Recherches sur l'autisme

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lulamae
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Re: Recherches sur l'autisme

#931 Message par lulamae » lundi 10 juin 2019 à 9:10

Article "deep dive" de Spectrum News, première partie (pages 1 à 3 sur 6) :

Comment le « contact » social façonne les traits autistiques

Les autistes ont des réponses atypiques au « contact affectif », qui transmet des informations sociales et émotionnelles. Ces réponses pourraient révéler comment l'autisme débute.

De George MUSSER
29 Mai 2019

Pour Kirsten Lindsmith, tout contact, aussi léger soit-il, accapare toute son attention. Quand on lui serre la main, ou quand son chat se blottit contre elle, par exemple, il devient difficile pour elle de penser à autre chose. « Je n'appartiens plus au moment aussi longtemps que dure la sensation », confie-t-elle. Des sensations quotidiennes, telles le fait d'avoir les mains mouillées, peuvent se transformer en torture : « Je compare souvent cela avec la sensation viscérale de dégoût que vous auriez en plongeant les mains dans une pile de détritus pourris », déclare la jeune écrivaine autiste de 27 ans.

Stephanie Dehennin, autiste qui exerce le métier d'illustratrice en Belgique, déteste les effleurements ; à l'inverse, elle n'est pas dérangée par une pression ferme. « Je ressens une véritable rage si quelqu'un me caresse ou me touche très légèrement », affirme-t-elle. Stephanie Dehennin recherche une pression approfondie pour soulager le stress. « Je m'assois entre mon lit et ma table de nuit, par exemple, je me resserre entre les meubles. »

Bien que le trouble autistique soit réputé pour son hétérogénéité, des réactions fortes au contact sont répandues d'une manière notable parmi les personnes autistes. « Ce ressenti par rapport au toucher est une donnée brute et universelle », explique Gavin Bollard, blogueur autiste, qui vit en Australie et écrit sur les expériences vécues par ses fils et lui-même. Ces réponses au toucher sont souvent décrites comme une hypersensibilité, mais le problème est plus complexe : parfois les autistes ont envie de contact ; parfois cela les horripile. » Pour de nombreuses personnes sur le spectre, ce sont des sensations si intenses qu'elles prennent des mesures pour mettre en mots leur « échelle du toucher ». Certaines empilent de lourdes couvertures la nuit pour faire plus de poids, d'autres découpent les étiquettes de leurs vêtements.

Il se pourrait que le fil rouge soit une perception déformée du « toucher affectif », un sens mis à jour chez les gens il y a seulement quelques dizaines d'années. Le « toucher discriminant » nous apprend quand un contact affecte notre peau, où et avec quelle force ; le toucher affectif, par contraste, transmet des informations sociales et émotionnelles nuancées. Les exemples de contacts que des personnes autistes peuvent trouver répugnants, comme une caresse légère, sont associés avec le second.

La recherche sur le toucher affectif est encore embryonnaire, mais il est très tentant de la relier à l'autisme, disent les experts. Un nombre croissant d'études mettent en avant le fait que le toucher affectif joue au moins un rôle partiel dans notre capacité à développer la conscience de soi, ce qu'on a longtemps considéré très différent d'un autiste à l'autre. L'idée selon laquelle un sens du toucher affectif atypique pourrait être une des causes sous-jacentes de l'autisme est même encore plus récente.

« Il s'agit peut-être ici d'un marqueur biologique qui nous procurerait une meilleure compréhension des causes de l'autisme, et, à tout le moins, une détection très précoce de l'autisme », affirme Kevin Pelphrey, neuroscientifique à L'Université de Charlottesville, en Virginie.

Un sixième sens :
Malgré les nombreuses anecdotes portant sur un sens du toucher altéré chez les autistes, il s'est avéré difficile de quantifier les différences. Certaines expériences rapportent que les autistes remarquent une légère pression sur leur peau, qui passent inaperçues chez leurs pairs typiques. Mais d'autres montent une sensibilité moindre, ou pas de réelle différence avec les sujets contrôles. « Nous pouvons voir toutes ces preuves cliniques présentes, mais les études réellement empiriques sont confuses », nous dit Carissa Cascio, professeure associée de psychiatrie et de sciences du comportement àau Centre Médical de l'Université Vanderbilt, à Nashville, Tennessee.

Ce qui explique en premier lieu cette confusion est le fait que toutes les études ou rapports cliniques n'établissent pas la différence entre le toucher affectif et le toucher discriminant. Le toucher discriminant transmet des signaux sur la pression, la vibration ou l'étirement de la peau. Ces signaux remontent le long de fibres nerveuses épaisses de « type A », ou « sensitives », à des vitesses avoisinant les 322 km/h, vers les zones du cerveau traitant les informations sensorielles. Alors que le toucher affectif, lui, voyage lentement par des fibres plus fines de « type C » et communique la douleur, la démangeaison et la température. ; cette espèce de fibre nerveuse de type C, qui communique le toucher – appelée fibre C-tactile – s'enregistre dans les centres du cerveau traitant l'émotion.

