Pourquoi beaucoup d'autistes semblent jeter l'éponge en matière de relation ?

Je suis autiste ou Asperger, j'aimerais partager mon expérience. Je ne suis ni autiste ni Asperger, mais j'aimerais comprendre comment ils fonctionnent en le leur demandant.
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Dori
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Pourquoi beaucoup d'autistes semblent jeter l'éponge en matière de relation ?

#1 Message par Dori » samedi 21 décembre 2019 à 20:37

Modération (Tugdual) : Création du sujet par division depuis ici.


Bonjour Space,

Je voulais tester mon sens de la déduction. C'est loupééé!!!

Comme on est dans l'espace TSA et que je suis non diagnostiquée, je me permets de poser cette question pour comprendre pourquoi beaucoup d'autistes semblent jeter l'éponge en matière de relation. Pourquoi finir sa vie avec quelqu'un de cool sans prise de tête avec ou sans cohabitation, avec ou sans attirance sexuelle n'est pas envisageable?
TSA

budakesi
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Re: Sexualité...

#2 Message par budakesi » samedi 21 décembre 2019 à 21:00

Dori a écrit : samedi 21 décembre 2019 à 20:37 Pourquoi finir sa vie avec quelqu'un de cool sans prise de tête avec ou sans cohabitation, avec ou sans attirance sexuelle n'est pas envisageable?
Mais quel intérêt Dori ?
C’est quoi « cool » ?
C’est quoi « sans prise de tête » ?
C’est quoi sans attirance sexuelle ?
Finir sa vie avec quelqu’un avec des caractéristiques précises, c’est une décision prise avec un objectif à atteindre.
C’est tout sauf de l’amour qui ne se décide pas et est un événement dont la probabilité de survenance est celle indiquée par Space.
"I am, plus my circumstances." José Ortega y Gasset
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Dori
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Re: Sexualité...

#3 Message par Dori » samedi 21 décembre 2019 à 21:19

Tout dépend de la définition que l'on a de l'amour. Pour moi, c'est un chemin initiatique pour apprendre à s'accepter soi et l'autre comme il est, sans prétendre que c'est facile, créer un modus vivendi pour les deux aussi original soit-il qui le permette. Je ne crois plus au couple traditionnel mais je n'ai pas encore fait de croix sur un couple tout à fait unique quasi dans un autre paradigme je dirais.

Disons que chemin commence par soi.
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Space
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#4 Message par Space » samedi 21 décembre 2019 à 23:23

budakesi a écrit : samedi 21 décembre 2019 à 21:00
Dori a écrit : samedi 21 décembre 2019 à 20:37 Pourquoi finir sa vie avec quelqu'un de cool sans prise de tête avec ou sans cohabitation, avec ou sans attirance sexuelle n'est pas envisageable?
Mais quel intérêt Dori ?
C’est quoi « cool » ?
C’est quoi « sans prise de tête » ?
C’est quoi sans attirance sexuelle ?
Finir sa vie avec quelqu’un avec des caractéristiques précises, c’est une décision prise avec un objectif à atteindre.
C’est tout sauf de l’amour qui ne se décide pas et est un événement dont la probabilité de survenance est celle indiquée par Space.

Je partage totalement tes paroles budakesi.

Les gens se questionnent de plus en plus sur mon célibat (souvent dans le soucis de mon bien être) et ne comprennent pas. Parfois certains me demandent pourquoi je « n’essaie pas » ou d’autres m’organisent des rencontres ce que je déteste au plus haut point. Dans ces moments là je me dis que je ne fonctionne vraiment pas comme eux. C’est tout bonnement impossible pour moi d’être avec quelqu’un pour être avec quelqu’un. Quand je tombe « amoureuse » c’est quasi instantanément, au premier regard. Sa présence, son regard, sa voix, son contact et même son odeur me font du bien. Comme si toutes les barrières se levaient. Ce qui fait aussi que je fuis les sites de rencontre.

