » jeudi 29 octobre 2015 à 12:42

Rudy a écrit : Depuis combien de temps exercez-vous/vous formez vous? Avez vous déjà remis en question ce choix professionnel? Comment le gérez/vivez vous au quotidien? Qu'est-ce qui vous permet de réussir et affronter vos difficultés? Vos compensations? Quelles sont les choses qu'on vous reproche et sur lesquelles vous travaillez? Vous imaginez vous sur le long terme dans ces professions? Vous êtes vous reconvertis au final?

Merci.
J'ai travaillé dans ce milieu, par intérêt pour apprendre pour m'améliorer aussi. Je n'y ai tenu.
Trop de pression : cad la communication y est intense et le non-verbal encore pire - je n'y parvenais pas et j'étais encore moins capable de faire semblant.
J'ai travaillé à temps partiel pour essayer d'y rester plus longtemps, sans que cela fût positif.
J'ai reçu les mêmes reproches que toi de tout le monde et n'importe qui. Très culpabilisant et stressant pour moi aussi car je cherchais à me corriger.
J'ai été virée et j'ai aussi fui et j'ai fini par changer et chercher autre chose.

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Re: Aspie: les métiers du social

#7 Message par evolution650HBn°2 » jeudi 29 octobre 2015 à 13:07

Bonjour Rudy,

Et t'imagines-tu dans une branche qui ne t'effraie pas ? Si oui ça peut être une piste à creuser ; si non, alors j'aurais tendance à penser que tu as fait le bon choix en te lançant dans cette branche, puisqu'elle t'intéresse (mais ça n'est là qu'un point de vue qui n'a sans doute pas toutes les lumières nécessaires pour être éclairé).

Pour répondre à tes questions :
Je suis animatice periscolaire depuis 2 ans. A la base j'ai passé l'entretien d'embauche en guise d'entraînement, sans penser un seul instant que j'allais être prise. Ce n'était donc pas réellement un choix.
Début très douloureux (j'étais dans deux écoles, une le midi et une le soir), le bruit (horrible), les mouvemennts, tout ça, et l'incapacité flagrante à m'intégrer, principalement dans l'école du midi. Ma supérieure ayant vu que ça n'allait pas du tout, elle m'a changé d'école. Dans cette école, ce qui m'a permis de réussir et d'affronter mes difficultés a été un collègue qui m'a beaucoup aidé (et m'aide encore beaucoup) sur plein de points - faire le pont entre moi et les autres (:s) entre autre, me dire quand je fais des trucs "qui ne se font pas".
Les reproches qu'on (donc ou bien certains collègues, ou bien ma chef) me fait sont de l'ordre du social "pourquoi tu ne veux jamais sortir avec nous ? tu nous snobes c est ça ?", "mais exprime toi", ou bien une certaine franchise qui selon ma chef peut être une bonne ou une mauvaise chose (et elle n'a pas tort). On me reproche aussi de ne pas assez m'affirmer.
Est-ce que je m'imagine dans ce travail sur du long terme.. la question qui fâche. J'ai envie de dire non.. mais je ne me vois rien faire d'autre, je ne sais rien faire, du coup il est bien possible que j'y reste un bon bout de temps - et puis maintenant que je connais l'endroit, le fonctionnement, ça va mieux. Et il y a des avantages non négligeables (mi temps, vacances régulières) qui font que je peux tenir.

Si je peux te donner un conseil (qui vaut ce qu'il vaut) : laisse toi du temps.
Qu'au début ce soit extrêmement stressant, angoissant, que cela plonge dans un espèce de désespoir "je suis nulle, je n'y arriverai jamais, ma vie est foutue" est disons normal (même si tout le monde ne doit pas galérer à ce point), mais peut être que les choses iront mieux par la suite, quand tu auras trouvé tes marques, que tu auras intégré - plus ou moins, ça n'est jamais parfait- ce qu'on attend de toi.
Non-diag.
"Just another brick in the wall."

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Re: Aspie: les métiers du social

#8 Message par Lilette » jeudi 29 octobre 2015 à 13:21

Suis diagnostiquée.

