Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

Pour les gens qui ont simplement envie de discuter sans souhaiter faire passer d'information particulière.
Message
Auteur
Gabriellelev
Nouveau
Messages : 8
Enregistré le : samedi 3 août 2019 à 23:58

Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#1 Message par Gabriellelev » mercredi 7 août 2019 à 4:40

Hello tout le monde ! J’ouvre ce sujet car j’aimerai avoir des conseils de la part de personnes asperger (ayant un diagnostic officiel ou pas, cela m’est égal) au sujet de la gestion des relations amoureuses avec des neurotypiques, de la maternité et pourquoi pas de la bisexualité.

Edit: ce post a été édité. je ne laisse que les questions et retire mon témoignage de ce post car seuls les posts dans la catégorie “presentations” du forum ne sont pas visibles de tout l’internet! Je ne pense pas recopier mon témoignage dans ma présentation (comme cela a été suggéré) car je trouve malheureusement que c’etait Un mauvais entre-deux : trop de détails mais pas assez pour donner une vision réaliste de mon parcours et de ma personne.



B – Les questions/votre avis m’intéresse
  • B1 : Avez-vous aussi expérimenté ce besoin de revoir vos choix, vos mode de vie de manière radicale après avoir réalisé que vous étiez autiste ? Si oui, comment avez-vous géré ça ?

    Couple avec un neurotypique
  • B2 : Comment faites-vous pour vivre en couple avec un neurotypique en étant asperger ? Y’en a-t-il parmi vous qui vivent avec un/une neurotypique depuis longtemps ?
  • B3 : Vous sentez-vous dépendant de votre conjoint neurotypique sur certains aspect en raison de votre autisme ? Si oui comment gérez-vous cette dépendance ? Avez-vous l’impression qu’elle peut être dangereuse et vous « emprisonner » ?

    Parentalité
  • B4 : Parmi les parents, votre autisme, problèmes de concentration, d’attention, d’anxiété a-t-il déjà mis vos enfants en danger ?
  • B5 Y’a-t-il ici des parents asperger de famille nombreuse ? (+ 3 enfants) Comment gérez-vous cela ?
  • B6 Arrivez-vous à travailler à côté de votre tâche de père/mère ?
  • B7 Comment gérez-vous le bruit et leur besoin naturel de sociabilisation (que les enfants soient eux-aussi autiste ou pas) ?
  • B8 Avez-vous des aides (de l’état ? autres… ) en tant que père ou mère autiste ? Si oui, sous quelles formes ?

    Bisexualité
  • B9 : Y’a-t-il des bisexuelles ou Pansexuelles sur ce forum ? si oui, ressentez-vous aussi de la frustration comme moi ? Quel genre de forme de couple vous semble le plus appropriée à la spécificité de votre orientation sexuelle et de votre autisme ? monogamie en résidence séparée ? couple ouvert ? polyamour ? Avez-vous expérimenté des modes de couples atypiques (non monogames) sur une longue période ? en étant parent ? est-ce viable ?

    Merci à tous pour votre attention et vos réponses !
Modifié en dernier par Gabriellelev le vendredi 9 août 2019 à 2:53, modifié 1 fois.
Non diagnostiquée / en attente d’un rdv au CRA de Paris pour un parcours de diagnostic (sur demande de mon docteur).

Avatar du membre
Tugdual
Modérateur
Messages : 40262
Enregistré le : jeudi 15 novembre 2012 à 0:13
Localisation : Nord-44
Contact :

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#2 Message par Tugdual » mercredi 7 août 2019 à 9:05

Gabriellelev a écrit : mercredi 7 août 2019 à 4:40 Si les modérateurs jugent utiles que je divise cette discussion en plusieurs sujets sur le forum, je peux comprendre.
Mon conseil est de rapatrier ton chapitre "A" dans ta présentation.

Cela ne t'empêchera pas d'y faire référence dans tes questionnements, mais au moins ces détails très personnels seront protégés de la curiosité des moteurs de recherche (puisque visibles des seuls membres inscrits).
TCS = trouble de la communication sociale (24/09/2014).

Avatar du membre
Lilette
Intarissable
Messages : 10966
Enregistré le : mardi 29 juillet 2014 à 11:15

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#3 Message par Lilette » mercredi 7 août 2019 à 15:17

Tous ces problèmes (A2 et A3) j’aurai pu les voir venir ou les éviter si j’avais pris conscience plus tôt que j’étais autiste ou en tout cas que mes problèmes découlaient de l’autisme.
Sans diagnostic tu ne peux te prétendre autiste.
TSA.

Avatar du membre
isra
Prolifique
Messages : 2253
Enregistré le : dimanche 9 février 2014 à 22:04
Localisation : Suisse

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#4 Message par isra » mercredi 7 août 2019 à 15:28

Ce que je perçois en lisant la description des tes interrogations c’est que tu es en plein bouleversement lié à cette compréhension nouvelle de tes difficultés.

On est nombreux ici à être passé par là, il en découle une grande déstabilisation intérieure, ce qu’on a construit auparavant est revu à la loupe et on se retrouve à devoir assumer des choix que l’on a fait sous un autre point de perspective.

Il faut néanmoins ne pas perdre pied et cheminer avec une nouvelle perspective de nous-même malgré cette déstabilisation.

C’est naturel que tout se bouscule dans ta tête mais je pense que ton environnement de vie est idéal : Un mari aimant et compréhensif, qui cherche à s’adapter à ton fonctionnement du mieux qu’il peut, une sécurité financière ...

Dans ce qui ressort de ton récit, je pense que le fait qu’il soit neuro typique n’est pas un problème en soi. Un conjoint autiste pourrait tout autant aimer voyager... Finalement il n’y a pas à te culpabiliser de te réjouir qu’il parte en voyage pour te retrouver seule, c’est une chance que tu puisses profiter de ses voyages professionnels pour te retrouver en solo.

Et puis après l’arrivée de votre bébé, ce sera probablement plus compliqué pour toi de le suivre dans ses voyages.

Un conjoint autiste pourrait ne pas s’adapter à ton fonctionnement ( on a tous un fonctionnement différent), ou alors ne pas être en mesure de compenser tes difficultés.