Pour te répondre Dori, ce n’est pas que je n’envisage pas une vie à deux, au contraire j’en rêve secrètement, mais c’est simplement que l’espoir que je rencontre un homme avec qui je peux partager ma vie est infinitésimale.
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#5 Message par Dori » dimanche 22 décembre 2019 à 10:11

Merci pour cette explication Space, je comprends mieux ton tableau avec les valeurs chiffrées et ton choix.

Je perçois mieux les points "à négocier" pour que les choses soient plus ou moins confortables pour un aspie ET pour son partenaire. Ca m'épuise rien que d'y penser et de l'écrire.

C'est vrai que tomber amoureux est une dimension importante. Je ne suis jamais rentrée en relation sans être au préalable amoureuse. Et je ne parle même pas de mon besoin d'admirer l'autre!
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#6 Message par budakesi » dimanche 22 décembre 2019 à 11:19

Space a écrit : samedi 21 décembre 2019 à 23:23 C’est tout bonnement impossible pour moi d’être avec quelqu’un pour être avec quelqu’un. Quand je tombe « amoureuse » c’est quasi instantanément, au premier regard. Sa présence, son regard, sa voix, son contact et même son odeur me font du bien. Comme si toutes les barrières se levaient. Ce qui fait aussi que je fuis les sites de rencontre.
C'est très exactement ainsi que les choses se passent pour moi. La présence est déterminante, au sens littéral. C'est la façon dont je me sens en présence qui détermine la possibilité ou l'impossibilité d'une relation. C'est un préalable nécessaire, même si bien sûr, pour les raisons que tu évoques dans ton tableau statistique, cette possibilité n'est pas suffisante pour assurer que ce présent va durer et se vivre comme une éternité.
La langue française est assez pauvre pour signifier ce qui arrive alors. Mais j'ai trouvé en anglais deux expressions qui traduisent ce qui se passe en moi: "A sense of connectedness" ou "A conscious togetherness".
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#7 Message par Dori » dimanche 22 décembre 2019 à 12:22

@Budakesi: tu me fais plaisir avec ce partage de nouveaux termes! Merci. Je suis une grande amoureuse des mots.
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#8 Message par Space » dimanche 22 décembre 2019 à 12:53

Dori a écrit : dimanche 22 décembre 2019 à 10:11Je perçois mieux les points "à négocier" pour que les choses soient plus ou moins confortables pour un aspie ET pour son partenaire.

Excuse moi, ce n'est vraiment pas dans un plaisir de te contredire : en réalité comme les barrières se lèvent avec ces hommes là, finalement toutes les difficultés liées à l'autisme, ou presque, disparaissent avec. Il n'y a donc rien "à négocier" comme tu sembles le penser (cela reste mon cas personnel). A l'inverse, je vis dans des relations très pures : je suis honnête, transparente, exclusive, respectueuse, attentionnée... Néanmoins, comme dans toute relation à deux, il y a forcément des concessions à faire des deux côtés : j'ai mon caractère, je sors très peu en semaine sauf pour faire du sport, je reste très sensible au bruit et à la lumière, etc.

Budakesi, décidément nous avons beaucoup de points communs.
La langue française ne me permets pas toujours de décrire ce que je conçois, perçois et ressens mais je suis nullissime en langues étrangères.
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Re: Sexualité...

#9 Message par Dori » dimanche 22 décembre 2019 à 13:22

@Space: pas de souci, la contradiction ne me dérange pas tant qu'elle permet de mieux te faire comprendre et pas exprimée pour nier l'avis de l'autre. De plus, ce que tu dis m'intéresse.
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Re: Sexualité...

#10 Message par cléa » dimanche 22 décembre 2019 à 14:03

C'est intéressant de vous lire.
Il semble que dans l'appréciation d'un autre comme potentiel partenaire, les motivations fluctuent d'une personne à l'autre.

