Ras le bol des professionnels ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Braisillon
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#16 Message par Braisillon » mercredi 16 octobre 2019 à 6:41

Bonjour

Et merci Misty pour cette réponse où on sent bien la colère et le ras le bol, ainsi que le côté sensible du sujet. Pas assez de moyens, trop de fantasmes...

Je ne sais pas trop que faire des considérations qui paraissent s'adresser à moi :innocent: j'écris sur un forum et ne vais pas détailler tout ce qui me concerne surtout dans la partie publique du forum.
Je vais aller me renseigner sur la quête identitaire car je n'aurais pas utilisé ce terme pour décrire les démarches que j'ai entrepris. Mais après tout pourquoi pas
TSA suspecté par une psychologue spécialisée dans l'autisme

Braisillon
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#17 Message par Braisillon » mercredi 16 octobre 2019 à 7:05

Après de rapides (très rapides lectures) la quête identitaire paraît bien ressembler ce que je pensais (je me disais qu'il y avait peut etre autre chose sous cet intitulé qui pouvait m'avoir échappé). Alors non, je ne vais pas voir une psychologue pour une quête identitaire. Si ca peut apporter quelque chose au débat, ce dont je doute fort...
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Nicolas83
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#18 Message par Nicolas83 » mercredi 16 octobre 2019 à 8:56

Lilas a écrit : mardi 15 octobre 2019 à 14:34 Donc oui, les professionnels sont lassés par cette "épidémie" de TSA.
Et oui, cela nuit aux soins, pour tout le monde.
Ce que tu écris fait écho pour moi à cette vidéo, dont l'auteur évoque le malaise de certains psychiatres face à cette "épidémie" (même si je sais que ses propos ne font pas l'unanimité parmi les membres de ce forum). Je peux évidemment me tromper mais mon expérience personnelle et ce que j'ai lu me laissent penser qu'il existe tout un continuum de cas et que délimiter la frontière comprend nécessairement une part d'arbitraire (le diagnostic de TSA me semblant en cela assez différent de, par exemple, un diagnostic de varicelle, sans doute davantage binaire). Il semble en tout cas que cette frontière se déplace progressivement pour englober plus de monde dans le spectre (que ce soit lié à la manière dont est rédigé le DSM-5 ou aux pratiques des professionnels comme le suggère plutôt cet article, qui conclut la même chose que toi). Mais je dirais, pour nuancer, que le risque est moins de se tromper de traitement suite à une erreur de diagnostic (puisque, de toute façon, si je comprends bien, c'est moins le TSA lui-même qui se traite que les troubles associés) que de faire perdre tout intérêt thérapeutique au concept de TSA en le rendant trop hétérogène (ce que dit le psychiatre de la vidéo, pour en revenir à lui).
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misty
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#19 Message par misty » mercredi 16 octobre 2019 à 10:50

Nicolas83 a écrit :Ben, c'est peut-être simple pour toi mais ce n'est peut-être pas le cas pour tout le monde, et quand cela ne l'est pas, demander de l'aide à un professionnel me semble parfaitement légitime.
Légitime oui, mais dans ce type de démarche les professionnels se doivent de poser des limites rapides et claires parce que derrière beaucoup de besoins liés à l'identité il y a un fort besoin de considération, d'être pris en compte et de se voir reconnaître de l'importance. Il est effectivement souhaitable d'être écouté et considéré correctement dans une démarche thérapeutique (parce que c'est une grande souffrance de ne pas être considéré), mais par contre le rôle des professionnels c'est de ne pas laisser le patient entrer dans une spirale où tout tournera autour de lui et de ses problèmes. Il y a des psys qui encouragent ça et personnellement je m'en méfie parce que c'est surtout une amorce et une garantie que la thérapie sera interminable (et financièrement intéressante, du coup). C'est un peu le cliché du psychanalyste qui te dit "alors parlez moi de votre mère et de votre enfance difficile" 2 fois par semaine pendant 20 ans à 70€ la séance. Et pour le coup c'est le genre de truc qui peut déclencher une pathologie à quelqu'un qui au départ n'allait pas spécialement mal d'un point de vue factuel.
Je me trompe peut-être mais il me semblait que le rôle d'un psychologue était notamment d'aider son patient à repérer l'origine de ses difficultés, même quand elles sont imparfaitement formulées au départ.
Pas forcément, il y a plein de cas différents au niveau clinique et le but c'est de s'installer dans une démarche appropriée dans le cas du patient. Creuser l'origine des difficultés n'est pas la solution universelle pour tous les patients. Si tu prends le Joker par exemple, tu commences par où concernant l'origine de ses difficultés psychiques? Et tu crois vraiment que le fait de lui mettre pile sous le nez toutes les raisons qu'il aurait de mettre le feu au monde (et il n'en manque pas) s'inscrirait dans une dynamique thérapeutique constructive?
J'ai pris cet exemple là volontairement parce que c'est toute la difficulté des processus thérapeutiques en général, et que là l'exagération permet de pointer le problème. Pour certains profils creuser l'origine des difficultés c'est la garantie d'aboutir à une décompensation monumentale, ou d'aggraver la symptomatologie déjà existante.

