Dépersonnalisation & déréalisation

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Zebra3
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Re: TSA et dissociation?

#91 Message par Zebra3 » vendredi 5 juillet 2019 à 3:38

Elemi a écrit : jeudi 4 juillet 2019 à 16:37
Dehlynah a écrit : lundi 1 juillet 2019 à 16:59
compliqué quand on a un lourd vécu ( a t-il entraîné des comportements qui rapprochent des TSA, ou bien a-t-on un lourd vécu PARCE qu'on a des TSA ? ou les deux? - les personnes avec TSA étant beaucoup plus exposées par ex. au risques d'abus, sexuels notamment)
C’est vraiment la question que je me pose, en effet, et qui n’aura sûrement jamais de réponse... J’essaie de mettre cette question en stand-by et de me concentrer plutôt sur celle-là : comment faire pour aller mieux, et notamment pour en finir avec les angoisses qui me gachent quand même un peu la vie ( et celle de mes proches)? Pour l’instant je ne reprends pas la thérapie analytique ( qui m’avait permis de mettre au jour les abus sexuels et de dénouer quelques noeuds familiaux), et je me tourne vers la TCC, avec beaucoup d’espoir. Et peut-être aussi la danse, avec une prof par ailleurs psychologue, qui pratique l’art-thérapie.
Ta décision de ne pas reprendre la thérapie analytique va dans le sens de ce paragraphe de tdah-adulte.org :
Les thérapies longues de type analytiques ne sont souvent pas adaptées pour le TDAH, sauf pour ceux qui cumulent des problèmes très lourds de la petite enfance. Le choix d'un bon analyste, de type jungien si possible, peut permettre de résoudre certains problèmes sur une période relativement courte. Mais beaucoup d'adultes TDAH parlent d'une régression ou même d'une dépression à la suite d'une longue psychanalyse, surtout si elle est de type Freudienne ou Lacanienne, et pratiquée de manière dogmatique comme c'est encore souvent le cas en France. La théorie des associations libres implique une analyse systématique de tout qui passe dans la tète d'un patient, or il y a peut-être 90 % des pensées qui sont des pensées parasites, compulsives ou sans intérêt chez les adultes TDAH. Cela ne peut donc que leur compliquer l'existence et orienter leur hyperactivité cérébrale vers des ruminations sans fin envers leurs parents ou leur passé en général. Dans les groupes de paroles d'adultes TDAH, parmi les plus faibles psychologiquement, on retrouve des personnes qui ont suivi une longue psychanalyse. Certains restent encore attachés aux premiers effets de leur psychanalyse qui a pu en effet résoudre des problèmes de la petite enfance, mais ils ne s'aperçoivent pas que c'est justement cette thérapie sans fin orientée vers le passé qui ne leur laisse pas de place pour les vraies solutions. Même si elles leur donnent des explications, ils ne savent pas qu'en faire, car elles les empêchent de se tourner vers l'instant présent et le futur. Ne pas confondre une psychanalyse avec une thérapie TCC type 3 de pleine conscience (ou la méditation) ou l'on observe tout ce qui passe par la tète mais sans analyser ni juger, juste observer (pensée et émotion, positive ou négative, passé ou futur), de façon à prendre conscience de nos schémas de pensée répétitifs et compulsifs, et à s'en détacher progressivement.
Bon là on parle des TSA et pas du TDAH mais ça me semble être similaire. Ca sert à rien de se monter la tête en cherchant des causes psychanalytiques à des "problèmes" qui seraient des traits TDAH ou TSA.
A chacun, une fois qu'il a suffisamment de recul sur lui-même de trouver les actions à entreprendre, dur dur...