Les fibres C-tactiles ne réagissent qu'à un type de toucher. Les chercheurs utilisent une technique spécifique appelée « microneurographie » pour trouver les fibres et mesurer leur activité. Cette méthode suppose que l'on enfonce une aiguille comme celles qu'on utilise pour l'acupuncture profondément dans la peau, généralement près du coude, puis de l'alimenter avec des impulsions électriques. Quand l'aiguille se rapproche d'un nerf, il faut moins de courant pour générer une sensation de picotement. Une fois que l'aiguille est dans le nerf, elle peut commencer à prendre les mesures de l'activité électrique du nerf. Le système est mis en place pour que les nerfs produisent des craquements ou de légers roulements de tambour sur un haut-parleur chaque fois qu'ils produisent une décharge. Les fibres C-tactiles crépitent plus fort quand un participant est caressé légèrement, pas plus vite qu'à quelques pouces par seconde, et à 32° Celsius – la même température que la peau humaine. En raison de la propagation lente des signaux, le son est retardé d'environ une demi-seconde.

A première vue, ces fibres paraissent inutiles. Elles ne nous aident pas à tenir un crayon, ou à sentir la vibration du téléphone. On ne les trouve que sur les parcelles de peau qui portent des poils - comme le visage et l'avant-bras, par exemple – et non au bout des doigts, sur les paumes, les plantes de pieds ou les organes génitaux, les parties du corps que nous associons spontanément au toucher. Pourtant, les études prouvent qu'elles procurent au contact physique sa tonalité émotionnelle ; elles retransmettent les sentiments chaleureux qui apparaissent lors d'un contact amical, par exemple, ou le frisson glacé qui peut suivre le frôlement avec une personne inconnue.

En ce sens, les fibres jouent un rôle de communication entre les gens, un canal, non d'information physique, mais d'intimité. « Ces fibres communiquent quelque chose qui n'est pas à proprement parler du toucher ; quelque chose que nous ne savons pas nommer », indique Håkan Olausson, professeur de neuroscience clinique à l'Université de Linköping, en Suède, qui a participé à la découverte des fibres chez les gens dans les années 80. (Ne trouvant pas de mot plus adapté, il continue à l'appeler « toucher »).

« Quand je serre la main des gens, j'ai l'impression qu'une partie de moi-même est réquisitionnée par ce toucher » - Kirsten Lindsmith.

Olausson et quelques autres doivent une grande partie des connaissances qu'ils ont acquises sur le toucher affectif à une femme connue sous le nom de « patiente G.L. » dans la littérature médicale. En 1979, cette femme s'est enregistrée dans un hôpital de Montréal, présentant un syndrome Guillain-Barré, une maladie autoimmune rare, qui attaque les muscles et les neurones sensoriels. Dans le cas de cette femme, la maladie avait détruit les fibres de type A, mais épargné les types C. Elle n'avait plus que l'équivalent d'une « vision aveugle » : même si elle ne sentait plus le contact, le mouvement ou la pression sur sa peau, elle avait toujours une réaction émotionnelle au fait d'être touchée. Cela donnait un indice initial sur la capacité de ces fibres nerveuses à transporter un chargement émotionnel.

Pour confirmer cette idée, Olausson et ses collègues ont recouru à l'imagerie cérébrale. En 2002, ils ont scanné G.L. alors qu'ils touchaient sa peau. Leurs actions ne suscitaient aucune réaction dans son cortex somatosensitif, qui d'habitude reçoit des informations des fibres de type A, toutefois son insula (cortex) antérieur du traitement de l'émotion, lui, réagit. Elle déclara ressentir une sensation à la fois agréable et faible, difficile à localiser. Les dernières années écoulées, son cerveau paraissait avoir compensé son sens du toucher discriminant perdu en redéfinissant son système du toucher affectif. « La dernière fois que nous nous sommes vus il y a un an, elle m'a dit qu'elle ressentait des sensations tactiles dans la vie de tous les jours – par exemple quand elle enfile ses bas », annonce Olausson.

Son équipe a réuni des preuves supplémentaires qui relient les fibres nerveuses de type C à la communication émotionnelle, grâce à l'étude de 20 membres d'une communauté dans la lointaine Suède du nord. Ces individus partagent tous un déficit congénital de ces fibres – en un sens, le contraire du trouble de G.L. Dans une étude chez 5 de ces personnes, elles ne montraient aucune activité de l'insula en réponse aux caresses sur la peau, et évaluaient la sensation comme moins agréable qu'elle ne l'était pour les sujets contrôles. D'une certaine façon, leur sens du toucher pourrait s'apparenter à celui des personnes autistes, sans que l'autisme soit spécialement prévalent dans cette communauté.