Il y a plein de choses en psychiatrie qui échappent aux profanes, c'est pour ça qu'aller expliquer leur métier à des spécialistes sous prétexte qu'on est abonné à 2 chaînes youtube sur le sujet c'est un peu fort. Bien sûr il y a des professionnels qui auraient besoin qu'on leur explique leur métier, mais ça ne justifie pas de le faire avec tous et surtout on est dans une période où beaucoup se forment aux TSA donc c'est assez désespérant de constater que les gens qui sont dans le biais de confirmation jusqu'au cou mettent tout ça par terre.

Braisilion a écrit :Je ne sais pas trop que faire des considérations qui paraissent s'adresser à moi :innocent: j'écris sur un forum et ne vais pas détailler tout ce qui me concerne surtout dans la partie publique du forum.
Le but n'est pas forcément que tu prennes tout pour toi mais juste d'essayer de t'apporter des réponses suite à ta demande. Ca n'a rien à voir avec le fait de détailler ou pas, mais c'est un peu le fameux "mais comment pouvez-vous dire que je ne suis pas autiste alors que vous ne savez rien de mes difficultés ni de ma vie?"
En fait la démarche logique c'est d'aller exprimer des difficultés factuelles et des problématiques étayées par des exemples concrets avant d'aller chercher l'avis du psy sur un autisme supposé. Le psy qui te dit ça (c'est un exemple, je ne dis pas que ça te concerne directement mais ça revient juste souvent) t'exprime juste que tu as mentionné une hypothèse autistique sans lui donner aucun élément réel.
Son travail n'est pas de te dire si tu appartiens à un spectre dans lequel tu te reconnais mais de t'orienter au mieux et sur mesure au sujet des difficultés concrètes qui sont les tiennes. Et pour faire ça il a besoin d'éléments réels et authentiques et pas de savoir dans quoi tu te reconnais.

Autre chose qui est je crois difficile à appréhender c'est que (surtout dans l'autisme) les gens qui expriment le plus de souffrance et qui se sentent le plus différents des autres ne sont pas nécessairement ceux qui souffrent le plus ni qui sont factuellement les plus en décalage. C'est très paradoxal mais dans l'exercice de leur métier ils vivent ça très très régulièrement. Ca ne signifie pas que la personne ne souffre pas, et ça ne minimise rien, mais dans une certaine mesure c'est un élément factuel qui peut éloigner un peu le patient du tableau autistique. Au vu des données scientifiques concrètes à ce sujet et de leur expérience de terrain, il est logique que dans leur tête ils considèrent un peu d'autres possibilités comme base des difficultés de la personne.
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Nicolas83
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#20 Message par Nicolas83 » mercredi 16 octobre 2019 à 12:35

misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 10:50 Bien sûr il y a des professionnels qui auraient besoin qu'on leur explique leur métier, mais ça ne justifie pas de le faire avec tous et surtout on est dans une période où beaucoup se forment aux TSA donc c'est assez désespérant de constater que les gens qui sont dans le biais de confirmation jusqu'au cou mettent tout ça par terre.
Donc, en fait, si des professionnels ne connaissent pas bien leur métier, c'est de la faute des patients ?