Comme tu dis, ce n’est déjà pas évident de trouver quelqu’un qui nous aime...
Trouver quelqu’un qui nous correspond en tous points est à mon avis peu probable, il y aura toujours une part de concessions à faire.

Je pense qu’il n’y a que le temps qui te permettra de retrouver des repères, un équilibre. Les nouveaux choix que tu rencontreras sur ta route, tu les feras sous ta nouvelle perspective plus éclairée. A mon avis il ne faut pas envisager de détruire ce qui a été construit, tu risques de perdre un équilibre déjà précaire.

Ton enfant va bientôt arriver, j’imagine que ce n’est pas facile de vivre ce bouleversement en même temps. Je ne peux que te conseiller de rester sur tes bases, te préserver au maximum car cela te demandera suffisamment en adaptation et en énergie de prendre soin de ton bébé.

Concernant tes questions liées à la parentalité, j’ai un enfant de 16 mois et je ne suis pas en mesure de travailler à côté. Mais si j’avais un poste de travail idéal peut-être que je le pourrais, mais je n’ai pas l’impression.

Mes problèmes d’anxiété, de concentration, d’attention et de fonctions exécutives ne mettent pas mon enfant en danger, je suis plutôt hyper focalisée sur lui mais je prépare tout à l’avance lorsqu’il dort afin de ne pas avoir à gérer des tâches indispensables en même temps que je m’occupe de lui, pour éviter le stress et être dans mes meilleures dispositions pour gérer le stress qu’il peut générer en me sollicitant.
Diagnostiquée SA en janvier 2015

Avatar du membre
misty
Prolifique
Messages : 4594
Enregistré le : vendredi 23 janvier 2015 à 18:16

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#5 Message par misty » mercredi 7 août 2019 à 20:43

Gabriellelev a écrit :B1 : Avez-vous aussi expérimenté ce besoin de revoir vos choix, vos mode de vie de manière radicale après avoir réalisé que vous étiez autiste ? Si oui, comment avez-vous géré ça ?

Couple avec un neurotypique
B2 : Comment faites-vous pour vivre en couple avec un neurotypique en étant asperger ? Y’en a-t-il parmi vous qui vivent avec un/une neurotypique depuis longtemps ?
B3 : Vous sentez-vous dépendant de votre conjoint neurotypique sur certains aspect en raison de votre autisme ? Si oui comment gérez-vous cette dépendance ? Avez-vous l’impression qu’elle peut être dangereuse et vous « emprisonner » ?

Parentalité
B4 : Parmi les parents, votre autisme, problèmes de concentration, d’attention, d’anxiété a-t-il déjà mis vos enfants en danger ?
B5 Y’a-t-il ici des parents asperger de famille nombreuse ? (+ 3 enfants) Comment gérez-vous cela ?
B6 Arrivez-vous à travailler à côté de votre tâche de père/mère ?
B7 Comment gérez-vous le bruit et leur besoin naturel de sociabilisation (que les enfants soient eux-aussi autiste ou pas) ?
B8 Avez-vous des aides (de l’état ? autres… ) en tant que père ou mère autiste ? Si oui, sous quelles formes ?

Bisexualité
B9 : Y’a-t-il des bisexuelles ou Pansexuelles sur ce forum ? si oui, ressentez-vous aussi de la frustration comme moi ? Quel genre de forme de couple vous semble le plus appropriée à la spécificité de votre orientation sexuelle et de votre autisme ? monogamie en résidence séparée ? couple ouvert ? polyamour ? Avez-vous expérimenté des modes de couples atypiques (non monogames) sur une longue période ? en étant parent ? est-ce viable ?
Je suis concernée par les 3 aspects dont tu parles (ou l'ai été, car 2 relations de couple longues avec des non-autistes bien que l'un des 2 présente un trouble autre). En gros je ne me retrouve pas tellement dans tes interrogations, donc je ne sais pas trop ce que je pourrais t'apporter.

Question parentalité, je ne me suis pas posée les questions que tu te poses car je ne suis pas devenue autiste le jour de mon diagnostic, que j'ai toujours eu des difficultés, limitations et particularités importantes, et que la décision d'avoir un enfant a été prise en conscience du contexte particulier (qui à l'époque n'avait pas de nom), malgré ça. Dès lors, je n'ai plus du tout raisonné en terme de capacité, ou de ce que je pourrais gérer ou pas parce que ce choix impliquait une responsabilité tellement énorme que je disparaissais derrière. En d'autres termes je n'étais pas dans le "est-ce que je vais pouvoir" mais "comment je vais m'y prendre exactement", car une fois la décision prise il m'était inenvisageable de penser à moi et à mes problèmes.
Bref, je fais avant tout parce que j'estime que le choix que j'ai fait annule toute tergiversation, et que quand l'enfant que j'ai choisi de mettre au monde a besoin d'un truc la question ne se pose même pas de savoir si je peux lui donner. Je le fais et c'est tout.
Je travaille (à temps partiel sur poste adapté), c'est très difficile et j'en bave vraiment par périodes mais ça aussi c'est un choix; car ne pas travailler ni garder un lien au monde extérieur décuple mes déficits et me met dans une position que je ne souhaite pas donner en exemple à mon enfant, justement.

Concernant les 2 autres points, j'ai eu l'impression de lire un ramassis de clichés et j'ai du mal à trouver un lien proche ou lointain avec ce que j'ai pu ou peux vivre. Ca m'a un peu fait penser à un pseudo-témoignage qu'on pourrait trouver dans une revue genre Cosmopolitan, coincé entre l'horoscope aztèque et le dossier spécial cellulite. Je ne comprends pas ton état d'esprit, du tout. Tu dis par 2 fois "haa les hommes", par exemple: les considères-tu interchangeables au point d'envisager leur existence en termes de "les hommes"? Qu'est-ce que ça veut dire? Et "les femmes"? Et "les autistes"? Tu les associes à quel type de préjugés, eux?
Je n'ai pas grand chose à te conseiller, mis à part éventuellement de revoir ton état d'esprit sur la question. Pareil pour la bisexualité: la manière dont tu en parles me donne l'impression que tu confonds objet de désir et produit de consommation (si tu devais avoir une ou plusieurs relations sexuelles avec une ou des femmes, selon toute probabilité ce seront des êtres humains avant d'être des objets sexuels).