Même quand les deux sens du toucher sont intacts, le contexte social peut freiner ou amplifier notre perception du toucher affectif. Dans une étude présentée en Février, les chercheurs ont scanné le cerveau de 27 adultes neurotypiques. Quand un assistant de laboratoire caressait le bras des participants, des zones du cerveau affectées aux perceptions sociales, comme le gyrus temporal supérieur, s'allumaient avec l'activité. Quand les participants se caressaient aux-mêmes l'avant-bras, ces régions ne montraient aucune modification de l'activité – ce à quoi on s'attendait du fait que cette tâche ne soit pas sociale. Ce qui, en revanche, était inattendu, était le fait que les zones de base du traitement sensoriel restaient silencieuses chez les participants. En se caressant les bras eux-mêmes, ils avaient désensibilisé au toucher cette partie de leur corps de manière générale.

Dans une étude parallèle, l'équipe a également testé la sensibilité au toucher des personnes en donnant de petits coups sur les avant-bras avec des fibres von Frey – des crins en plastique transmettant une force calibrée – tandis qu'un assistant de laboratoire caressait leurs bras, ou que les participants caressaient un de leurs oreillers personnels. L'oreiller ne produisait aucun effet sur la sensibilité des participants au toucher : ils sentaient les fibres von Frey exactement comme si on n'était pas du tout en train de les caresser. En revanche, quand un assistant de laboratoire caressait le participant – un geste social – les chercheurs devaient donner un coup un peu plus fort sur le bras du participant avec les fibres von Frey pour qu'il ressente le contact. Ils devaient appliquer une force encore plus grande quand le participant se caressait lui-même les bras. « Se toucher les bras soi-même anesthésie cette zone », dit la chercheuse principale, Rebecca Boehme, chercheuse également originaire de Linköping. Mis en commun, ces résultats tendent à montrer que le système du toucher affectif est réglé pour reconnaître le contact humain et pour différencier le soi et l'autre.

https://www.spectrumnews.org/features/d ... sm-traits/

Liens :
Sur Carissa Cascio :
https://www.spectrumnews.org/?s=Carissa+Cascio
Håkan Olausson :
https://www.spectrumnews.org/?s=Olausson
https://liu.se/en/employee/hakol42
Rebecca Boëhme :
https://liu.se/en/employee/rebbo11

Kirsten Lindsmith :
https://kirstenlindsmith.wordpress.com/
Stephanie Dehennin :
https://www.poodlesoup.be/
Gavin Bollard :
https://life-with-aspergers.blogspot.com/

Etudes concernées dans cette première partie :
Sur la formation de l'idée de soi :
https://www.spectrumnews.org/opinion/cr ... in-autism/

Sur la patiente G.L. :
https://sites.google.com/site/profjacqu ... patient-gl

Expérience IRM 1 :
https://www.nature.com/articles/nn896

Expérience IRM 2 :
https://academic.oup.com/brain/article/ ... 116/340536

Différenciation toucher social/auto-contact :
https://www.pnas.org/content/116/6/2290
Fichiers joints
how autistic touch traduction partie 1.pdf
(94.56 Kio) Téléchargé 58 fois
how autistic touch traduction partie 1.odt
(30.7 Kio) Téléchargé 59 fois
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Re: Recherches sur l'autisme

#932 Message par Lilas » lundi 10 juin 2019 à 11:21

Très intéressant, merci Lulamae.
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)

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Re: Recherches sur l'autisme

#933 Message par lulamae » lundi 10 juin 2019 à 11:32

Merci @Lilas. :)

En complément, il y a aussi cet article sur Futura Science (je ne suis pas sûre que ce soit une source sérieuse, mais il vient d'un article de Natura, payant lui) :
https://www.futura-sciences.com/sante/a ... ses-44398/

On y évoque les fibres C-tactiles, et encore des expériences avec les souris, sans lien avec l'autisme toutefois. C'est juste que ça explique un peu plus comment ça fonctionne.

Mais je dois être un peu stupide, je n'avais pas percuté que les souris étaient modifiées génétiquement... Je n'aime pas ça du tout ! :hotcry:
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Re: Recherches sur l'autisme

#934 Message par Jean » lundi 10 juin 2019 à 12:01

Je considère Futura-sciences comme une source de vulgarisation scientifique sérieuse.
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Re: Recherches sur l'autisme

#935 Message par lulamae » lundi 10 juin 2019 à 13:10

Jean a écrit : lundi 10 juin 2019 à 12:01 Je considère Futura-sciences comme une source de vulgarisation scientifique sérieuse.
D'accord, merci ! :bravo:
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Re: Recherches sur l'autisme

#936 Message par hazufel » lundi 10 juin 2019 à 13:46

lulamae a écrit : lundi 10 juin 2019 à 11:32 Mais je dois être un peu stupide, je n'avais pas percuté que les souris étaient modifiées génétiquement... Je n'aime pas ça du tout ! :hotcry:
C’est malheureusement très souvent le cas dans les expérimentations pour étudier certaines pathologies ou comportements types, liés à la génétique :hotcry:
Merci pour les articles, ils sont intéressants.
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3 fils dont jumeaux TSA (et dysgraphiques / praxiques / exécutifs)

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Re: Recherches sur l'autisme