Edit : j'avais écrit initialement "si les professionnels…", ce qui était une généralisation inappropriée.
Modifié en dernier par Nicolas83 le jeudi 17 octobre 2019 à 9:01, modifié 4 fois.
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#21 Message par misty » mercredi 16 octobre 2019 à 13:16

Tu trouves vraiment que c'est ce que j'ai dit?
Ce serait justifié à tes yeux que je décrète et dise partout que tu dis n'importe quoi parce que ton pseudo c'est Nicolas83 et que Nicolas82 a visiblement dit n'importe quoi à une nana que je connais donc toi c'est forcément pareil?
Ce qui est pour sûr de la faute de certains patients, ce sont les rumeurs floues qui courent à toute vitesse propagées par des gens censés être très peu ou mal communicants, isolés, factuels et privilégier un raisonnement précis aux approximations/interprétations à connotation très émotionnelle.

L'argument comme quoi les psys français ne connaissent rien à l'autisme commence à être un peu éculé et surtout ici sur le forum on a constaté maintes fois qu'il était utilisé à tort et à travers et parfois de manière complètement absurde. Comme il est absurde de systématiquement partir du principe qu'on en sait plus que la grande majorité des professionnels, aussi vrai que ce soit pour une petite minorité d'entre eux. C'est une question de logique de raisonnement.
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#22 Message par lepton » mercredi 16 octobre 2019 à 13:20

Nicolas83 a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 12:35 Donc, en fait, si les professionnels ne connaissent pas bien leur métier, c'est de la faute des patients ?
Il ne me semble pas qu'il ait été dit que les professionnels ne connaissent pas bien leur métier...

En tout cas, si certains professionnels ne connaissent pas bien leur métier, ce n'est certainement pas au patient de le leur expliquer.

Edit : oups, Misty a répondu avant...
Diagnostiqué. CRA, 2016.

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Re: Ras le bol des professionnels ?

#23 Message par lulamae » mercredi 16 octobre 2019 à 14:12

misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 13:16 Ce qui est pour sûr de la faute de certains patients, ce sont les rumeurs floues qui courent à toute vitesse propagées par des gens censés être très peu ou mal communicants, isolés, factuels et privilégier un raisonnement précis aux approximations/interprétations à connotation très émotionnelle.
Ce n'est pas faux, vu sous cet angle. Pour l'aspect "factuel", oui, mais on peut être factuel sur ses propres sujets d'intérêt, et pas nécessairement sur tout.
Ce n'est pas non plus parce qu'on part de son expérience (qui est la seule qu'on connaît, en ayant du mal à se représenter celle des autres) qu'on "est dans l'émotionnel". Déjà, "être dans l'émotionnel" c'est par rapport à la perception de ce qu'est l'autisme ou le ressenti face à des remarques qui en apparence découragent de poursuivre le diagnostic ?

Tous les autistes n'ont pas la même sensibilité ni imagination, on ne peut pas généraliser autant sur le comportement attendu d'un autiste envers l'information.

Il est vrai qu'on sent vraiment le besoin de prévenir les gens du fait que tous les autistes qui s'expriment sur le net ne sont pas forcément diagnostiqués, et de proposer d'autres sources moins directes que la vidéo, ou expliquer comment vérifier ses sources, ou donner des explications sur les biais de raisonnement.

De toute façon le succès de ce type de médias - vidéo, posts facebook - vient de la facilité, de l'immédiateté, du sans filtre, sinon celui du narcissisme (mettre en scène sa vie de manière valorisante, la "selfiser"), de la facilité de propagation… et c'est dommageable pour tous les sujets (société, politique, environnement…) : n'importe qui peut dire tout et n'importe quoi sur n'importe quel sujet, et se trouve sur le même plan, voire avec une visibilité supérieure, si c'est bien tape-à-l'oeil, que les scientifiques ou experts.

