Couples d'autistes

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Epiceanne
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Re: Couple Aspies*2

#151 Message par Epiceanne » dimanche 6 mai 2018 à 8:42

Bonjour,
Le couple comme espace de croissance individuelle, oui.
Bonne journée
Aspie diagnostiquee 2017
La vie n est pas une fête perpétuelle, merci pour les roses, merci pour les épines. Jean d’O.?

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Artelise
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Re: Couple Aspies*2

#152 Message par Artelise » dimanche 6 mai 2018 à 10:21

Tugdual a écrit : Mais pourquoi ne pourrait-il pas être vécu autrement ?
C'est juste qu'il me semble dangereux de passer au crible de la raison, une chose qui dépend d'abord et avant tout de l'émotionnel.
Après tout, ne dit-on pas : "le coeur a ses raisons que la raison ignore" ?


Après, comme je le disais précédemment, chaque couple à un mode de fonctionnement différent de tous les autres et, partant de ce principe, il est également possible qu'un couple (ou en tout cas son fonctionnement) puisse être intellectualisé. Mais dans ce cas, il me semble qu'il faut également garder à l'esprit que le couple, à l'instar des individus, évolue forcément au fil du temps et que son mode de fonctionnement pourra évoluer également. Il faudra alors accepter qu'il faille, de temps à autre, effectuer des "rééquilibrages" en fonction des différentes évolutions (individuelles et / ou celle du couple).

Il faudra peut-être également accepter le fait que, lorsqu'on touche au domaine des émotions et des sentiments, tout ne puisse pas s'expliquer clairement ; que si les recherches et les études psy dont parlent les articles dans les magasines peuvent donner des pistes elles ne donneront pas forcément de réponses claires et définitives.

Maintenant, il ne faut pas oublier une autre chose qui me semble essentielle : former un couple n'est chose aisée pour personne (aspie ou pas !) le nombre de personnes célibataires en France et dans le monde, ou encore le nombre de divorce, me semblent en être la preuve. Trouver "chaussure à son pied" n'est facile pour personne et il serait faux de penser que c'est forcément plus compliqué pour un aspie que pour les autres. Certains neurotypiques font également face à des difficultés qui les handicapent tout autant (à cause de leur vécu, des souffrances passées, d'un handicap visible... etc). Et dans tous les cas, il n'y a qu'un seul moyen pour réussir, au final : c'est de refuser de s'enfermer dans une spirale négative ; refuser de voir les essais inaboutis comme des échecs mais d'y voir plutôt une source d'expérience pour mieux aborder la prochaine tentative et faire preuve de patience (je sais, c'est pas forcément le plus facile - la frustration est quelque chose de difficile à gérer souvent pour les aspies) et d'indulgence envers soi-même.


:kiss:
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Re: Couple Aspies*2

#153 Message par Artelise » dimanche 6 mai 2018 à 11:01

hop, je reviens après une pause "préparation du gratin de patates pour ce midi"... Et si je reviens, c'est parce que pendant cette pause culinaire, j'ai réfléchi un petit peu. Je me suis demandé pourquoi j'avais à ce point le sentiment que chercher à intellectualiser la vie de couple me semblait si dangereuse et incompatible avec l'idée même de la vie en couple. Et je voulais vous livrer le résultat de mes réflexions.

Le danger, il me semble réside dans le fait qu'il me semble très difficile, voire impossible, de rester objectif. Il est déjà difficile souvent de se comprendre soi-même sans faire appel à un avis extérieur alors comment serait-il possible de comprendre l'autre ? Même en s'efforçant de conserver un esprit le plus ouvert possible, il me semble inévitable de projeter sur l'autre nos propres peurs, angoisses, attentes, réactions, émotions, capacités, incapacités, etc. Ainsi donc, à moins que l'autre n'accepte de se livrer au même exercice d'intellectualisation, il me semble impossible de tirer des conclusions cohérentes et utiles.

Sans parler du fait que si on sait quels efforts ou quels compromis nous sommes prêts à fournir ou à faire pour que les choses fonctionnent, il me semble difficile de décider à la place de l'autre quelles sont / seront ses limites dans ce domaine. A moins, encore une fois, d'en parler franchement et longuement.