Je papote en hors-sujet alors je l'ai caché :
Spoiler : 
Je ressens la même difficulté à faire partie d'un groupe. J'ai eu 3 déménagements en bas-âge dont j'ai longtemps pensé qu'ils étaient la cause de ces difficultés sociales (explication analytique), mais par la suite j'ai compris que j'ai un profil atypique et donc il n'y a pas que les déménagements (qui n'ont clairement pas aidé quand même, je pense justement que les enfants atypiques ont d'autant plus besoin d'un environnement stable, manque de bol ils arrivent dans des familles souvent atypiques où l'environnement a un risque plus élevé d'être instable, la double peine...).
Je pense avoir clairement eu un développement asynchrone (genre à 15 ans biologique j'avais +-25 ans intellectuel, 10 ans émotionnel, et 12 ans physique (la puberté a pris son temps), autant dire que dans ces conditions, l'adolescence n'est pas fun :? ). Et à force il y a peut-être un peu de TPST.
Et ma difficulté à faire partie d'un groupe me semble venir de là : Quand tout le monde était en pleine émulation & identification adolescente, moi je n'y étais pas. Quand j'y suis arrivé, 15 ans plus tard, plus personne n'y était. C'est "marrant" d'ailleurs car une fois adulte, après cette période d'amitiés fusionnelles, on dirait que les gens se mettent en couple et que les amitiés sont désormais juste des moyens de voir d'autres têtes que celle du conjoint, et que les amitiés "vraies" sont alors extrêmement rares. Le moindre changement social (séparation, enfant(s), mutation, changement d'emploi, déménagement) mettra un terme à la plupart des amitiés qui se résumeront alors à un contact facebook. Les amitiés "historiques" de l'adolescence semblent toujours plus solides que les nouvelles.
Donc inconsciemment je cherche encore ces amitiés adolescentes un peu fusionnelles pour me construire socialement et réellement investir la vie socialement, sauf que ça n'arrivera plus, alors je dois faire attention à ne pas donner ce sentiment "d'amitié adolescente" car je risque d'ailleurs plutôt soit d'être rejeté en passant pour un débile fusionnel/immature, soit d'être accepté par des personnes toxiques. Donc il faut que je fasse mon chemin, toujours tout seul (du point de vue de l'état d'esprit je veux dire, même avec des gens autour je ne me sens jamais en phase), sans jamais le moindre coup de pouce de la vie. On va dire qu'à force on s'habitue.
Statut : Proche d'éventuel(s) aspie(s) et/ou TDA/H. Personnellement, probable tendance TDA, doué, zébré :mryellow: éventuellement tendance aspie. Je vais peut-être faire un bilan neuropsy...

Elemi
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Re: TSA et dissociation?

#92 Message par Elemi » vendredi 5 juillet 2019 à 10:41

Zebra3, merci pour le document, il est intéressant en effet. Pour ma part, la thérapie analytique a été efficace sur bien des plans. J’ignore totalement à quelle école appartenait ma psy, en fait il m’a fallu un an pour comprendre que ce que je faisais avec elle était une thérapie analytique (elle ne me l’avait pas dit et je n’avais pas pensé à le lui demander :mrgreen: ). Mais c’etait une femme très intelligente et très ouverte d’esprit.
Grâce à elle, notamment, j’ai compris d’où pouvaient venir chez moi certains comportements autodestructeurs que je ne comprenais pas, les crises de panique avec lesquelles je vivais quasi au quotidien ont énormément diminué, j’ai retrouvé une certaine estime de moi-même et j’ai fini par réussir à me dégager d’une relation très toxique avec mon ex-conjoint. Il n’y a pas eu que la psy, mais elle a servi de catalyseur.
Restent un certain nombre de symptômes, beaucoup plus gérables, mais tout de même handicapants. Maintenant que j’ai la piste du TSA, ils prennent un autre sens. La médecin que j’ai consultée en vue du diagnostic m’a conseillé d’investir mon argent dans une TCC plutôt que dans le diagnostic, ce que j’ai trouvé être une bonne idée. Je n’ai pas besoin d’étiquette officielle (même si ça me rassurerait), mais bien d’aller mieux et d’essayer de vivre au mieux le temps qui me reste. Bon, si j’étais riche, je ferais les deux, mais ce n’est pas le cas :D .