Bien qu'étant pile dans ta "cible", je ne sais trop que te dire de plus, sinon que je suis d'accord avec Lilette et aussi que ton message me met assez mal à l'aise. Il me fait penser à tous ces gens qui depuis que l'autisme est sous le feu des projecteurs cherchent à légitimer un égocentrisme dément (et un confort de vie et de raisonnement dans lequel ils se sont confortablement installés) en associant le tout à l'autisme. Je trouve ça globalement très insultant, d'autant plus que dans ce que tu évoques j'ai du mal à faire des liens concrets avec l'autisme en tant que tel.
*Diag TSA*

***Nullius in verba***

Avatar du membre
WinstonWolfe
Modérateur
Messages : 4443
Enregistré le : dimanche 8 décembre 2013 à 17:40
Localisation : Deuxième étage
Contact :

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#6 Message par WinstonWolfe » mercredi 7 août 2019 à 21:48

misty a écrit : mercredi 7 août 2019 à 20:43 En gros je ne me retrouve pas tellement dans tes interrogations, donc je ne sais pas trop ce que je pourrais t'apporter.
Alors peut-être aurais-tu pu t’arrêter là ? Son expérience semble assez éloignée de la tienne, ça ne rend pas son questionnement moins légitime, ni son analyse maintenant de sa situation actuelle moins pertinente. Le reste de ton message est, je trouve, une généralisation de ton cas dans lequel je ne me retrouve pas, en tant qu’autiste.
(Diagnostiqué autiste en 2013, à 40 ans)
Papa d'un petit garçon autiste né en 2018

Je sème des cailloux, ils m'échappent des doigts,
Mais je prends bien garde qu'ils ne mènent à moi.

Avatar du membre
misty
Prolifique
Messages : 4594
Enregistré le : vendredi 23 janvier 2015 à 18:16

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#7 Message par misty » mercredi 7 août 2019 à 22:17

Mais justement: le souci c'est que des personnes demandent des avis ou des visions de certaines choses, donc pour moi l'intérêt c'est que ce soit différent et que les réponses ne soient pas homogènes. Je ne prétends pas être dans une situation, une démarche, une problématique et/ou un état d'esprit représentatif des autistes en général, mais par contre lire certaines choses de la part de quelqu'un qui se positionne clairement et franchement comme autiste sans avoir été diagnostiqué me dérange.
Gabriellelev a écrit :Le temps est donc passé et la frustration de n’avoir jamais fait l’amour avec une femme ne disparait pourtant pas. Je ne peux pas mourir sans l’avoir jamais fait, c’est impossible.
Ca par exemple: on dirait qu'on parle de visiter Euro Disney, un peu comme si faire l'amour avec une femme était une sorte de Space Mountain de la bourgeoise qui s'ennuie. Je suis désolée mais dans la vie de tous les jours je lutte désespérément contre le cliché de la pétasse capricieuse incapable de ressentir la moindre émotion, donc quand je vois ça exprimé dans un contexte où on parle d'autisme j'ai vraiment beaucoup de mal. Et si je le dis c'est parce que je voudrais que ça s'arrête ou au moins que ça diminue, et que si personne ne le dit jamais ça n'arrivera pas.

Voilà, pardon mais quand on demande l'avis de personnes TSA qui cumulent 3 trucs qui me concernent sur des propos qui enchaînent les clichés en rafale, le tout servi par quelqu'un qui n'a pas de diagnostic, j'ai envie de dire que ce sont des clichés et que je ne suis pas d'accord. Et aussi que ça me pourrit la vie, ces préjugés et ces raccourcis faciles.

Plus ça va plus je vois de personnes reprendre à leur compte les conséquences que peuvent avoir les TSA mais sans donner aucun élément factuel qui puisse laisser penser que la cause soient les TSA. La plupart des gens qui n'en ont rien à carrer de personne et ne vivent qu'autour de leur nombril rencontrent des difficultés similaires à celles rencontrées par les personnes TSA, notamment au niveau relationnel. Si maintenant il faut applaudir ce genre d'amalgame ou ne serait-ce que ne pas y réagir, désolée mais ça va m'être compliqué.
*Diag TSA*

***Nullius in verba***

Avatar du membre
WinstonWolfe
Modérateur
Messages : 4443
Enregistré le : dimanche 8 décembre 2013 à 17:40
Localisation : Deuxième étage
Contact :

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#8 Message par WinstonWolfe » jeudi 8 août 2019 à 7:10

Tu écris vite :shock:
misty a écrit : mercredi 7 août 2019 à 22:17 Plus ça va plus je vois de personnes reprendre à leur compte les conséquences que peuvent avoir les TSA mais sans donner aucun élément factuel qui puisse laisser penser que la cause soient les TSA.
Bon, on ne nous demande pas non plus de faire des diagnostics, hein... Je trouve que Gabriellelev a raison de prendre cette hypothèse d’autisme à cœur et de se donner une chance d’adapter sa vie en fonction de ça. C’est une grille de lecture intéressante dans sa situation. Et même si elle s’emballe un peu en laissant croire qu’elle oublie que c’est encore une hypothèse, je pense qu’on peut le comprendre (ne sommes nous pas nombreux à être passés par là ?)

Ta lecture est qu’elle se raconte des histoires, la mienne est que ses questionnements sont légitimes à ce stade, ça n’empêche pas que la meilleure façon de faire passer des idées n’a jamais été trouvée du côté de l’agressivité. En parlant de mythes sur l’autisme, j’en ai un peu assez de celui de l’autiste incapable de faire des efforts de communication (surtout par écrit).
(Diagnostiqué autiste en 2013, à 40 ans)
Papa d'un petit garçon autiste né en 2018

Je sème des cailloux, ils m'échappent des doigts,
Mais je prends bien garde qu'ils ne mènent à moi.