Aborder la vie de couple sous l'angle de la raison me semble donc faisable, à condition toutefois (il me semble) que ce travail d'intellectualisation s'effectue ensemble !

D'ailleurs, à bien y réfléchir, il nous ai souvent arrivé, à Zhom et à moi, de passer des soirées entières à discuter de ce que chacun pouvait ressentir, de ce qu'on attendait (plus ou moins consciemment) de l'autre et comment nous positionner l'un par rapport à l'autre pour mieux nous comprendre et éviter les incompréhensions, les frustrations et les heurts sentimentaux. Comme quoi, à bien y penser, je pense que j'intellectualise davantage mon couple que je ne le croyais. Ceci dit, je ne passe pas mon temps à le faire et c'est surtout lorsqu'une souffrance apparait (de mon côte, du sien ou des deux côtés ^^) que je me donne la peine de chercher le pourquoi du comment afin de franchir l'obstacle et continuer à avancer ensemble dans une sérénité issue d'une meilleure compréhension mutuelle. Le reste du temps, je me contente de vivre notre couple, au jour le jour, en profitant de la présence de Zhom à mes côtés et en lui offrant mon affection et mon soutien. Il a ses qualités et ses défauts, ses points forts et ses points faibles, ses traits de caractères bien à lui et j'ai les miens. Nous nous acceptons tels quels et acceptons notre couple tel qu'il est sans chercher à ressembler aux autres et sans chercher à ressembler à ce que les autres voudraient que l'on soit.

une nouvelle fois, je poste surtout mes réflexions dans le but de partager, de faire "avancer le schmilblick" / la réflexion, sans chercher à imposer mon point de vue.

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Re: Couple Aspies*2

#154 Message par Tugdual » mardi 8 mai 2018 à 10:38

Artelise a écrit :C'est juste qu'il me semble dangereux de passer au crible de la raison, une chose qui dépend d'abord et avant tout de l'émotionnel.
Dans ce que j'envisage, il ne s'agirait pas de ça, mais de faire passer
une connexion intellectuelle avant une connexion émotionnelle qui est
en pratique inaccessible (de par les difficultés à identifier les émotions
tant chez l'autre que pour soi, autant qu'à ensuite gérer ces émotions) ...
Artelise a écrit :Après tout, ne dit-on pas : "le coeur a ses raisons que la raison ignore" ?
En tant que proverbe, je peux concevoir que le message qu'il décrit
s'adresse au plus grand nombre. Reste les autres, en "petit nombre" ...
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Re: Couple Aspies*2

#155 Message par Artelise » mercredi 9 mai 2018 à 11:24

je te lis, Tugdual et je cherche à te comprendre.

Et, dans ce but, j'ai une question pour toi :
Serais-tu en train de me dire que selon toi, puisque la gestion des émotions est une chose difficile, il vaut mieux les ignorer et ne mener sa vie que de manière raisonnée ?

Si oui, alors ne serait-ce pas là une manière d'ignorer une part de toi-même ?
Car ce n'est pas parce que tu as du mal à exprimer tes émotions et tes sentiments que tu ne les ressens pas, n'est-ce pas ?
Et chercher à refouler ces sentiments et émotions, ne serait-ce pas dangereux, in fine ?


Et j'avoue avoir du mal à comprendre la notion de "connexion intellectuelle" et que tu opposes à la "connexion émotionnelle".

Par ailleurs et j'en terminerai là dessus pour aujourd'hui, je crois (il faut bien que je te laisse le temps de répondre^^)

Il me semble que si tu t'intéresses à une personne au point d'avoir envie de passer du temps avec elle, de la connaitre d'avantage, d'en faire quelqu'un de proche. Si tu as envie que cette personne te comprennes et partage avec toi des choses que tu ne partagerais pas avec une autre personne... Et que c'est réciproque. Alors il me semble qu'il existe déjà forcément une connexion émotionnelle, non ? Et dans ce cas, pourquoi chercher à comprendre pourquoi et comment il y a eu un tel rapprochement ? Pourquoi ne pas simplement se réjouir de ce rapprochement et en profiter sans chercher à tout expliquer. Craindrais-tu que ce qui vous a rapproché ne disparaisse si tu ne parviens pas à comprendre de quoi il s'agit exactement ?