Pour répondre à ce que tu écris dans ton spoiler :
Il est vraisemblable en effet que les traumas soit aient plus d’impact sur les enfants atypiques ( qui ont souvent plus de mal avec leurs émotions, si j’ai bien compris), soit renforcent encore les troubles de ces enfants (soit les deux)?
En ce qui me concerne, je pense que les viols suivis d’amnésie traumatique ( plus une famille compliquée ) ont été déterminants dans l’évolution de mes troubles et peut-être même dans leur genèse. Autiste ou pas, je suis sûre que je n’en serais pas là si je n’avais pas vécu ça. Mais si je suis bien autiste, ça n’a peut-être pas arrangé les choses - et c’est peut-être une explication supplémentaire aux autres agressions sexuelles, que j’ai subies à l’adolescence et dans une moindre mesure à l’âge adulte.
En ce qui concerne l’amitié, j’ai construit au fil du temps des amitiés fortes mais non exclusives avec une dizaine de personnes (essentiellement des femmes). Elles sont différentes les unes des autres, on se voit assez peu parce que je les vois généralement seule à seule et que je ne sors pas énormément. Certaines sont en couple, d’autres non; je ne connais pas les conjoints ni les enfants de plusieurs d’entre elles. Ce ne sont pas des relations sociales mais vraiment amicales, qui durent même si parfois on est un an sans se voir ni même se parler. Avec elles, je n’ai pas peur d’être moi-même avec toute mon immaturité, mon hypersensibilité, ma bêtise parfois. Elles ont en commun d’être des personnes profondes, bienveillantes et d’une grande droiture. Elles m’aident beaucoup à vivre. Ces amitiés ont parfois mis du temps à se construire, mais j’ai l’impression que dès le début, il n’y avait rien de superficiel. Je pense que ça peut valoir le coup pour toi d’essayer de vaincre ta peur par rapport à ça... En revanche, je crois que tu as raison de te méfier du risque de fusion, qui peut être toxique. La fusion me fait très peur, et je m’en protège (et en protège mes ami-e-s car je peux être envahissante) en en ayant plusieurs, justement.
Spoiler : 
J’ai un peu le même problème avec les relations amoureuses et là malheureusement ça passe moins bien
Bon, on est arrivé assez loin du sujet de départ. Désolée pour l’auteur du topic...
«  Sans doute à la limite d’Asperger » lors du rv de pré diagnostic ( pour l’instant je ne passe pas les tests). Suspicion de SED écartée.

Dehlynah
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#93 Message par Dehlynah » vendredi 5 juillet 2019 à 11:01

Pour ma part, je trouve bien à un moment, quand on se sent prêt, quand on a déjà quelques clefs en main, de se retourner sur son passé et essayer de comprendre - depuis des 10 aines d'années je ressassais des scènes de mon enfance, à l'école, avec mes parents, où il y avait eu comme une faille spatio-temporelle, quelque chose, mais quoi??
ces scènes par le biais du fonctionnement TSA et/ ou HPI deviennent tout simplement lisibles!
Le problème c'est que les TSA antraîne des difficultés qui entraînent à leur tour d'autres difficultés sociales, etc. sans parler des co morbidités, ce qui donne un effet boule de neige où tout est parfaitement imbriqué

sinon pour revenir à la dissociation - j'ai reparcouru le livre d'Alexandra Raynaud
p.82 il y a un passage qui me fait vraiment penser ce qui a été décrit ici :
" Lorsque quelque chose requiert beaucoup de ressources intérieures pour faire face à une situation ., je déconnecte, c'est à dire que je vis la scène de l'extérieur, en me voyant comme en dehors de mon corps, comme si j'étais le personnage d'une composition. (...) C'est une mise à distance."
a un moment elle parle de son rapport à son corps, dont elle a du mal à cerner les limites ( proprioception?) -il me semble que cet aspect joue dans la sensation de dissociation, de décalage physique et cognitif.