Le problème impacte l'autisme mais cette naïveté face aux réseaux sociaux et cette politique générale à coup d'effets d'annonce dès qu'une polémique se déchaîne sur les médias et/ou réseaux sociaux (exemple des mères voilées qui accompagnent les sorties scolaires) n'arrange pas les choses.
Je suis sûre qu'ici tu prends les usagers du forum, tu es loin de n'avoir que des personnes qui fréquentent facebook tous azimuts, le forum asperansa n'a pas un calibre facebook, et je ne crois pas que la moitié des reproches sur cette attitude s'applique vraiment aux gens qui viennent s'inscrire ici. C'est ce qui est dommage : la critique ne rencontre pas son objet (et vraisemblablement l'objet en question s'en fiche pas mal), donc tout le monde le prend un peu pour soi.
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Re: Ras le bol des professionnels ?

#24 Message par Nicolas83 » mercredi 16 octobre 2019 à 14:18

lepton a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 13:20
Nicolas83 a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 12:35 Donc, en fait, si les professionnels ne connaissent pas bien leur métier, c'est de la faute des patients ?
Il ne me semble pas qu'il ait été dit que les professionnels ne connaissent pas bien leur métier...
"Si" est une conjonction qui précède une hypothèse. Cela étant, tu as raison, j'aurais effectivement dû écrire "des professionnels", car "que les professionnels ne connaissent pas bien leur métier" me semble une hypothèse trop généralisante. Je vais éditer.
lepton a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 13:20 En tout cas, si certains professionnels ne connaissent pas bien leur métier, ce n'est certainement pas au patient de le leur expliquer.
Je crois qu'on est tous d'accord là-dessus (quoiqu'il me semble que Misty dise le contraire dans un post au-dessus, mais, à vrai dire, j'ai parfois du mal à suivre sa pensée).
Modifié en dernier par Nicolas83 le mercredi 16 octobre 2019 à 15:23, modifié 1 fois.
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#25 Message par Elinounette » mercredi 16 octobre 2019 à 14:36

Nicolas83 a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 12:35
misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 10:50 Bien sûr il y a des professionnels qui auraient besoin qu'on leur explique leur métier, mais ça ne justifie pas de le faire avec tous et surtout on est dans une période où beaucoup se forment aux TSA donc c'est assez désespérant de constater que les gens qui sont dans le biais de confirmation jusqu'au cou mettent tout ça par terre.
Donc, en fait, si des professionnels ne connaissent pas bien leur métier, c'est de la faute des patients ?
Pas de la faute mais c'est les patients qui en subissent les conséquences.
Ma première démarche diag il y a 5 ans n'a pas abouti parce que les 2 psys du CRA qui m'ont reçue n'ont pas réussi à passer outre les comorbidités et le masque social.
J'ai entamé une nouvelle démarche sur les conseils d'une copine autiste dont l'intérêt restreint est l'autisme, dans un autre CRA.
J'ai réalisé un dossier sur moi-même en détaillant tout ce qui, chez moi, pouvait se rapporter à l'autisme et tout ce que d'autres pathologies apparentées ne pouvaient expliquer, et je l'ai envoyé au CRA de la Salpêtrière. Lors de l'entretien, j'ai pu voir que la psy avait imprimé mon dossier et qu'elle était intéressée pour que je lui confie la dernière version, plus étayée, que je venais d'imprimer. Au terme de l'entretien, elle m'a dit que plusieurs points pouvaient faire penser à l'autisme chez moi et qu'il fallait donc que je passe les tests. Elle semblait étonnée qu'on ne me les ai pas fait passer la première fois.
Je ne sais pas si mon dossier a joué ou non mais ça montre en tout cas que certains praticiens sont plus au fait de l'autisme, surtout l'autisme au féminin.
Autiste - diag le 17/01/2019
Suivie par le dispositif d'aide à l'emploi depuis le 01/2020
Hypersensorielle, possible TDAH