Il y a quelques temps, je pensais à la rareté de croiser la personne avec laquelle il y a une vraie attraction, fait exprimé sur ce site à plusieurs reprises : je me demande si c'est le fait d'avoir une vie sociale limitée qui renforce la rareté de ces rencontres.

Vivre avec quelque un pour ne pas être seul me semble difficilement concevable. Pourtant, certains le font pour des raisons utilitaires. A un moment, cette pensée m'a traversé l'esprit et l'idée était surtout être en sécurité. Cependant, je pense qu'une telle relation ne tiendrait pas, voir serait nocive.

Je pense que l'amour peut dépasser l'appréciation qu'on pourrait avoir sur quelque un et faire privilégier une relation la ou il y a davantage d'attraction que de points d'intérêts prédéfinis.

J'ai souvent lu que l'attraction se faisait principalement de façon inconsciente, physique, dépassant ce qu'on attend d'une relation.

Cependant, malgré le côté "instinctif" ou "inexplicable" souvent écrit, je pense que ce qui est souvent décrit par "coup de foudre" peut souffrir de désillusions par ce qu'il y a souvent un monde entre ce qui paraît et ce qui au fond est.

D'un côté, c'est bien d'avoir un tableau, savoir ce que l'on cherche et surtout ce qu'on ne veut pas, bien observer même celui / celle / ceux qui nous enchante. Afin de voir s'il y a correspondance. Il me semble que c'est un bienfait pour se préserver soi et l'autre. (voir les autres)

Après, même sans amour, il est possible d'Aimer d'apprécier, d'admirer tellement qu'on d'envisage une vie commune.
Que ce soit sous un toit ou a distance, selon ce leurs aspirations.
En dehors de l'amour "conventionnel" tel qu'il est souvent "formaté" inventer la relation qui convient et satisfait a chacun.
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial

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Re: Sexualité...

#11 Message par budakesi » dimanche 22 décembre 2019 à 14:07

Space a écrit : dimanche 22 décembre 2019 à 12:53 La langue française ne me permets pas toujours de décrire ce que je conçois, perçois et ressens mais je suis nullissime en langues étrangères.
La façon dont d'autres langues sont construites et utilisées -parfois tellement différemment de la langue française - me fascine. Je comprends toujours beaucoup mieux que je ne m'exprime, que ce soit en français ou autre, et j'apprends en lisant ou en écoutant.
Je pourrais traduire "conscious togetherness" par "conscience d'être présent l'un à l'autre" (qui pourrait s'opposer à la conscience d'être absent l'un à l'autre, même en présence, un sentiment épouvantable que j'éprouve la plupart du temps).
Je pourrais traduire "sense of connectedness" par "sensation de connexion" (une connexion d'âme à âme, et non pas une connexion par des propriétés plus ou moins saillantes dans lesquelles on se reconnaît, et qui font abstraction de la personne telle qu'elle est dans sa singularité).
Space a écrit : dimanche 22 décembre 2019 à 12:53 en réalité comme les barrières se lèvent avec ces hommes là, finalement toutes les difficultés liées à l'autisme, ou presque, disparaissent avec. Il n'y a donc rien "à négocier" comme tu sembles le penser (cela reste mon cas personnel). A l'inverse, je vis dans des relations très pures : je suis honnête, transparente, exclusive, respectueuse, attentionnée... Néanmoins, comme dans toute relation à deux, il y a forcément des concessions à faire des deux côtés : j'ai mon caractère, je sors très peu en semaine sauf pour faire du sport, je reste très sensible au bruit et à la lumière, etc.
Etonnant effectivement ces points communs point communs.
J'aime être surprise. Ce qui préside aux rencontres telles qu'elles me font vibrer, c'est la surprise.
La surprise comme ce qui échappe à toute prise.
Quand ce qui arrive échappe à toute prise, on est beaucoup moins exposé au risque d'instrumentaliser l'autre au service de ses propres besoins, désirs ou intérêts.
Ce risque est très élevé lorsque les personnes se lient, s'attachent, par des propriétés via le désir que ces propriétés suscitent (désirer la beauté, l'intelligence, la richesse, etc... de l'autre, et croire qu'on aime l'autre alors qu'on aime sa beauté, son intelligence, sa richesse etc...).
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Re: Sexualité...