Modération (Tugdual) : Fusion de sujets (fin).
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs

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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#94 Message par Ellendë » vendredi 30 août 2019 à 17:46

Je viens de voir ce sujet de conversation qui m intrigue car justement il m est arrivé plus jeune d’avoir des impressions de « vertiges » de dissocier l’esprit du corps. Par exemple je regarde des personnes que je côtoie tous les jours et quelques secondes après mon esprit se met à dissocier ses personnes comme si c’était des étrangers que je ne connais pas.
J’ai aussi un autre problème, je ne peux pas regarder quelqu’un dans les yeux et en train de parler quand il a la tête à l’envers.
Au bout de quelques secondes, j’ai un sentiment anxiogène et perturbant, je ne sais pas comment l’expliquer mais c’est déroutant et déstabilisant.
Autre point, l’un de mes centres d’intérêts et l’ésotérisme, la voyance, l’interprétation des rêves, la spiritualité. Je me suis posée la question si ce n’était pas plutôt en lien avec la schizophrènie ?
Je n’entends pas de voix dans ma tête à part la mienne quand je réfléchis mais jarrive a ressentir des choses, des énergies, voir mentalement des choses et faire des rêves prémonitoires/symbolique. :crazy:

Dehlynah
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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#95 Message par Dehlynah » mardi 3 septembre 2019 à 17:49

Ellendë a écrit : vendredi 30 août 2019 à 17:46 Autre point, l’un de mes centres d’intérêts et l’ésotérisme, la voyance, l’interprétation des rêves, la spiritualité. Je me suis posée la question si ce n’était pas plutôt en lien avec la schizophrènie ?
Je n’entends pas de voix dans ma tête à part la mienne quand je réfléchis mais j'arrive a ressentir des choses, des énergies, voir mentalement des choses et faire des rêves prémonitoires/symbolique.
Excuse- moi mais je ne comprends pas le lien avec la dépersonnalisation...
et même le lien ésotérisme et schizophrénie? ( et bon euh je trouve que tu mélanges un peu tout, un de mes intérêts est aussi la spiritualité mais j'ai du mal à faire le lien avec la voyance...L'ésotérisme et la spiritualité sont des choses très distinctes pour moi, on peut être à fond dans la voyance, les tarots etc. sans avoir aucun lien avec une quelconque spiritualité, on ne parle pas "des esprits" mais de l'Esprit, ou pneuma, qui est aussi le souffle - en grec)


enfin je vais essayer de relier tout ça

Il me semble que dans les moments de dépersonnalisation, c'est un état modifié de conscience mais en principe lié à une anxiété qui submerge tellement que le cerveau bugge en quelque sorte, donc pas du tout agréable, carrément insupportable (pour moi en tout cas)
Par exemple je regarde des personnes que je côtoie tous les jours et quelques secondes après mon esprit se met à dissocier ses personnes comme si c’était des étrangers que je ne connais pas.
Oui entre autre, j'ai relu un truc que j'avais écrit à une période de crise intense ( du coup j'écrivais tout, heure par heure, ça m'aidait à" tenir", ne pas sombrer) : je parle avec une copine puis soudain je la vois qui rit, j'entends son rire, mais il me parvient de loin, je la perds -
c'est cela : tout me parvient de très loin - je perds les autres.
Je dirais que ça c'est la déréalisation.
La dépersonnalisation est une perte de sensation de SOI, je ME perds
c'est donc très angoissant, on devient ( je deviens ) un gouffre sans fin
ces deux états si j'ai bien compris appartiennent à la dissociation ( terme global qui regroupe déréalisation et dépersonnalisation)
D'après mon psychiatre spécialisé TSA, ce n'est pas typique des personnes avec TSA MAIS ces états sont dûs à des états anxieux extrêmes ( et si on considère que l'anxiété - contredisez moi si je dis des conneries - fais partie du package sympa des TSA CQFD...)
La schizophrénie induit des hallucinations ( auditives etc.) - vers 14 ans quand je vivais ces états là, j'avais très peur d'être schizophrène ( parce que c'était la seule maladie psychiatrique dont j'avais vaguement entendu parler, qui me faisait peur, me faisait penser à la folie - mon père d'ailleurs m'avait dit " oula c'est de la schizophrénie ça" quand je lui avais parlé de mes états dissociés ( plus exactement, je sentais que mon cerveau me contrôlait...ce qui est une réalité en fait...)
mes différents passages par HP et psychiatres ne vont pas dans ce sens

