Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

Tout ce qui concerne les prestations (AAH, AEEH, AJPP, PCH …), les relations avec les MDPH (démarches administratives), l'assurance maladie etc …
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LoonyKata
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Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

#1 Message par LoonyKata » dimanche 1 décembre 2019 à 10:34

Bonjour,

En ce moment, je suis en train de réaliser à quel point je suis détruite et ait besoin de consulter des professionnels de santé. Au cours de mes derniers jobs, j'ai vécu des périodes très noires, avec beaucoup de meltdowns, des crises de larmes matin et soir, diverses somatisations et un envoi aux urgences psychiatriques pour burn out et propos inquiétants. J'ai une RQTH (avec un taux d'incapacité entre 50 et 79 %), mais même lorsque par miracle j'arrive à obtenir des aménagements, genre le port de casque anti-bruits ou un jour de télétravail par semaine, ils sont loin de suffire. Sortir de chez moi tous les jours pour prendre les transports, être en openspace, communiquer régulièrement avec des gens, c'est trop pour moi, ça me met en sérieux danger.

En théorie je suis censée voir un psychologue, un psychomotricien (soupçons forts de dyspraxie établis par une connaissance du milieu), un gastro-entérologue et un professionnel complémentaire au psychologue pour apprendre à mieux gérer l'anxiété - du genre hypnothérapeute ou sophrologue... Sans compter mon inflammation chronique des gencives, m'obligeant à consulter régulièrement le dentiste. Problème : comment fait-on, quand on est assez lourdement handicapé, pour avoir à la fois l'argent ET l'énergie de consulter tous ces gens ? (Dont une partie n'est pas remboursée par la sécu.) Là, deux cas de figure se présentent à moi :

- Je travaille pour gagner de l'argent, donc j'ai les moyens de consulter des professionnels de santé. Par contre, je suis complètement épuisée et il ne me reste plus assez d'énergie pour me rendre chez les professionnels et avoir des interactions avec eux. Consulter devient une souffrance, je m'y rends aux bords de la crise de nerfs et ça bouffe le peu de temps de repos seule au calme que je possédais (qui était déjà très insuffisant). Concernant l'accès à l'emploi, il est bien sûr très difficile : soit je parle de ma RQTH et j'ai un entretien tous les 5-6 mois, soit je n'en parle pas, je n'ai pas assez d'aménagements et je m'épuise extrêmement vite sur place (impossibilité de garder le job plus de quelques mois, au mieux).
- J'arrête de travailler afin d'avoir le temps de prendre soin de moi. Mais je n'ai pas assez d'argent pour me payer les soins dont j'ai besoin. Le salaire de mon compagnon permet de couvrir nos besoins essentiels (loyer, nourriture, électricité...), pas de financer une thérapie complète. La MDPH refuse de m'attribuer l'AAH car mon compagnon gagnerait trop d'argent (comprenez, il est professeur des écoles débutant, tous les matins il se baigne dans une piscine de billets en buvant du champagne :roll: ). On refuse de m'attribuer le RSA pour les mêmes raisons. (Je n'ai pas encore 25 ans, mais les simulations disent "non".)

Je dois donc choisir entre être en mauvaise santé au travail ou être en mauvaise santé au chômage. N'est-ce pas merveilleux ? :bravo:

Plus sérieusement, auriez-vous des astuces pour trouver un compromis viable, tant au niveau administratif qu'alternatives de vie ? La seule solution que je vois actuellement c'est de tenter le taf en free-lance et télétravail (mon secteur d'activité est compatible) et de claquer immédiatement le peu que je gagne dans les soins. Et tant pis pour ma retraite, mes économies en vue d'acheter une maison, mon droit d'exister aux yeux des instances indépendamment de mon compagnon, tout ça : après tout ce n'est pas comme si j'étais un vrai citoyen et qu'il y avait un article de loi promettant l'accès aux soins pour les personnes comme moi. (Ironie) Est-ce qu'il y a d'autres gens dans la même situation ici ? Pensez-vous qu'il soit possible (et si oui comment) de prouver à la MDPH qu'on est dans une sérieuse restriction d'accès à l'emploi, alors qu'elle n'a pas assez prêté attention à cet aspect lors de la première évaluation ? N'hésitez pas à témoigner de votre vécu et de vos galères. Sachez qu'au moins, vous n'êtes pas seuls.
- Septembre 2015 : Bilan psychologique révélant un haut potentiel intellectuel
- Mai 2018 : Diagnostic de TSA du type syndrome d'Asperger en clinique libérale (probablement avec dyspraxie)