#12 Message par Space » dimanche 22 décembre 2019 à 14:48

cléa a écrit : dimanche 22 décembre 2019 à 14:03Il y a quelques temps, je pensais à la rareté de croiser la personne avec laquelle il y a une vraie attraction, fait exprimé sur ce site à plusieurs reprises : je me demande si c'est le fait d'avoir une vie sociale limitée qui renforce la rareté de ces rencontres.
Je fais beaucoup de sport et/ou d’activités typiquement masculines depuis mon adolescence, j’ai donc et rencontre encore aujourd’hui énormément d’hommes de tout âge, personnalité, origine, etc. Je peux compter sur les doigts d’une main ceux dont je parle dans la dernière catégorie.

budakesi a écrit : dimanche 22 décembre 2019 à 14:07 Je pourrais traduire "sense of connectedness" par "sensation de connexion" (une connexion d'âme à âme, et non pas une connexion par des propriétés plus ou moins saillantes dans lesquelles on se reconnaît, et qui font abstraction de la personne telle qu'elle est dans sa singularité).
C’est ce qui se rapproche le plus de ce que je vis si rarement.
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Re: Sexualité...

#13 Message par cléa » dimanche 22 décembre 2019 à 21:40

@Space. Ça me rappelle que j'ai eu a peu près 3 fois en 10 ans des moments de forte attraction, spontanément.

Sauf que, j'ai peu de vie sociale.

Et à l'époque j'étais en couple mais même si je ne l'avais pas été, il m'aurait été difficile de m'engager dans quoi que ce soit vu qu'il n'y avait pas de contexte favorable pour communiquer.

(Ça m'est inimaginable d'aborder sans motif, sans contexte logique, voir de questionner l'autre sur sa disponibilité comme certains le font. Je trouve ça intrusif tant que je ne connais pas cette personne)

Un de mes amis (neuro typique) m'a dit "détecter" lorsque une femme est susceptible de "porter" ce qu'il attend d'une relation affective et physique mais aussi un "chemin de vie"

Ça me rappelle qu'il m'a décrit combien une telle combinaison était rare.
Il n'a croisé que 4 femmes correspondant a ce modèle gravé en lui en environ 50 ans.

Il a trouvé ce repos comme il le dit depuis 4 ans. Ça lui a fait long a attendre mais ça lui est égal tant il vit une relation qui le comble.
En route pour savoir quel est le type exact d'autisme de ma fille.
Je trouve ici un échange instructif et cordial

Dori
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Re: Sexualité...

#14 Message par Dori » lundi 23 décembre 2019 à 14:28

Message retiré pour respecter la règle de l'espace TSA.
Modifié en dernier par Dori le lundi 30 décembre 2019 à 14:30, modifié 1 fois.
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Re: Sexualité...