Du coup je ne vois pas trop le lien entre la dépersonnalisation et le fait de ressentir des choses, des énergies,
c'est plutôt un élargissement de l'être, la dépersonnalisation pour moi est une réduction de l'être, quand je suis réduite à rien, la misère quoi, "la nuit de l'âme" dont parle St Jean de La Croix ( une amie calée en théologie a fait le lien).
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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#96 Message par lulamae » mardi 3 septembre 2019 à 18:08

Pour ma part, je relie la dissociation au stress post-traumatique : le traumatisme est enfoui dans le cerveau limbique (sans que le souvenir initial ait été traité, car le danger est tel - en cas d'abus ou de violence - qu'il pourrait faire disjoncter le système cérébral ou cardiaque), c'est un mécanisme de survie. La dissociation est un peu comme une "sortie de son corps", on se coupe de tout et on flotte à l'extérieur.
Mais des situations par la suite peuvent rappeler des sensations associées au traumatisme, et c'est là que la dissociation revient, ce qui peut amener à vivre des épisodes comme un fantôme, ou à garder peu de souvenirs de certaines périodes de sa vie, même adulte. On se retrouve sur le moment comme court-circuité(e), incapable d'agir, à côté de ses pompes pour le minimum.
Je décris ça de la manière dont je l'ai ressenti lorsque ça m'arrivait, et ça m'avait été diagnostiqué par le psychiatre qui me suivait il y a 10 ans, quand il croyait que j'étais bipolaire et borderline (la dissociation, non le SSPT).

Ci-dessous le site de la spécialiste du sujet, Muriel Salmona, quoiqu'elle soit en partie remise en cause, je ne sais pas d'ailleurs pourquoi, elle a fait un travail phénoménal, notamment pour alerter et former policiers et juges, avocats… sur les cas de violences sur les femmes.
https://www.memoiretraumatique.org/psyc ... tique.html

Edit : après la page 5 le sujet a porté sur la dissociation, donc je répondais par rapport à ce phénomène-là. Il n'est pas lié spécifiquement à l'autisme à ma connaissance, mais à un vécu traumatique.
Toutefois, peut-être que la sensorialité plus forte dans l'autisme et la mémoire des détails peuvent-elles jouer un rôle dans la "fixation" du traumatisme ?
Ici ça n'a rien de scientifique, je précise, c'est une hypothèse que je formule personnellement.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#97 Message par Dehlynah » mardi 3 septembre 2019 à 18:16

Lulamae : c'est aussi une forme de dissociation mais pas seulement - c'est souvent de cette forme de dissociation dont on parle, mais pour ma part je fais le lien clair et net (pour moi) avec des situations de transition, de perte de repères, d'angoisses donc. Mais ça n'exclut pas le SPT...Je vais lire ton lien, merci !
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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#98 Message par lulamae » mardi 3 septembre 2019 à 18:41

Dehlynah a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 18:16 Lulamae : c'est aussi une forme de dissociation mais pas seulement - c'est souvent de cette forme de dissociation dont on parle, mais pour ma part je fais le lien clair et net (pour moi) avec des situations de transition, de perte de repères, d'angoisses donc. Mais ça n'exclut pas le SPT...Je vais lire ton lien, merci !
Maintenant que tu le dis, c'est intéressant, car je relie ça avec des situations au travail où je me trouvais face à une réaction ou événement fortement inattendus ou qui sortaient du cadre de ma logique, et j'avais ce type de "blanc", comme si j'étais totalement coupée de mes ressources, et que ma volonté la plus forte était d'être téléportée ailleurs. Je ne pense pas que ça se voyait extérieurement, mais c'était très éprouvant.
Effectivement, je ne peux pas le relier à un traumatisme, mais plutôt un bug logique.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#99 Message par Siobhan » mardi 3 septembre 2019 à 22:28

lulamae a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 18:08 (...)
Ci-dessous le site de la spécialiste du sujet, Muriel Salmona, quoiqu'elle soit en partie remise en cause, je ne sais pas d'ailleurs pourquoi,
(...)
C'est le concept de soit-disant mémoire traumatique qui est remis en cause, cf. le blog de la chercheuse Brigitte Axelrad (Elle même s'alignant sur les travaux de la chercheuse américaine Elisabeth Loftus), spécialiste dans les recherches sur les manipulations malheuseuses (et parfois iatrogènes) de la mémoire :

https://brigitte-axelrad.fr
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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#100 Message par lulamae » mardi 3 septembre 2019 à 22:40