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houtsiplou
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Re: Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

#2 Message par houtsiplou » dimanche 1 décembre 2019 à 12:09

LoonyKata a écrit : dimanche 1 décembre 2019 à 10:34 auriez-vous des astuces pour trouver un compromis viable, tant au niveau administratif qu'alternatives de vie ?
Si tu n'es ni mariée ni pacsée et que tu vis dans une région où se loger n'est pas un véritable casse-tête, vous pourriez envisager ton compagnon et toi de vous trouver deux logements séparés mais très proches, de telle sorte à pouvoir te déclarer vivant seule auprès de la CAF, ce qui te permettrait de pouvoir bénéficier du RSA (ou de l'AAH si elle t'est attribuée) et de la CMU si tes revenus sont très faibles ou nuls.
LoonyKata a écrit : dimanche 1 décembre 2019 à 10:34 La MDPH refuse de m'attribuer l'AAH car mon compagnon gagnerait trop d'argent. … …
Pensez-vous qu'il soit possible (et si oui comment) de prouver à la MDPH qu'on est dans une sérieuse restriction d'accès à l'emploi, alors qu'elle n'a pas assez prêté attention à cet aspect lors de la première évaluation ?
Concernant l'AAH, la MDPH évalue si tu remplis les conditions pour y avoir droit ou pas (les revenus du conjoint ne sont en rien pertinents pour cette évaluation). Si tu remplis les conditions pour l'AAH, c'est ensuite la CAF qui détermine son montant, en tenant compte des revenus du conjoint si tu vis en couple. Tu peux donc avoir droit à l'AAH, mais avec un montant égal à zéro si les revenus de ton conjoint dépassent un certain seuil. «Un allocataire, sans autres revenus, perçoit l’AAH à taux plein si sa compagne ou son compagnon gagne moins de 1 194 € nets par mois. Au-delà, son montant diminue progressivement pour devenir nul dès lors que les ressources de l’autre membre du couple atteignent 2 257 € nets par mois.» (source: https://www.faire-face.fr/2019/03/11/aa ... ent-refus/) Les seuils viennent juste de changer, donc les montants indiqués sont obsolètes (si je ne me trompe pas, le plafond de ressources annuel si on est en couple sans enfant est maintenant de 19 548 euros et de 10 800 si on est célibataire). Il existe un simulateur de calcul ici: https://mes-aides.gouv.fr/foyer/demandeur
Diagnostiquée TSA en 2016.

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LoonyKata
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Re: Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

#3 Message par LoonyKata » dimanche 1 décembre 2019 à 22:21

Merci pour cette réponse détaillée Houtsiplou ! Il faudra que je relise le dossier, mais je suis presque sûre que la raison invoquée sur mon dossier MDPH pour ne pas recevoir l'AAH était des revenus trop élevés du ménage. (Parce qu'autrement la restriction d'accès au travail était citée, mais c'était peut-être pas encore "assez" pour eux.) Mais je vais me renseigner davantage pour voir s'il est possible de faire quelque chose.

Ce n'est absolument pas envisageable de ne pas vivre avec mon compagnon, c'est mon soutien de tous les jours (je n'ai pas la force de gérer seule ma maison en plus du reste !). Par ailleurs nous vivons à Paris, alors c'est tout simplement mort.
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Alpha
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Re: Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

#4 Message par Alpha » lundi 2 décembre 2019 à 13:36

Tu ne peux pas tenter de trouver un job à mi temps ou à 80 % ? Histoire de voir ce que ça donne.
Sinon je suis comme toi. Je ne tiens plus non plus dans ce mode de vie mais je ne sais pas quoi/comment faire autrement, désolée.
Bon courage
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Re: Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

