Couples d'autistes

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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lulamae
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Re: Couple Aspies*2

#136 Message par lulamae » jeudi 3 mai 2018 à 8:00

Anahata a écrit :Arrivez-vous à leur rendre la'pareille question 'bavardage' ? Je crois que personne ne pourrait supporter mon silence quasi monastique... :(

Quand je lis vos témoignages... Je me dis que peut être je suis plus faite pour être avec un aspie.... Je pourrais pas avoir quelqu'un qui n'est jamais satisfait parce que je parle pas assez ou n'en fais pas assez etc etc. Et franchement, j'aime pas trop me leurrer. Et c'est sûr que ce sera vécu ainsi par l'autre. Pas assez de gens à la maison, pas assez de soirées, pas assez d'amis, blablabla. Pas assez de bruit, etc etc
Avec moi, c'est la thérapie par le vide. Venez me voir, pas besoin de retraite spirituelle. Ahah
De ce que tu décris, ça paraît l'idéal ! J'ai horreur d'être absorbée dans un truc et qu'on me parle, ça me stresse. Je connais peu de personnes qui fonctionnent comme moi, et j'arrive de moins en moins à faire l'effort de bavardages vains en famille, je les refuse, je n'arrive plus à me concentrer dessus, mon cerveau ne peut pas...
@Anahata, je ne pense pas qu'un Aspie te reproche ton silence ! :) La difficulté en couple, c'est de trouver le bon moment où les deux ont envie de parler, ou un signal permettant de savoir si on ne dérange pas l'autre. Et compter sur la franchise de l'autre pour te dire quand il a besoin de solitude, pour ne pas te le reprocher ensuite.
Il faut beaucoup se connaître soi-même, et avoir une expérience du couple, même un échec, pour réussir un meilleur couple... Ce n'est pas une généralité, on peut apprécier sa chance quand on a trouvé du premier coup, c'est peut-être un espoir plutôt. :D
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Anahata
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Re: Couple Aspies*2

#137 Message par Anahata » jeudi 3 mai 2018 à 11:50

Bonjour lulamae,

Beaucoup se connaître soi-même. Sans doute oui. Y a t il une règle de mesure pour affirmer que l'on se connait 'assez' ?
C'est gentil de me dire que ça paraît idéal. Alors si mon silence est idéal, pourquoi serais je inquiète.
Je suis dans une famille de suradaptés, qui communiquent à voix haute énormément. Sauf les hommes. Les hommes ne parlent pas ou peu et fuient rapidement la salle commune. Je me sens mieux avec eux. Les femmes semblent angoissées par le vide ensemble alors que les hommes soufflent et du coup initient deux ou trois mots en ma présence alors que ce sont des taiseux. Sans doute suis je troublée par mes références féminines.

Je crois que vivre toute une vie sans savoir qu'on est autiste créé des comportements qui n'ont rien à voir avec la personne initiale. Ou alors c'est une affaire de personnalité. Certaines aiment être dans la lumière, briller de mille feux, se sentir 'integrees' etc. (Même si je ne peux m'empêcher de penser à une sorte de mensonge que l'on se fait à soi-même dans ces cas-là, à chaque fois) C'est étrange ce décalage perçu encore une fois. Je n'ai jamais eu l'impression'qu'on pouvait être heureux dans le 'faste', l'engouement médiatique etc.
Quand je vois Josef shovanec sur les plateaux télé, je le vois en suradaption, à répondre à chaque question, attendre son tour, affronter cette solitude humaine même sur un plateau télé ou tout le monde nous accueille entre crainte et admiration. Recevoir des compliments qu'on ne sait pas endiguer. Ce sont des situations extrêmes. Pour moi tout cela fait partie des dommages collatéraux. Quand bien même de l'intérêt et parfois de l'affection semblent être manifestés, malheureusement ce sont des problèmes supplémentaires à gérer.

Bon je suis partie loin sur le silence mais je crois que c'est un sujet important en couple. Accepter de n'avoir rien à dire. Même si on en a plein la tête. Accepter d'être 'inintéressant' puisque c'est ce qui me pend au nez à chaque fois que je me tais.
Car encore une fois ce n'est pas un manque d'esprit, où peut être, mais en premier lieu, une incapacité physique, je dirais. Pas de mots. Et en plus de ça, une irritation extrême au blabla de l'autre. Hum hum.... Lol
Avec une grosse envie débordante de lui dire de se taire, pour rester poli.