Et finalement, j'ai une autre question :
Si tu rencontres quelqu'un et que tu te mets à éprouver des sentiments pour cette personne. Si, même si tu es maladroit à exprimer tes sentiments et que tu as du mal à le comprendre totalement (ce qui me semble de toute manière impossible, même pour un neurotypique avec un autre neurotypique, la compréhension totale et complète mutuelle est impossible) ; si malgré cet obstacle qu'on pourrait presque comparer à une sorte de barrière linguistique, si disais-je, un lien se crée et que la "communication" parvient à passer (même s'il y a de temps en temps "de la friture sur la ligne") et qu'un lien s'instaure entre toi et cette personne... Alors pourquoi chercher plus loin ? Pourquoi ne pas laisser les choses évoluer simplement en acceptant tes limites et les contraintes lié à ta forme à toi d'Asperger, certes, mais en continuant d'être toi-même ? Si l'autre t'accepte tel que tu es, si malgré tes maladresses il parvient à te comprendre et que cette compréhension de ce que tu éprouves même imparfaite, lui suffit, alors pourquoi chercher plus loin ?

Si établir une connexion intellectuelle est pour toi une sorte de palliatif à un problème lié à une difficulté à établir une connexion émotionnelle (ce que je pourrais comprendre, je crois) alors je te proposerai de t'interroger d'abord et de te poser la question suivante : "un palliatif est-il vraiment nécessaire ?" Car un palliatif est utile lorsqu'il y a problème. Mais s'il n'y a pas de problème, en réalité ?

Au pire, il me semble que si tu ressens le besoin de consolider une relation avec une autre personne en établissant une connexion intellectuelle avec elle, alors, il faut que ça ne soit que cela : une consolidation. Mais ne renie pas la connexion émotionnelle pour autant, pas totalement, même si c'est imparfait, maladroit, difficile, elle ne peut pas ne pas exister. Que ce soit en amitié ou en amour, il me semble impossible qu'il n'y ai pas, au moins au départ, des sentiments et des émotions.

Pour conclure (vraiment cette fois :mryellow: ), je te dirais que le dictons "le coeur a ses raisons que la raison ignore" pourrait ne pas te concerner à une seule et unique condition : à savoir que tu n'éprouves vraiment et réellement, jamais, aucune émotions, aucuns sentiments. Or, tu es Asperger, tu n'est pas sociopathe. Des émotions, tu en éprouves forcément. :wink:

Avec beaucoup de respect et d'affection... :kiss:
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Re: Couple Aspies*2

#156 Message par Anahata » mercredi 9 mai 2018 à 13:17

J'aime bien vos échanges à tous les deux. Tugdual et Artelise. Dans le sens que vous allez sans doute m'apporter la mystérieuse réponse qui me manque à ces propos que j'ai souvent entendus.. l'histoire de la connexion intellectuelle...
J'ai toujours vécu ce genre de classification comme dissection de la relation et donc une limitation et j'ai aussi pensé que je n'y avais rien compris :D
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Re: Couple Aspies*2

#157 Message par Tugdual » mercredi 9 mai 2018 à 13:53

Artelise a écrit :Serais-tu en train de me dire que selon toi, puisque la gestion des émotions est une chose difficile, il vaut mieux les ignorer et ne mener sa vie que de manière raisonnée ?

Si oui, alors ne serait-ce pas là une manière d'ignorer une part de toi-même ?
Car ce n'est pas parce que tu as du mal à exprimer tes émotions et tes sentiments que tu ne les ressens pas, n'est-ce pas ?
Et chercher à refouler ces sentiments et émotions, ne serait-ce pas dangereux, in fine ?
Oui pour la première partie de la phrase, non pour la seconde.