Avatar du membre
isra
Prolifique
Messages : 2253
Enregistré le : dimanche 9 février 2014 à 22:04
Localisation : Suisse

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#9 Message par isra » jeudi 8 août 2019 à 8:02

misty a écrit : mercredi 7 août 2019 à 22:17Voilà, pardon mais quand on demande l'avis de personnes TSA qui cumulent 3 trucs qui me concernent sur des propos qui enchaînent les clichés en rafale, le tout servi par quelqu'un qui n'a pas de diagnostic, j'ai envie de dire que ce sont des clichés et que je ne suis pas d'accord. Et aussi que ça me pourrit la vie, ces préjugés et ces raccourcis faciles.
En matière de préjugés et de raccourcis faciles je trouve que tes interventions en sont bien chargées.

Il y a un possibilité de donner son avis respectueusement combien-même tu trouves le contenu dérangeant.

Par ailleurs Gabriellelev ne demandait pas d’avis mais explicitement des conseils.
Diagnostiquée SA en janvier 2015

EnHans
Prolifique
Messages : 3751
Enregistré le : lundi 19 septembre 2016 à 9:43

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#10 Message par EnHans » jeudi 8 août 2019 à 8:20

Bonjour WinstonWolfe,
En parlant de mythes sur l’autisme, j’en ai un peu assez de celui de l’autiste incapable de faire des efforts de communication (surtout par écrit).

Je suis d'accord, je le vois avec mon fils : il est tout à fait capable de faire des efforts mais... à un moment, il recommencera : c'est plus fort que lui, il dira ce qu'il pense à chaque fois mais le but n'est pas de faire mal, jamais. Il essaie juste de faire bien avec ses armes à lui.
Personnellement, je trouve que c'est une qualité de savoir dire ce qu'on pense (au moins, tout autant que de savoir se taire pour ne pas blesser).
Perso, j'avais trouvé le message de Misty équilibré/dosé et elle retranscrivait en grande partie ce que je pensais mais que je n'avais pas osé dire. Gabriellelev, j'espère que tu ne te sentiras pas agressée, ce qui pourrait être le cas je pense. Pour ta situation conjugale, je ne suis pas dans ta liste mais permets-moi de te dire qu'il faudrait vraiment être à ta place pour savoir ce qu'il faudrait te conseiller, c'est juste impossible. Souvent attendre pour prendre une décision est le mieux sinon... Vois comment ta situation évolue avec ton mari à la naissance du bébé. Est ce que sa chambre est prête ? :D
Modifié en dernier par EnHans le jeudi 8 août 2019 à 11:01, modifié 1 fois.
Un enfant diag en 2012

Avatar du membre
misty
Prolifique
Messages : 4594
Enregistré le : vendredi 23 janvier 2015 à 18:16

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#11 Message par misty » jeudi 8 août 2019 à 9:09

WinstonWolfe a écrit :Tu écris vite :shock:
Oui, et impulsivement aussi, parce que ça me brasse monstrueusement, que ça me prend la tête, que je ne me connecte pas quand je veux vu les journées que j'ai; et que pour autant il y a des choses que je n'arrive pas à laisser passer. Je suis d'accord que tout ça, c'est le mal.

Autre exemple:
Gabriellelev a écrit : Du coup, je commence à me demander si avoir un enfant est VRAIMENT une bonne idée quand on est autiste.
As-tu la moindre idée de ce que ça peut faire de lire ça quand tu es une mère autiste qui se bat depuis presque 15 ans pour que son enfant aille bien, pour qu'il ait tout ce dont il a besoin, et qui est fliquée par la "police de la maternité" à cause de son autisme, ou qui doit subir sans cesse des réflexions comme quoi c'est étonnant que l'enfant soit bien élevé/équilibré avec une mère pareille? J'en doute.
Ca ne te gêne pas que ce soit dit dans un message où il est question d'un train de vie de princesse qui n'a jamais à se bouger le cul? Ca fait pas un peu mal de mettre ça en perspective avec les mères autistes d'enfants autistes qui témoignent sur le forum de leur vie passée à courir entre les dossiers, les rdv divers et leur boulot? Tout ça en gérant leur quotidien, leur TSA dûment diagnostiqué ainsi que celui de leurs enfants?

winstonWolfe a écrit :Ta lecture est qu’elle se raconte des histoires, la mienne est que ses questionnements sont légitimes à ce stade, ça n’empêche pas que la meilleure façon de faire passer des idées n’a jamais été trouvée du côté de l’agressivité. En parlant de mythes sur l’autisme, j’en ai un peu assez de celui de l’autiste incapable de faire des efforts de communication (surtout par écrit).
Je n'ai jamais dit qu'elle se racontait des histoires, ce qui me gêne c'est la façon dont c'est relaté et aussi l'analyse que je trouve peu solide/argumentée (=tout mettre sur le compte d'un TSA pas diagnostiqué).

Pour le reste moi aussi j'aimerais mieux communiquer. Le problème c'est que si je suis encore ici à échanger alors que n'importe quel abruti aurait compris qu'il fallait arrêter les frais, c'est que ça fait partie de ma thérapie, dans le cadre de la psycho-éducation.
Le principe de le psycho-éducation c'est de franchir l'étape où on s'approprie son diagnostic et où l'acceptation nous permet d'avancer. Je veux vraiment avancer, sauf que concrètement dans le seul lieu adéquat l'autisme est devenu synonyme de mépris pour les autres et s'apparente à se vautrer dans la facilité/victimisation et à tirer profit au maximum des gens sans lever le petit doigt pour eux sous prétexte qu'on a un éventuel TSA.
Dans cette configuration, la seule étape que je vois se profiler rapport au diagnostic ce n'est ni l'acceptation ni l'appropriation. C'est juste mourir de honte de l'avoir reçu.
*Diag TSA*

***Nullius in verba***

Avatar du membre
Flower
Intarissable
Messages : 5602
Enregistré le : mercredi 8 avril 2015 à 13:13
Localisation : Au pied des Pyrénées