J'ai toujours su qu'il me fallait aimer un ermite. Sans connation religieuse. Un barbu pas bavard qui chouchoute ses fleurs et esquisse un beau sourire quand il me voit arriver, en se précipitant pour me faire un café dans le silence de ses vieux murs. Deux ou trois phrases éjectées comme des bouchons de champagne, pour montrer l'intérêt, dire ce qu'on va faire, et basta.

Bonne journée.
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Re: Couple Aspies*2

#138 Message par Epiceanne » jeudi 3 mai 2018 à 21:13

Bonsoir,
Je rame pour qu il comprenne mes sentiments, pour alimenter une conversation... je l ai dans la peau et il est en train d avoir la mienne! Mais j ai encore un peu d espoir...
Aspie diagnostiquee 2017
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Alceste
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Re: Couple Aspies*2

#139 Message par Alceste » vendredi 4 mai 2018 à 10:04

une vision du couple ... écrite par quelqu'un qui fait du bien au mien (de couple) (Aspie + NT)
*******************************************************************************************************
:D


Le couple : amour et paradoxe

"L’amour c’est donner ce que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas." Jacques Lacan

Dans cet article, j’aimerais tenter de vous partager ma propre représentation de ce que signifie le couple, je dirais d’un point de vue psychothérapeutique. Et pour cela, la notion de paradoxe me semble au cœur de la réflexion.

Commençons donc d’abord par un bref point lexical. Qu’est-ce qu’un paradoxe ? C’est un fait ou une idée qui semble défier la logique car comportant deux propositions apparemment contradictoires (exemples: la victoire du plus faible, il est interdit d’interdire, ne jamais dire jamais, si tu m’aimais vraiment tu aimerais la soupe…). Ensuite, qu’est-ce que j’entends par « couple » ? Je pense au couple en tant que 2 personnes majeures, de même sexe ou non, engagées dans une relation sentimentale privilégiée et notoire (autrement dit, deux amants clandestins, à mes yeux, ne font pas couple ou en tout cas pas encore).

De nos jours, l’idée du couple est chahutée. Le bouleversement des schémas familiaux et la part belle faite à l’individu peuvent pousser à remettre en cause la raison d’être du couple. Sa pertinence, son utilité, son symbolisme, sa légitimité,…en un mot : son sens. Et l’allongement de la durée de la vie n’arrange rien à l’affaire: auparavant, c’était souvent la mort qui mettait fin au couple. Désormais, la question se pose pour de vrai : comment pourra-t-on passer 20, 40, 60 ans ensemble !?…Aimera-t-on encore ? En sera-t-on encore capable ? La question peut réellement créer la panique. Alors on peut être tenté de balayer d’un revers de manche ce truc un peu trop « gnan-gnan . Ou encore se la jouer cynique en décrétant que faire couple c’est dépassé, « has-been ».

Pour autant, désolée, je ne prendrai pas tout à fait le contrepied de cette position. Je ne clamerai donc pas que le couple est la clé du bonheur, de l’épanouissement. J’ignore si le couple est LA solution. Mais c’est UNE solution. Et c’est cette forme relationnelle que j’ai plaisir à accompagner. Ni plus, ni moins.

Revenons-en maintenant au paradoxe. Le couple, c’est du paradoxe à haute dose, nous sommes bien loin des concentrations homéopathiques. Au sein du couple, les paradoxes s’empilent. Une thérapie en couple –non pas une thérapie de couple-, c’est se mettre face à ces paradoxes auxquels on ne peut pas se soustraire. Et je vais tenter de vous exposer l’un de ces paradoxes fondamentaux, en vous en présentant les deux propositions apparemment antagonistes.