Siobhan a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 22:28
lulamae a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 18:08 (...)
Ci-dessous le site de la spécialiste du sujet, Muriel Salmona, quoiqu'elle soit en partie remise en cause, je ne sais pas d'ailleurs pourquoi,
(...)
C'est le concept de soit-disant mémoire traumatique qui est remis en cause, cf. le blog de la chercheuse Brigitte Axelrad (Elle même s'alignant sur les travaux de la chercheuse américaine Elisabeth Loftus), spécialiste dans les recherches sur les manipulations malheuseuses (et parfois iatrogènes) de la mémoire :

https://brigitte-axelrad.fr
C'est très intéressant, merci beaucoup. Je connaissais la mise en cause des "faux souvenirs induits", mais pas de l'amnésie traumatique. Les explications sur la mémoire paraissent très sensées, effectivement (et rationnelles) - c'est plutôt rassurant.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#101 Message par Siobhan » mercredi 4 septembre 2019 à 0:30

lulamae a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 22:40
Siobhan a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 22:28
lulamae a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 18:08 (...)
Ci-dessous le site de la spécialiste du sujet, Muriel Salmona, quoiqu'elle soit en partie remise en cause, je ne sais pas d'ailleurs pourquoi,
(...)
C'est le concept de soit-disant mémoire traumatique qui est remis en cause, cf. le blog de la chercheuse Brigitte Axelrad (Elle même s'alignant sur les travaux de la chercheuse américaine Elisabeth Loftus), spécialiste dans les recherches sur les manipulations malheuseuses (et parfois iatrogènes) de la mémoire :

https://brigitte-axelrad.fr
C'est très intéressant, merci beaucoup. Je connaissais la mise en cause des "faux souvenirs induits", mais pas de l'amnésie traumatique. Les explications sur la mémoire paraissent très sensées, effectivement (et rationnelles) - c'est plutôt rassurant.
Merci pour ton retour :)
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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#102 Message par Dehlynah » jeudi 5 septembre 2019 à 17:12

lulamae a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 18:41
Dehlynah a écrit : mardi 3 septembre 2019 à 18:16 Lulamae : c'est aussi une forme de dissociation mais pas seulement - c'est souvent de cette forme de dissociation dont on parle, mais pour ma part je fais le lien clair et net (pour moi) avec des situations de transition, de perte de repères, d'angoisses donc. Mais ça n'exclut pas le SPT...Je vais lire ton lien, merci !
Maintenant que tu le dis, c'est intéressant, car je relie ça avec des situations au travail où je me trouvais face à une réaction ou événement fortement inattendus ou qui sortaient du cadre de ma logique, et j'avais ce type de "blanc", comme si j'étais totalement coupée de mes ressources, et que ma volonté la plus forte était d'être téléportée ailleurs. Je ne pense pas que ça se voyait extérieurement, mais c'était très éprouvant.
Effectivement, je ne peux pas le relier à un traumatisme, mais plutôt un bug logique.
Alors je dirais que c'est une autre forme de perte de repères, plus ponctuelle, un vacillement ( quasi physique), une perte d'équilibre.

Sinon dernièrement, j'ai vécu des crises d'angoisse assez fortes et je pense de la déréalisation( sans dépersonnalisation), je voyais les gens ( rien que dans la rue), et je me demandais " mais comment ils font pour vivre?" Tout me paraissait irréel,absurde...
Quand je parle de "transitions" c'est style déménagements, séparations, engendrant du coup des crises proportionnellement intenses.