Je n'ai pour le moment qu'une maigre expérience dans le domaine, je ne vois le petit garçon autiste que je suis que 2 fois/semaine pour le moment, mais ça me plaît.
Je me sens utile, je sais que ce que je fait a du sens, sert à quelque chose, ça a du sens pour moi.
Alors oui par moment quand il fait une crise ce n'est pas forcément facile, parce qu'il a une voix hyper aigüe quand il crie, mais ce n'est pas tout le temps, pas chaque jour, et quand je vois les progrès énormes qu'il fait, c'est très vite oublié.
Et bon, je me repose en rentrant, et ça va.
Je ne me permettrais pas de dire que j'ai du mal, que c'est fatiguant, trop dur pour moi ou autre quand je vois les efforts qu'il produit, énormes, et les récompenses que j'en tire : un sourire, un câlin, même un bisou la dernière fois :love:

Je comprends peut-être un peu mieux ce qu'il vit, ce qu'il traverse, pas tout le temps parce que l'on n'est pas au même niveau sur le spectre c'est évident, mais je reconnais quelques petites choses, et à écouter les personnes professionnelles dans cette assoc", et d'autres dans une autre association, à priori je m'engage dans une bonne voie (et je vois que je ne suis pas la seule à m'y engouffrer, ça me rassure & me motive, merci Ben ^^).

Comme je le dis plus haut je n'ai pas pour le moment une grande expérience dans le domaine, ça évoluera certainement quand je serais plongée dans le monde professionnel, mais rien que le fait de savoir que ce que je fais est utile à d'autres qui en ont besoin, mine de rien c'est bon pour l'égo je trouve, & ça fait du bien :love:
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Re: Aspie: les métiers du social

#9 Message par Rudy » jeudi 29 octobre 2015 à 13:30

potato a écrit : Avec le recul, le problème c'est surtout que j'ai continué, car je voulais aller au bout de mon objectif, je ne voyais pas les autres options. Du coup je me suis retrouve devant le néant, j'étais au bout et je me suis rendu compte que ce n'étais pas moi.. Et je n'ai plus de route à suivre. Je dois tout remettre en question.
Je me retrouve actuellement dans cette situation...

Je suis vraiment très admirative des gens qui réussissent en étant Aspie... Surtout sur le long terme.
Nouvelle a écrit : J'ai travaillé dans ce milieu, par intérêt pour apprendre pour m'améliorer aussi. Je n'y ai tenu.
Trop de pression : cad la communication y est intense et le non-verbal encore pire - je n'y parvenais pas et j'étais encore moins capable de faire semblant.
J'ai travaillé à temps partiel pour essayer d'y rester plus longtemps, sans que cela fût positif.
J'ai reçu les mêmes reproches que toi de tout le monde et n'importe qui. Très culpabilisant et stressant pour moi aussi car je cherchais à me corriger.
J'ai été virée et j'ai aussi fui et j'ai fini par changer et chercher autre chose.
Je ressens très exactement la même chose que toi. J'ai peur qu'à l'avenir, je me retrouve aussi dans cette situation. J'étais justement en train de me dire "il me faudrait peut-être un temps partiel". Mais, comme il t'est arrivé, je ne suis pas sûre que cela arrange vraiment les choses... Et je pense que si j'avais été salariée, j'aurai été virée sur la plupart des postes.

Merci evolution650HBn°2 pour ton encouragement.
evolution650HBn°2 a écrit :Bonjour Rudy,

Et t'imagines-tu dans une branche qui ne t'effraie pas ? Si oui ça peut être une piste à creuser ; si non, alors j'aurais tendance à penser que tu as fait le bon choix en te lançant dans cette branche, puisqu'elle t'intéresse (mais ça n'est là qu'un point de vue qui n'a sans doute pas toutes les lumières nécessaires pour être éclairé).
Peut-être que sur un mois, en vrai salariée, j'arriverai à compenser, même difficilement, mais plus longtemps, je me rends compte que c'est impossible pour moi, je finis toujours pas être angoissée à l'idée d'aller travailler, et ça termine que mon temps de travail ressemble plus à une étape de survie en terrain hostile dans ma journée qu'autre chose. Les gens ont tendance à me pousser à continuer, dans la théorie, puisque j'arrive tout de même à réussir à faire des choses intéressantes pour les structures et que ma réflexion fait que. Seulement, c'est vraiment la guerre en moi pour réussir à donner ce résultat, et j'ai du mal à me dire que je vais passer le restant de ma vie à faire ça... Comme si un an pour moi correspondait à 10 ans. Comme Athéna. Je suis passionnée par ce domaine, du coup, j'adore réfléchir, faire mes écrits, essayer de trouver des solutions, et j'adore les temps de cours... mais les mettre en pratique vis à vis des situations sociales, et c'est là que ça complique tout.

Actuellement, je ne vois pas ce que je peux faire d'autre, et c'est bien là mon problème... Je ne vois pas quel métier de cette branche pourrait me convenir, en gardant cet intérêt que j'ai, tout en évitant trop de contact et de social.

Ton expérience est vraiment intéressante freeshot. Comment as-tu réussi à mettre ça en place? Et sans diplôme? Tu as fait de la communication?
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Rudy
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Re: Aspie: les métiers du social

#10 Message par Rudy » jeudi 29 octobre 2015 à 13:39

Lilette a écrit :Suis diagnostiquée.