-----------------------------------
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#26 Message par Nicolas83 » mercredi 16 octobre 2019 à 15:03

misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 13:16 Tu trouves vraiment que c'est ce que j'ai dit?
Oui, c'est ce que j'ai compris (avec la nuance que, comme me l'a justement fait remarquer Lepton, j'aurais dû écrire "des" et non "les professionnels" - j'ai édité). Mais j'avoue que j'ai du mal à suivre le fil de ta pensée.
misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 13:16 Ce serait justifié à tes yeux que je décrète et dise partout que tu dis n'importe quoi parce que ton pseudo c'est Nicolas83 et que Nicolas82 a visiblement dit n'importe quoi à une nana que je connais donc toi c'est forcément pareil?
Non. Cela étant, je ne décrète rien. Chacun est libre de se faire son opinion au vu des échanges.
misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 13:16 Ce qui est pour sûr de la faute de certains patients, ce sont les rumeurs floues qui courent à toute vitesse propagées par des gens censés être très peu ou mal communicants, isolés, factuels et privilégier un raisonnement précis aux approximations/interprétations à connotation très émotionnelle.
Je ne sais pas à quelles rumeurs tu fais référence, mais peut-être as-tu raison, je n'en sais rien.
misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 13:16 L'argument comme quoi les psys français ne connaissent rien à l'autisme commence à être un peu éculé et surtout ici sur le forum on a constaté maintes fois qu'il était utilisé à tort et à travers et parfois de manière complètement absurde.
Je n'avais pas remarqué que cet argument circulait sur le forum mais je n'y suis pas depuis longtemps donc peut-être as-tu raison, je ne sais pas.
misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 13:16 C'est une question de logique de raisonnement.
Je ne vois pas trop où intervient la logique de raisonnement dans ce que tu écris (qui me semble plutôt une suite d'assertions, ce qui n'empêche pas qu'elles puissent être vraies).
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#27 Message par misty » mercredi 16 octobre 2019 à 19:36

lulamae a écrit :Déjà, "être dans l'émotionnel" c'est par rapport à la perception de ce qu'est l'autisme ou le ressenti face à des remarques qui en apparence découragent de poursuivre le diagnostic ?
Rien à voir, c'est juste une manière de s'exprimer différente d'autres manières de s'exprimer.
Tous les autistes n'ont pas la même sensibilité ni imagination, on ne peut pas généraliser autant sur le comportement attendu d'un autiste envers l'information.
Ce n'est pas une question de généraliser ou pas mais juste de tenir compte de données cliniques scientifiquement avérées sur la structure psychique/cognitive particulière à l'autisme, qui se trouvent dans des pavés complexes et indigestes et certainement pas sur des blogs, des forums ou autres sources de ce type.
le forum asperansa n'a pas un calibre facebook, et je ne crois pas que la moitié des reproches sur cette attitude s'applique vraiment aux gens qui viennent s'inscrire ici.
Si je dis ça ici c'est certes parce que je ne fréquente pas du tout fb et consorts mais j'ai quand même mes raisons aussi.

Elinounette a écrit :Je ne sais pas si mon dossier a joué ou non mais ça montre en tout cas que certains praticiens sont plus au fait de l'autisme, surtout l'autisme au féminin.
Ce n'est pas qu'une histoire d'être ou pas "au fait de l'autisme", c'est aussi et surtout que les praticiens ne sont pas du tout d'accord entre eux sur les limites du spectre et sur l'application concrète des critères diagnostiques. Et il y a des diagnostics (CRA ou pas) qui n'ont à peu près aucune valeur pour le corps médical à cause d'expériences de terrain multiples allant toutes dans le même sens. C'est valable autant pour les confirmations que les infirmations de TSA. Je répète que c'est une question de contexte thérapeutique, et pour ceux qui envisagent un diagnostic sans aucun protocole de soins associé et qui veulent juste pouvoir claironner partout à leur boulot + vie privée qu'ils sont autistes je conseillerais de bien bien réfléchir. Si Josef Schovanec a parlé de suicide social au futur journaliste en alternance, il doit avoir ses raisons et on ne peut pas vraiment dire qu'il n'y connaisse rien ni que ce soit le dernier des idiots.