#937 Message par lulamae » mercredi 12 juin 2019 à 19:34

La suite (et fin) de l'article sur le toucher social :

Ressentir le soi :
Pour de nombreux chercheurs, le système du toucher affectif indique un mécanisme contraignant aux racines de l’autisme. Le toucher est un des modes de perception dominants et d’interaction sociale dans les premières semaines, puis les premiers mois de la vie d’un bébé. « Une grande partie de votre monde vient à votre rencontre avec le toucher de vos parents – il est question de nombreux câlins, bercements, balancements » nous dit Carissa Cascio. Si les perceptions qu’ont ces bébés de ces contacts sont altérées d’une manière ou d’une autre, cela pourrait transformer la manière dont ils se situent eux-mêmes dans le monde et apprennent à interagir avec les autres. Ces changements, en retour, pourraient rendre compte des défis sociaux emblématiques de l’autisme.

La plupart des chercheurs interrogés pour cet article souscrivent à une version de cette théorie, mais ils admettent qu’elle est toujours expérimentale. « Nous n’avons pas encore tout à fait les preuves solides pour la valider », regrette Carissa Cascio. Les preuves qu’ils ont bel et bien obtenues s’inscrivent quelque part sur une chaîne à trois maillons.

Le premier maillon est l’observation du caractère crucial du toucher affectif dans la définition de notre notion du « moi ». Pour étudier cette notion, des chercheurs ont recouru à « l’illusion de la main en caoutchouc », où un expérimentateur caresse la main d’un participant, ainsi qu’un gant de caoutchouc rembourré en même temps, jusqu’à ce que le participant prenne la fausse main pour sa propre main. Chez les participants neurotypiques, l’illusion est la plus forte lorsque la vitesse de caresse et les textures impliquent le déclenchement de la réponse maximale des fibres C-tactiles. « Vous effectuez un changement presque « inconscient pour l’individu », et cela produit un grand changement dans leur perception », explique Aikaterini Fotopoulou, scientifique en neurocognition au University College de Londres.

Il existe cependant un autre indice sur l’importance du toucher affectif dans la définition de soi-même, et celui-ci provient des personnes qui, à la suite d’un AVC, sentent qu’un de leurs bras ne leur appartient plus. Dans une étude portant sur des gens qui ont perdu la capacité à reconnaître leur bras gauche, Aikaterini Fotopoulou et ses collègues ont caressé ce bras, pour activer les fibres C-tactiles. Les participants ont ensuite déclaré avoir renoué avec la sensation de leurs « membres » perdus. « Ils ont commencé à dire des choses comme ‘Eh bien, une fois que vous l’avez touché, j’ai dit à mon bras : viens là, je suis content de te retrouver’ », raconte Aikaterini Fotopoulou.

Le second maillon est plus théorique : si le toucher affectif peut redessiner les limites d’une personne au point qu’elle prenne une fausse main pour la sienne, peut-être participe-t-il à l’élaboration de ces limites dès le départ. Ce maillon de la chaîne soutient que le sentiment que nous détenons que notre corps nous appartient pourrait n’être qu’une énorme illusion de la main en caoutchouc, procurée par tous ces câlins et caresses lorsque nous étions bébés. « Je mets là ma jambe, ou mes doigts, puis je reçois une réponse. Alors je dis ‘Oh, c’est moi’ » avance Anna Ciaunica, philosophe de l’esprit au University College de Londres, qui travaille avec Ekaterini Fotopoulou.

Le troisième maillon relie ces deux notions avec l’autisme. Carissa Cascio et d’autres chercheurs ont observé que les autistes étaient moins sujets à cette illusion de la main en plastique que les personnes neurotypiques, ce qui laisserait penser que leur perception de soi serait d’une certaine manière moins flexible. Cette rigidité pourrait expliquer la forte réaction que certains d’entre eux ont au toucher. « Si vous avez une perception très nette des contours de votre corps, alors bien sûr, tout ce qui entre en contact avec vous va vous déranger », explique Clara Boehme. De nombreux autistes expliquent encore qu’ils font le lien entre leurs impressions au toucher et leur sentiment de soi. Kirsten Lindsmith a écrit à ce sujet sur son blog : « Quand je serre la main à quelqu’un, j’ai le sentiment qu’une minuscule partie de moi – ma reconnaissance, ma conscience, mon identité – est réquisitionnée par ce contact, et je ne me sens plus pleinement autonome. » Stephanie Dehennin rapporte aussi avoir expérimenté cette sensation : « J’ai souvent l’impression que je ne suis pas ‘dans’ mon corps, une pression appuyée m’aide à retrouver cela. »

Plusieurs études s’appuyant sur l’imagerie cérébrale établissent également que les autistes ont un sens du toucher affectif modifié. En 2012, par exemple, Carissa Cascio a mené une série d’expériences où un assistant de laboratoire caressait l’avant-bras d’adultes autistes et neurotypiques avec un pinceau cosmétique doux, de la jute bosselée ou un filet en plastique rugueux. Les deux groupes ont décrit chaque texture d’une manière sensiblement identique, mais l’imagerie a fait apparaître qu’ils traitaient les sensations de manière différente : le groupe de personnes autistes montrait une activité accrue par rapport à celle des contrôles dans les zones du cerveau associées au toucher discriminant, et moindre dans celles associées au toucher affectif.