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#12 Message par Flower » jeudi 8 août 2019 à 10:30

misty a écrit : jeudi 8 août 2019 à 9:09 Autre exemple:
Gabriellelev a écrit : Du coup, je commence à me demander si avoir un enfant est VRAIMENT une bonne idée quand on est autiste.
As-tu la moindre idée de ce que ça peut faire de lire ça quand tu es une mère autiste qui se bat depuis presque 15 ans pour que son enfant aille bien, pour qu'il ait tout ce dont il a besoin, et qui est fliquée par la "police de la maternité" à cause de son autisme, ou qui doit subir sans cesse des réflexions comme quoi c'est étonnant que l'enfant soit bien élevé/équilibré avec une mère pareille? J'en doute.
Ca ne te gêne pas que ce soit dit dans un message où il est question d'un train de vie de princesse qui n'a jamais à se bouger le cul? Ca fait pas un peu mal de mettre ça en perspective avec les mères autistes d'enfants autistes qui témoignent sur le forum de leur vie passée à courir entre les dossiers, les rdv divers et leur boulot? Tout ça en gérant leur quotidien, leur TSA dûment diagnostiqué ainsi que celui de leurs enfants?
Je suis extrêmement admirative de ces femmes-là. Elles sont très fortes et très courageuses d'avoir fait le choix d'avoir des enfants malgré ces difficultés. Cela n'empêche que pour moi, le diagnostic de TSA a renforcé ma décision que je ne souhaite pas avoir d'enfant, parce que justement je ne me vois pas gérer tout ça en même temps. J'ai trop peur de ne pas y arriver et de faire souffrir l'enfant, en plus du fait que le "package" que je risque de transmettre ne m'a pas l'air bien séduisant...

@Gabriellelev: Je crois que c'est normal d'avoir peur quand on attend un enfant, mais Misty a raison sur ce point, une fois la décision prise, il n'y a plus qu'à se demander comment gérer. Il y a plein de femmes qui y arrivent, y compris avec plusieurs enfants, et tu as la chance d'avoir un conjoint qui a l'air très compréhensif et aidant.

Pour ce qui est des choix, oui, quand on est diagnostiqué tardivement, on fait ses choix en ignorant certaines choses, on s'imagine qu'on va surmonter certains blocages, apprendre. C'est mon cas aussi et c'est très difficile à accepter que je n'ai peut-être pas forcément fait les meilleurs choix et que je dois en revoir certains. Mais cela n'implique pas forcément de casser et de détruire! On peut faire des ajustements de trajectoire en douceur, sans précipiter. Si tu as fait certains choix dans tes études etc., c'est très probablement parce qu'ils t'attiraient. A mon avis, il faut prendre le temps d'abord de faire un diagnostic en bonne et due forme, et ensuite de réfléchir calmement aux options qui s'offrent à toi avec ton parcours antérieur.

Sur la bisexualité, je ne peux rien te dire, je ne suis pas concernée. A part que tu as manifestement la chance d'avoir un mari compréhensif y compris sur ce point-là et qu'à ta place je ne mettrais pas ça en danger pour un fantasme, aussi puissant soit-il. :innocent:
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

Avatar du membre
Mlle-Qui
Passionné
Messages : 385
Enregistré le : samedi 15 juin 2019 à 11:22

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#13 Message par Mlle-Qui » jeudi 8 août 2019 à 13:33

Bonjour Gabrielle

J'ai bien lu ton message mais je n'ai lu aucune réponse (pour ne pas perdre le fil de mes pensées !!)
Je vais te répondre pour la partie mère asperger. Je suis en cours de diagnostique, donc ce que je vais te dire ne concerne que moi et mon vécu.

Avant mes enfants, j'étais une grande dormeuse (au moins 10h par nuit) je pensais à mon confort, mon temps libre et puis c'est tout ! J’adore être devant mon ordi tranquillement ou devant ma télé à regarder des séries que j'ai vu des dizaines de fois ! J'aime faire des siestes aussi, autant que je peux et surtout dès que mon corps me dit "stop, allonge toi et ferme les yeux !!"
Je vais pas te mentir, un enfant ça remet tout ça en cause !! Parce que c'est son confort avant tout, son temps de repos (qui n'est jamais compatible avec le tien en général :crazy: ) c'est lui qui décide quand tu dors, même si ton corps te crie STOP !! Et étrangement, l'énergie pour dépasser tout ça, tu la trouve. Elle est la au fond de toi, tu ne la soupçonne pas mais elle se manifeste au bon moment !
Je ne parle pas d'instinct maternel hein, ça c'est une théorie et ce n'est pas le sujet actuel. La seule chose à faire c'est de ne pas te mettre la barre trop haute !! Relativise au maximum.
Quand mes enfants et surtout le petit dernier qui n'a que 18 mois se lèvent tôt le matin (ici c'est 6h30 :mryellow: ) il m'arrive de me lever déjà énervée et la journée commence mal pour moi. Et puis j'arrive à me dire que c'est "provisoire". Quand ils seront plus grand ils seront capable de se lever et allumer la télé le temps que maman comate encore un peu lol
Ce que je veux te dire c'est qu'aucune situation n'est figée, tout évolue.

Côté anxiété, bah mon grand est comme moi. Mon mari dit que je lui communique mes angoisses... c'est peut être vrai, mais peut être qu'il est comme moi aussi. Ce que mon mari voit dans les angoisses, moi je vois comme une ouverture d'esprit, une connaissance accrue du monde qui nous entoure et du coup la sensation de ne pas tout maitriser.

Le manque de concentration... oui je suis souvent dans la lune, mon enfant peut me raconter sa journée et je n'ai rien écouté. Je culpabilise un peu et je le fait répéter. Mais je ne maitrise pas tellement mes pensées donc ce n'est pas de ma faute ! Mais jamais je n'ai mis mes enfants en danger, parce que le côté anxiété prend le dessus, je suis alerte en permanence, j'envisage tellement de scénarios à tout que j'anticipe.
Et le peu de fois ou j'ai pas fait attention (parce que mon cerveau était trop occupé), mon mari était là ! C'est en ayant eu des enfants que je comprend la nécessité de les élever à 2. (nécessité pour moi, je ne remet pas en cause le choix de certaines personnes d'élever leurs enfants seules !!)