Il ne s'agit donc pas d'ignorer ou de refouler les émotions, mais plutôt de
minimiser leur importance (vu qu'elles sont peu lisibles et trop changeantes), et
de mettre l'accent sur l'entente intellectuelle plutôt que l'entente émotionnelle ...
Artelise a écrit :Et j'avoue avoir du mal à comprendre la notion de "connexion intellectuelle" et que tu opposes à la "connexion émotionnelle".
Le sens que je vise par "connexion" est "bonne entente", ou encore "résonance" ...
Artelise a écrit :Si tu as envie que cette personne te comprennes et partage avec toi des choses que tu ne partagerais pas avec une autre personne... Et que c'est réciproque. Alors il me semble qu'il existe déjà forcément une connexion émotionnelle, non ?
Ça ne me paraît justement pas évident ...

Je ne dénie pas que la plupart des gens vivent cela (trop de témoignages, de productions
littéraires, artistiques ...) mais ça reste pour moi comme un genre d'expérience de pensée ...
Artelise a écrit :Si tu rencontres quelqu'un et que tu te mets à éprouver des sentiments pour cette personne. [...]
La difficulté est dès cette étape d'identifier ce ressenti (sentiment ?), et ensuite de ne pas
savoir qu'en faire car ce ressenti n'est ni clair ni constant dans le temps (journée, semaine) ...
Artelise a écrit :Si établir une connexion intellectuelle est pour toi une sorte de palliatif [...]
Anahata a écrit :J'ai toujours vécu ce genre de classification comme dissection de la relation et donc une limitation [...]
Mon interrogation, c'est : pourquoi une connexion intellectuelle n'est visiblement considérée
que comme un palliatif, une limitation, alors qu'on pourrait la voir comme une alternative ?
Spoiler :  : 
Artelise a écrit :Or, tu es Asperger, tu n'est pas sociopathe.
Note : ne je suis pas Aspie mais TCS.

Et merci pour la consistance de tes réponses ...
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

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Re: Couple Aspies*2

#158 Message par Anahata » mercredi 9 mai 2018 à 14:25

Je ne vois pas pourquoi il y a besoin d'identifier les sentiments etc tout se vit au fur et à mesure. A-t-on envie de voir une personne ? Oui ou non.
Est on attiré par l'idée de se toucher ? Oui ou non. En gros est ce que ça vient à l'esprit avec de bonnes ondes.
Mais de toute façon quel intérêt de nommer les choses du moment qu'elles nous font du bien.
Et puis si on est pas sûr, on n'a qu'à essayer. (Toujours en prenant bien soin de savoir si l'autre est d'accord ou pas bien entendu) C'est un système d'essai-erreur en somme. À chaque jour suffit sa peine.
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Re: Couple Aspies*2

#159 Message par Flower » mercredi 9 mai 2018 à 16:22

Hm, quand j'ai eu une connexion intellectuelle forte avec une personne, j'ai toujours aussi eu une connexion émotionnelle - et inversement je ne vois pas de connexion émotionnelle sans une connexion intellectuelle. Dans le sens où pour me sentir bien avec quelqu'un, il faut que je puisse avoir des échanges intellectuels de qualité, plus une forme de compréhension mutuelle. Et si j'ai des échanges de qualité avec une personne, je vais me sentir à l'aise dans sa présence et développer de l'attachement, qui peut aller jusqu'au sentiment amoureux (si en plus je suis attirée physiquement par cette personne et que je ne suis pas fatiguée de sa présence au bout d'un moment).
D'ailleurs il y a une corrélation assez forte chez moi entre sentiment amoureux et caractère "atypique" - je ne suis sortie qu'avec des hommes testés ou au moins soupçonnés (T)HQI. Même la seule fois où j'ai testé un site de rencontre j'ai réussi à tomber sur un comme ça. Comme si dans un environnement "normal", j'étais quasi invisible.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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Re: Couple Aspies*2