Ce qui est tout à fait intéressant, explique Carissa Cascio, est le fait que la toile de jute en particulier faisait s’éclairer des zones du cerveau affectées aux relations sociales chez les contrôles, même si la jute ne possède pas de signification sociale évidente. Activité qu’elle interprète comme une délibération inconsciente – à savoir que le contact de la jute pourrait être considéré comme positif ou négatif en fonction d’indices sociaux. « Nous sommes confrontés à un traitement qui se produit dans ces zones, laissant penser que les sujets essaient de définir la sensation comme agréable ou désagréable », relate-t-elle. Les zones cérébrales sociales des participants autistes, en revanche, ne semblent pas témoigner de cette délibération interne. Ou si cela se produit, comme une nouvelle étude de Carissa Cascio le suggère, c’est après un délai.

“Peut-être en venons-nous pour de bon à un marqueur biologique qui nous apportera une meilleure compréhension des causes de l’autisme et, pour le moins, une détection très précoce de l’autisme. » Kevin Pelphrey.

Lors d’une autre expérience, les membres autistes aussi bien que les sujets contrôles disaient avoir aimé la sensation de coups rythmés donnés sur le bras ou la main avec un pinceau à aquarelle. « Beaucoup de choses dans ce domaine pourraient donner l’impression que ‘bon, c’est une sorte d’impasse, peut-être que le toucher n’est pas atteint dans l’autisme’ », évoque Kevin Pelphrey, un des chercheurs. Mais les scans cérébraux encore une fois révélaient des différences nettes entre les groupes. Là où un effleurement de l’avant-bras, riche en fibres type C-tactiles afférentes, faisait s’allumer des zones cérébrales sociales ; à l’inverse, une caresse sur la paume, qui contient de manière prédominante des fibres nerveuses de type A, ne produisait aucun effet semblable. Chez les participants autistes, l’endroit de l’effleurement n’avait pas d’importance ; leur activité cérébrale sociale restait à un niveau constant, entre les extrêmes montrés par les participants typiques. « Les personnes avec autisme ont montré la réponse moyenne pour tout », dit Kevin Pelphrey.

Les autistes semblent également traiter la douleur différemment, ce qui reflète des différences probables dans leurs fibres nerveuses de type C. Lors d’une expérience, menée en 2017 au laboratoire de Carissa Cascio, un petit coussin chauffant, d’environ 2,5 cm de diamètre, a été apposé sur les mollets de volontaires autistes et neurotypiques. Il était ensuite poussé à une température très désagréable de 49° Celsius durant 15 secondes. (Le coussin n’était toutefois pas assez chaud pour brûler la peau.) Les deux groupes ont noté la douleur à 7 sur 10. Mais encore une fois, l’imagerie cérébrale a offert un compte-rendu plus nuancé. Dans les zones du cerveau réagissant à la douleur, comme le cortex cingulaire antérieur, l’insula et le thalamus, la réaction des personnes neurotypiques durait 30 secondes, et persistait une fois la source de chaleur enlevée. Chez les autistes, la réaction s’atténuait après 10 secondes seulement, et ce même si la source de chaleur était laissée en place. « On dirait vraiment, à observer les données, que quelque chose coupe la réponse à la douleur », constate Carissa Cascio.

Relier les points :
La signification exacte de ces preuves fournies par les expériences est encore incertaine, mais cela confirme d’ores et déjà que, chez les autistes, il se produit quelque chose d’inhabituel dans l’activité des fibres nerveuses de type C et la perception du toucher. Quelques soient ces différences, elles semblent être présentes de manière précoce dans la vie des personnes. Des parents se souviennent fréquemment que leurs enfants autistes, lorsqu’ils étaient bébés, répugnaient au contact et évitaient d’être pris dans les bras. « Les humains répondent au geste de prendre dans les bras, soit en se débattant, soit en devenant rigides d’une manière qui vous aide effectivement à les attraper », note Kevin Pelphrey. « Mais les bébés qui vont être ensuite diagnostiqués autistes n’ont souvent aucune de ces deux attitudes, ce qui peut donner l’impression curieuse qu’ils sont plus lourds que d’habitude, remarque-t-il.

Son équipe examine actuellement la possibilité qu’une sensibilité inhabituelle au toucher puisse prédire un diagnostic d’autisme ultérieur. Ils étudient en ce moment les ‘jeunes frères et sœurs’ d’enfants autistes, qui présentent un risque accru d’avoir un diagnostic d’autisme. Les chercheurs prévoient d’enregistrer les réactions des bébés – à 3, 6, 9 puis 12 mois – au contact sur leurs paumes et avant-bras, pour explorer les différences respectives entre leurs sens du toucher discriminant et du toucher affectif. « Nous espérons développer un dispositif qui servira de détecteur », annonce Kevin Pelphrey.