Autre chose qui m'interpelle parfois à ce sujet dans les témoignages ici, c'est l'impression que le professionnel qui s'y connaît et fait son boulot correctement est forcément celui qui valide le diagnostic. Celui-là tant qu'on ne l'a pas croisé ils sont tous nazes et incompétents, par contre délivrer le sésame est en soi un gage de compétence. Les faits prouvent parfois le contraire, c'est avéré et de notoriété publique. Et je me souviens de quelqu'un qui était très content d'avoir "enfin" trouvé le bon pro qui avait posé le diagnostic, sauf que ce pro avait assorti ça d'une énormité juste hallucinante. Sans parler des "spécialistes" qui utilisent la nomenclature officielle de façon tellement folklo que tu te demandes bien ce qui va arriver aux gens qui iront chercher des aides concrètes auprès d'organismes dédiés avec de tels éléments/dossiers.

Nicolas83 a écrit :Mais j'avoue que j'ai du mal à suivre le fil de ta pensée.
Je te rassure c'est un truc qui m'arrive très souvent aussi... :mrgreen:
Je parlais juste de logique de raisonnement pour ce qui est de baser une ou des opinion(s) sans se soucier de l’échantillonnage, des lacunes de contexte, ni du caractère potentiellement très subjectif des infos de départ.

Pour être un peu plus pragmatique, je dirais que ce serait peut-être pas mal que les gens commencent à consulter au sujet de leurs soucis handicapants au quotidien et accumulent des éléments sans "coloration" ni orientation particulière pour ensuite seulement aller poser la question de l'autisme à des spécialistes du sujet. C'est un peu ce qui est préconisé d'ailleurs, et perso je trouve que tout le monde y gagne: la personne peut recevoir de l'aide plus vite, éventuellement lancer des procédures administratives sur la base des difficultés factuelles rencontrées de manière continue (pour les cas où c'est nécessaire); et les pros consultés pour la démarche diagnostique ont des 1ers retours cliniques avec éléments pertinents dès le départ au lieu d'avoir quelqu'un qui débarque en récitant des listes de symptômes. De plus, le patient a moins de chances de recevoir un accueil froid, mitigé ou pire s'il est déjà suivi par un pro qui à priori aurait réorienté la demande en cas de diagnostics manifestement plus probables/pertinents que l'autisme (à la lumière de ses observations). Il est toujours moins agaçant pour les psys de considérer une demande émanant d'un confrère que de subir la logorrhée du patient qui vient te pomper l'air avec "l'autisme de Sheldon" dans lequel il se reconnaît à bloc.

Ce n'est pas spécialement une histoire de "préserver" les psys mais globalement je trouve cette logique bien plus respectueuse de tous les camps concernés: autres patients comme professionnels.
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#28 Message par lulamae » mercredi 16 octobre 2019 à 20:39

Misty a écrit : Pour être un peu plus pragmatique, je dirais que ce serait peut-être pas mal que les gens commencent à consulter au sujet de leurs soucis handicapants au quotidien et accumulent des éléments sans "coloration" ni orientation particulière pour ensuite seulement aller poser la question de l'autisme à des spécialistes du sujet. C'est un peu ce qui est préconisé d'ailleurs, et perso je trouve que tout le monde y gagne: la personne peut recevoir de l'aide plus vite, éventuellement lancer des procédures administratives sur la base des difficultés factuelles rencontrées de manière continue (pour les cas où c'est nécessaire); et les pros consultés pour la démarche diagnostique ont des 1ers retours cliniques avec éléments pertinents dès le départ au lieu d'avoir quelqu'un qui débarque en récitant des listes de symptômes. De plus, le patient a moins de chances de recevoir un accueil froid, mitigé ou pire s'il est déjà suivi par un pro qui à priori aurait réorienté la demande en cas de diagnostics manifestement plus probables/pertinents que l'autisme (à la lumière de ses observations). Il est toujours moins agaçant pour les psys de considérer une demande émanant d'un confrère que de subir la logorrhée du patient qui vient te pomper l'air avec "l'autisme de Sheldon" dans lequel il se reconnaît à bloc.