Je n'ai pour le moment qu'une maigre expérience dans le domaine, je ne vois le petit garçon autiste que je suis que 2 fois/semaine pour le moment, mais ça me plaît.
Je me sens utile, je sais que ce que je fait a du sens, sert à quelque chose, ça a du sens pour moi.
Alors oui par moment quand il fait une crise ce n'est pas forcément facile, parce qu'il a une voix hyper aigüe quand il crie, mais ce n'est pas tout le temps, pas chaque jour, et quand je vois les progrès énormes qu'il fait, c'est très vite oublié.
Et bon, je me repose en rentrant, et ça va.
Je ne me permettrais pas de dire que j'ai du mal, que c'est fatiguant, trop dur pour moi ou autre quand je vois les efforts qu'il produit, énormes, et les récompenses que j'en tire : un sourire, un câlin, même un bisou la dernière fois :love:

Je comprends peut-être un peu mieux ce qu'il vit, ce qu'il traverse, pas tout le temps parce que l'on n'est pas au même niveau sur le spectre c'est évident, mais je reconnais quelques petites choses, et à écouter les personnes professionnelles dans cette assoc", et d'autres dans une autre association, à priori je m'engage dans une bonne voie (et je vois que je ne suis pas la seule à m'y engouffrer, ça me rassure & me motive, merci Ben ^^).

Comme je le dis plus haut je n'ai pas pour le moment une grande expérience dans le domaine, ça évoluera certainement quand je serais plongée dans le monde professionnel, mais rien que le fait de savoir que ce que je fais est utile à d'autres qui en ont besoin, mine de rien c'est bon pour l'égo je trouve, & ça fait du bien :love:
Ton récit est touchant Lilette. J'espère que tu continueras sur cette lancée et que tu t'y sentiras aussi bien qu'aujourd'hui.

Au début de ma formation, je ressentais un peu la même chose. C'est très gratifiant de venir en aide aux autres, le fait de voir ce que je pouvais apporter aux autres me pousser à me surpasser, d'autant que j'avais accompagné deux enfants autistes avec qui c'était vraiment super. A vrai dire, le plus dur, ce n'est pas tant le public, mais et surtout, l'équipe et les supérieurs qui attendent en fait beaucoup plus de nous que notre travail (ou beaucoup pour moi). On peut très bien faire un bon travail et un bon accompagnement avec une personne, lui apporter réellement quelque chose, sans savoir être "bavarde" ou "complice" avec l'équipe, faire rire à tout va, parler à chaque temps informel etc... Il est aussi difficile de se taire sur certaines choses quand on a la franchise facile et les valeurs bien ancrées.
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Re: Aspie: les métiers du social

#11 Message par freeshost » jeudi 29 octobre 2015 à 13:46

Rudy a écrit :Ton expérience est vraiment intéressante freeshot. Comment as-tu réussi à mettre ça en place? Et sans diplôme? Tu as fait de la communication?
Je ne suis pas un spécialiste en communication, loin de là. :lol:

Pour trouver des élèves, je mets en continu une annonce sur l'internet, où je propose d'aider en mathématique, français, allemand, latin (et anglais dans une moindre mesure). Donc régulièrement (sauf durant les vacances d'été ; je hais les vacances, il y a moins de revenus :lol: ), des parents d'élèves m'appellent. Parfois, ce sont des adultes [qui ont immigré en Suisse ; qui viennent de commencer un emploi où l'on exige d'eux de connaître les bases de l'autre langue suisse] qui veulent apprendre l'allemand ou le français (ou améliorer leur écrit).

Ben, en fait, je ne compte que sur moi-même (et mes clients :mrgreen: ).

Cela dit, financièrement, c'est peu viable si on veut vivre comme la norme. Et je ne suis pas dans la norme :

- je suis célibataire, et je ne recherche pas de femme (encore moins d'homme :lol: ),
- je n'ai pas de loyer pour le moment (je vis chez feu ma grand-mère),
- je suis en cours de démarches pour l'AI,
- vu que mes revenus restent au-dessous d'un certain seuil, je paie très peu d'impôts,
- je ne recherche pas le 100%, je tiens à garder du temps libre pour apprendre en autodidacte sur plein de choses (mathématique, langues, musique, informatique, psychologie, psychiatrie, éthique, etc.),
- je n'utilise ni Windows ni Mac :P ,
- je ne recherche pas à ressembler à la norme (avoir une voiture, une femme, des enfants, installer plein d'applications sur le téléphone, FaceBooker, Whatsapper, me mettre sur mon trente-et-un lors d'événements particuliers, etc.),
- ...

:mrgreen:
Pardon, humilité, humour, hasard, confiance, humanisme, partage, curiosité et diversité sont des gros piliers de la liberté et de la sérénité.