Tu sais ce que m'a provoqué l'arrivée de mes enfants ? Un nouvel intérêt restreint !! :love:
Ils m'épuisent, mais je les aime tellement (et j'ai aussi tellement besoin de contrôler leur vie :oops: ) que je les laisse très peu à ma famille. Attention, ils sont sociables,ils vont à l'école et à la crèche et je travaille à mi-temps. Mais à 85% mon temps libre est auprès d'eux.
Je ne dis pas que ce sera comme ça pour toi, mais je veux te faire comprendre qu'avec autisme (ou pas) l'arrivée d'un enfant change ta vie, mais te change aussi :wink:
Pré diagnostic TSA en avril 2020
Diagnostic TSA en mars 2022
Avec Trouble anxieux, dépression, hypersensibilité

Maman de 2 garçons "atypiques " (ainé HPI)

Gabriellelev
Nouveau
Messages : 8
Enregistré le : samedi 3 août 2019 à 23:58

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#14 Message par Gabriellelev » vendredi 9 août 2019 à 1:57

misty a écrit : mercredi 7 août 2019 à 20:43
Gabriellelev a écrit :B1 : Avez-vous aussi expérimenté ce besoin de revoir vos choix, vos mode de vie de manière radicale après avoir réalisé que vous étiez autiste ? Si oui, comment avez-vous géré ça ?

Couple avec un neurotypique
B2 : Comment faites-vous pour vivre en couple avec un neurotypique en étant asperger ? Y’en a-t-il parmi vous qui vivent avec un/une neurotypique depuis longtemps ?
B3 : Vous sentez-vous dépendant de votre conjoint neurotypique sur certains aspect en raison de votre autisme ? Si oui comment gérez-vous cette dépendance ? Avez-vous l’impression qu’elle peut être dangereuse et vous « emprisonner » ?

Parentalité
B4 : Parmi les parents, votre autisme, problèmes de concentration, d’attention, d’anxiété a-t-il déjà mis vos enfants en danger ?
B5 Y’a-t-il ici des parents asperger de famille nombreuse ? (+ 3 enfants) Comment gérez-vous cela ?
B6 Arrivez-vous à travailler à côté de votre tâche de père/mère ?
B7 Comment gérez-vous le bruit et leur besoin naturel de sociabilisation (que les enfants soient eux-aussi autiste ou pas) ?
B8 Avez-vous des aides (de l’état ? autres… ) en tant que père ou mère autiste ? Si oui, sous quelles formes ?

Bisexualité
B9 : Y’a-t-il des bisexuelles ou Pansexuelles sur ce forum ? si oui, ressentez-vous aussi de la frustration comme moi ? Quel genre de forme de couple vous semble le plus appropriée à la spécificité de votre orientation sexuelle et de votre autisme ? monogamie en résidence séparée ? couple ouvert ? polyamour ? Avez-vous expérimenté des modes de couples atypiques (non monogames) sur une longue période ? en étant parent ? est-ce viable ?
Je suis concernée par les 3 aspects dont tu parles (ou l'ai été, car 2 relations de couple longues avec des non-autistes bien que l'un des 2 présente un trouble autre). En gros je ne me retrouve pas tellement dans tes interrogations, donc je ne sais pas trop ce que je pourrais t'apporter.

Question parentalité, je ne me suis pas posée les questions que tu te poses car je ne suis pas devenue autiste le jour de mon diagnostic, que j'ai toujours eu des difficultés, limitations et particularités importantes, et que la décision d'avoir un enfant a été prise en conscience du contexte particulier (qui à l'époque n'avait pas de nom), malgré ça. Dès lors, je n'ai plus du tout raisonné en terme de capacité, ou de ce que je pourrais gérer ou pas parce que ce choix impliquait une responsabilité tellement énorme que je disparaissais derrière. En d'autres termes je n'étais pas dans le "est-ce que je vais pouvoir" mais "comment je vais m'y prendre exactement", car une fois la décision prise il m'était inenvisageable de penser à moi et à mes problèmes.
Bref, je fais avant tout parce que j'estime que le choix que j'ai fait annule toute tergiversation, et que quand l'enfant que j'ai choisi de mettre au monde a besoin d'un truc la question ne se pose même pas de savoir si je peux lui donner. Je le fais et c'est tout.
Je travaille (à temps partiel sur poste adapté), c'est très difficile et j'en bave vraiment par périodes mais ça aussi c'est un choix; car ne pas travailler ni garder un lien au monde extérieur décuple mes déficits et me met dans une position que je ne souhaite pas donner en exemple à mon enfant, justement.

Concernant les 2 autres points, j'ai eu l'impression de lire un ramassis de clichés et j'ai du mal à trouver un lien proche ou lointain avec ce que j'ai pu ou peux vivre. Ca m'a un peu fait penser à un pseudo-témoignage qu'on pourrait trouver dans une revue genre Cosmopolitan, coincé entre l'horoscope aztèque et le dossier spécial cellulite. Je ne comprends pas ton état d'esprit, du tout. Tu dis par 2 fois "haa les hommes", par exemple: les considères-tu interchangeables au point d'envisager leur existence en termes de "les hommes"? Qu'est-ce que ça veut dire? Et "les femmes"? Et "les autistes"? Tu les associes à quel type de préjugés, eux?
Je n'ai pas grand chose à te conseiller, mis à part éventuellement de revoir ton état d'esprit sur la question. Pareil pour la bisexualité: la manière dont tu en parles me donne l'impression que tu confonds objet de désir et produit de consommation (si tu devais avoir une ou plusieurs relations sexuelles avec une ou des femmes, selon toute probabilité ce seront des êtres humains avant d'être des objets sexuels).

Bien qu'étant pile dans ta "cible", je ne sais trop que te dire de plus, sinon que je suis d'accord avec Lilette et aussi que ton message me met assez mal à l'aise. Il me fait penser à tous ces gens qui depuis que l'autisme est sous le feu des projecteurs cherchent à légitimer un égocentrisme dément (et un confort de vie et de raisonnement dans lequel ils se sont confortablement installés) en associant le tout à l'autisme. Je trouve ça globalement très insultant, d'autant plus que dans ce que tu évoques j'ai du mal à faire des liens concrets avec l'autisme en tant que tel.

Merci pour ta réponse !
Je comprends plus ou moins pourquoi tu as interprété mon message de telle ou telle manière. Et c’est assez frustrant parce que je suis assez d’accord avec ta manière de voir les choses.