#15 Message par budakesi » lundi 23 décembre 2019 à 16:55

Dori a écrit : lundi 23 décembre 2019 à 14:28 C'est avec la réalité de l'autre tel qu'il est vraiment qu'on décide (consciemment ou pas) de le prendre tel quel ou pas, l'aimer ou pas. C'est là que se révèle l'amour.
La difficulté, c'est d'accepter la temporalité.
Quand tu rencontres quelqu'un, quel qu'il soit, tu ne le connais pas.
Qu'est-ce qui fait que tu vas avoir envie de le connaître ?
Il faut bien que les choses commencent !
Ce que Space et moi disons, c'est que il doit se passer quelque chose à la première rencontre qui donne cette envie. C'est le "conscious togetherness". Cette conscience du plaisir de la présence qui frappe à cet instant de la rencontre, elle ne dit rien de ce qu'est l'autre, elle n'autorise pas à projeter quoi que ce soit de ce qu'il est, elle n'autorise surtout pas à l'inventer. C'est un désir, dont une des composantes est le désir physique, mais pas que, c'est un désir de présence, un désir aussi de connaissance qui pourra, avec le temps -et c'est pour cela que je parle de temporalité- acquérir un parfum d'éternité.
Et le désir de connaissance doit composer avec le temps. Avec ce que l'autre révèle de lui au fur et à mesure du temps passé.
Et je te rejoins quand tu écris que l'amour se révèle quand on accepte à chaque instant ce qu'est l'autre, non pas parce que tout ce qu'il est n'est que qualités rares et exceptionnelles, mais parce que ce qu'il est résonne en nous, avec ce que nous sommes nous-mêmes, dans notre propre singularité.
Dori a écrit : lundi 23 décembre 2019 à 14:28 Avant cet événement, c'est un état amoureux pour moi, une sorte de cocktail chimique édulcoré par nos illusions pilotées par un idéal.
Cet état amoureux ne tient pas compte de la réalité de l'autre, il se satisfait de ses propres ressentis, et l'autre n'est qu'un moyen d'éprouver ces ressentis.
Mais les choses ne suivent pas nécessairement ce cours-là: état amoureux (désir) qui se transformerait (éventuellement) en amour une fois les oeillères de l'illusion tombées. Elles suivent ce cours-là si on n'est pas attentif à ce qui se passe en soi, si on n'est pas capable de faire la distinction entre la réalité et la représentation que l'on s'en fait. C'est pour cela que ce qui est important selon moi, c'est de savoir attendre, une attente dans le présent, une attente hors du temps même si cela paraît paradoxal. C'est uniquement quand on est attentif au présent (à la réalité de ce qui se présente) que l'on peut échapper aux représentations de la réalité. On ne peut pas à la fois percevoir et penser.
Dori a écrit : lundi 23 décembre 2019 à 14:28 Faire un choix dans ce moment-là peut aider. Décider que l'autre est mon choix quoi qu'il arrive, les jours où il me gonfle et les jours où il m'éclaire, les jours où il est en forme et les jours où je le trouverai lourd, les jours où il sera sombre et ceux où il m'enchantera, les jours de doute comme les jours d'amour.
Une autre façon d'envisager les choses, ce pourrait être de ne pas se considérer comme des (objets de ) choix réciproques. Le problème du choix d'un objet, c'est que l'objet ne répond pas toujours à nos besoins, à nos goûts, à nos désirs, à nos attentes. L'amour est bien davantage un art qui demande de la maturité qu'un engagement dont on serait coupable de se dégager.
De nombreux auteurs ont écrit sur ce sujet inépuisable. Je partage rarement les visions de l'amour telle qu'elles sont présentées dans la littérature ou la philosophie.
Spoiler : 
Un auteur m'a touchée:
« On ne mesure pas l'amour à sa durée.
On mesure l'amour à la transformation qu'il génère.
Parfois les connexions les plus longues font très peu grandir, tandis que les rencontres les plus éphémères peuvent tout changer.
Le cœur ne porte pas de montre, il est hors du temps.
Peu lui importe que deux personnes se connaissent depuis très longtemps ; peu lui importe qu'un couple fête sa quarantième année de mariage si la connexion n'a plus d'énergie.
La seule chose qui importe au coeur, c'est la résonance.
La résonance qui l'ouvre, la résonance qui insuffle la vie, la résonance qui le rappelle chez lui, dans sa propre maison.
Et quand le coeur trouve cette résonance la transformation commence...".
Jeff Brown
Dori a écrit : lundi 23 décembre 2019 à 14:28 L'ensemble est plus grand que la somme des parties.
Oui. C'est ce qui arrive lorsque la rencontre est créatrice.
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