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Re: Aspie: les métiers du social

#12 Message par Tugdual » jeudi 29 octobre 2015 à 14:19

Je pense que tout dépend du milieu dans lequel
on se retrouve, des collègues, de l'ambiance ...

Si le contexte est "typiquement normal", alors
cela risque d'être très [très [très [...]]] difficile !

Par contre, si la hiérarchie et les collègues
proches instaurent une ambiance bienveillante,
alors c'est jouable, même s'il reste des efforts ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Aspie: les métiers du social

#13 Message par Nouvelle » vendredi 30 octobre 2015 à 6:25

Tugdual a écrit :Je pense que tout dépend du milieu dans lequel
on se retrouve, des collègues, de l'ambiance ...

Si le contexte est "typiquement normal", alors
cela risque d'être très [très [très [...]]] difficile !

Par contre, si la hiérarchie et les collègues
proches instaurent une ambiance bienveillante,
alors c'est jouable, même s'il reste des efforts ...
De mes observations - les milieux typiquement normal - sont majoritaires,

en fait je n'ai plus l'impression qu'une entreprise capable d'accueillir un

travailleur atypique - MAIS un travailleur quand même qui sait travailler,

respecter les délais, faire tout bien comme il faut - mais qui fonctionne

autrement - ça n'existe plus :(

D'y penser, c'est dépitant. :( :( :(

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Re: Aspie: les métiers du social

#14 Message par Rudy » samedi 31 octobre 2015 à 12:21

Nouvelle a écrit :De mes observations - les milieux typiquement normal - sont majoritaires,

en fait je n'ai plus l'impression qu'une entreprise capable d'accueillir un

travailleur atypique - MAIS un travailleur quand même qui sait travailler,

respecter les délais, faire tout bien comme il faut - mais qui fonctionne

autrement - ça n'existe plus :(

D'y penser, c'est dépitant. :( :( :(
Je pense malheureusement que oui.
Diagnostiquée avec un TSA léger (anciennement Asperger) par un CRA.

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Re: Aspie: les métiers du social

#15 Message par meï » dimanche 1 novembre 2015 à 11:29

Rudy a écrit :Les remarques anxiogènes pour moi sont toujours les mêmes: Communique peu, manque de dynamisme (visible en tout cas), manque d'initiative, et des choses moins professionnelles qui consistent à me dire handicapée parce que je suis gauche, maladroite, à côté de la plaque, ou que je ne comprends pas toutes les consignes. C'est anxiogène parce que ça arrive à des remarques comme: "C'est vraiment très étrange... Tu n'observes pas ce que font les autres pour faire la même chose" (attentes sociales que je ne perçois pas), "Sans vouloir être méchant, tu es pire qu'une handicapée" (incompréhension d'une consigne) ou bien encore "Tu n'es pas dyslexique? Non, mais, c'est une vraie question, parce que, tu fais tout à l'envers..." (maladresse motrice), et je ne savais pas quoi répondre à ça.

Je voudrais interroger les personnes qui travaillent ou ont travaillé ou se forment actuellement dans un univers avec une forte dimension sociale: Animateur, AVS, AMP, éducateur, aide soignante, assistante sociale, psychologue, professeur etc...
alors déjà, tout ce que tu cites plus haut je l'ai entendu et l'entendrai...(si je ne remets pas vite les choses en disant que je suis autistes asperger et je le dirai.)...et en effet avant d'être diag c'était un enfer.car je ne savais pas pourquoi et pensais que en e forçant un peu, il le fallait, ça passerait.et j'ai fais ça....toute ma vie. :innocent:
tu imagines bien que c'est impossible, à un moment ça casse.et chez moi ça a cassé, notamment lors de mon CDI dans un emploi (temps plein, et même très plein puisque travail plus formation intensive (mal adaptée, un groupe de 10 personnes autour d'une grande table ) très "social" car il fallait que j'apelle des gens, que je parle à des gens toute la journée.(dans une CAF.)
et bien j'ai tenu 2 ans.(et encore an et demi avant les arrets maladie....)

alors si tu sens déja que c'est pas pour toi, fais en sorte d'orienter tes études vers autre chose raidement ou de te devier un peu, car tu ne tiendrai pas longemps.tu peux faire illusion quelques années certes, et ça marchera même...mais tu sera ereinté et à l'interieur, en surchauffe permanente...(sans parler du mensonge qu'on se fait à soi même, je peux y arriver il suffit de faire un effort...)..donc sur le long terme ça ne passe pas.
1973 ( TSA, hpi, diag CRA 2012) de 4 enfants (tsa/ hpi, tdah, hpi et autres.)...)
https://cieharmonieautiste.jimdo.com/

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