Ce n'est pas spécialement une histoire de "préserver" les psys mais globalement je trouve cette logique bien plus respectueuse de tous les camps concernés: autres patients comme professionnels.
C'est ce qui semble la tendance actuelle pour tenter de désengorger les CRA et autres centres de diagnostic, d'après le retour de @Jean de l'université d'automne d'ARAPI, et ça parait juste et posé. Merci pour ce développement. :)
Diagnostic d'autisme juillet 2019.

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Re: Ras le bol des professionnels ?

#29 Message par Nicolas83 » mercredi 16 octobre 2019 à 20:43

misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 19:36 Si Josef Schovanec a parlé de suicide social au futur journaliste en alternance, il doit avoir ses raisons et on ne peut pas vraiment dire qu'il n'y connaisse rien ni que ce soit le dernier des idiots.
J'ai vaguement entendu parler de J Schovanec mais je ne sais pas précisément à quoi tu fais référence. Pourrais-tu préciser stp ?
misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 19:36 Autre chose qui m'interpelle parfois à ce sujet dans les témoignages ici, c'est l'impression que le professionnel qui s'y connaît et fait son boulot correctement est forcément celui qui valide le diagnostic. Celui-là tant qu'on ne l'a pas croisé ils sont tous nazes et incompétents (…)
Je te trouve sévère car j'ai lu quelques témoignages depuis que je suis inscrit sur le forum et je n'ai pas l'impression que beaucoup disent ça.
misty a écrit : mercredi 16 octobre 2019 à 19:36 Pour être un peu plus pragmatique, je dirais que ce serait peut-être pas mal que les gens commencent à consulter au sujet de leurs soucis handicapants au quotidien et accumulent des éléments sans "coloration" ni orientation particulière pour ensuite seulement aller poser la question de l'autisme à des spécialistes du sujet. C'est un peu ce qui est préconisé d'ailleurs, et perso je trouve que tout le monde y gagne: la personne peut recevoir de l'aide plus vite, éventuellement lancer des procédures administratives sur la base des difficultés factuelles rencontrées de manière continue (pour les cas où c'est nécessaire); et les pros consultés pour la démarche diagnostique ont des 1ers retours cliniques avec éléments pertinents dès le départ au lieu d'avoir quelqu'un qui débarque en récitant des listes de symptômes. De plus, le patient a moins de chances de recevoir un accueil froid, mitigé ou pire s'il est déjà suivi par un pro qui à priori aurait réorienté la demande en cas de diagnostics manifestement plus probables/pertinents que l'autisme (à la lumière de ses observations). Il est toujours moins agaçant pour les psys de considérer une demande émanant d'un confrère que de subir la logorrhée du patient qui vient te pomper l'air avec "l'autisme de Sheldon" dans lequel il se reconnaît à bloc.

Ce n'est pas spécialement une histoire de "préserver" les psys mais globalement je trouve cette logique bien plus respectueuse de tous les camps concernés: autres patients comme professionnels.
Certes, c'est sûr, ce serait mieux idéalement mais, après, chacun a sa propre histoire et son propre parcours. Pour moi, cela fait aussi partie du travail des psys de supporter la "logorrhée", comme tu dis, de certains patients et ils peuvent toujours les renvoyer gentiment chez eux.
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Re: Ras le bol des professionnels ?

#30 Message par misty » mercredi 16 octobre 2019 à 21:13

Nicolas83 a écrit :J'ai vaguement entendu parler de J Schovanec mais je ne sais pas précisément à quoi tu fais référence. Pourrais-tu préciser stp ?
Avant de réaliser cette '"confession-vidéo", Tom dit avoir pris conseil auprès de ses proches qui lui ont déconseillé cette démarche. Josef Schovanec, l'écrivain et militant autiste lui aurait déclaré : "C'est un suicide social de l'annoncer publiquement ainsi". Mais Tom a fait fi de ces recommandations.
Tom annonce qu’il est autiste : il perd son apprentissage, sa formation devient incertaine
*Diag TSA*

***Nullius in verba***

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