Proposition 1
Le couple, c’est LE lieu de la confrontation

En effet, le couple, c’est le lieu de la différence, de l’altérité, de l’incompréhension, de la rivalité. Et c’est tous les jours. Couple ne signifie pas clone. C’est un appel à la remise en cause permanente. Tandis que quand je suis seul(e), je souffre peut-être de cette solitude mais je peux me raconter toutes les histoires que je veux sur qui je suis. Il n’y a personne pour me contredire. Je peux tenir ma subjectivité pour la réalité, sans rencontrer trop de protestations. Je ne suis pas non plus dérangé(e) par des sempiternelles séances de négociations. Avouons qu’il y a bien un côté commode et confortable…

Alors le couple, non, ça ne va pas de soi. En dépit de toutes les historiettes romantiques qui nous disent que s’il y a de l’amour alors les choses s’en suivent naturellement. On peut s’aimer et souffrir d’être ensemble.
Ou alors, à travers le couple, on cherche à retrouver la fusion originelle (à plus d’un titre, le couple rejoue notre relation primordiale avec notre mère ou la personne qui a tenu ce rôle maternant). La fusion éviterait la question de la place : tu es moi, je suis toi, nous ne faisons plus qu’un donc pas besoin de lutter pour savoir qui a la place puisqu’on l’a tous les deux ensemble…Jolie tentative d’esquive…qui échoue tout le temps. Même en fusion, il faut bien 2 chaises pour s’assoir ! Au mieux, cela peut fonctionner un temps, pendant la lune de miel, collés-serrés comme des ventouses… Et puis surtout, dans la fusion, on est face à un autre problème : fusionné, nous sommes menacé d’être englouti, effacé. Si je suis toi, comment je fais pour rester moi ?

Le couple, ce n’est pas non plus une solution clé en main, une ardoise magique qu’il suffit de secouer pour effacer ce qu’il y avait avant. On arrive dans le couple avec nos « casseroles ». Nos souffrances ne vont pas se dissoudre dans le couple par enchantement. Le conjoint n’est pas un super héros qui répare les blessures historiques. Au contraire, nos apprentissages relationnels vont jouer plein pot et le couple va jouer caisse de résonance, amplifier un phénomène qui pourrait passer inaperçu.

Voilà pourquoi, on peut oser parler de confrontation. Le couple nous confronte. A nos ambivalences, à nos limites, à nos croyances, à nos réactions plus ou moins ajustées, à nos peurs, à nos espoirs.

Proposition 2
ET, en même temps, le couple est un lieu de développement, de croissance

Car justement, en nous renvoyant en continu nos comportements, nos attitudes, nos défenses, notre partenaire sollicite notre conscience réflexive, notre appétence psychique à comprendre ce qui se passe. Le travail de thérapie est un chemin individuel. On le fait pour soi. C’est nous qui bougeons. Le couple ne peut et ne doit pas être la condition à notre mieux être psychique et relationnel. Le partenaire ne peut pas être le dépositaire d’une partie de notre psychisme (comme le fut notre mère pendant de notre courte vie de nourrisson). Le couple mis au travail, c’est vraiment comme la cerise sur le gâteau. Il faut donc d’abord s’occuper du gâteau, c’est-à-dire de soi-même.

Le couple ainsi envisagé devient donc un espace de croissance individuelle. Il s’agit de penser son couple. Ce n’est pas une entité qui existe intrinsèquement dès lors que 2 personnes décident de devenir partenaires. Le couple n’existe pas de fait. C’est seulement la production des deux protagonistes. Et on ne peut pas faire couple pour 2 (à moins d’être d’accord consciemment pour ce « deal »). Quel sens je souhaite donner à ma relation de couple ? Quelle vision de notre couple pouvons-nous co-construire ?

L’intimité prend alors toute l’envergure de sa signification. Notre partenaire, c’est celui à qui on se révèle le plus, volontairement ou non. En acceptant cette réalité et en s’y jetant pleinement, comme on se jette dans le courant de la rivière: se dévoiler et accueillir le dévoilement de l’autre. C’est dans cette intimité partagée que le couple croît, ainsi que chacun de ses membres, dans la recherche conjointe de la satisfaction de chacun. Et en tenant compte des fragilités respectives. Ainsi, je peux supposer que si moi je bataille avec des conflits internes, l’autre a sans doute aussi son lot.

Bien sûr, c’est une prise de risque, une proximité comme avec aucune autre personne. C’est aussi une construction. C’est d’une alliance. C’est redonner toute son envergure à la notion de « partenaire ». Et dans cet engagement réciproque où l’on recherche ensemble un mieux-être individuel et mutuel, le mien, le tien, le nôtre, on œuvre à donner une autre épaisseur au mot amour. L’amour est l’étincelle de notre couple mais il en devient aussi le fruit, charnu et juteux.