D’abord, tu te trompe sur moi. Je ne suis pas une princesse. J’ai 27 ans et si j’ai la chance de vivre au crochet de mon mari DEPUIS PEU. J’ai connu les galères comme tout le monde et peut être plus que certains. Ma famille a été dans la rue à un moment. On avait littéralement pas de chez nous. J’ai du dormir chez une ami, tandis que ma mère et Frères et sœurs étaient éparpillés chez d’autres. J’ai eu un père alcoolique et abuseur... Je ne viens pas d’un milieu favorisé bien au contraire... Mon mari non plus d’ailleurs.
J’ai vu ma mère anxieuse, j’ai connu des sévices sexuelles dans l’enfance.
Tout ce climat malsain et difficile de mon enfance m’a poussé à nier la possibilité d’etre Autisme, cela même quand un des psychiatres qui me suivait a soupçonné le syndrome de d’asperger ou que ma sœur diagnostiquée m’a fait part elle aussi de sa certitude à mon égard. Pourquoi? Parce que j’avais déjà tellement de raisons d’avoirs certains de mes symptômes que aller chercher une autre “excuse” me semblait complètement con. D’ailleurs l’attitude que tu as en sous entendant que je veux être asperger pour valider des comportements etc... c’est exactement comme ça que je voyais les pseudos asperger y compris ma sœur ! Je n’acceptais cette possibilité (et j’étais tres mal informée)


Si je pose la question de la parentalité c’est parce que j’ai connu une enfance difficile avec une mère ailleurs dans sa tête et anxieuse. (Ma tante pense qu’elle est autiste, ce qui expliquerait bcp de son comportement....)
Je ne veux pas que mon enfant me subisse.
Je ne découvre pas mes difficultés mais il ya encore qlq temps j’envisageais qu’ils puissent complètement disparaître (ce qui me laissait une marge avant que mon enfant soit grand et que ma sociabilité deviennent vraiment cruciale dans son développement). Aujourd’hui je ne le pense plus. Je ne pense pas que certaines choses puissent changer. Et ça, si j’avais été diagnostiquée, si je n’avais pas fuit cette possibilité, je me serais préparer différemment. Ce n’est pas la même chose d’avoir un cerveau qui focntionnne différemment et d’avoir des comportements lié à des traumas. On ne peut rien faire pour le cerveau, on peut juste adapter l’environnement, apprendre à vivre avec, tandis que si c’est le résultat de traumas, on peut déconstruire et se libérer complètement. Ça a une répercussion importante sur la manière de régler ses problèmes!
J’ai plus de dix ans de vie en constant effort. Je me suis battue mais BATTUE pour rester en vie, terminer des diplômes, avoir des relations sociales, me pas sombrer, ne pas pas perdre les maigres connections sociales que j'avais, répondre aux exigences administratives ... avec la rage de vaincre et de changer. C’est impossible de se donner autant pendant plus de dix ans et ne pas avancer d’un pouce sur certains aspects. C’est ça qui m’a fait un électrochoc (le fait aussi que mon mari m’a dit “je pense que tu as le syndrome d’asperger”).
Alors oui je me suis pas diagnostiquée mais franchement si ce n’est pas ça, je ne vois vraiment pas ce que ça pourrait être. Peut être une autre pathologie non référencée si tu veux, mais c’est définitivement qlq chose qui n’est pas le résultat d’experience mais qlq chose liée au fonctionnement de mon cerveau.

J’ai mis “les hommes” entre parenthèse justement parce que je trouve ça cliché, l’homme qui est forcément ouvert à des relations avec plusieurs femmes alors qu’en soit ce n’est pas forcément une bonne idée. J’ai mis “les hommes” parce que j’ai trouvé sa réaction cliché, de proposer un plan à trois quand sa femme bisexuelle lui exprime la frustration qu’elle a de n’avoir jamais exploré cette partie de son identité. Il ne me viendrait jamais à l’esprit de faire l’inverse si un jour il m’avait annoncé être aussi attiré par les hommes. Donc, sa réaction me déçoit et je mets des “les hommes” comme ça. Je suis d’accord avec toi, les femmes ne sont pas des objets sexuels et c’est pour ça que le principe du plan à trois qui en théorie permettait d’avoir une relation sexuelle avec “une paire de seins” (la encore j’utilise cette expression à dessein car dans les contextes de plan à trois, comme ça, l’expérience est réduit à la consommation de corps).
C’est précisément pour ça que je n’ai jamais accepté sa proposition. Et si tu me lis bien, tu vois que j’evoque Des sentiment de jalousie potentiel aussi bien envers lui qu’envers une femme avec qui ont pourrait être amené à faire un plan à trois. Précisément parce que je n’envisage pas de ne pas avoir de sentiment pour des femmes.
Enfin bref, pour le coup je ne t’en veux pas pour ton interprétation . Je me relis et ma pensée et ma vision des relations n’est pas bien Retranscrite.

Je fais un post d’un km sur moi. Évidement que tu perçois de l’egocentrisme.
Pour le confort de vie et de raisonnement, je ne vois vraiment pas pourquoi tu dis ça. Je dis bien que je suis dépendante financièrement de quelqu’un et que je n’ai jamais tenu plus de trois mois un boulot. Je fais un post d’1 km sur un forum pleins d’inconnus parce que je n’ai personne IRL à qui me livrer. Tu trouves pas ça pathétique? Tu crois vraiment que ma vie est confortable. Qui avec une vie confortable viendrait s’épancher sur un forum comme ça. Au contraire, j’essaye de rester un minimum digne pour ne pas montrer l’ampleur de ma détresse.
J’ai 27 ans et je n’ai rien foutu de ma vie. Si mon mari me quitte demain, je finis à la rue c’est certain. J’ai une mère qui vit dans son monde, une sœur asperger qui me parle à peine et que je vois tous les 3 ans. Je réalise que plus de dix ans de combat et rien de mes problèmes pas bouger fondamentalement: toujours peur de parler au téléphone, faire les trucs administratifs, ressens de la fatigue en permanence, passe à côté d’emploi et d’opportunite parce que mon manque de habilité sociale m’handicape littéralement.
Enfin bref.

Dommage que tu ne partages pas comment tu fais justement pour gérer tous ces aspects de ta vie car comme tu dis, tu es la cible. ;)
Non diagnostiquée / en attente d’un rdv au CRA de Paris pour un parcours de diagnostic (sur demande de mon docteur).