D’autres chercheurs travaillent actuellement sur des approches plus complexes pour étudier le sens du toucher chez les enfants plus âgés et les adultes autistes. Ils ont beaucoup de travail à accomplir. La qualité émotionnelle du toucher est difficile à évaluer, en partie parce que cela repose sur davantage que le simple stimulus physique. On ne saisit pas encore complètement la nature et le fonctionnement des nerfs de type C. Si on se contente de demander aux gens ce qu’ils ressentent, leurs réponses peuvent dissimuler des aspects importants concernant la perception tactile.

Les chercheurs devront aussi déterminer de quelle manière ces différences dans le toucher affectif cadrent avec l’expérience plus vaste d’être autiste. On trouve en strates au sommet des sensations brutes des normes culturelles concernant le toucher, qui varient et peuvent aboutir à des situations sociales tendues pour les personnes sur le spectre. Un tressaillement peut être interprété comme un refus, le rejet d’une poignée de main sera vu comme un manque d’intérêt. De nombreux autistes rapportent que dans l’enfance, ils ont dû apprendre à étouffer leurs impressions relatives au toucher pour se conformer aux attentes typiques – attitude qui les a ensuite rendus vulnérables dans des situations d’abus. « On nous a éduqués à ne jamais dire ‘non’ », atteste Ashley Smith-Taylor, militante de la cause autiste et mère de quatre enfants neuro-divers.

Une vieille théorie connue sous le nom de « mère réfrigérateur » plane au-dessus du domaine de l’autisme. Entre les années 1940 et 1960, les psychologues attribuaient l’autisme à des parents qui ne faisaient pas l’effort de se lier émotivement à leurs enfants, ce qui incluait le fait de ne pas les câliner. « Il y avait cette tendance à blâmer les parents, en particulier les mères », rappelle Carissa Cascio. Ses collègues et elles mettent l’accent sur le fait que, si l’autisme prend bien sa source dans le sens du toucher, il naît des profondeurs du système nerveux et n’a strictement aucun rapport avec les liens entre les enfants et leurs parents. Cela peut même débuter dans l’utérus. Pendant le premier et le second trimestre, le fœtus est recouvert de duvet appelé lanugo, dont la fonction pourrait être de stimuler les fibres nerveuses de type C in utero ; à ce stade du développement, ces fibres assurent nos premières informations sensorielles. « Ces informations, selon ma théorie, forment le processus fondamental qui commence à permettre au cerveau en développement de savoir qu’il a un corps », explique Francis Mc Glone, professeur de neuroscience à l’Université John Moores de Liverpool, au Royaume-Uni.


Francis Mc Glone reconnaît qu’aucune preuve solide n’établit encore de lien entre l’autisme et une lacune dans le toucher affectif dans les débuts de la vie, mais ce n’est pas non plus ce qu’il attend. Il est en train d’élaborer un dispositif qui pourrait être placé dans les incubateurs pour stimuler les fibres nerveuses de type C chez les bébés nés avant terme. « Le C-tactile afférent est le boson de Higgs du cerveau social. C’est la particule manquante qui sociabilise le cerveau en développement. Il fédère tout », déclare-t-il. Son invention pourrait rendre service à de nombreux enfants – même s’il s’avérait que le toucher affectif ait peu d’incidence sur les origines de l’autisme.

Liens :
Sur Aikaterini Fotopoulou :
https://www.ucl.ac.uk/psychoanalysis/pe ... fotopoulou

Sur Anna Ciaunica :
https://mlag.up.pt/team-details/anna-ciaunica/

Sur Francis Mc Glone :
https://www.ljmu.ac.uk/about-us/staff-p ... is-mcglone
https://www.spectrumnews.org/?s=Francis+Mc+Glone

Article SN sur les enfants autistes et l’illusion de la main en caoutchouc :
https://www.spectrumnews.org/news/famou ... th-autism/

Blog Kirsten Lindsmith sur le toucher :
https://kirstenlindsmith.wordpress.com/ ... bad-touch/

Etude Carissa Ciasco :
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3517930/

Article SN sur le traitement de la douleur :
https://www.spectrumnews.org/features/d ... e-of-pain/

Article SN sur les « baby siblings » :
https://www.spectrumnews.org/features/d ... ut-autism/

Article SN sur le film « le Mur » :
https://www.spectrumnews.org/opinion/re ... -the-wall/

PS : même source ; pour les fichiers, je travaille sur l'ordi de ma fille, donc c'est Word ou PDF maintenant. J'espère que ça ne pose pas de problème. :)
Fichiers joints
how autistic touch traduction.pdf
(129.43 Kio) Téléchargé 45 fois
how autistic touch traduction.odt
(12.65 Kio) Téléchargé 52 fois
Modifié en dernier par lulamae le jeudi 13 juin 2019 à 8:44, modifié 1 fois.
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Re: Recherches sur l'autisme