Alors, par-delà le paradoxe, faire couple, c’est quoi ? Vous l’aurez deviné, il n’y a pas de réponse qui aille de soi. Il faut une vie commune, de quelques années ou de plusieurs décennies, pour construire la réponse, unique à chaque fois.

par Séverine
Il faut se résigner à être heureux de ce que la vie nous offre, sans paresse ni complaisance.

* Diagnostic Aspie 01/2018. Bilan réalisé par un psychiatre spécialiste * RQTH valide *

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Anahata
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Re: Couple Aspies*2

#140 Message par Anahata » vendredi 4 mai 2018 à 10:42

Merci pour ta réponse Alceste !

Quand ça fait du bien, alors c'est 'tout bénéf', comme on dit.

Je ne vais pas developper sur ce texte assez analytique. Mais que j'ai lu en entier.

Elle dit très bien sa vision de ce qu'est faire un couple. (Bien qu'elle s'en défende à la fin)

Une bonne journée
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Re: Couple Aspies*2

#141 Message par Anahata » vendredi 4 mai 2018 à 11:24

Epiceanne,
Ces douleurs sont atroces. Enfin les miennes étaient comme ça. Prends soin de toi.
Quand ça fait trop mal, c'est pas bon. Faut penser à se reposer.
La dernière fois que ça m'est arrivé, on était deux à y laisser la peau comme tu dis... :( J'en pleure encore.
Le lien a été rompu. Et c'est mieux quand on pense à la paix qu'on a retrouvée.
Ça laisse des questions du style : mais comment se fait il qu'on ne puisse pas conserver le lien, vu qu'on avait de la tendresse l'un pour l'autre. Ce qui est rare. Comment se fait il que les plus belles choses ne puissent être conservées ?
Bon courage en tout cas.
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lulamae
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Re: Couple Aspies*2

#142 Message par lulamae » vendredi 4 mai 2018 à 12:15

Anahata a écrit :Epiceanne,
Ces douleurs sont atroces. Enfin les miennes étaient comme ça. Prends soin de toi.
Quand ça fait trop mal, c'est pas bon. Faut penser à se reposer.
La dernière fois que ça m'est arrivé, on était deux à y laisser la peau comme tu dis... :( J'en pleure encore.
Le lien a été rompu. Et c'est mieux quand on pense à la paix qu'on a retrouvée.
Ça laisse des questions du style : mais comment se fait il qu'on ne puisse pas conserver le lien, vu qu'on avait de la tendresse l'un pour l'autre. Ce qui est rare. Comment se fait il que les plus belles choses ne puissent être conservées ?
Bon courage en tout cas.
Pour @Epicéanne aussi : quand les relations se rompent, il faut profiter de l'occasion pour apprendre ce qu'on avait à apprendre, afin de ne pas répéter des situations douloureuses.
Ce n'est peut-être pas la fin, Epicéanne, mais Anahata a raison : il est important de ne pas se perdre, et s'épuiser dans une relation, au point de devenir un oiseau paniqué, entré par erreur dans une pièce et se cognant aux vitres, peut faire quasiment perdre la raison. Trouve ta fenêtre ouverte, et peut-être te suivra-t-il. Comme le dit la compagne d'Alceste, on peut évoluer, grandir ensemble, rien ne doit être fixé dans le marbre, encore moins des fonctionnements qui font souffrir ! Mieux vaut prendre le risque qu'il reste dans la pièce et ne suive pas ton envol, que perdre le ciel pour rester avec lui. Je ne sais pas si c'est clair ?
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Re: Couple Aspies*2