#160 Message par Artelise » mercredi 9 mai 2018 à 17:46

Tugdual a écrit :
Artelise a écrit :Si tu rencontres quelqu'un et que tu te mets à éprouver des sentiments pour cette personne. [...]
La difficulté est dès cette étape d'identifier ce ressenti (sentiment ?), et ensuite de ne pas
savoir qu'en faire car ce ressenti n'est ni clair ni constant dans le temps (journée, semaine) ...
Je n'ai guère le temps de reprendre notre discussion point par point, mais cet argument en particulier m'interpelle et j'ai envie de rebondir dessus (pas littéralement, hein, un argument n'est pas un trampoline... :wink: )

Il est impossible, évidemment, de parler au nom de tout le monde. Et je ne voudrais pas tomber dans le piège de la généralisation, mais il me semble bien que le sentiment amoureux ou pour le moins l'affection que l'on porte à une personne est forcément une émotion / un sentiment fluctuant. Je pense honnêtement que l'idée selon laquelle deux individus amoureux éprouvent une passion mutuelle permanente est une sorte de mythe. Il y a forcément des moments ou l'intensité des sentiments est moindre ou (c'est quoi le contraire de moindre ??) "supérieure" (?). Enfin bref, des fois c'est fort et des fois c'est moins fort. En fonction de l'humeur, de l'état de fatigue, du moment de la journée, de la présence ou absence de l'autre, de l'activité... etc.
Il ne faut pas se fier à ce que l'on voit dans les séries télé et les films. Ou à ce qu'on peut lire dans les romans. Même lorsqu'il s'agit d’œuvres qui se veulent réalistes, il y a toujours des ellipses et rares sont les auteurs / scénaristes qui iront s’appesantir ou seulement s'intéresser suffisamment aux moments de "flottement" des sentiments pour les intégrer dans leurs histoires.

Par ailleurs, les sentiments et les émotions ce sont des choses qui ne sont jamais très clairs.
Et rares sont les personnes pour qui les choses sont immédiatement claires et précises. Et la plupart des gens passent par une période de doutes et de questionnement au cours de laquelle ils vont chercher à se comprendre et à comprendre ce qu'ils ressentent. Il y a même des gens (et là, les séries télé adorent ces situations) où les gens vont éprouver des sentiments pour une autre et mettre une éternité à en prendre conscience, au point, parfois que l'entourage va s'en rendre compte bien avant la / les personne(s) concernées.

Il est normal que le sentiment amoureux soit une notion floue, d'autant que chaque expérience pourra être différente de la ou des précédente(s).
Et il est normal que toi, avec ton TCS éprouve des difficultés plus grande encore à cerner tes propres sentiments et ceux des autres.

Je suis heureuse de te lire lorsque tu dis que tu n'envisages pas une connexion intellectuelle comme un palliatif. Je n'envisage pas cela non plus ainsi. (je faisais simplement pas de mes craintes à ce sujet, ayant l'impression que tu voyais les choses ainsi) (tu me suis toujours ? :crazy: )

Mais même en considérant cette connexion intellectuelle comme une alternative, il me semble malgré tout que ça n'exclue pas la connexion émotionnelle.

A ce stade de la conversation toutefois, il me semble important de préciser ce que j'entends par connexion émotionnelle.
Les notions que je place derrière ces deux mots sont celles-ci :
- le plaisir (plus ou moins intense) que l'on peut éprouver à être en présence d'une autre personne ;
- l'envie (plus ou moins intense) que l'on éprouve de se retrouver auprès d'une autre personne - envie qui ne doit pas forcément être permanente ni toujours de même intensité ;
- ce réflexe de pensée qui fait que, plus ou moins fréquemment on se demande comment va l'autre ou ce qu'il fait en ce moment ; réflexe de pensée et qui va générer de manière plus ou moins intense l'envie de prendre des nouvelles ;
- ce réflexe de pensée qui fait que, au moment de vivre un évènement que l'on souhaite partager (aller au cinéma, manger au restaurant, aller voir un spectacle, aller se promener... etc. Liste non exhaustive, évidemment) on pense d'abord à cette personne et pas forcément à une autre. Réflexe de pensée qui fait qu'on sera heureux si l'autre accepte l'invitation ou triste / déçu si elle décline (sentiments de joie ou de déception que l'on éprouvera pas forcément ou plus modérément s'il s'était agit d'un "simple" ami / connaissance / pote).