#938 Message par Jean » mercredi 12 juin 2019 à 20:24

hazufel a écrit : lundi 10 juin 2019 à 13:46
lulamae a écrit : lundi 10 juin 2019 à 11:32 Mais je dois être un peu stupide, je n'avais pas percuté que les souris étaient modifiées génétiquement... Je n'aime pas ça du tout ! :hotcry:
C’est malheureusement très souvent le cas dans les expérimentations pour étudier certaines pathologies ou comportements types, liés à la génétique :hotcry:
Merci pour les articles, ils sont intéressants.
Mieuyx que les souris, les singes modifiés génétiquement :
https://www.spectrumnews.org/news/monke ... ey-traits/
père d'une fille autiste "Asperger" de 40 ans

AlexKain
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Re: Recherches sur l'autisme

#939 Message par AlexKain » jeudi 13 juin 2019 à 1:38

Très intéressants les articles/études sur le toucher.
TSA/syndrome d'Asperger + trouble anxieux (diagnostiqué par psychiatre en juin 2019)

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lulamae
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Re: Recherches sur l'autisme

#940 Message par lulamae » jeudi 13 juin 2019 à 8:42

AlexKain a écrit : jeudi 13 juin 2019 à 1:38 Très intéressants les articles/études sur le toucher.
Le site Spectrum News livre des articles de fond très intéressants - en anglais, par contre. Je mets en lien à la fin toutes les études ou articles en rapport avec ces recherches.

Le prochain dossier "deep dive" que je devrais traduire concernera la chiropraxie, et ses rapports douteux avec l'autisme.
Il y en a de plus anciens sur le TDA/H, les TOC... Sans doute plusieurs ont-ils déjà été traduits sur ce fil-même.

Il y a aussi le site de @Jean sur Mediapart, où figurent nombre d'articles traduits issus de divers sites anglophones + billets faisant le point sur la situation en France :
https://blogs.mediapart.fr/jean-vincot/blog
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Jean
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Re: Recherches sur l'autisme

#941 Message par Jean » jeudi 13 juin 2019 à 13:58

Jean a écrit : mercredi 12 juin 2019 à 20:24Mieuyx que les souris, les singes modifiés génétiquement :
https://www.spectrumnews.org/news/monke ... ey-traits/
sur la même etude:


https://www.heidi.news/articles/des-mac ... -l-autisme
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Re: Recherches sur l'autisme

#942 Message par lulamae » dimanche 16 juin 2019 à 16:42

L’autisme et le trouble de l’attention n’ont pas les mêmes répercussions pour la santé mentale

de Hannah Furfaro / 6 Juin 2019
20190606-PsychiatricComorbid-844.jpg
Lourd fardeau : les troubles psychiatriques sont présents 14 fois plus chez les adultes autistes que dans le reste de la population.
Casarsa Guru / Getty Images

Les adultes autistes ont tendance à déclarer une gamme de troubles psychiatriques différents des adultes atteints du trouble de l’attention, comme le détermine une étude de plus d’un million de personnes.
L’autisme et le TDAH se recoupent souvent, et partagent parfois des racines biologiques. Les nouvelles découvertes pourraient aider les cliniciens à repérer les troubles qui diffèrent parmi ces personnes, comme la dépression et l’anxiété, et personnaliser les traitements en fonction de ces repérages.
La schizophrénie, par exemple, est étroitement corrélée à l’autisme, mais non au TDAH, alors que la toxicomanie est fortement associée au TDAH.
“Pour donner un bon traitement, il faut absolument connaître ces schémas », explique la directrice de recherches Kari Klungsøyr, professeure en médecine à l’Université de Bergen en Norvège.
Cette nouvelle étude fournit un aperçu de la panoplie de problèmes de santé mentale spécifiques aux adultes autistes.
“La recherche portant sur les adultes avec TDAH et autisme en est toujours à ses balbutiements » affirme Tinca Polderman, professeure assistante du développement de traits complexes à l’Université de Vrije à Amsterdam aux Pays-Bas, qui n’était pas impliquée dans cette recherche. « Des efforts de qualité élevée [comme celui-ci] ont une grande valeur. »

Lien avec la psychose :
Kari Klungsøyr est ses collègues ont passé au peigne fin les archives nationales et les bases de données d’ordonnances pour trouver des informations médicales et démographiques sur 1 701 206 personnes, nées en Norvège de 1967 à 1997.
Ils ont identifié 38 636 personnes avec un diagnostic de TDAH, 7 528 avec un diagnostic d’autisme et 1 467 avec les deux diagnostics. Ils ont aussi retracé la prévalence de l’anxiété, du trouble dépressif majeur, du trouble bipolaire, des troubles de la personnalité, de la schizophrénie et de la toxicomanie parmi ces individus.
Ils ont constaté que ces six types de troubles sont 2 à 14 fois plus courants chez les adultes autistes ou avec TDAH, ou les deux cumulés, qu’ils ne le sont chez le reste de la population.
Environ 10% des autistes sont aussi schizophrènes, presque 14 fois la prévalence de la population globale. En comparaison, seuls 3% des personnes avec TDAH sont également schizophrènes.
Les troubles bipolaires sont 7 fois plus fréquents chez les personnes TDAH, et 5 fois plus que chez les autistes, de même que pour les sujets contrôles. L’anxiété, les troubles de la personnalité et les troubles de toxicomanie sont tous plus courants chez les personnes TDAH que chez les autistes.
Les adultes qui sont autistes avec TDAH sont plus susceptibles de déclarer des troubles anxieux, bipolaires ou de personnalité que ceux qui ont seulement le trouble autistique ou TDAH.