#143 Message par Epiceanne » vendredi 4 mai 2018 à 21:42

lulamae a écrit :
Anahata a écrit :Epiceanne,
Ces douleurs sont atroces. Enfin les miennes étaient comme ça. Prends soin de toi.
Quand ça fait trop mal, c'est pas bon. Faut penser à se reposer.
La dernière fois que ça m'est arrivé, on était deux à y laisser la peau comme tu dis... :( J'en pleure encore.
Le lien a été rompu. Et c'est mieux quand on pense à la paix qu'on a retrouvée.
Ça laisse des questions du style : mais comment se fait il qu'on ne puisse pas conserver le lien, vu qu'on avait de la tendresse l'un pour l'autre. Ce qui est rare. Comment se fait il que les plus belles choses ne puissent être conservées ?
Bon courage en tout cas.
Pour @Epicéanne aussi : quand les relations se rompent, il faut profiter de l'occasion pour apprendre ce qu'on avait à apprendre, afin de ne pas répéter des situations douloureuses.
Ce n'est peut-être pas la fin, Epicéanne, mais Anahata a raison : il est important de ne pas se perdre, et s'épuiser dans une relation, au point de devenir un oiseau paniqué, entré par erreur dans une pièce et se cognant aux vitres, peut faire quasiment perdre la raison. Trouve ta fenêtre ouverte, et peut-être te suivra-t-il. Comme le dit la compagne d'Alceste, on peut évoluer, grandir ensemble, rien ne doit être fixé dans le marbre, encore moins des fonctionnements qui font souffrir ! Mieux vaut prendre le risque qu'il reste dans la pièce et ne suive pas ton envol, que perdre le ciel pour rester avec lui. Je ne sais pas si c'est clair ?
Bonsoir,
Oui, je comprends...c est peut-être juste quelqu’un sur mon chemin qui me permet d apprendre et d avancer...
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Re: Couple Aspies*2

#144 Message par Controleur » samedi 5 mai 2018 à 7:10

Anahata a écrit :Arrivez-vous à leur rendre la'pareille question 'bavardage' ? Je crois que personne ne pourrait supporter mon silence quasi monastique... :(

Quand je lis vos témoignages... Je me dis que peut être je suis plus faite pour être avec un aspie.... Je pourrais pas avoir quelqu'un qui n'est jamais satisfait parce que je parle pas assez ou n'en fais pas assez etc etc. Et franchement, j'aime pas trop me leurrer. Et c'est sûr que ce sera vécu ainsi par l'autre. Pas assez de gens à la maison, pas assez de soirées, pas assez d'amis, blablabla. Pas assez de bruit, etc etc
Avec moi, c'est la thérapie par le vide. Venez me voir, pas besoin de retraite spirituelle. Ahah
Dans un couple, la base c'est le dialogue. Tous les autistes aspies ne sont pas forcément insatisfaits par des conjoints qui ne parlent pas de trop. Il y'a moyen qu'un conjoint te rende heureux même si il est aspie. Peux être choisis mieux ton prochain copain, teste le plus avant de vivre avec lui.
Diagnostique autiste par le CRA en mars 2009

Si vi pacem, para bellum

Traduction Latine: Si tu veux la paix, prépare la guerre

Contrôleur des finances publiques 2ème classe en trésorerie municipale.

Adepte de la course à pied.

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Re: Couple Aspies*2

#145 Message par Epiceanne » samedi 5 mai 2018 à 13:07

Universal.love a écrit :Bonjour,

@Anahata: quels sont les liens des deux vidéos dont tu parles?

Au premier abord je pense que tout est possible car chaque personne avec autisme est différente l'une par rapport à l'autre,c'est surtout qu'il faut que l'une des deux personnes prenne les devant pour ne pas tomber dans l'amour secret,platonique,chacun dans son coin (dans son coeur),et se dire juste amis,avant trente ans c'est un cas de figure plus qu'envisageable.

C'est peut-être plus facile avec le temps,à un âge plus mûr,quand on se connaît un peu mieux soi-même.

@Epiceanne: Du vécu sur le sujet pour être aussi affirmative?

à bientôt de vous lire. ;)

Un très beau film, histoire d amour entre NT et aspie
http://youtu.be/zfuPWivl4i0
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Re: Couple Aspies*2

#146 Message par Artelise » samedi 5 mai 2018 à 16:39

Il s’agit de penser son couple.
Je ne suis pas d'accord avec cette vision des choses. Car il s'agit là d'intellectualiser quelque chose qui doit d'abord et avant tout être vécu au niveau de l'émotionnel.
Cela à revient à se demander à quoi ou en quoi l'autre pourrait nous être utile, ce qu'il pourrait nous apporter et, inversement, à s'interroger sur ce que l'on pourrait lui apporter, à quoi et en quoi on pourrait lui être utile. Or, c'est souvent totalement indéfinissable. C'est d'autant mois faisable que c'est un aspect de la vie de couple qui peut énormément varier au fil du temps ! Vivre en couple ce n'est pas et ne devrait pas être un projet de vie, et c'est quelque chose qui ne devrait pas être associé à une vision quelconque, qu'elle soit partagée ou non.