Gabriellelev
Nouveau
Messages : 8
Enregistré le : samedi 3 août 2019 à 23:58

Re: Des conseils? en couple avec un neurotypique, maternité et bisexualité

#15 Message par Gabriellelev » vendredi 9 août 2019 à 2:17

Mlle-Qui a écrit : jeudi 8 août 2019 à 13:33 Bonjour Gabrielle

J'ai bien lu ton message mais je n'ai lu aucune réponse (pour ne pas perdre le fil de mes pensées !!)
Je vais te répondre pour la partie mère asperger. Je suis en cours de diagnostique, donc ce que je vais te dire ne concerne que moi et mon vécu.

Avant mes enfants, j'étais une grande dormeuse (au moins 10h par nuit) je pensais à mon confort, mon temps libre et puis c'est tout ! J’adore être devant mon ordi tranquillement ou devant ma télé à regarder des séries que j'ai vu des dizaines de fois ! J'aime faire des siestes aussi, autant que je peux et surtout dès que mon corps me dit "stop, allonge toi et ferme les yeux !!"
Je vais pas te mentir, un enfant ça remet tout ça en cause !! Parce que c'est son confort avant tout, son temps de repos (qui n'est jamais compatible avec le tien en général :crazy: ) c'est lui qui décide quand tu dors, même si ton corps te crie STOP !! Et étrangement, l'énergie pour dépasser tout ça, tu la trouve. Elle est la au fond de toi, tu ne la soupçonne pas mais elle se manifeste au bon moment !
Je ne parle pas d'instinct maternel hein, ça c'est une théorie et ce n'est pas le sujet actuel. La seule chose à faire c'est de ne pas te mettre la barre trop haute !! Relativise au maximum.
Quand mes enfants et surtout le petit dernier qui n'a que 18 mois se lèvent tôt le matin (ici c'est 6h30 :mryellow: ) il m'arrive de me lever déjà énervée et la journée commence mal pour moi. Et puis j'arrive à me dire que c'est "provisoire". Quand ils seront plus grand ils seront capable de se lever et allumer la télé le temps que maman comate encore un peu lol
Ce que je veux te dire c'est qu'aucune situation n'est figée, tout évolue.

Côté anxiété, bah mon grand est comme moi. Mon mari dit que je lui communique mes angoisses... c'est peut être vrai, mais peut être qu'il est comme moi aussi. Ce que mon mari voit dans les angoisses, moi je vois comme une ouverture d'esprit, une connaissance accrue du monde qui nous entoure et du coup la sensation de ne pas tout maitriser.

Le manque de concentration... oui je suis souvent dans la lune, mon enfant peut me raconter sa journée et je n'ai rien écouté. Je culpabilise un peu et je le fait répéter. Mais je ne maitrise pas tellement mes pensées donc ce n'est pas de ma faute ! Mais jamais je n'ai mis mes enfants en danger, parce que le côté anxiété prend le dessus, je suis alerte en permanence, j'envisage tellement de scénarios à tout que j'anticipe.
Et le peu de fois ou j'ai pas fait attention (parce que mon cerveau était trop occupé), mon mari était là ! C'est en ayant eu des enfants que je comprend la nécessité de les élever à 2. (nécessité pour moi, je ne remet pas en cause le choix de certaines personnes d'élever leurs enfants seules !!)

Tu sais ce que m'a provoqué l'arrivée de mes enfants ? Un nouvel intérêt restreint !! :love:
Ils m'épuisent, mais je les aime tellement (et j'ai aussi tellement besoin de contrôler leur vie :oops: ) que je les laisse très peu à ma famille. Attention, ils sont sociables,ils vont à l'école et à la crèche et je travaille à mi-temps. Mais à 85% mon temps libre est auprès d'eux.
Je ne dis pas que ce sera comme ça pour toi, mais je veux te faire comprendre qu'avec autisme (ou pas) l'arrivée d'un enfant change ta vie, mais te change aussi :wink:
WoW merci infiniment pour ta réponse ! Tu n’as pas idée combien ça me fait du bien !

J’ai tilté sur deux choses :
- Tu dis que l’anxiété Te fait justement focaliser sur les enfants. Disons que j’avais aussi l’intuition que plutôt que d’etre « Bloquant » (du genre je n’arrive plus à réagir) cette anxiété, dirigée sur la sécurité et le bien être de son enfant pouvait être « focalisant » (je suis complètement concentrée sur ça).
Et ça c’est assez positif de voir que c’est possible de le vivre comme ça et que mon intuition était pas si folle.

Maintenant, qui dit « focaliser sur » dit moins d’espace de cerveau pour autre chose. Et cet aspect m’inquiète. Si c’est épanouissant c’est formidable mais si comme chez certaines femmes ce n’est pas le cas... aïe.
Mais tu dis aussi que tu t’es découvert un nouvel intérêt restreint. J’espere Que c’est ce qui va se passer pour moi, que ca ca littéralement devenir ma passion mon enfant.
J’ai hâte que mon enfant vienne au monde et je suis émue quand je sens des mouvements (encore très subtil) dans mon ventre. J’ai déjà beaucoup d’amour. J’espere Que ça me fera tout oublié.

Peut être que ma manière de réfléchir est un peu bizarre, je ne sais pas. Surprenante peut-être. Certaines personnes pensent que cet amour inconditionnel est forcément automatique. J’ai besoin d’envisager le pire et le considérer sérieusement pour me préparer (« et si je ne suis pas si heureuse que ça finalement d’etre mère? » ce genre de questions...).

En tout cas, je suis heureuse de voir que c’est possible de bien le vivre, la maternité et l’autisme. Je sais pas mais des fois quand je vois le temps et l’energie Que me demande un simple verre avec une connaissance ou une virée à la CAF, je me dis « mais t’es complètement Dingue d’avoir voulu Un enfant !! Un enfant c’est un milliard de fois plus compliqué que toutes les choses auxquelles tu as pu faire face jusqu’à présent!”)


Enfin bref! Merci pour ce témoignage !!!!!
Non diagnostiquée / en attente d’un rdv au CRA de Paris pour un parcours de diagnostic (sur demande de mon docteur).

Répondre