Et il y a connexion émotionnelle lorsque ces sentiments sont partagés.

Maintenant, pour moi, derrière la notion de connexion intellectuelle, il me semble que différentes notions peuvent se cacher :
- partager des points de vues similaires dans certains domaines précis (la politique, l'alimentation, l'écologie, l'éducation des enfants :wink: ... )
- aimer les même loisirs, apprécier les même styles de films, lire les mêmes styles de livres et aimer en parler.

Quel est ton point de vue sur la question ? Est-ce que ce que tu entends par Connexion intellectuelle recouvre pour toi l'une de ces deux notions ? S'agit-il d'un mélange des deux ou bien encore quelque chose à laquelle je ne parviens pas à penser ?

Je te remercie de ne pas t'offusquer de mes questions, note bien que je le fais toujours dans l'espoir de comprendre ton point de vue et la façon dont tu perçois les choses et les difficultés auxquelles tu es confronté. ça me permet de m'ouvrir au monde et, je l'espère humblement, t'aider un peu.

cordialement, :D
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Re: Couple Aspies*2

#161 Message par Artelise » mercredi 9 mai 2018 à 17:51

Flower a écrit : D'ailleurs il y a une corrélation assez forte chez moi entre sentiment amoureux et caractère "atypique" - je ne suis sortie qu'avec des hommes testés ou au moins soupçonnés (T)HQI. Même la seule fois où j'ai testé un site de rencontre j'ai réussi à tomber sur un comme ça. Comme si dans un environnement "normal", j'étais quasi invisible.
ça peut paraitre étrange, en effet ! :lol:
Mais ça me semble mieux que d'avoir tendance à toujours se retrouver attirée par des malfrats. :mryellow:

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Re: Couple Aspies*2

#162 Message par hazufel » mercredi 9 mai 2018 à 17:58

Être (T)HPI n’exclut pas d’être malfrat...
TSA & SAMA
2 fils TSA (et dysgraphiques / praxiques / exécutifs)

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Re: Couple Aspies*2

#163 Message par Artelise » mercredi 9 mai 2018 à 18:06

hazufel a écrit :Être (T)HPI n’exclut pas d’être malfrat...
C'est pas faux ! :twisted:
:lol: :lol:
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Re: Couple Aspies*2

#164 Message par Anahata » mercredi 9 mai 2018 à 20:39

Loooool
J'imagine un aspie + hqi + malfrat. Faudrait vraiment pas être chanceux sur le plan des probabilités
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Re: Couple Aspies*2

#165 Message par Anahata » mercredi 9 mai 2018 à 21:18

Ce que j'observe souvent c'est qu'entre aspies, ça se fuit.
Ça se fuit beaucoup. Certains diraient que c'est un genre de 'je t'aime moi non plus' mais ce n'est pas ça.
C'est hyper dur d'encaisser quelqu'un qui dit : ne m'écris plus.
Alors qu'avant on avait partagé de jolies choses.
Je ne comprends pas pourquoi un aspie a besoin de fuir quand il n'y a rien à fuir. Si c'est un pb d'angoisses liées à de prétendues attentes de ma part, j'en ai pas. Tout ce que je voudrais pouvoir me dire une bonne fois dans ma vie c'est : je peux l'appeler. Je peux le voir. Mais même cette pensee, elle m'est enlevée.

Apparemment, c'est compliqué pour un homme aspie d'être remué par une jeune femme. Ce qui le conduit à fuir. Certains disent que c'est la déchéance assurée, la souffrance, la mort de l'âme etc etc e
En gros, horrible quoi. Alors c'est sûr, qu'on ne peut que fuir dans ce type de considérations irréalistes et incompréhensibles pour ma part.

Voilà. Perso, je laisse tomber, tout tomber. Je n'y arrive plus, de toute manière. Je me suis démenée pour trouver le bon langage, la bonne attitude, pour me gérer etc. Mais ça arrive toujours, toujours à la même conclusion, la même chute. Alors, je tire ma révérence pour ce genre de recherche.
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