Vivre en couple, c'est avant tout "vivre". C'est une façon de cheminer sur le sentier de notre vie.

Un couple, c'est deux individus qui décident de cheminer ensemble durant une période plus ou moins longue, côte à côte.
Et l'objectif d'un couple, si tant est qu'on puisse décider que l'idée de vivre en couple puisse avoir un objectif à atteindre, c'est une forme d'épanouissement.

Il n'y a pas de secret pour que ça "fonctionne", pas plus qu'il n'y a de secret pour que "ça dure". Car à chaque couple, il y aura un mode de fonctionnement différent.

Un couple qui se sépare n'est pas forcément un couple qui a "échoué".
Quand deux individus décident de former un couple, ils ne s'inscrivent pas à une compétition après tout ! Il ne s'agit pas non plus d'un examen qu'il faudrait absolument réussir.

Dans un couple, il n'y a rien à prouver, mais tout à éprouver. Tant qu'un couple participe au bonheur / à l'équilibre / au bien être / à l'épanouissement de ses deux composants, alors il faut savoir se contenter de ce constat et profiter du bonheur / équilibre... etc que le couple apporte à chacun.

Après, lorsque quelque chose se met à clocher (ou que l'on prend conscience qu'il y a un problème), que ça ne "fonctionne" pas ou plus, il faut savoir se poser les bonnes questions et trouver le courage d'exprimer notre mal être. Peut-être alors que l'autre pourra comprendre et que le problème trouvera sa solution et que le couple pourra trouver une nouvelle forme d'équilibre et durer encore un peu. Si ce n'est pas le cas alors, peut-être vaut-il effectivement mieux savoir tourner la page, sans forcément culpabiliser ; surtout si les raisons sont une forme "d'incompatibilité de caractère".

Bisous à tous :kiss:
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Re: Couple Aspies*2

#147 Message par Anahata » samedi 5 mai 2018 à 16:47

Franchement merci pour vos participations. Contrôleur, je vois que tu essaies de m'aider ça me touche.
En effet, Artelise, ça ne se réfléchit pas. Mais comme dit contrôleur, l'exercice véritable se situe probablement au niveau de la gestion de la frustration. Attendre. Plus que d'habitude. Et si l'autre s'empresse, continuer d'attendre jusqu'à sentir que c'est vraiment la personne que l'on désire.
Modifié en dernier par Anahata le samedi 5 mai 2018 à 20:50, modifié 1 fois.
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Re: Couple Aspies*2

#148 Message par olivierfh » samedi 5 mai 2018 à 18:45

Epiceanne a écrit :Un très beau film, histoire d amour entre NT et aspie
http://youtu.be/zfuPWivl4i0
Voir le sujet du forum "[Film] Le Goût des merveilles (Eric Besnard)".
TSA de type syndrome d'Asperger (03/2017) + HQI (11/2016).
4 enfants adultes avec quelques traits me ressemblant, dont 1 avec diagnostic TSA et 1 au début du parcours de diagnostic.

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Re: Couple Aspies*2

#149 Message par Tugdual » samedi 5 mai 2018 à 19:54

Artelise a écrit :Je ne suis pas d'accord avec cette vision des choses. Car il s'agit là d'intellectualiser quelque chose qui doit d'abord et avant tout être vécu au niveau de l'émotionnel.
Je comprends, et j'ai l'impression que la plupart des gens vivent le couple
de cette façon. Mais pourquoi ne pourrait-il pas être vécu autrement ?
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Anahata
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Re: Couple Aspies*2

#150 Message par Anahata » samedi 5 mai 2018 à 20:52

Je pense qu'il le peut. Mais quand on est porté sur l'analyse, c'est difficile de faire autrement.
Si en plus, on a lu des journaux sur la psychologie, on a vite fait de donner des raisons à tout, et ça aussi c'est un danger à mon avis. C'est se rajouter plus de questions qu'il y en a déjà.
La vraie question, sans doute, est : pourquoi on se prend la tête

Lol et là on aura pas une réponse intellectuelle, à mon avis, si on veut s'en sortir.
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