Le chevauchement génétique :
Kari Klungsøyr et ses collègues ont aussi épluché une banque de données appelée LD Hub pour analyser le chevauchement génétique entre l’autisme, le TDAH et d’autres troubles neurologiques. LD Hub a enregistré des variantes génétiques associées à 173 troubles ou caractéristiques en des études portant sur de vastes échantillons de population. Les désordres toxicomaniaques et les troubles de la personnalité ne figurent pas dans la base de données, aussi l’équipe a recherché des variantes liées à des caractéristiques proches, telles l’abus d’alcool, le névrosisme et l’extraversion.
Le TDAH partage un nombre significatif de caractéristiques liées aux troubles de la personnalité et à la toxicomanie, comme les chercheurs l’ont constaté ; l’autisme ne montre aucun chevauchement génétique particulier avec un autre trouble. Les résultats ont été rendus publics en avril dans Biological Psychiatry.
La pauvreté des résultats repose peut-être sur le caractère assez restreint des études de LD Hub, comme l’affirme Benjamin Yeris, professeur assistant de psychologie en psychiatrie, à l’Hôpital des Enfants de Philadelphie, qui n’était pas impliqué dans la recherche. De plus larges études sur l’association génétique pourraient révéler des liens plus étroits entre l’autisme, le TDAH et d’autres troubles.

Sources :
Solberg B.S. et al. Biol. Psychiatry – epub avant édition (2019) Extrait.
https://www.spectrumnews.org/news/autis ... -problems/

Liens internes :
Autisme et TDAH (article) :
https://www.spectrumnews.org/features/d ... tism-adhd/
https://www.spectrumnews.org/news/share ... n-deficit/
Dépression :
https://www.spectrumnews.org/news/autis ... ual-forms/
Anxiété :
https://www.spectrumnews.org/features/d ... ty-autism/
Schizophrénie :
https://www.spectrumnews.org/features/d ... zophrenia/
Tinca Polderman :
https://www.spectrumnews.org/author/tinca/
Fichiers joints
Autisme et TDAH traduction.pdf
(116.24 Kio) Téléchargé 47 fois
Autisme et TDAH traduction.docx
(306.18 Kio) Téléchargé 38 fois
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Re: Recherches sur l'autisme

#943 Message par hazufel » dimanche 16 juin 2019 à 17:09

Pas gai mais très intéressant. Merci pour la traduction.
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Lilas
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Re: Recherches sur l'autisme

#944 Message par Lilas » dimanche 16 juin 2019 à 18:11

Je suis tombée sur cette étude (de 2016) en cherchant des informations sur l'acide folique :

Folinic acid improves verbal communication in children with autism and language impairment: a randomized double-blind placebo-controlled trial
Lilas - TSA (AHN - Centre Expert - 2015)

Mes romans :

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lulamae
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Re: Recherches sur l'autisme

#945 Message par lulamae » dimanche 16 juin 2019 à 19:56

hazufel a écrit : dimanche 16 juin 2019 à 17:09 Pas gai mais très intéressant. Merci pour la traduction.
J'ai trouvé cet article troublant, et il éveille beaucoup d'interrogations chez moi.
Je vais avoir plus de temps durant l'été, et j'aimerais bien faire les dossiers "deep dive" relatifs à l'autisme et/ou TDAH, anxiété, dépression et schizophrénie. Au moins ceux qui sont cités dans les liens ci-dessus, parce qu'ils balaient un certain nombre de problèmes qui peuvent concerner pas mal de gens.

Je voudrais savoir si vous vous souvenez que de longs articles comme ceux-ci venant de Spectrum News aient été traduits (dates variables, entre 2014 et 2018) sur ces sujets ? Je vais faire une recherche, mais au cas où... Ca ne donne pas toujours grand-chose, les recherches.

J'ai un certain nombre de textes à traduire en cours prévus avec @Jean, mais comme il est en vacances (quand le chat n'est pas là, les souris dansent :mrgreen: ), je fais encore une incursion par un article de mon choix personnel :
https://www.spectrumnews.org/news/trump ... -research/

Ca va me défouler (j'espère qu'il en dit du mal ! :twisted: ).

Sinon, je pense consacrer un moment à des articles plus longs comme celui sur le fil éducation, à propos de l'inclusion des étudiants autistes aux USA. :)
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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