Pour la mémoire traumatique, j'allais dire que justement mon problème est que je me rappelle beaucoup ( trop) de choses...
J'ai parcouru le site de B. Axelrad- super intéressant cette notion comme quoi on se souvient des choses, mais on ne les nomme pas, on ne les reconnaît pas comme traumas - suite aux agressions diverses de mon conjoint ( et autres), j'ai "oublié" en quelque sorte, mais c'était un oubli superficiel, plus une dynamique de déni, me raccrochant aux bons moments, on ne "veut" pas croire à la violence de l'autre, à sa cruauté, on ne veut pas être, se nommer "une victime" etc. C'est une forme de survie, mais on s'enfonce en réalité et on accumule les traumas.
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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#103 Message par AboGado » dimanche 27 février 2022 à 21:40

Je n'ai pas lu la discussion en entier.

Mais je me demandais si, au cours de la discussion, ces deux sujets que sont la déréalisation et la dépersonnalisation avaient été reliés à d'autres "atypies" (faute de meilleur mot) comme par exemple l'épilepsie, la personnalité borderline ou même la bipolarité ?

Les informaticiens du forum me pardonneront s'il s'agit d'une redondance d'information ;)
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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#104 Message par Tree » jeudi 3 mars 2022 à 18:53

J'ai vécu de la déréalisation surtout quand j'étais jeune adulte.
J'avais l'impression que le monde autour, que les gens étaient irréels, des zombies, des êtres tout à fait différents de moi (ce qu'il sont effectivement, hé hé !!)
D'être dans une sorte d'environnement brumeux.
Typiquement, ça m'arrivait au supermarché, avec la foule, le monde, le stress des courses.
Mais ça ne m'a jamais vraiment inquiétée d'avoir ces sensations étranges. ça ne durait pas hyper longtemps en général.
Et puis, les mois et les années passant, les déréalisations se sont espacées et aujourd'hui cela arrive rarement.
Quand ça arrive, j'attends que ça passe ou je change de contexte, je change de lieu, je rentre chez moi pour être seule et ça se calme rapidement.
Je crois qu'il ne faut pas dramatiser ce trouble qui n'est pas dangereux. Plus on lui accorde de l'importance, plus on risque de l'amplifier. Si on l'accepte comme il est, un petit phénomène de changement temporaire de la perception (de soi, des autres), il va plus aisément s'atténuer.
diagnostiqué Asperger

Dehlynah
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Re: Dépersonnalisation & déréalisation

#105 Message par Dehlynah » vendredi 11 mars 2022 à 9:28

Tree a écrit : jeudi 3 mars 2022 à 18:53 Je crois qu'il ne faut pas dramatiser ce trouble qui n'est pas dangereux. Plus on lui accorde de l'importance, plus on risque de l'amplifier. Si on l'accepte comme il est, un petit phénomène de changement temporaire de la perception (de soi, des autres), il va plus aisément s'atténuer.
alors oui en effet en soi ce n'est pas "grave" et le cercle vicieux c'est la panique et l'effroi que peut entraîner ces sensations et du coup alimenter le trouble.
avec mon psychiatre on l'a plus identifié comme un symptôme d'épuisement nerveux, physique - pour ma part chaque soir je vivais ça, quand j'étais au collège, puis au lycée - je me retrouvais pétrifiée dans mon lit avec cette sensation de me perdre, de me désintégrer (j'ai ensuite trouvé des techniques pour court-circuiter le phénomène - récitations de poèmes - que j'applique encore quand ça m'arrive) et le fait d'être seul.e, pas accompagné.e dans cette traversée peut aggraver la situation jusqu'à faire que cette sensation devienne continue (ce qui m'est arrivée - déperso + déréalisation le combo maléfique), et là c'est une autre histoire...Je dirais, être attentif tout de même à ce symptôme parce qu'il est un indicateur d' un état sans lui accorder non plus trop d'importance pour ne pas l'amplifier...C'est du jonglage ...Quand on est en train de se construire, ado, c'est très déstabilisant...Adulte clairement je gère mieux, parce que j'ai appris à me connaître et à apprivoiser la bête.
TSA (diagnostic en 2019 par psychiatre spécialisé) - troubles anxio-dépressifs

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