#5 Message par Flower » lundi 2 décembre 2019 à 15:18

Le temps partiel me semble une piste envisageable, tout comme augmenter la quotité de télétravail pour en avoir au moins deux voire trois jours. Normalement ça devrait être possible - je connais des gens qui ont obtenu du télétravail simplement parce qu'ils habitent loin de leur lieu de travail, sans le moindre handicap...
Pour les suivis, peux-tu les saucissonner? Histoire de commencer par le plus urgent et de n'en avoir qu'un à la fois. A savoir qu'il n'est pas forcément nécessaire d'avoir des rendez-vous toutes les semaines. Je vois actuellement une psychologue spécialisée TSA et j'ai un rendez-vous toutes les 2-3 semaines. En plus là elle a accepté de faire un rendez-vous par Skype! (Son cabinet est assez loin de chez moi et je dois y aller en voiture.) C'est donc envisageable aussi.
Détectée HQI dans l'enfance, diagnostiquée TSA de type syndrome d'Asperger en juillet 2015.

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Re: Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

#6 Message par LoonyKata » jeudi 5 décembre 2019 à 18:29

J'ai pensé au mi-temps, mais il n'y a pratiquement aucune offre dans mon secteur d'activité (j'en ai vu passer 2 ou 3 en 6 mois...). :( Mais s'il y avait des offres, ce serait assurément une bonne idée. J'ai vu des autistes s'en sortir comme ça, en bossant dans une bibliothèque 2 ou 3 jours par semaine par exemple.

Oui, on n'est pas obligé de faire toutes les prises en charge d'un coup. J'ai commencé par le psy et l'hypnothérapeute (je vais pouvoir me faire suivre sérieusement une fois en free-lance), en payant avec des sous mis de côté exprès, je verrai ensuite pour le reste.
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Re: Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

#7 Message par Alpha » jeudi 5 décembre 2019 à 20:34

Et ton boulot actuel n'accepterait pas une demande de temps partiel ?

Le problème est lié à l'avancée des frais ? Parce que sinon certaines mutuelles remboursent certains soins non pris en charge par la sécurité sociale. La mienne m'a même remboursé une partie de mon bilan fait dans le privé.
Diag TSA

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LoonyKata
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Re: Consultations thérapeutiques : gestion financière et énergétique

#8 Message par LoonyKata » vendredi 6 décembre 2019 à 8:48

Alpha a écrit : jeudi 5 décembre 2019 à 20:34 Et ton boulot actuel n'accepterait pas une demande de temps partiel ?

Le problème est lié à l'avancée des frais ? Parce que sinon certaines mutuelles remboursent certains soins non pris en charge par la sécurité sociale. La mienne m'a même remboursé une partie de mon bilan fait dans le privé.
Non, on m'a engagée en temps plein, c'est pas négociable après. Je ne suis pas dans un secteur qui permet cela. De toute façon je ne fais que des petits CDD ou vacations (ils ne mettent pas en place des trucs en sachant que je me barre bientôt, c'est trop compliqué). Je n'ai pas de travail en CDI quand je parle de ma RQTH (discrimination à l'embauche oblige) : je ne me fais recruter que quand je la cache pour des petits contrats, en me disant que je vais encaisser pendant 3 mois puis me reposer. Sauf qu'avant je pouvais alterner entre petits contrats et périodes de repos de 2-3 mois durant lesquelles je vivais des allocs, mais grâce à la réforme chômage je suis officiellement une branleuse et ce n'est plus possible. Je n'ai pas trouvé de mutuelle à un prix abordable qui rembourse tous les professionnels dont j'ai besoin : j'en ai trouvé une qui rembourse 100 % du dentiste et du gastro-entérologue, c'est déjà pas mal. Pour les autres, j'ai trouvé dans un entourage un hypnothérapeute qui veut bien me faire des séances à moitié prix. Il restera le psy au niveau charge économique, et l'argent mis de côté devrait suffire. Plus qu'à trouver le temps et l'énergie. Je me mets bientôt en free-lance, je ne vais pratiquement rien gagner et on vivra à deux sur un salaire de prof des écoles à Paris, mais tant pis, trop marre du taf en entreprise...
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